stockage logistique energie+

Stockage logistique

Stockage logistique


Définition

Un stockage logistique est l’ensemble des systèmes spatial, mobilier, technique et/ou organisationnel permettant à un processus ou une activité de ne pas s’effectuer en flux tendu grâce à l’ajout d’un stockage tampon à l’interface de plusieurs processus.

Sans cela, le produit qui passe par la ligne de production A devrait directement être envoyé sur la ligne de production B sous peine de bloquer la ligne de production A. Ceci imposerait un fonctionnement continu des deux lignes pour assurer le bon fonctionnement de l’ensemble.

Le stockage logistique permet au processus A de fonctionner même si le processus B ne suit pas derrière en stockant les produits entre les processus A et B. À l’inverse, si le processus A doit être arrêté, le processus B peut continuer en puisant dans le stock à l’interface de lignes A et B.

La présence d’un tel stockage permet une plus grande flexibilité dans la gestion énergétique et logistique. Les processus pouvant dès lors être lancés indépendamment aux moments opportuns sans impacter la performance globale de la production.

Le stockage logistique se fait partout et tout le temps, que ce soit votre vendeur de sandwich qui prépare à la chaine des clubs jambon fromage le matin et profite d’un large frigo comme stockage logistique ou encore votre postier qui utilise votre boîte aux lettres pour ne pas avoir à attendre votre venue pour effectuer sa tâche.

Avec la nécessité croissante de flexibilité électrique : la planification des activités consommatrice d’énergie et le stockage logistique entre la consommation énergétique et l’utilisation du service énergétique devrait tendre à se généraliser.

Demain, qui sait, peut-être que notre café du matin sera préparé la nuit quand l’électricité est propre et abondante puis stocké dans des ballons de café chaud pour être savouré toute la journée !

Fuel switching

Changement de vecteur énergétique ou Fuel-Switching

Changement de vecteur énergétique ou Fuel-Switching


Le changement de vecteur énergétique représente un levier important de flexibilité électrique pour un certain nombre d’industrie. Par exemple, si, dans votre entreprise, vous utilisez un sécheur, celui-ci peut fonctionner grâce à de la chaleur issue de gaz naturel combinée au courant d’air provenant de ventilateurs électriques. Le pouvoir séchant dépendant de la combinaison chaleur asséchante + débit d’air, le gestionnaire peut, à la demande et pour un même pouvoir séchant, faire varier cette combinaison :

  • Si l’électricité est abondante et peu chère, il pourra faire tourner les ventilateurs à pleine puissance et réduire la puissance thermique pour une consommation de gaz naturel moindre.
  • À l’inverse, si l’électricité manque et coûte cher, il aura tout intérêt à réduire au minimum la puissance des ventilateurs et compenser en augmentant la puissance des bruleurs au gaz.

Cette technique présente l’avantage de n’avoir aucun impact sur l’organisation de l’entreprise et la gestion des processus. Elle est également automatisable et donc peu contraignante au quotidien. En revanche, elle nécessite un processus adapté et un système technique redondant et capable de réaliser cette modulation ou ce basculement entre différents vecteurs. Il faudra néanmoins évaluer le bilan environnemental final d’une telle redondance des systèmes. De plus, l’utilisation d’énergies fossiles dans le cadre d’une volonté de décarbonisation de nos sociétés à l’horizon 2050 doit faire l’objet d’un regard critique.

Cette logique peut, par exemple, être transposée, avec ses qualités et ses défauts précités, au chauffage tertiaire que nous pourrions imaginer combiné et/ou switchable entre une chaudière à gaz et une pompe à chaleur.

planification des charges

(Re)Planification des charges

(Re)Planification des charges

Les entreprises disposant d’activités ou de processus pouvant être interchangés ou disposant d’un stockage logistique le permettant ont la possibilité d’adapter la planification de leurs processus consommateurs d’électricité pour optimiser leur facture (en cas de tarification ¼ horaire) et participer à l’équilibre des charges sur le réseau.

re planification des charges

Effacement énergétique

Effacement énergétique

Source : Enerdigit, opérateur d’effacement.


Définition

L’effacement énergétique consiste, pour un utilisateur du réseau (dans une plus forte mesure les industries), à réduire sa consommation en fonction de l’offre énergétique.

Ceci se traduit par la mise en sous-régime ou hors tension d’un équipement et/ou d’une activité en réponse à une baisse de la production énergétique. La baisse de régime ou l’extinction de l’équipement est effectuée :

  • Indirectement, via un message (e-mail, appel, sms) envoyé à l’entreprise détaillant le délai, la durée et la puissance à réduire. L’entreprise agissant ensuite en fonction de ces instructions,
  • Directement, à distance pour le gestionnaire du réseau par l’intermédiaire d’un boitier installé sur site permettant de moduler la consommation d’un ou plusieurs équipements.

Cette source de flexibilité sur le réseau, contrairement aux autres, ne demande que peu de moyens techniques et financiers. Elle peut même baisser la facture et être source de recettes supplémentaires pour les entreprises participantes.

Le système NextFlex permet à votre entreprise de prendre part à la flexibilisation du réseau !

En Belgique, le potentiel de charges flexibles a été estimé à 1,56 GW (2013).

Pour avoir quelques références en Belgique (2017) :

  • la puissance installée est de ± 22 GW
  • la puissance pic demandée en hiver est de l’ordre de 13 à 14 GW
  • la puissance moyenne demandée est de 9 à 10 GW.

Ce potentiel de charge flexible est réparti comme suit :

schéma de l'éffacement énergétique en Belgique

Potentiel de charges flexibles en Belgique (SOURCE : SIA Partners, 2013)

Nous pourrions donc flexibiliser jusqu’à 15 % de notre demande !

Tous secteurs confondus, l’installation de compteurs intelligents (permettant une tarification variable de quarts d’heures en quarts d’heure) devrait rendre techniquement possible d’inciter les consommateurs d’énergie à s’adapter à la disponibilité énergétique du moment.

Le développement concomitant des technologies de la communication dans le secteur de l’énergie (smartgrid) et dans le secteur du bâtiment (smartbuilding) ouvre un potentiel important pour mobiliser cette flexibilité.

Plus un réseau sera flexible, plus il pourra faire la part belle aux énergies renouvelables et réduire le risque de black-out.


