Normes en matière d’eau chaude sanitaire

Normes en matière d'eau chaude sanitaire

Préambule

Avant d’aborder le détail des normes en matière d’eau chaude sanitaire, il est essentiel de comprendre le cadre réglementaire actuel et les enjeux sanitaires qui s’y rattachent, particulièrement dans le contexte des préoccupations croissantes liées à la légionellose et à l’efficacité énergétique.
Statut des normes en 2025 : Les normes principales présentées dans cet article (NBN EN 26, NBN EN 89 et NBN EN 625) constituent toujours le socle réglementaire pour les systèmes de production d’eau chaude sanitaire en Belgique. Ces références, bien qu’adoptées il y a plusieurs années, restent valides et sont complétées par des recommandations et guides pratiques plus récents qui précisent leur application dans le contexte actuel.
Enjeux sanitaires renforcés : La prévention de la légionellose est devenue une préoccupation majeure dans la gestion des réseaux d’eau chaude sanitaire. Les recommandations actuelles (2024-2025) insistent sur le maintien d’une température minimale de 55°C dans les systèmes pour éviter la prolifération des légionelles, tandis que la température aux points de puisage ne doit pas dépasser 50°C pour prévenir les risques de brûlures. Selon les dernières directives sanitaires, la concentration de légionelles dans l’eau ne doit pas dépasser 1000 UFC/L (Unités Formant Colonie par litre).
Évolutions des pratiques et recommandations :
Les guides techniques récents (2024-2025) recommandent désormais une température de stockage de l’eau chaude sanitaire d’au moins 60°C dans les ballons, avec une température minimale de 65°C pour les appareils de production d’eau chaude destinée aux douches.
Une attention particulière est portée aux périodes d’inoccupation (notamment après l’été), avec des procédures de rinçage et de désinfection thermique des installations.
L’équilibrage hydraulique des réseaux de distribution est désormais considéré comme essentiel pour garantir des températures homogènes et limiter les zones de stagnation propices au développement bactérien.
Complémentarité avec d’autres référentiels :
Le projet de norme européenne EN 13302 pour la détermination du rendement des installations de production sanitaire, mentionné dans l’article, a progressé mais n’a pas encore abouti à une labellisation harmonisée au niveau européen.
Les exigences d’efficacité énergétique pour les systèmes de production d’eau chaude sanitaire s’inscrivent désormais dans le cadre plus large des réglementations sur la performance énergétique des bâtiments (PEB).
Des guides pratiques récents, comme celui publié par Homegrade en avril 2024, fournissent des informations actualisées sur les nouvelles réglementations en matière de chauffage et d’eau chaude sanitaire.
Implications pratiques pour les concepteurs et exploitants :
La conception des systèmes doit intégrer à la fois les exigences de rendement énergétique et les impératifs de sécurité sanitaire, parfois contradictoires (température élevée pour prévenir la légionellose vs économies d’énergie).
Une surveillance régulière de la qualité de l’eau et des températures est désormais recommandée, avec des procédures de maintenance préventive clairement définies.
Les systèmes de production instantanée présentent des avantages sanitaires (absence de stockage) mais doivent être correctement dimensionnés pour répondre aux besoins de pointe.
Nous vous invitons à considérer les normes présentées dans cet article comme le cadre technique de référence, tout en tenant compte des recommandations sanitaires et énergétiques les plus récentes pour une application conforme aux exigences actuelles en matière d’eau chaude sanitaire.

Introduction

Les normes en matière d’eau chaude sanitaire jouent un rôle essentiel dans la réglementation des performances des systèmes de production et de distribution, garantissant la sécurité, l’efficacité énergétique et la qualité sanitaire de l’eau. Cet article se concentre sur les principales normes en vigueur en Belgique, notamment les NBN EN 26, NBN EN 89 et NBN EN 625, qui couvrent respectivement les appareils de production instantanée, les systèmes par accumulation et les chaudières à double service fonctionnant avec des combustibles gazeux.

Depuis leur adoption, des évolutions importantes ont été introduites pour prendre en compte de nouveaux enjeux liés à la sécurité sanitaire (notamment la prévention de la légionellose), à l’efficacité énergétique et aux exigences de température pour prévenir les risques de brûlures. Par exemple, la température maximale aux points de puisage dans les espaces sanitaires est fixée à 50 °C pour limiter les risques d’accidents, tandis que la température minimale recommandée dans le système est de 55 °C pour éviter le développement des légionelles.

Cet article fourni une vue d’ensemble des exigences relatives à l’eau chaude sanitaire.

