Régulation par point de rosée d’un humidificateur

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Auteur : les anciens

Eté 2008 : Brieuc.

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Régulation par point de rosée d'un humidificateur


Fonctionnement normal

Pour comprendre le fonctionnement de la régulation par « point de rosée » (encore rencontrée de nos jours), il faut revenir à une époque où le contrôle direct du taux d’humidité était difficile : les sondes d’humidité n’étaient pas du tout fiables. L’humidification se faisait sur base d’un laveur d’air, c.-à-d. un type d’humidificateur pulsant l’eau à débit constant. En fonctionnement, la pulvérisation était si intensive que l’air était amené pratiquement à la saturation (85 .. 90 % d’HR).

L’idée était alors d’humidifier de telle sorte qu’en sortie de laveur (X), l’air atteigne le point de rosée du point de soufflage (S) (de là le nom de la régulation). Une postchauffe amène ensuite l’air à bonne température. En pratique, les batteries de préchauffe et de refroidissement sont réglées par le régulateur (R2) pour atteindre la consigne de température du point de rosée (X), l’humidificateur fonctionnant à plein débit permanent. Par ailleurs, la batterie de postchauffe est réglée par le régulateur (R1) en fonction d’une consigne de température de pulsion (S) ou de température ambiante (A) : l’air humidifié est réchauffé à la température d’insufflation nécessaire.

En fait, on règle ainsi l’humidification sans aucune sonde d’humidité et sans agir sur l’humidificateur.

Exemple : voici l’évolution pour une consigne de point de rosée de 14°C,
une température de soufflage de 32°C et une consigne ambiante de 22°C.

Remarque.

Ce « zig-zag » de l’air sur le diagramme de l’air humide n’est pas en soit source de consommation excessive. L’énergie totale demandée est (hS – hE) et la phase d’humidification est neutre dans ce bilan.

Par exemple, si l’ambiance est trop humide, on diminue la préchauffe (de Y à Y’), la température de sortie de l’humidificateur (X) est abaissée (X’) et l’humidité absolue de l’air pulsé diminue. La vanne de la batterie de post chauffe s’ouvre quelque peu et la température de pulsion (S’) reste alors inchangée.

Par exemple, si l’humidité relative mesurée de l’ambiance est de 50 %
alors que la consigne est de 40 %, la préchauffe diminuera (de Y à Y’).

Un autre mode de régulation de ce type d’installation consiste à commander les batteries de préchauffe et de refroidissement au moyen d’une sonde d’humidité ambiante. Cela permet de maintenir une humidité constante quelles que soient les perturbations (on humidifie ou déshumidifie selon les besoins) mais entraîne une consommation importante liée à la déshumidification.


Problèmes

Destruction d’énergie

Les problèmes commencent en mi-saison …

Par suite des propriétés spécifiques de la régulation du point de rosée – que cela soit nécessaire ou non – l’air est refroidi à la température du point de rosée d’environ 13°C. Le fonctionnement n’est dès lors pas rentable pour tous les états de l’air extérieur qui se trouvent au-dessus de l’adiabate du point de rosée.

C’est ainsi par exemple que, en fonctionnement d’été, l’air est refroidi de l’état initial (E) jusqu’au point d’intersection avec l’adiabate (Y) du point de rosée, humidifié de façon adiabatique jusqu’au point (X) (point de rosée de remplacement) puis réchauffé à nouveau jusqu’à la température d’insufflation (S).

On se retrouve alors dans la situation aberrante où l’on refroidit et déshumidifie l’air, pour ensuite l’humidifier et le réchauffer !!

Bien qu’il ne devrait y avoir qu’une déshumidification, il y a encore ici une humidification – car le laveur est en service en permanence et le régulateur du point de rosée règle une température de l’air inférieure de 3 à 4°C à la température d’insufflation – et donc la puissance de refroidissement est encore accrue pour la déshumidification.

D’autres exemples de dysfonctionnement énergivore sont possibles, même en hiver, lorsque l’installation dispose d’un recyclage partiel de l’air et que le point de mélange (M) se trouve au-dessus de l’adiabate du point (X).

Pour respecter la condition de température de rosée à la sortie de l’humidificateur, un cycle de refroidissement/déshumidification/humidification/réchauffage se met en place…

Même lorsque l’humidificateur est mis à l’arrêt en été (manuellement ou de façon automatique), la consigne de rosée poussera la batterie froide à refroidir l’air et ensuite, la consigne de pulsion commandera son réchauffage.