Les 3 types de réserves en cas de déviation de la fréquence du réseau

La réserve primaire

Lorsque la fréquence du réseau commence à dévier des 50 Hz habituels de 100 mHz à 200 mHz soit 0,002 % à 0,004 % ELIA active la réserve primaire pour rétablir l’équilibre sur le réseau et écarter tout risque de black-out. Ce service est ouvert à tout qui :

  • Dispose d’un fréquencemètre,
  • Est disponible en permanence
  • Peut proposer seul ou par regroupement plus d’1MW
    • Pendant 15 minutes,
    • En moins de 30 secondes
    • Dont déjà la moitié en 15 secondes
    • Pouvant être réglé automatiquement

Les grands types de contrats sont au nombre de 3 en fonction de votre capacité à consommer ou fournir de l’électricité à la demande. La rémunération est liée à la mise à disposition à l’année et non à la fréquence de l’activation de votre effet levier. Ces contrats sont :

  • Le contrat « UP »
    • Ce contrat est passé avec les clients qui disposent de flexibilité permettant d’alléger la demande du réseau en effaçant une partie définie de sa consommation ou fournissant de l’électricité.
    • Rémunéré à hauteur de ± 16 000 € (2019) par an et par MW mis à disposition.
  • Le contrat « DOWN »
    • Ce contrat est passé avec les clients qui disposent de flexibilité permettant de doper la demande du réseau en cas de surproduction (comme un évènement climatique imprévu) ou de surestimation de la demande dans les prévisions en étant capable d’augmenter sa consommation ou diminuer la fourniture sur le réseau. Les entreprises métallurgiques sont par exemple d’excellents clients grâce à leurs énormes résistances électriques.
    • Rémunéré à hauteur de ± 60 000 € (2019) par an et par MW mis à disposition
  • Le contrat symétrique (UP & DOWN) 100 mHz ou 200 mHz :
    • Ce contrat est passé avec les clients qui disposent de flexibilité permettant à la demande :
      • De doper la demande et/ou de fournir moins d’énergie au réseau.
      • De réduire la consommation et/ou de fournir plus d’énergie au réseau.
    • En fonction du type (100 mHz ou 200 mHz), la rémunération peut aller de ± 150 000 € à plus de 300 000 € (2019) par an et par MW mis à disposition dans les deux sens (up et down).
    • Ce type de contrat est généralement passé avec des centrales thermiques.

La réserve secondaire

Lorsque la fréquence du réseau commence à dévier des 50 Hz habituels encore plus sévèrement, ELIA active la réserve secondaire pour rétablir l’équilibre sur le réseau et écarter tout risque de black-out. Ce service est activé en cas de problème majeur et exceptionnel et rencontre les mêmes exigences que la réserve primaire à la différence que cette réserve peut éventuellement être un peu plus lente au démarrage.

La réserve tertiaire

Contrairement aux deux premières, la réserve tertiaire ne vise qu’à réduire la pression sur le réseau :

  • Soit par injection par client sur le réseau,
  • Soit par réduction du prélèvement du client.

La mise en action de ces puissances n’a lieu qu’en cas de déséquilibre important. Pour cette raison, ce n’est pas un rééquilibrage automatique mais manuel (ELIA prend la décision, ce n’est pas automatique ; puis le client est mis au courant et agit) tandis que pour les réserves primaires et secondaires cette gestion est complètement automatisée. Ce service est ouvert via des enchères mensuelles pour les candidats qui :

  • Sont disponibles en permanence pour activer à la demande d’ELIA minimum 1 MW,
  • Peuvent mobiliser 50 % de leur puissance en moins de 7 minutes et 30 secondes et la totalité en moins de 15 minutes.

Les grands types de contrats sont au nombre de 2 en fonction de la fréquence et la durée pendant laquelle cette puissance peut être mobilisée :

  • Contrat Standard :
    • Jusqu’à 8 heures par jour, 365 jours par an.
      • Les 8 h pouvant être utilisées librement en une fois ou par petites périodes fréquentes
    • La rémunération est liée à la mise à la puissance et au nombre d’activations.
      • ± 3 600 €/MWdisponible/mois + rémunération par activation.
  • Contrat Flex :
    • Jusqu’à 2 heures par jour, 365 jours par an.
      • Maximum 8 périodes d’activation par jour.
    • La rémunération est liée à la mise à la puissance et au nombre d’activations.
      • ± 2300 €/MWdisponible/mois + rémunération par activation.

Flexibilité électique – généralité

Flexibilité électique - généralité


Définition

La flexibilité électrique d’un réseau qualifie son aptitude à s’équilibrer facilement, rapidement et intensément, à la demande.

La flexibilité d’un réseau trouve 4 origines combinables :

  • La flexibilité de l’offre
    • Le nucléaire est stable et très peu flexible
    • Les énergies renouvelables sont variables, intermittentes et peu flexibles (possibilité néanmoins d’une flexibilité à la baisse pour l’éolien)
    • Les centrales TGV sont une source importante mais couteuse et polluante de flexibilité de l’offre
  • Le stockage d’électricité 
    • Permet, idéalement en dernier recours, d’absorber les déphasages/décalages entre la production et la consommation par des moyens techniques, souvent couteux et parfois avec un impact environnemental sensible.
  • La flexibilité du réseau
    • La présence d’un maillage et d’interconnexions entre les régions d’Europe (et d’ailleurs) permet de mutualiser les forces de chaque réseau et du déphasage des consommations entre les différentes régions (Merci aux hollandais de diner à 17h30 et aux espagnols d’attendre 22h00 J Mais aussi aux deux heures de décalage horaire entre le Royaume-Uni et la Finlande !).
  • La flexibilité de la demande :
    • Il s’agit ici de la capacité des utilisateurs du réseau (et, dans une plus forte mesure, des industries) à adapter leur profil de consommation électrique en fonction de l’offre énergétique (et donc de son prix ¼ horaire). Cette adaptation peut se concrétiser de plusieurs manières, selon la stratégie adoptable. On parlera de :
      • effacement énergétique ou Load shedding lorsqu’il s’agit de mettre en sous-régime ou hors tension un équipement et/ou une activité en réponse à une baisse de la production énergétique. Dans ce cas, l’activité ou le processus est réduit ou non-réalisé.
      • déplacement des charges ou « Load shifting» quand il s’agit de reporter une charge (activé ou processus consommateur d’électricité) pour éviter que celle-ci ne tombe en plein pic tarifaire. Dans ce cas, l’activité est réalisée mais plus tard.
      • re-planification des charges ou « Load Scheduling». il s’agit alors de prévoir et d’adapter le planning des charges (activités ou processus) pour que les grosses consommations aient lieux aux moments où l’électricité est abondante (et donc aux prix les plus bas dans le contexte d’une tarification ¼ horaire). Dans ce cas, l’ensemble des activités et processus sont réalisés mais leur ordre est défini par les prix de l’énergie.
      • changement de vecteur énergétique ou « fuel-switching». Il s’agit la plupart du temps de changer de vecteur énergétique en fonctions du prix de l’électricité. Ceci demande des activités et/ou des process’ permettant un fonctionnement avec divers vecteurs énergétiques.
    • Cette source de flexibilité sur le réseau, contrairement aux autres, ne demande que peu de moyens techniques et financiers. Elle peut même baisser la facture et être source de recettes supplémentaires pour les entreprises participantes.
    • Son développement permet d’éviter le recours à d’autres sources de flexibilité polluantes.
    • Le système NextFlex permet à votre entreprise de prendre part à la flexibilisation du réseau !