Normes européennes (reprises dans les normes belges)


Il existe 3 normes relatives aux systèmes de production d’eau chaude sanitaire :

  • NBN EN 26 (1997) : « Appareils de production instantanée d’eau chaude pour usages sanitaires équipés de brûleurs atmosphériques utilisant les combustibles gazeux ».
  • NBN EN 89 (1999) (et annexes 1 et 2) : « Appareils de production d’eau chaude par accumulation pour usages sanitaires utilisant les combustibles gazeux ».
  • NBN EN 625 (1995) : « Chaudières de chauffage central utilisant les combustibles gazeux exigences spécifiques à la fonction eau chaude sanitaire des chaudières à deux services dont le débit calorifique nominal est inférieur ou égal à 70 kW ».

Ces normes définissent principalement la classification des systèmes en fonction du gaz utilisé, des modes d’amenée d’air et d’évacuation des gaz brûlés. Elles présentent également les essais qu’il faut effectuer pour mesurer les caractéristiques thermiques du système.

En matière d’efficacité énergétique, ces normes imposent des valeurs minimum de rendement pour chacun des systèmes :

Système

Rendement instantané de production min (dans lesconditions d’essai)

Consommation
d’entretien max

(C = volume utile du
ballon en Iitres, Qn = débit calorifique de l’appareil)

Puissance de la veilleuse éventuelle

Divers

Instantané gaz

84 % pour les appareils de plus de 10 kW

82 % pour les appareils de plus de 10 kW

 

Max 0,17 kW Temps max de montée en température (1)

 

25 s si P < 17 kW
35 s si P > 17 kW

Accumulation gaz

84 % pour les appareils sans condensation

 

98 % pour les appareils à condensation

11 x C 2/3 + 0,015 Qn si temps de réchauffage < 45 min

 

9 x C 2/3 + 0,017 Qn si temps de réchauffage > 45 min

Température minimum de l’eau puisée (2)

(tr et tc = température de l’eau froide et chaude en °C):

 

tr + 0,9 (tc -tr ) après 70 % de volume puisé

tr + 0,6 (tc -tr ) après 85 % de volume puisé

Chaudières mixtes

0,014x C 2/3 + 0,02 Qn

(1) Le temps de montée en température définit le temps durant lequel le brûleur doit fonctionner avant que l’eau puisée atteigne la température voulue, temps influençant le rendement saisonnier de production.

(2) La température minimum de l’eau définit l’efficacité du volume du ballon de stockage. En effet lorsque l’on puise de l’eau chaude, le ballon se rempli d’eau froide se mélangeant partiellement. Il en résulte une température moindre de l’eau dans le ballon. Par exemple, la température de stockage de l’eau est de 60°, la température de l’eau froide est de 10° et la température souhaitée au puisage est de 35°. Si dans ce cas, le mélange était total dans le ballon entre eau chaude et froide, après avoir puisé la moitié du ballon, la température de puisage chuterait sous 35°, la deuxième moitié du stockage devenant inutilisable. Il faudrait donc dans ce cas choisir un ballon deux fois plus grand que si la stratification des températures dans le ballon était totale, avec les pertes complémentaires que cela entraîne. Dans ce dernier cas idéal mais théorique, on peut puiser la totalité du ballon à une température de 60°, le ballon se remplissant d’eau restant à 10° car ne se mélangeant pas. C’est l’incertitude sur ce phénomène qui conduit souvent les bureaux à prendre d’importantes marges de sécurité dans leur dimensionnement.

Projet de labellisation européenne

Il existe au niveau européen un projet de norme pour la détermination du rendement des installations de production sanitaire (Pr EN 13302). Ce projet n’a pas encore été approuvé par les pays membres. Cette norme devrait servir de base à un projet de labelisation appareils de production (groupe de travail CEN TC 109 WG 4).

Conclusion

Les normes d’eau chaude sanitaire, telles que les NBN EN 26, NBN EN 89 et NBN EN 625, représentent des piliers essentiels pour assurer la qualité, la sécurité et l’efficacité énergétique des systèmes de production et de distribution. En intégrant les dernières évolutions réglementaires, notamment sur la prévention des risques de légionellose et le contrôle des températures, ces références s’adaptent aux exigences modernes de confort et de santé des occupants.

L’adoption des bonnes pratiques en matière de gestion des systèmes d’eau chaude sanitaire permet de répondre aux attentes en termes de performance et de durabilité, tout en garantissant une conformité aux normes en vigueur. Il est crucial pour les professionnels et les exploitants de se tenir informés des mises à jour réglementaires et technologiques afin de maintenir un niveau de qualité optimal et d’offrir un environnement sécurisé pour les usagers.

1 réflexion au sujet de « Normes en matière d’eau chaude sanitaire »

  1. Date : page réalisée sous l’hégémonie Dreamweaver

    Auteur : les anciens

    Mars 2009 : Thibaud

    Notes :

    • antidote appliqué. Thibaud
    • Style css des tableaux : Thibaud
    • winmerge appliqué : Thibaud

    Avril 2009, Sylvie :

    • 1ere mise en page rapide (serveur Axeweb).
    • 2eme mise en page (problèmes axeweb réglés).

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