Humidification excessive

De plus, lorsqu’aucune sonde d’humidité ne contrôle la batterie de préchauffe, l’humidité ambiante obtenue du fait de l’humidicateur dépasse largement la barre des 40 %, ce qui n’apporte rien au confort mais entraîne une consommation inutile.

Par exemple, si on fixe la consigne de point de rosée à 14°C et la température de pulsion à 20°C, l’air sera pulsé avec une humidité relative de 58 % à laquelle viendra encore s’ajouter l’humidité produite dans les locaux.


Améliorations possibles

Adapter la consigne de température du point de rosée

Classiquement, on retrouve la consigne de température de rosée (en sortie de laveur d’air) bloquée sur 13 ou 14°C toute l’année.

Analysons la situation en hiver. Si l’air sort de l’humidificateur à une température de 14°C et une humidité relative de 90 %, après chauffage à 21°, il sera à plus de 55 % d’humidité ! Or dans l’ambiance, il captera encore l’humidité des occupants (50 grammes par heure et par personne), des plantes, …

Idéalement, la température du point de rosée devrait donc être basse en hiver, afin de limiter la consommation d’humidification.

Par exemple en fixant la consigne de rosée à 7°C, on atteint une humidité ambiante de l’ordre de 45 % (pour une température ambiante de 20°C, en tenant compte de l’apport en humidité des occupants.

Mais si, en été, la consigne de rosée est basse, on risque vite de tomber dans le cas où la batterie de froid sera en demande pour satisfaire cette consigne. On doit au contraire augmenter au maximum la consigne de rosée pour qu’elle soit proche de la consigne de pulsion.

Par exemple, si la consigne de pulsion est de 17°C, le point de rosée peut être réglé à 16°C (le degré d’écart entre ces deux consignes sera donné par le ventilateur).

Une consigne de rosée aussi élevée ne peut malheureusement pas convenir en hiver car elle entraînerait une humidification excessive et énergivore.

Il faut donc prévoir une consigne de rosée différente en fonction de la saison.

Comment faire ?

La première action consisterait à adapter manuellement la consigne en fonction de la saison.

Mieux, on peut imaginer une consigne de rosée variable en fonction de la température extérieure, suivant une courbe de chauffe du type :

Enfin, une alternative peut consister à modifier automatiquement la consigne de rosée en fonction de l’humidité relative mesurée dans la reprise d’air. La consigne peut par exemple varier entre 7°C et la température de pulsion moins 1 .. 1,5°C.

Stopper la déshumidification d’été

Si on analyse de près la régulation par point de rosée, on se rend compte que la destruction de l’énergie provient surtout du fait que la batterie froide est commandée par la consigne de point de rosée : elle peut être enclenchée pour déshumidifier l’air.

Or dans des locaux de type « bureaux », sauf exceptions, il nous semble que le besoin de déshumidifier ne se présente pas :

Dans des conditions extérieures extrêmes (30° et 50 % HR), avec une consigne de rosée de 16°C et une consigne de pulsion de 17°C, l’humidité ambiante ne dépasse pas 60 % en tenant compte de l’apport en humidité des occupants (point A’).

Exceptions ? Il est des cas où une déshumidification s’impose : les locaux climatisés par plafonds froids ou poutres froides, et les salles où le maintien de conditions d’ambiance stricte est nécessaire.

Comment faire ?

Il y a lieu de modifier le principe de régulation pour commander la batterie froide au départ du même point de consigne que la batterie de post-chauffe (bien sûr avec une plage morte entre l’enclenchement des 2 batteries). Seul le besoin de refroidissement de l’ambiance pilotera la batterie froide.

Par exemple : commande de la batterie de refroidissement et de la batterie de post-chauffe par la consigne de pulsion. La batterie de préchauffe restant commandée par la consigne de rosée pour gérer l’humidification en hiver.

Cette mesure combinée avec l’abaissement du point de rosée en hiver, devrait éviter toute destruction d’énergie.

Limiter l’humidification excessive

Si ce n’est pas déjà le cas, on cherchera tout d’abord à commander l’humidificateur sur base de l’humidité effective dans les locaux. Par exemple via une sonde dans la reprise d’air, plutôt que via une sonde dans la pulsion.

Par exemple, cette technique consiste à agir, sur base d’un hygrostat dans la reprise commune des locaux, sur la pompe de l’humidificateur. Cela peut entraîner certaines fluctuations d’humidité dans les locaux.