Plus un réseau sera flexible, plus il pourra faire la part belle aux énergies renouvelables et réduire le risque de black-out.

Délesteurs de charges électriques

Délesteurs de charges électriques


Principe du délesteur

Le délesteur de charge est un automate programmable qui maintient la pointe quart-horaire en-dessous du seuil fixé à l’avance.

Si la puissance appelée dépasse le seuil fixé, il y a délestage des équipements qui sont raccordés au délesteur durant des périodes courtes.

Cette mise à l’arrêt ou au ralenti n’est effectuée que lorsque la puissance totale prélevée, intégrée sur la période de mesure, risque de dépasser le seuil limite de puissance fixé.

Les équipements sont délestés selon un ordre de priorité qui a été établi préalablement et mémorisé par l’automate. Par exemple, des niveaux de priorités seront donnés afin que l’appareil dont la coupure risque le plus d’être ressentie soit interrompu en dernier lieu.

Quand la demande faiblit et que se reconstitue une réserve de puissance disponible, il y a « relestage ».

Pour garantir l’impact du délesteur sur la facture électrique, il est évident que sont fonctionnement doit pouvoir être synchronisé au compteur réseau.

Le délesteur peut avoir beaucoup d’autres fonctions :

  • On peut lui imposer des temps minimums de fonctionnement d’un équipement, des temps maximums d’attente, des temps minimums d’arrêt.
  • Il peut tenir compte de plages où certains appareils ne peuvent être délestés.
  • L’automate peut avoir une fonction « horloge » qui coupe des équipements à horaire fixe. Cette fonction est couramment utilisée avec le chauffe-eau à accumulation chauffant l’eau durant 8 heures au tarif de nuit. Elle peut également être utilisée  pour des matériels de cuisson et le chauffage.
  • Une dérogation à la programmation peut être commandée par le gestionnaire en fonction de besoins ponctuels. Celle-ci doit être annulée automatiquement au début du cycle suivant afin de lui conserver son caractère exceptionnel.
  • Certains appareils « dialoguent » avec les équipements qui y sont raccordés de manière à connaître leur état et à agir en conséquence.
  • Le délestage d’un matériel peut être total ou partiel (à condition que ce délestage partiel soit prévu par le constructeur).

L’automate programmable sera appelé délesteur de charge ou optimiseur selon son degré de sophistication (selon le nombre de fonctions qu’il intègre, selon la richesse des paramètres dont peut tenir compte l’appareil pour choisir les appareils à délester, …).

Les délesteurs se distinguent entre-eux par :

  • le nombre total d’entrées impulsionnelles,
  • le nombre total de sorties de délestage,
  • l’algorithme de gestion de la puissance,
  • la possibilité de créer des points de mesure fictifs,
  • la capacité de stockage d’informations,
  • la programmation de la période d’intégration,
  • le nombre de périodes tarifaires qui peuvent être créées,
  • les capacités des logiciels de gestion (sur l’appareil même et sur le PC de gestion),
  • les modes de communication avec le PC de gestion,


Raccordement

Dans les installations électriques traditionnelles, l’installation d’un délesteur de charge demande de tirer un câble entre le module du délesteur et chaque appareil raccordé. Pour certains appareils, le délesteur peut agir sur plusieurs parties. Dans ce cas, il faudra tirer autant de câbles.

Au niveau des équipements, des connexions sont parfois prévues par les fabricants. Si elles ne le sont pas il est toujours possible de la réaliser a posteriori.

Le raccordement est évidemment nettement plus simple si on conçoit une installation gérée par bus de terrain. Dans ce cas, il est rapide et facile de modifier les équipements délestables (par réadressage) en fonction des résultats acquis durant l’exploitation.

Principe de raccordement du délesteur dans une installation électrique traditionnelle.


Gestion du délestage

Algorithme de délestage

graphe algorithme de délestage.

Avec

i =

période d’échantillonage (multiple de 1 minute)

td

 

=

temps mort exprimé (en multiple de 1 minute)

Ei

 

=

énergie consommée après la période i [kWh]

Pmax

 

puissance maximale admissible, fonction de la période tarifaire [kW]

=

Emax / (15′) [kWh]

=

Emax x 4 [kW]

Emax

 

=

demande d’énergie maximale en 15′.

Ein

 

=

énergie limite d’enclenchement (0… 99 % de Emax)

Eout

 

=

énergie limite de déclenchement (0…99 % de Emax)

Une valeur maximale de pointe (Pmax) est fixée et indiquée au délesteur.
Les appareils raccordés au délesteur demandent de la puissance. Au début de chaque impulsion de changement de quart-d’heure d’Electrabel, le délesteur ne réagit pas. Il « observe » comment la demande de puissance évolue. Après un certain temps fixé (td), le délesteur va agir : si la puissance demandée est telle qu’après 1/4 d’heure, elle risque de dépasser la valeur maximale de pointe (Pmax), il coupe des charges.

Pour avoir déclenchement d’un circuit, il faut que les 3 conditions ci-dessous soient remplies après chaque intervalle de temps « i » :

  • des circuits sont enclenchés,
  • E> (Emax – Eout) x (i / 15′) + Eout (c’est-à-dire que l’énergie totale demandée après l’intervalle i ne peut dépasser la droite Eout .. Emax),
  • i > td (c’est-à-dire que le délesteur ne réagit pas dans un premier temps).

Pour avoir enclenchement d’un circuit, il faut que les 3 conditions ci-dessous soient remplies après chaque intervalle de temps « i » :

  • des circuits sont déclenchés,
  • E< Emax x (i / 15′) – (Emax – Ein) (c’est-à-dire que l’énergie totale demandée à l’intervalle i ne peut descendre sous la droite E0 (= 0) .. Ein),
  • i > td.. (c’est-à-dire que le délesteur ne réagit pas dans un premier temps).