Signalons que dans ce cas, la consigne de l’hygrostat et la consigne de rosée seront les plus basses possibles (pour assurer environ 40 % dans l’ambiance). En évitant une humidification excessive, on limitera les fluctuations d’humidité ambiante liée au fonctionnement en tout ou rien de la sonde d’humidité.

On peut ensuite mettre l’humidificateur à l’arrêt dès la mi-saison, par exemple, au-dessus d’un seuil de température extérieure : 5…8°C. C’est mieux que rien … mais cela n’empêchera pas le fonctionnement simultané de la batterie froide et de la batterie de post-chauffe en mi-saison.

Favoriser l’humidification à débit variable

Toutes ces difficultés, proviennent finalement de la technologie des « laveurs d’air » qui saturent l’air pulsé en eau.

On pourrait imaginer pouvoir directement régler le taux d’humidité souhaité en agissant sur l’efficacité de l’humidificateur.

Le schéma de l’installation serait le suivant :

C’est un montage en vanne diviseuse mais il est possible également de diviser l’installation en plusieurs rampes de gicleurs, commandés chacune par une vanne magnétique.

Fonctionnement en hiver.

Fonctionnement en été.

Ce type de fonctionnement est semblable à celui obtenu avec un humidificateur à vapeur.

Est-ce réalisable avec un humidificateur à pulvérisation ou à évaporation ?

Certains fabricants semblent dire que c’est possible avec leur matériel. D’autres disent qu’il existe un écart entre la théorie et la pratique et que l’on ne sait pas trop quelles sont les conditions obtenues pour de faibles débits d’eau : la taille des gouttes augmente et le pouvoir de diffusion dans l’air diminue fortement. Un pompage de l’installation aurait beaucoup de chance de se produire… Cela semble par contre possible avec les humidificateurs rotatifs.

En résumé, le bilan est mitigé et il est difficile de se faire une opinion globale. Si un de nos lecteurs posséde une expérience pratique de ce type de régulation, son éclairage est donc le bienvenu.

Régulation de la déshumidification de l’air

Régulation de la déshumidification de l'air

La déshumidification de l’air se réalise par condensation
sur la batterie froide du caisson de traitement d’air.


Un local type

Dimensions du local

  • Façade : 4 m
  • Profondeur : 5 m
  • Surface : 20 m²
  • Hauteur intérieure : 2.7 m
  • Volume utile : 54 m³
  • Hauteur de plancher à plancher : 3.5 m
  • Surface en façade : 3.5 x 4 = 14 m²
  • Pourcentage de vitrage : 50 %, soit 7 m²

Apports internes

Présence de 2 personnes, dont chacune apporte (voir apports des occupants, par exemple) :

  • Si ambiance à 24°C : sensible = 77 W, latent = 58 gr/h
  • Si ambiance à 26°C : sensible = 69 W, latent = 70 gr/h

Attention : nous avons choisi ici les valeurs du Recknagel, dont l’apport en eau des occupants est inférieur à celui de Carrier.

  • Éclairage : 12 W/m² x 20 m² = 240 W
  • Equipements : 20 W/m² x 20  m² = 400 W

Apports solaires

Supposons une façade orientée à l’Ouest, avec un apport solaire de 300 W/m² traversant le vitrage, soit un apport total de 7 m² x 300 W/m² = 2 100 W.

Apport d’air neuf

On suppose 30 m³/h/pers, soit 60 m³/h dans le local, soit un taux de renouvellement horaire de 1,1.

Sur base de 1,2 kg/m³, cela donne un débit massique d’air de 60 x 1,2 = 72 kg/h

Apport d’eau

  • À 24°C, l’apport en l’eau est donc de (2 x 58 gr/h) / 72 kg/h = 1,6 gr/kg.
  • À 26°C, l’apport en l’eau est donc de (2 x 70 gr/h) / 72 kg/h = 1,9 gr/kg.

Attention : avec les chiffres du bilan « Carrier », on obtiendrait ici respectivement 2,4 et 2,8 gr/kg.

Objectif final

Atteindre 24° 65 % HR, avec un ventilo ou 16 m² de plafonds froids

Conditions extérieures de dimensionnement : 30° 50 %


Déshumidification de l’air neuf avec ventilo-convecteurs

On suppose ici que le local est équipé de ventilo-convecteurs à 4 tubes. L’air neuf est préparé en centrale.