Une valeur Eout est fixée > 0 de manière à permettre l’augmentation rapide d’énergie en début de 1/4 d’heure. En effet une grosse puissance en début de 1/4 d’heure peut être appelée sans conséquence néfaste sur la pointe quart-horaire si celle-ci est compensée par une puissance appelée beaucoup plus faible dans la suite du quart-d’heure.
L’écart entre les deux droites Eout .. Emax et E0 .. Ein permet de ne pas avoir une succession trop rapide d’enclenchement/déclenchement. Cet écart est plus faible en fin de 1/4 d’heure (c’est-à-dire qu’on accepte mieux les oscillations) pour pouvoir profiter de la pointe quart-horaire maximale.

L’algorithme va donc gérer l’énergie consommée en 15 minutes de manière à ce que, si elle est importante, elle augmente en oscillant entre deux droites fixées « menant » à l’énergie maximale autorisée en fin de quart-d’heure.
L’énergie peut légèrement dépasser ces limites à cause de la période d’échantillonage « i « qui est multiple de la minute.

Le quart d’heure suivant l’énergie est comptabilisé en repartant de 0 kWh (= E0).

Séquence de déclenchement/enclenchement

Voici un exemple de séquence de déclenchement de 5 équipements dont les 2 derniers ne peuvent être coupés qu’en cas limite. La priorité de déclenchement des 3 premiers équipements s’y passe de façon cyclique :

  • 1 ère période : ordre de déclenchement 1 – 2 – 3 – 4 – 5
  • 2 ème période : ordre de déclenchement 2 – 3 – 1 – 4 – 5
  • 3 ème période : ordre de déclenchement 3 – 1 – 2 – 4 – 5
  • 4 ème période : ordre de déclenchement 1 – 2 – 3 – 4 – 5

Pour respecter l’ordre des priorités, le dernier équipement déclenché est le premier à être réenclenché. Les équipements 4 et 5 sont des appareils détestables en derniers recours.

Notons que certains automates prévoient les besoins à venir en fonction de l’historique et anticipe les réactions des matériels afin d’obtenir une réponse optimale pour l’ensemble des usages contrôlés, tout en limitant la puissance globale appelée ou le coût de l’énergie consommée. Cette fonction est dite « intelligente », car elle est liée à une mémoire continuellement remise à jour qui induit une réponse adaptée à la sollicitation présente, mais aussi à celle qui lui succède.
Le choix de répartition de l’énergie est donc effectué dans l’instant et non pas de façon pré-établie.

Autoadaptation de la consigne

L’algorithme d’évaluation de la pointe quart-horaire sera auto-adaptatif en fonction des paramètres de mesure, de manière à délester le maximum de puissance sans nuire au confort et en respectant les impositions du distributeur.

Par ailleurs, si malgré l’action du délesteur le seuil critique fixé en début de mois est dépassé, cette pointe atteinte est automatiquement choisie comme nouveau seuil pour le restant du mois.

Exemple :
En début de mois, le délesteur est réglé pour une pointe maximale de 250 kW. Le 9e jour, la pointe atteint 275 kW à 11h30. Cette valeur sera conservée comme nouvelle consigne puisque de toutes façon, ces 275 kW seront facturés en fin de mois !

Suivi du fonctionnement du délesteur

Lorsqu’un système de gestion de la puissance est mis en place, le suivi des résultats est impératif :

  • actions du délesteur et historique des équipements déclenchés,
  • suivi de la puissance prélevée au réseau, …

Ce suivi permettra de s’assurer du bon fonctionnement de l’installation d’une part et, d’autre part, d’en optimiser les paramètres, rendant ainsi son utilisation plus rentable encore ou moins gênante pour certains équipements.

Le suivi peut se faire au sein du délesteur même qui possède une mémoire interne et la possibilité de dresser des historiques ou au travers d’un PC au moyen d’un logiciel de suivi (communication par modem possible).

Exemple de possibilités d’un logiciel de suivi, via les enregistreurs du délesteur (ces données peuvent être accessible sous différentes formes selon le logiciel) :

  • diagrammes de charge (sur une journée, sur un mois, etc.),
  • simulation de la facture pour différents tarifs,
  • rapport entre les consommations des heures pleines et creuses,
  • consommation, consommation réactive,
  • les économies réalisées grâce au délesteur de charge.

Exemple de résultat fourni par le logiciel de suivi d’un délesteur.


Cas particulier des cuisines

Certains systèmes d’automates sont des optimiseurs plus spécifiques pour cuisine collective.

Ce type de délesteur est composé d’une unité centrale (qui concentre toutes les fonctions de calcul et de stockage des données) et de différents modules de commandes (nécessaires au dialogue et au pilotage des différents consommateurs).

 

Unité centrale et modules des commandes (pour 2 fours et 2 friteuses).

Chaque module peut être connecté 2 fois, soit à 2 appareils différents (ex : un four statique et une marmite), soit un seul appareil avec deux résistances à commander (ex : une connexion vers la résistance de chauffage de l’eau de lavage d’un lave-vaisselle et l’autre vers la résistance de l’air de séchage).

Un « dialogue » permanent est maintenu entre l’unité centrale et les appareils qui y sont raccordés.
L’unité centrale questionne, au rythme de la seconde, chaque appareil raccordé, sur son état de fonctionnement :

  • arrêt / marche ?,
  • demande du thermostat (enclenchement / déclenchement) ?,
  • phase de préchauffage ou de cuisson ?,
  • comptabilise chaque seconde d’utilisation.

Évidemment, l’appareil doit obligatoirement être branché sur la prise qui contient le câble destiné à gérer sa consommation énergétique. Le concept de cuisine mobile contraint donc à marquer chaque prise femelle pour reconnaître, sans se tromper, la fiche mâle qui lui correspond.

Gestion complète d’une cuisine avec écran de supervision.

Le délestage se fait toujours au moment où le thermostat commande une remise en route de la résistance. Le délesteur demande à la résistance de postposer son action de quelques secondes. Ce délestage ne se fait jamais en période de montée en température.

Évolution de la température dans un appareil de cuisson avec ou sans délestage : le délesteur ne peut jamais couper l’appareil avant qu’il n’atteigne la température de coupure de la résistance, faute de quoi, la température moyenne chuterait trop fort.

Pour connaître le temps de montée en température, le délesteur mesure le temps entre la mise en route d’un appareil et le premier arrêt commandé par le thermostat.

L’automate, à partir de l’information des divers thermostats, procède ainsi à une analyse et à une répartition des charges en fonction des besoins de chaque matériel et des priorités enregistrées dans sa mémoire.

Il existe des modules particuliers qui sont utilisés pour raccorder les machines frigorifiques, par exemple.
Avec ces modules, il n’y a pas de « dialogue » entre l’appareil et le délesteur. Ce dernier décide du délestage sans tenir compte de l’état de la machine frigorifique.