Soit on réalise un simple contrôle de l’humidité : l’air est déshumidifié en centrale mais n’est plus régulé en fonction de la teneur effective de l’humidité relative dans le local. C’est généralement le cas des immeubles de bureau.

Soit on réalise la régulation de l’humidité : la mesure du taux d’humidité est faite dans l’ambiance et la régulation de la batterie froide est faite de telle sorte que, par exemple, le taux de 50 % soit maintenu en permanence. C’est par exemple le cas pour une salle d’opération.

Si la déshumidification est simplement « contrôlée », il faudra dimensionner la centrale de traitement d’air pour que l’air soit refroidi jusqu’à 15°C en sortie de batterie froide. En pratique, on placera la sonde à la sortie du groupe afin de bénéficier d’un brassage de l’air par le ventilateur. On régulera donc sur 16°C en sortie de caisson (le ventilateur apporte 1°C, environ). Ensuite, on laisse « dériver » l’humidité ambiante en fonction des apports effectifs dans les locaux. Mais on sait que même dans les cas extrêmes l’ambiance ne franchira pas les limites de la zone de confort.

Prenons l’exemple du local type. Dans les conditions extrêmes (30°C, 50 % HR), l’air est refroidi le long de la batterie froide et ressort à 15°C 90 %, soit avec une teneur de 9,6 gr/kg.

  1. Refroidissement et déshumidification.
  2. Réchauffage par ventilateur et conduit.
  3. Réchauffage et humidification dans l’ambiance.

Il est alors pulsé dans le local à 16,5°C environ. Il y gagne 1,6 gr/kg suite à la présence des occupants. L’ambiance pourrait donc se stabiliser à 24°C et 11,2 gr/kg, soit 60 % HR. Ce qui respecte le confort.

En pratique, l’ambiance se stabilisera en dessous de cette valeur suite à la condensation de l’air dans les ventilo-convecteurs (importance et évaluation liée au régime d’eau glacée).

On perçoit également que si un occupant est absent, le taux d’humidité se stabilisera à un niveau inférieur. C’est en ce sens que l’on parle de contrôle et non de régulation.

À noter que dans le cas d’une « régulation » d’humidité, c’est sur la reprise d’air que l’on mesure le taux effectif d’humidité relative et que l’on impose ou non une déshumidification plus importante.


Déshumidification de l’air neuf avec plafonds froids

On suppose cette fois que le local est équipé de plafonds refroidissants. Le critère d’humidité relative à respecter est plus strict : il ne peut y avoir de condensation sur les plafonds.

La première solution, énergétiquement la plus efficace, est de travailler avec un régime de température le plus élevé possible, ce qui supprime directement le risque de condensation. Mais alors, la puissance de refroidissement du plafond diminue. Il faut donc que la charge thermique du local soit réduite au maximum et évaluée au plus juste.

Dans le cas contraire, il faudra s’arranger pour déshumidifier l’air neuf sans consommation excessive, c’est-à-dire sans détruire de l’énergie en faisant du froid et du chaud en même temps.

Puissance spécifique des plafonds froids

Les équipements sont dimensionnés pour une température de consigne de 26°C (le rayonnement froid permet d’accepter cette augmentation de la température ambiante de l’air).

L’apport thermique total du local type est donné par : éclairage + occupants + bureautique + soleil = 2 878 W (par simplification, les apports solaires par les parois sont négligés).

Soit un apport spécifique (pour les 16 m² de plafonds froids) de 2 878 / 16 = 180 W/m². Une telle charge frigorifique ne peut être reprise par des plafonds rafraîchissants.

Il est alors décidé de placer des stores extérieurs de telle sorte que les apports solaires soient réduits à 20 % de leur valeur, soit 420 W. Cette fois l’apport spécifique est de 1 198 / 16 = 75 W/m².

Si l’air est pulsé à 16°, il apporte un rafraîchissement complémentaire de : 60 m³/h x 0,34 Wh/m³.K x (26 – 16) = 204 W, faisant descendre l’apport spécifique à 62 W/m².

La figure ci-dessous montre l’évolution de la puissance intrinsèque pour un type de plafonds :

On constate que 63 W/m² sont atteints pour une température moyenne de l’eau de 8°C plus froide que l’ambiance, soit un départ à 17°C et un retour à 19°C.