Le délesteur a aussi une « fonction horloge ». Pour chaque équipement, on peut fixer certaines plages horaires où le fonctionnement est interdit. Dans les plages « autorisées », le matériel ne fonctionne que si la régulation (thermostat, pressostat) le demande. En déplaçant les périodes de fonctionnement de certains équipements, l’automate diminue la puissance instantanée appelée sans perturber leur fonctionnement.

De même, on peut imposer des plages où certains appareils ne peuvent être délestés.

L’unité centrale est synchronisée sur le compteur réseau.

Si le respect des critères de réglage est impossible, le système émet un signal d’avertissement (message d’alarme).

Le délesteur permet également de raccorder des sondes de température qui mesurent la température de manière continue.

Il peut également être utilisé avec un système qui permet la traçabilité de toutes les températures (permet de prouver le respect de l’HACCP). Ces systèmes bien que présents sur le marché belge ne sont quasi pas utilisés.

Remarquons que ce type de délesteur ne se limite pas à optimiser les puissances des appareils de cuisson même si c’est sa spécialité. Il peut également gérer les systèmes de chauffage, de climatisation, de réfrigération, etc.

Déplacement des charges

Introduction

Contrairement à l’effacement énergétique, le déplacement des charges ou load shifting ne consiste pas à supprimer ou brider une charge, un processus ou une consommation en général mais à la postposer à un moment où l’énergie sera plus abondante et les prix plus avantageux.

C’est ce que nous faisons déjà avec notre machine à laver que nous lançons régulièrement la nuit pour profiter du tarif « nuit » de notre compteur bi-horaire.

Certains processus ne doivent avoir lieu qu’une fois par jour (chauffer le ballon d’eau chaude, lancer le lave-vaisselle ou une machine à laver, faire un back-up serveur, recharger son véhicule électrique, …) ou par semaine (cycle anti-légionnelle, …) et, dans cette fenêtre de temps, le moment auquel l’activité se produit n’a que peu d’importance pour l’occupant. Ces consommations pourront-alors être postposer de quelques heures ou quelques jours pour assurer un prix plus doux et contribuer à l’équilibre du réseau.

L’intégration des objets connectés et des technologies de la communication dans le bâtiment ou « smartbuilding » libère à cet égard un énorme potentiel en automatisant de manière plus conviviale tous ces processus.


Nouvelles installations

Dès la conception de l’installation, on peut envisager l’installation de systèmes d’accumulation d’énergie permettant de déplacer une partie de la consommation pendant les Heures Creuses.

 Exemples.

  • L’utilisation de bâches-tampon ou de bacs à glace, accumulant l’énergie frigorifique, et permettant de réduire la puissance installée jusqu’à 50 %.
  • Les systèmes de rafraîchissement nocturne des locaux pendant les heures où la température est moins élevée, et principalement la nuit ou très tôt dans la matinée.
  • La forte inertie du bâtiment favorise également le déplacement de la consommation en heures creuses.
  • Les systèmes de production d’eau chaude sanitaire à accumulation.
  • Chauffage électrique des locaux à accumulation la nuit.
  •  

Installations existantes

Sur une installation existante, il est possible de :

Planifier le fonctionnement des équipements en ayant à l’esprit la gestion énergétique.

On peut utiliser les horloges de commande ou programmer les automates si ils existent, de manière à déplacer le fonctionnement de certains équipements en dehors des heures critiques.

Exemples.

  • Effectuer la recharge des batteries électriques la nuit.
  • Programmer les essais sur les équipements la nuit ou les week-ends, et de toute manière en dehors des heures de pointe.

Prendre des mesures organisationnelles de gestion du travail.

Exemples.

  • Décalage des horaires de fonctionnement de la buanderie par rapport à la cuisine.
  • Éviter le fonctionnement simultané d’équipements :
    • lave-vaisselle/friteuse,
    • chauffage/refroidissement.
  • Limiter les périodes de préchauffage :
    • optimiseur sur les installations de chauffage,
    • éteindre et allumer des équipements « just in time ».

Ces mesures organisationnelles doivent être appliquées avec rigueur, car un oubli durant 1/4 h sur le mois et le bénéfice pour le mois est perdu… !

Sensibiliser le personnel

Si chacun est plus ou moins conscient du coût de l’énergie qu’il utilise, personne n’a conscience que le coût de sa tasse de café est fortement fonction de l’heure à laquelle le percolateur a été enclenché !

Expérience :

Dans un home du Brabant Wallon, l’équipe cuisine a été très participante à un programme de diminution de la pointe. Le diagramme de charge du bâtiment lui a été présenté et expliqué.

Réflexion d’une cuisinière à sa collègue : “regarde Louise, la pointe, ici, c’est lorsque tu fais les frites le mercredi !”.

Il a été décidé que friteuses et lave-vaisselle ne devaient plus fonctionner ensemble.

Et deux mois plus tard, les résultats de la réorganisation ont été présentés au personnel, factures à l’appui.

Délester les charges de certains équipements

Délester les charges de certains équipements


Principe du délesteur

Lorsque l’évolution de la mesure de la pointe quart-horaire atteint un niveau critique (après les 10 premières minutes du 1/4 d’heure, par exemple), la décision de déclencher certains équipements doit être prise. C’est le rôle d’un automatisme, appelé « délesteur« . Avec rapidité et fiabilité , il commande le déclenchement et le réenclenchement des équipements pré-programmés. C’est cette fiabilité qui est recherchée à la place ou en plus des mesures organisationnelles humaines, toujours susceptibles d’un oubli…

Photo délesteur.

Délesteur 4 sorties.

La fiabilité du système de mesure de la pointe 1/4 horaire du délesteur est suffisante pour ne pas rater une pointe.

La figure ci-dessous illustre ce principe, réalisé par un délesteur automatique.

 

Cette mise à l’arrêt ou au ralenti n’est effectuée que lorsque la puissance totale prélevée, intégrée sur la période de mesure, dépasse ou risque de dépasser le seuil limite de puissance fixé. Les décisions de déclencher et de réenclencher les équipements délestables sont prises en fonction d’un programme pré-établi avec le gestionnaire.


Que délester ?

Les équipements à considérer pour le délestage sont ceux dont l’importante inertie thermique permet de supporter des coupures d’alimentation plus ou moins longues sans mettre en péril la sécurité et la santé des occupants et sans dégradation de leur confort.