Contrôle de l’humidité

Il faut donc que la teneur en eau de l’ambiance ne dépasse pas 12 gr/kg, ce qui correspond au point de rosée à la température du plafond (17°C 100 % d’HR).

  1. Refroidissement et déshumidification.
  2. Réchauffage par ventilateur et conduit.
  3. Réchauffage et humidification dans l’ambiance.

Testons si un refroidissement de l’air extérieur à 15°C suffit : oui, même dans le cas de conditions extérieures extrêmes de 30°C et 50 % HR, on constate que cette valeur de 12 gr/kg n’est pas atteinte, malgré un apport en eau par les occupants de 1,9 gr/kg.

Ce dimensionnement est très favorable sur le plan énergétique :

  • il ne demande aucune post-chauffe de l’air neuf, si on sélectionne les bouches de pulsion pour qu’elles puissent pulser l’air à cette température sans créer d’inconfort,
  • il peut faire travailler le groupe frigorifique à plus haute température,
  • mieux, il permet soit de se passer de groupe frigorifique une bonne partie de l’année grâce à une technique de free-chilling, soit de préchauffer l’air neuf par récupération de la chaleur captée par les plafonds.

À noter que le point de sortie de batterie a été sélectionné à 90 % HR parce que l’eau glacée dans l’échangeur est supposée à 6°C. C’est ce critère qui permet de dire que le contrôle de la température suffit.

ATTENTION !

Il est possible que la puissance frigorifique spécifique à fournir soit plus importante ou que l’apport en eau soit jugé plus élevé (valeurs du bilan Carrier). Dans ce cas, le plafond devra travailler à plus basse température et les risques de condensation augmentent. Une déshumidification de l’air neuf plus importante sera nécessaire. Il faudra le refroidir jusqu’à 13°C afin de le déshumidifier davantage, puis si les bouches choisies ne peuvent pulser à cette température, le post-chauffer jusqu’à 15°C afin de l’amener à une température de pulsion qui ne génère pas de courants d’air froid dans le local.

  1. Refroidissement et déshumidification.
  2. Post-chauffe.
  3. Réchauffage par ventilateur et conduit.
  4. Réchauffage et humidification dans l’ambiance.

La perte énergétique apparaît immédiatement : non seulement il faudra réchauffer un air que l’on a refroidit, mais en plus l’efficacité du free-chilling et/ou de la récupération de chaleur en est diminué puisque le plafond travaille à plus basse température.

Cela montre toute l’importance de maîtriser les charges thermiques des locaux (stores, …) et de dimensionner au plus juste les apports internes réels des équipements et des personnes : en cas de sur-évaluation des charges internes, c’est toute l’installation qui sera pénalisée dans son fonctionnement permanent.

Pour éviter une post-chauffe consommatrice …

Plusieurs solutions sont possibles :

  • Soit le choix de bouches de pulsion à forte induction qui autorisent une pulsion d’air à basse température sans créer d’inconfort.
  • Soit la postchauffe sera organisée sur base de la récupération de chaleur au condenseur de la machine frigorifique.
  • Soit une postchauffe sera organisée sur base de la récupération de chaleur sur l’air extrait,
  • ou tout autre moyen.

Humidificateurs à vapeur

Humidificateurs à vapeur


Principe de fonctionnement

Un humidificateur à vapeur injecte dans l’air à humidifier de la vapeur d’eau. Celle-ci est produite soit dans une chaudière à vapeur (grosses installations), soit dans des appareils autonomes fonctionnant … comme une bouilloire électrique, en quelque sorte !

La vapeur est conduite vers les rampes d’injection (tubes percés d’orifices calibrés), rampes placées soit dans les caissons de traitement d’air, soit directement dans la gaine d’air conditionné.

Schéma principe de fonctionnement - 01. Schéma principe de fonctionnement - 02.

Rampe d’injection.

La vapeur arrive sèche dans la rampe (gaz invisible). Lors de son contact avec l’air froid, elle se condense en microgouttelettes (brouillard visible). L’air s’échauffe alors de 10 à 15 K, grâce à la chaleur de condensation de la vapeur. Cette chaleur permet la revaporisation de la vapeur, qui repasse à l’état gazeux invisible, mélangé dans l’air. Finalement, l’ensemble du processus est pratiquement isotherme (= la température de l’air après humidification est pratiquement égale à celle avant l’humidification).

Schéma principe de fonctionnement - 03.