Les équipements non liés directement à une activité médicale

  • groupes frigorifiques en dehors des zones médicalisées,
  • résistances électriques de chauffage des locaux,
  • les appareils de cuisson à forte inertie dans une cuisine (chauffe – plats, percolateur, …). Attention, dans ce cas
  • les équipements de production suivi d’un « buffer » (volume tampon), par exemple pour la production d’eau glacée ou d’eau chaude sanitaire.

Mais aussi :

  • certains extracteurs de ventilation, par exemple dans des parkings dont une sonde CO peut interdire le délestage,
  • certains groupes de conditionnement d’air, par exemple pendant les heures des repas (11 h 30 à 13 h 30),
  • systèmes de remise à température des repas dans les unités de soins (réduction de l’appel de puissance en fonction du cycle de température,

Les équipements directement liés à une activité médicale

Ce type d’équipement « ne peut pas être délestés » pour la simple raison que la sécurité et la santé du patient sont en jeu. Tant pis pour la réduction de la facture énergétique à ce niveau ! Cependant, ce n’est pas une raison pour ne pas assurer une gestion énergétique saine de ces équipements par la recherche de l’URE et par un entretien adéquat.

On retrouve en général les équipements suivants:

  • les groupes frigorifiques des salles d’opération, de radiologie, …
  • les groupes de ventilation des salles d’opération, de radiologie, …
  • les pompes à vide,
  • les compresseurs médicaux,

Remarques

Une attention particulière doit être portée aux fonctionnements des équipements munis d’une programmation. Il ne faut, en effet, pas que la coupure de l’alimentation électrique perturbe cette dernière. Prenons l’exemple des percolateurs de grande capacité. Ces derniers présentent une puissance importante et on peut imaginer stopper leur utilisation durant les heures de pointes. Cependant, sur certains modèles, le programme recommence à zéro à chaque coupure. Cela signifie qu’ils se remplissent à nouveau d’eau, ce qui peut provoquer des débordements …

La puissance totale des appareils délestés doit évidemment être nettement supérieure à la diminution de puissance souhaitée. Par exemple, si la puissance raccordée au délesteur est le double de la puissance à délester, cela signifie que les équipements ne fonctionneront que la moitié du temps durant la période de pointe. Dans le cas du délestage des équipements de cuisine, certains bureaux d’études préconisent de raccorder au délesteur, une puissance au minimum 5 fois supérieure (les équipements délestables fonctionneront en moyenne 80 % du temps en période de pointe). Cela se définit évidemment au cas par cas en fonction de la durée et de l’ampleur de la période de pointe.

Exemple : une bâche d’eau glacée peut être utilisée dans le but de constituer un grand réservoir tampon, permettant,

  • d’augmenter le temps de fonctionnement des compresseurs (qui sont souvent surdimensionnés, puisque calculés pour les charges extrêmes de l’été …);
  • de délester le groupe frigorifique au moment de la pointe quart-horaire.

Ainsi, au CHR de Mouscron, un ancien réservoir à eau chaude sanitaire est utilisé comme réservoir d’eau glacée, ce qui permet au gestionnaire de couper sa machine frigorifique lors de la pointe !

Études de cas

La gestion de la pointe quart horaire aux Facultés Notre Dame de la Paix à Namur.

Rentabilité

Actuellement, un certain nombre d’appareils sont disponibles sur le marché avec un coût total d’acquisition (délesteur, logiciel, installation et écolage) inférieur à 5 000 €.

Le temps de retour simple (exprimé en années) est défini comme le rapport entre l’investissement consenti pour un délesteur et la réduction de consommation réalisée au bout d’une année.

Un outil de calcul vous permet indirectement d’évaluer l’impact d’une gestion de charge sur votre facture.

Calculs

Le programme de simulation du profil de consommation d’un bâtiment : cliquez ici !

Vous pouvez modifier le mode d’utilisation de certains équipements et visualiser l’impact sur la facture électrique.

Limiter les puissances installées

Limiter les puissances installées


Objectifs

La limitation du surdimensionnement des équipements n’est pas réalisée en vue de diminuer la pointe du courant de démarrage : cette pointe est de faible durée alors que le relevé de la pointe 1/4 horaire (utilisé pour la facturation) est établi sur la moyenne de la puissance appelée chaque 1/4 d’heure.

Ainsi, le démarrage d’un ascenseur provoque une forte pointe de courant ponctuelle, mais une faible consommation étalée sur le 1/4 d’heure.

Par contre, sélectionner un ascenseur de trop grande capacité engendrera un supplément de consommation permanent..

Également, l’ensemble des installations en amont sera surdimensionné. Et tout particulièrement le transformateur, dont les pertes à vide vont générer une consommation permanente non négligeable.


Nouvelles installations

On peut agir dès la conception de l’installation :

  • Éviter les surdimensionnements lors du calcul des installations ou lors de la sélection des équipements.
Par exemple, un calcul d’apports thermiques surévalués occasionnera :

  • une installation frigorifique surdimensionnée,
  • des temps de fonctionnement plus courts,
  • un rendement de fonctionnement plus faible.
  • Choisir des équipements à démarrage progressif ou séquentiel : il est préférable d’installer deux machines de puissance plus faible plutôt qu’une seule.
Exemple : les groupes frigorifiques, pour lesquels on préférera une cascade de compresseurs ou le choix d’un compresseur multiétagé.

Cette adaptation de la puissance aux besoins demande d’effectuer un bilan qui tient compte de coefficients réalistes de simultanéité des besoins.


Installations existantes

Sur une installation existante, sans modifier l’équipement existant,on peut éviter de démarrer simultanément des équipements, de manière à ne pas cumuler les consommations.

Il est donc important de programmer les différentes utilisations en tenant compte de ce critère.

Exemple : décalage des signaux de demande d’un ensemble de ventilo-convecteurs équipés de résistances chauffantes électriques.

Mais il est possible également de réévaluer l’importance des puissances installées des équipements. Si le bureau d’études a dimensionné l’installation sur base d’une utilisation probable du bâtiment, le responsable technique de l’exploitation est lui bien placé pour évaluer les besoins effectifs en fonction de l’utilisation réelle :

  • un ballon d’eau chaude sanitaire trop important,
  • une installation frigorifique dont on peut étager le travail du compresseur,
  • une installation d’éclairage dont l’intensité ne correspond plus aux besoins,
  • une installation de ventilation dont le débit peut être modulé par un variateur de vitesse,
  • un circulateur de chauffage surdimensionné, parce qu’une extension du bâtiment était envisagée autrefois,

Gérer la charge électrique

Gérer la charge électrique


Compensation du courant réactif consommé

Le courant consommé par les tubes fluorescents avec ballasts traditionnels, par les moteurs, … est un courant partiellement inductif. Il entraîne des pertes en lignes supplémentaires que le distributeur n’apprécie pas ! Il pénalise le consommateur fautif, du moins en régime Haute Tension.