Mais ce processus montre bien qu’il ne faut pas placer les appareils de contrôle (thermomètre et hygromètre) trop prêt de la rampe. A priori, une distance de 3 m minimum est recommandée, mais cette distance dépend de la température de l’air humidifié. Un calcul de la distance humidificateur-sonde peut être réalisé.


Évolution dans le diagramme de l’air humide

En première approximation, l’humidification de l’air par l’injection de vapeur entraîne un déplacement vertical dans le diagramme de l’air humide.

Schéma diagramme de l'air humide.

L’air « sec » (1) suit une évolution à température constante pour se retrouver « humide » au point (2).

Cette évolution surprend ! Intuitivement, on imaginerait un échauffement de l’air par le jet de vapeur…

En réalité, un très léger échauffement existe, mais négligeable dans la pratique.

Pourquoi ? Il faut comprendre la chose en décomposant l’énergie contenue dans la vapeur,

  • en énergie de chauffage de l’eau (de 10 à 100°C),
  • et en énergie de changement d’état (de liquide à vapeur).

Cette énergie de vaporisation lui est nécessaire pour rester à l’état vapeur dans l’air. En quelque sorte, l’eau se diffuse dans l’air « en apportant sa propre énergie de vaporisation ». S’il y a échauffement de l’air, c’est parce que quelques grammes d’eau chaude sont mélangés dans l’air. Et donc l’image exacte de l’humidification de l’air par un jet de vapeur est une droite légèrement inclinée vers la droite. Cette légère augmentation de température est très souvent négligée par le concepteur.

Schéma diagramme de l'air humide.

Exemple : un air à 23° 40 % HR sera humidifié à 24° 80 % HR par un jet de vapeur.

Ce qui est fondamental, c’est de voir les conséquences technologiques du choix d’un humidificateur à vapeur : la batterie de postchauffe à disparu !


Technologie

Système à production centralisée

Si le bâtiment dispose déjà d’un système de production de vapeur (hôpitaux, industries, …), on peut utiliser une partie de la vapeur produite pour humidifier l’air distribué dans les locaux.

Si l’ampleur de l’installation de climatisation nécessite un débit d’humidification fort important, il est même possible d’installer une chaudière à vapeur spécifique. Ce coût d’investissement est motivé par le coût d’exploitation plus faible : l’énergie de vaporisation est réalisée à partir d’un combustible (fuel ou gaz), par opposition à l’énergie électrique plus coûteuse des appareils autonomes.

La vapeur est vaporisée dans l’ambiance des locaux et respirée par les occupants. On sera dès lors attentif au traitement éventuel avec un produit toxique qu’aurait pu subir l’eau avant sa vaporisation (un traitement anti-oxygène dans la chaudière, par exemple). S’il y a risque de contamination, il est possible de prévoir un échangeur vapeur/vapeur qui vaporise de l’eau potable fraîche grâce à la vapeur issue de la chaudière.

Humidificateur autonome à vapeur – générateur à électrodes

La vaporisation de l’eau est réalisée au moyen d’électrodes suspendues dans un réservoir et mises sous tension. Le courant électrique s’établit entre les électrodes au travers de l’eau. Celle-ci s’échauffe jusqu’à ébullition. La vapeur produite peut être diffusée aussi bien dans une centrale de traitement d’air que dans la gaine de pulsion ou dans le local directement (avec une turbine de dispersion de la vapeur).

L’ensemble est installé dans une armoire métallique, généralement fixée au mur. Le raccordement entre l’humidificateur et le conduit d’air de climatisation sera en pente montante afin de ramener vers l’appareil d’éventuels condensats.

La consommation électrique est fonction de la surface des électrodes noyées dans l’eau. Le débit de vapeur produit est donc régulé via la régulation du niveau d’eau dans le réservoir.

> Avantage : l’eau du réseau ne doit pas être traitée puisqu’on a besoin des sels pour conduire le courant ! Une eau pure présenterait une conductivité électrique trop faible. En pratique, la conductivité de l’eau doit être comprise entre 125 et 1 250 µS/cm (dureté comprise entre 15° et 20°)

> Inconvénient : l’eau qui s’évapore laisse ses sels dans le réservoir ! Une purge de déconcentration automatique doit être réalisée par l’appareil. Il est possible de calculer le débit d’eau de déconcentration, en fonction de la teneur en sels de l’eau du réseau.