Celui-ci peut compenser le courant inductif en installant des batteries de condensateurs. Le courant sera redressé et la facture allégée !…


Réduction de la pointe quart-horaire

Avant et après.

Pour réduire la puissance quart-horaire maximale prélevée au réseau (visible sur les diagrammes de charge ci-dessus), il est possible de :

En réalité, ces diverses techniques ne diminuent pas l’énergie consommée, mais elles en réduisent le coût facturé. Notamment parce que le distributeur encourage, par son tarif, la meilleure utilisation de ses équipements.

Globalement, ces mesures peuvent permettre d’éviter la construction de centrales destinées à couvrir un moment de pointe très limité dans le temps…, objectif écologique pour lequel utilisateur et distributeur sont partenaires.

Les responsables techniques et commerciaux du distributeur pourront d’ailleurs fournir une aide précieuse dans la recherche d’une meilleure gestion de la charge.

Études de cas

La gestion de la pointe quart horaire aux Facultés Notre Dame de la Paix à Namur.

Placer des condensateurs de compensation

Placer des condensateurs de compensation


Le principe de la compensation

Si la consommation d’énergie réactive est anormalement élevée, on soupçonnera la présence d’équipements à forte composante inductive : moteurs électriques, vieux ballasts électro-magnétiques de tubes fluorescents, …

Dans ce cas, le courant consommé est en retard par rapport à la tension. On parle d’un déphasage d’un angle phi.

 φ

On compense ce déphasage en adjoignant à l’installation une batterie de condensateurs.

Curieusement, le fait d’ajouter un équipement (et donc de générer un courant supplémentaire) entraîne une diminution du courant total demandé au réseau !

En fait, les composantes réactives des courants (inductives et capacitives) se sont compensées…

Voici l’impact du cos phi sur la section des câbles

Valeur du cos phi

Section du câble triphasé pour transporter 15 kW + protection par disjoncteur

1 2,5 mm²
0,8 4 mm²
0,6 6 mm²
0,4 10 mm²

Placement d’une batterie de compensation

Photo batterie de compensation.

Un dimensionnement correct des batteries de condensateurs est très important. En effet, trop faible, le résultat est insuffisant, mais inversement une surcompensation se traduira par un renvoi d’énergie réactive capacitive vers le réseau qui sera également comptabilisée et facturée.


Une compensation individuelle ou globale ?

La compensation peut s’effectuer de différentes manières :

1°  Compensation individuelle

Sur chaque consommateur important, on prévoit un condensateur raccordé en parallèle. Il sera mis sous tension uniquement si l’appareil fonctionne.

 

Cette solution, bien que plus chère, est techniquement préférable. En effet, elle permet :

  • De réduire le courant demandé par les équipements avec mauvais cos phi (moteurs, lampes fluo, …), et donc de « soulager » le cable qui raccorde ces équipements.
  • De réduire les pertes en lignes et les chutes de tension dans l’installation.
  • D’éviter la surcompensation puisque la batterie est mise hors tension en même temps que l’appareil (système auto-réglable).

On choisira donc cette solution lorsque le réseau intérieur est déjà fort chargé (déclenchements de disjoncteurs sur certaines lignes) ou lorsque l’équipement entraîne par lui-même une charge inductive importante et variable (moteur d’ascenseur, par exemple).

Exemples d’application.

  • Les pertes réactives à charge nulle des transformateurs sont souvent compensées individuellement par un condensateur de valeur fixe.
  • Les luminaires à tubes fluorescents peuvent être équipés d’usine d’un condensateur pour compenser l’effet inductif du ballast électromécanique. 

2°  Compensation centralisée

Photo compensation centralisée.

Vue d’une batterie automatique de condensateurs.

La compensation s’effectue d’une manière globale : les batteries de condensateurs sont raccordées en amont de l’installation du côté basse tension.

Elles peuvent être pourvues d’un système de gestion des condensateurs en cascade : en fonction de la consommation d’énergie réactive mesurée, le régulateur enclenche ou déclenche automatiquement les condensateurs de manière à maintenir le cos phi dans la plage souhaitée.

Inconvénient : si l’installation présente globalement un bon cos phi vu de l’extérieur, les lignes intérieures restent mal exploitées. Si des lignes sont surchargées, elles le resteront.

Cette solution est facile à installer, tant sur des nouvelles que sur des anciennes installations.

Il est également fréquent de combiner la présence d’une batterie fixe et d’une batterie à enclenchement automatique. La batterie fixe est déterminée de façon à ce qu’elle ne provoque aucune surcompensation, même pendant les périodes de faible consommation.

3° Compensation par groupes

Solution intermédiaire aux deux précédentes. Dans ce cas la compensation s’effectue à un niveau intermédiaire, par exemple au niveau des tableaux divisionnaires, et concerne les utilisateurs alimentés en aval des tableaux divisionnaires correspondants.


Quelle compensation dans le cas d’une nouvelle construction ?

Le risque est grand que le bureau d’études surdimensionne largement l’installation de compensation, puisqu’il va tabler sur une utilisation maximale (presque simultanée) de tous les équipements inductifs, par précaution.

Il vaut donc mieux :

  • N’installer d’origine que les condensateurs qui compensent individuellement
    • les pertes à vide des transformateurs,
    • les ascenseurs,
    • les ventilateurs du conditionnement d’air,
    • les compresseurs frigorifiques,
  • Prévoir l’emplacement d’une batterie de condensateurs dans le TGBT (tableau général basse tension), dès l’origine.
  • Décider après quelques mois de fonctionnement du meilleur choix de la batterie de condensateurs à installer, en fonction des kVArh/mois réellement enregistrés.

Les précautions à prendre

Auto excitation

  • Il faut éviter lors de la compensation de moteur les risques d’auto-excitation pouvant provoquer des surtensions.
  • Le choix de la batterie doit donc être fait en tenant compte des caractéristiques du matériel à compenser (cfr. fabricant).
  • La batterie de condensateurs doit avoir une puissance inférieure à la puissance nécessaire à l’auto-excitation du moteur. À défaut, il doit être prévu, dans l’appareillage de commande des condensateurs, une coupure évitant cette auto-excitation.

Harmoniques

  • Lors du placement d’une batterie de condensateurs, il faut effectuer une vérification de la présence d’harmoniques dans l’installation: celles-ci peuvent endommager les batteries de condensateurs et provoquer des surtensions dangereuses pour l’installation. Elles peuvent être à l’origine du « claquage des condensateurs ».
  • Les harmoniques sont présentes dans les systèmes utilisant des redresseurs. On en trouve dans les systèmes d’alimentation des salles informatiques, par exemple.