Malgré la déconcentration régulière, l’entartrage reste l’ennemi n°1 de l’humidificateur. Notamment parce que la couche calcaire fait office d’isolant sur les électrodes, diminue la conduction électrique et donc le débit de vapeur. Divers systèmes sont proposés pour résoudre ce problème :

  • Une injection de bulles d’air dans l’eau du réservoir pour maintenir les sels en suspension, entre deux périodes de déconcentration.
  • Une pompe pour réaliser la déconcentration, plutôt qu’une simple ouverture d’électrovanne, afin de renforcer la purge.

L’installation comprend également :

  • un détecteur de niveau d’eau de limite haute pour alarme (locale et à distance),
  • les équipements électroniques de contrôle du débit de vapeur, de déconcentration,
  • les contacteurs de puissance.

Humidificateur autonome à vapeur – générateur à résistances

Le chauffage et la vaporisation de l’eau sont réalisés via des résistances électriques immergées, du type barre ou serpentin qui chauffe à 1 100°C.

Ici, l’électricité ne traverse pas l’eau. Celle-ci ne doit dès lors pas être conductrice. Il est donc possible de la déminéraliser, ce qui évite beaucoup de problèmes de corrosion calcaire.

À défaut, il faudra prévoir un système de déconcentration automatique des sels.


Installation

La vapeur d’eau injectée dans l’air doit être de la vapeur sèche. À défaut, le mélange « eau + vapeur » qui sort des orifices crée des dépôts, des corrosions, … C’est dans ce but que les constructeurs des systèmes de production centralisée prévoient :

  • un séparateur et un purgeur de vapeur en amont de la rampe,
  • une sonde thermostatique (ou  » thermocontact « ) qui empêche l’arrivée de vapeur à la rampe si la température est trop basse (c’est le cas au démarrage de l’installation),
  • une rampe généralement auto-réchauffée par la vapeur d’amenée, ce qui réévapore les condensats éventuels.

Si la vapeur est destinée à l’humidification de salles propres (informatique, hôpitaux,…), l’eau sera totalement déminéralisée et tous les équipements en contact avec la vapeur seront en acier inoxydable.

Si la diffusion a lieu dans une gaine d’air, des distances minimales d’humidification doivent être respectées pour éviter l’humidification des parois (attention à la présence de coudes, par ex.) et des équipements en aval.

La situation est particulièrement critique lorsque l’air à humidifier est froid (air pulsé à 16 ou 18°C, par exemple), puisque cela allonge la portée de l’humidification. De même, si un filtre est prévu en aval (un filtre absolu pour les salles d’opérations, par exemple), le risque d’humidification de ce filtre est grand et aurait des conséquences hygiéniques graves.

Le calcul de la portée minimale et des sécurités à prévoir pour les équipements en aval est réalisable.

Si nécessaire, on peut améliorer la situation par le placement d’un système de diffusion à rampes multiples qui permet la répartition uniforme de l’injection sur toute la section du conduit. La portée de l’humidification est alors fortement réduite.

Equipements complémentaires à prévoir :

  • une arrivée d’eau avec robinet d’arrêt,
  • une évacuation d’eau avec entonnoir et siphon,
  • une ligne 380 V pour l’humidificateur,
  • une ligne 220 V pour le régulateur à régulation proportionnelle,
  • le raccordement de l’hygrostat sur la conduite de reprise,
  • le raccordement de l’hygrostat de limite haute sur la conduite de pulsion,
  • un pressostat pour mettre hors service l’humidificateur lors de l’arrêt du ventilateur,
  • un bac-égouttoir de sécurité pour recueillir l’eau de ruissellement éventuel (1 à 2 m en amont des rampes et 3 à 50 m en aval, sur 30 cm de hauteur), relié à l’égout.

Avantages

  • La qualité hygiénique indiscutable des humidificateurs à vapeur par rapport aux humidificateurs à évaporation ou aux laveurs.
  • Leur fonctionnement sans bruit.

Pour les systèmes avec chaudière à vapeur

  • Le prix de revient de l’énergie par combustible (gaz, fuel) nettement inférieur par rapport à celui de l’énergie électrique (le coût total est fortement dépendant de la disponibilité et du coût de la vapeur dont on dispose).

Pour les systèmes autonomes électriques

  • Une facilité de régulation individuelle de l’humidité ambiante.

Inconvénients

  • Le coût et la maintenance d’une chaudière à vapeur spécifique.
  • Le coût de l’énergie électrique qui joue fortement en défaveur de l’humidificateur à vapeur autonome.
  • La sensibilité à l’entartrage des appareils autonomes, tout particulièrement ceux à électrodes dont on ne peut déminéraliser l’eau.

Coûts

En particulier

Le calcul du coût de l’humidification est possible pour une installation donnée. C’est d’autant plus important que la vaporisation est effectuée sur base d’énergie électrique (appareil autonome).

En général

D’une façon générale, les coûts de maintenance et d’amortissement indiqués ci-dessous sont tirés d’une *étude comparative sur les systèmes d’humidification* réalisée en Suisse. Les coûts de l’énergie sont établis sur base d’une humidification 10 h/jour, 50 h/semaine et sur base d’un prix du fuel à 0,25 €/litre. Une occupation continue des bâtiments augmenterait fortement l’estimation des coûts énergétiques.

Il est possible de synthétiser les principales propriétés comme suit :

x Mainten. Coût annuel de l’énergie therm. Coût annuel de l’énergie électr. Total Amortis. de l’investis. sur 10 ans Total
[€/m²] [€/m²] [€/m²] [€/m²] [€/m²] [€/m²]
A vapeur électrique 0,75 1 1,75 0,35 21
A vapeur thermique 0,05 0,25…0,35 0,35…0,4 6,5 6,83…6,9
Chaudière électrique à vapeur 0,1 1 1,1 5 6,1
x Frais de mainten. Frais d’
exploit.
Frais d’ Investis. Encombr. Adaptab. Utilisation recom. pour un débit d’air en m³/h
A vapeur électrique Faible Elevé Faible Faible Très bonne < 3 000
A vapeur thermique Moyen Faible Elevé Elevé > 10 000
Chaudière électrique à vapeur Elevé Elevé Elevé Elevé > 10 000

Maintenance

Les humidificateurs à vapeur doivent être périodiquement vidangés et régulièrement détartrés.

Pour les appareils autonomes à électrodes, le remplacement des électrodes est nécessaire après un temps de fonctionnement variant entre 800 et 5 000 heures, selon le degré de dureté de l’eau.

On surveillera tout particulièrement l’humidification éventuelle des parois internes du conduit aéraulique et des grilles de diffusion de l’air. Un antibiogramme des moisissures à ces endroits est recommandé périodiquement.


Régulation

Différents systèmes permettent à l’humidificateur de moduler le débit entre 0 et 100 %.

Pour les installations de conditionnement d’air :

La régulation est basée sur le schéma suivant :

En fonction de l’écart entre l’humidité relative mesurée sur l’air extrait et la valeur de consigne réglable sur le régulateur, il y a action sur l’humidificateur. Un limiteur maximal d’humidité relative de l’air soufflé limite le débit de vapeur pulvérisé. Une sonde de sécurité (en option) commande directement l’arrêt de l’humidificateur.

C’est le même régulateur qui agit en cascade sur la batterie froide, pour la déshumidification éventuelle.

Ce système doit être complété par deux dispositifs de sécurité qui interdisent la pulvérisation de vapeur lors de l’arrêt du ventilateur

  • Le verrouillage électrique entre l’humidificateur et le ventilateur.
  • Un pressiomètre qui vérifie le fonctionnement effectif par la mise en pression de la gaine (si la courroie du ventilateur casse, le ventilateur est électriquement en fonctionnement…).

Il sera utile de définir le niveau d’humidification : du « tout centralisé » au départ des circuits si besoins homogènes, vers le « tout décentralisé », chaque local ayant des besoins différents. Les appareils électriques autonomes offrent beaucoup de liberté à ce sujet.

Pour les humidificateurs d’ambiance directe :

On utilise généralement des humidificateurs par action tout ou rien, l’hygrostat enclenchant l’appareil lors du dépassement d’un seuil réglable. Un hygrostat supplémentaire de sécurité est également prévu pour limiter le risque en cas de panne du premier régulateur.


Prédimensionnement

Améliorer

Le prédimensionnement du débit d’eau d’humidification nécessaire peut être réalisé sur base du débit d’air à traiter et de son degré d’humidité initial et final.

L’estimation de la portée du jet de vapeur est également possible.

Ensuite, pour les appareils électriques, la puissance appelée est de 750 Watts par kg/h de débit de vapeur souhaité, environ.

Améliorer

Il est également possible d’estimer le débit d’eau de déconcentration afin de limiter cette consommation d’eau parasite.