Puissance des pas de régulation

  • En fonction de la mesure du cos phi ou tg phi, on enclenche ou déclenche des éléments condensateurs dont la puissance en kVAr doit permettre de suivre au plus près l’évolution du cos phi souhaité.
  • Il faut choisir des pas de régulation suffisamment faibles de manière à éviter la sous ou sur-compensation.

Résistances de décharges

  • Des précautions seront également prises pour l’appareil de protection des batteries de condensateur car des courants transitoires importants apparaissent à l’enclenchement et au déclenchement des batteries.
  • Pour limiter ce phénomène, des résistances de décharge sont installées en parallèle sur la batterie de condensateurs :


Le prédimensionnement des condensateurs

Afin de prédéterminer l’importance des condensateurs à mettre en place dans une installation pour compenser la consommation réactive, vous pouvez vous référer au chapitre consacrée à cette thématique.

Après recherche du coût dans un catalogue, il sera dès lors possible de déterminer le temps de retour de l’investissement (généralement compris entre 6 mois et 1 an).

Écrêter par le groupe électrogène (ou « peak-shaving »)

Écrêter par le groupe électrogène (ou "peak-shaving")


Principe de fonctionnement

Un alternateur entraîné par un moteur diesel est connecté en parallèle sur le jeu de barre principal d’alimentation basse tension.

Cet ensemble appelé groupe électrogène est en stand-by et s’enclenche automatiquement lorsque la puissance quart-horaire dépasse ou risque de dépasser le seuil limite de puissance fixé. Le supplément est ainsi fourni par le groupe électrogène et n’est pas prélevé au réseau.


Écrêtage de la pointe

Schéma écrêtage de la pointe.

Le fonctionnement du groupe électrogène permet de maintenir la courbe des kWh réseau en-dessous d’une courbe imposée.

Un nombre de kWh maximum sur le 1/4 d’heure, c’est un nombre maximum de kW pour la pointe 1/4 horaire.


Automatisme

Le fonctionnement ou écrêtage nécessite l’installation d’automatisme de contrôle et de protection :

  • Commande du groupe
    L’enclenchement du groupe électrogène est réalisé en fonction de l’inclinaison de la pente de la courbe de la consommation. En effet, cette pente permet de prévoir le dépassement de l’énergie maximum pendant le 1/4 heure, et donc de la pointe quart horaire.
  • Protection de découplage
    En principe, la puissance fournie par le groupe doit être contrôlée, afin d’éviter le retour d’énergie vers le réseau.
    En cas de coupure du réseau de distribution, le groupe électrogène doit être découplé du réseau. À cette fin, un ensemble de relais est à mettre en place pour contrôler et comparer la fréquence, la tension et le synchronisme des phases.
    Lors du retour du réseau, la mise en parallèle ne peut s’effectuer qu’après contrôle du synchronisme. En effet, le groupe électrogène n’a plus sa référence au réseau et perd donc son synchronisme.
  • Protection directionnelle
    Dans le mode de fonctionnement en écrêtage, si la puissance fournie par le groupe électrogène est largement inférieure à la pointe, le retour d’énergie vers le réseau est peu probable. Toutefois si l’on cherche à optimiser la rentabilité et le fonctionnement en augmentant la puissance fournie par le groupe, il est possible en fonction de l’évolution des charges qu’un retour d’énergie vers le réseau apparaisse et provoque ainsi le déclenchement du système.
    Pour éviter cela, il doit être admis par le distributeur le retour d’énergie vers le réseau. Cette possibilité est fonction de la « situation » de l’installation dans le réseau du distributeur.
    Par situation il faut comprendre « situation électrique », c’est-à-dire : quelle charge, quelle cabine réseau, quel type d’utilisateur, …? Cette autorisation est donc accordée ou non par le distributeur.
    Ce phénomène peut également apparaître lorsque l’énergie renvoyée au réseau est du type réactive dans le cas d’une surcompensation (cos phi > 1).
  • Automates programmables
    Les constructeurs de groupe électrogène utilisent aujourd’hui des automates programmables qui gèrent l’ensemble du fonctionnement du groupe. Ces systèmes sont également prévus pour être supervisés par des installations de gestion technique centralisée (GTC).

Réglementation

Les prescriptions techniques applicables au fonctionnement en parallèle de groupe électrogène avec le réseau sont reprises dans le document technique C10/11 édité par la F.P.E., Fédération des Producteurs et Distributeurs d’Électricité (disponible sur internet à l’adresse www.bfe-fpe.be).

Le distributeur doit obligatoirement être consulté lorsque l’on envisage ce type d’installation. Un partenariat peut être établi avec lui car il existe un intérêt commun à gérer la charge.


Analyse énergétique et économique

Bilan énergétique

La production d’électricité au moyen d’un groupe électrogène (rendement électrique inférieur à 35 %) entraîne une consommation d’énergie primaire supérieure à la production d’électricité par les centrales électriques (rendement moyen de 38 %, maximum de 55 %). Il est résulte une augmentation de la production de CO2. En ce sens, elle doit être déconseillée.

Pour réaliser une économie d’énergie primaire en étant autoproducteur  d’électricité, il faut récupérer de façon utile la chaleur produite par le moteur. On ne parle plus alors de « peak-shaving » mais de « cogénération ».

Concevoir

Installer une cogénération.

Rentabilité financière

Pour analyser la rentabilité économique d’un projet, différents facteurs interviennent dont essentiellement le type de tarification en vigueur, le profil de charge de l’installation et surtout la présence préalable d’un groupe électrogène pour des raisons de sécurité électrique.

Généralement, on arrive à la conclusion que d’installer un groupe électrogène uniquement dans le but d’effacer la pointe quart horaire conduit donc à une rentabilité trop longue. Une rentabilité correcte peut être atteinte si on dispose déjà d’un groupe de secours.

Dans le cas de beaucoup trop d’hôpitaux, les groupes de secours sont « juste là pour au cas où ». Soit ils sont de temps en temps testés à vide afin de voir si déjà ils démarrent (ce qui n’est pas mal en soi !), soit rarement testés en charge afin de contrôler le bon fonctionnement de tout l’automatisme et la capacité du groupe à supporter la charge.

L’écrêtage est donc une occasion unique de pouvoir à la fois tester en situation réelle la reprise de la charge électrique par le groupe électrogène et de réduire l’appel de puissance du bâtiment. Qu’on se le dise !