Résistance à la diffusion de vapeur d’une paroi

Résistance à la diffusion de vapeur d’une paroi


« Coefficient de résistance à la diffusion de vapeur » d’un matériau

Le mouvement de diffusion de vapeur sera d’autant plus important que le matériau constituant la paroi sera plus perméable à la vapeur c’est à dire que son coefficient de résistance à la diffusion de vapeur est faible.

Le coefficient de résistance à la diffusion de vapeur d’un matériau μ indique dans quelle mesure, la vapeur d’eau traverse plus difficilement ce matériau que l’air. La valeur μ d’un matériau est toujours supérieure à 1.

μ

La quantité de vapeur d’eau diffusant à travers une couche d’un matériau déterminé ne dépend pas uniquement de la valeur µ du matériau mais aussi de l’épaisseur de cette couche. L’épaisseur équivalente de diffusion μd (ou Sd) indique la résistance qu’offre une couche de matériau à la diffusion de vapeur d’eau. µd est le produit du coefficient de résistance à la diffusion de vapeur (μ ) par l’épaisseur du matériau (d) et s’exprime en mètres.
Le µd d’une couche de matériau correspond à l’épaisseur en m de la couche d’air stationnaire qui exercerait la même résistance à la diffusion de vapeur que la couche de matériau.

Exemple.

Lorsque le µ d’un matériau vaut 5, cela signifie :

  • que la vapeur d’eau traverse 5 fois plus difficilement ce matériau que l’air, ou, en d’autres mots,
  • que 20 cm de ce matériau exerce la même résistance à la diffusion de la vapeur que 100 cm d’air stationnaire.

Le coefficient de résistance à la diffusion de vapeur de certains matériaux dépend de leur état : sec ou humide.


Résistance à la diffusion de vapeur d’une paroi homogène et calcul de la densité de flux de vapeur à travers cette paroi (régime stationnaire)

Considérons la diffusion de vapeur à travers une couche de matériau plane et homogène d’une épaisseur d; diffusion résultant d’une différence de pression partielle de vapeur.

  • A = superficie (m²),
  • pv1 = pression de vapeur à la face intérieure (Pa),
  • pv2 = pression de vapeur à la face extérieure (Pa)

pv1 > pv2 (Conditions hivernales)

La différence de pression de vapeur (pv1 – pv2) entraîne une diffusion de vapeur d’eau de l’intérieur vers l’extérieur.
Question : quelle est la quantité de vapeur diffusant du plan 1 vers le plan 2 en t secondes, à travers une surface A (m²) ?

Par intuition, on sait que la quantité de vapeur Qd cherchée sera :

  • directement proportionnelle à la surface considérée A (m²),
  • directement proportionnelle à la différence de pression de vapeur (pv1 – pv2) (Pa),
  • directement proportionnelle à la durée de temps considérée t (s),
  • inversément proportionnelle à l’épaisseur du matériau d (m),
  • inversément proportionnelle au coefficient de résistance à la diffusion μ .

Si l’on exprime ces considérations par une formule, on obtient :

Qd = directement proportionnelle à

Pour compléter la formule, l’expression « directement proportionnelle à », est remplacée par un coefficient de proportionnalité représenté par la lettre C.
La formule devient alors :

(1)

On peut appliquer la formule (1) non pas à A (m²) mais à 1 m² et non pas à une durée t(s) mais pour 1 s :

La grandeur Qd/A x t est appelée densité du flux de vapeur d’eau (kg/(m² x s)).
La densité du flux de vapeur d’eau est représentée par le symbole qd. Nous avons donc :

(2)

La densité du flux de vapeur qd indique donc la quantité de vapeur d’eau qui traverse la paroi par m² de surface et par seconde.
Les dimensions de C sont :

Ainsi, C s’exprime en secondes (s).

Dans les conditions telles qu’on les rencontre normalement dans les bâtiments, on peut considérer C comme étant une constante :

C = 0,185 x 10 – 9 s (ou : N = 1/C = 5,4 x 109 s – 1)

La formule (2) s’écrit :

ou (3)

(5,4 x 109 x μd) est appelé la résistance à la diffusion Z.
Cette valeur très élevée de la constante de diffusion signifie que la résistance à la diffusion de tout matériau est, en fait, très élevée et que les quantités de vapeur transportées par diffusion seront très faibles.

La relation (3) s’écrit alors :

Une résistance à la diffusion Z très élevée conduit à un faible flux de vapeur.

Remarque.

On peut obtenir une résistance à la diffusion très élevée en utilisant soit une couche mince d’un matériau ayant une valeur μ très élevée (= PARE-VAPEUR), soit une couche épaisse d’un matériau ayant une valeur μ peu élevée.

Exemple : la paroi homogène.

Une Paroi en briques silico-calcaires (ρ= 1 800 kg/m³) a une valeur égale à 15 (-) et une épaisseur de 20 cm. La pression de vapeur extérieure est de 280 Pa et la pression de vapeur intérieure de 1 320 PA.

La densité du flux de vapeur d’eau vaut :

=
64,2 x 10 – 9 kg/(m² x s) = 5,5 g/(m² x jour)


« Résistance à la diffusion de vapeur » d’une paroi composite

Généralement, une paroi se compose de plus d’une couche. La résistance à la diffusion totale d’une paroi composite s’obtient en faisant la somme des résistances à la diffusion des couches constituantes.

Zt = Z1 + Z2 + Z3 + Zn = ΣZk

ou Zt = 5,4 x 109 x (μ1d1 + μ 2d2 + … μn x dn)

Tout comme dans le cas du transfert de chaleur, la vapeur d’eau doit vaincre une certaine résistance en passant d’une paroi vers l’air ambiant et inversement. Toutefois, ces résistances de passage sont si faibles que l’on n’en tiendra pas compte.
Finalement, la formule devient :

kg/(m² x s)

dans laquelle,

  • pvi = pression de vapeur intérieure (Pa)
  • pve = pression de vapeur extérieure (Pa)
Exemple : la paroi composite.

Considérons le transport de chaleur à travers une paroi composite constituée de l’intérieur vers l’extérieur comme suit :

Enduit : d = 15 mm ρ = 1 700 kg/m³
Béton cellulaire : d = 10 cm ρ = 700 kg/m³
Laine minérale : d = 8 cm ρ = 40 kg/m³
Brique : d = 12 cm ρ = 1 800 kg/m³

Supposons qu’à l’intérieur, l’humidité relative est de 50 % à 22°C et à l’extérieur, de 70 % à – 5°C. Calculons la quantité de vapeur d’eau qui diffuse dans la paroi et l’évolution de la pression de vapeur.

Données de base :

d(m) μd(m)
Enduit : 0,015 0,15
Béton cellulaire : 0,10 0,57
Laine minérale : 0,08 0,13
Maçonnerie de briques : 0,12 1,38

La résistance à la diffusion totale est de :

5,4 x 109 x Sμd= 5,4 x 109 x 2,23 = 12 x 109 m/s

Les valeurs des pressions de vapeur maximales à 22°C et – 5°C sont respectivement de 2 645 et 401 Pa.

Les pressions sont donc :

pvi = 2 645 x 50 % = 1 322 Pa
pve = 401 x 70 % = 281 Pa

Ce qui donne :

= 87 10 – 9 kg/(m² x s) = 7,5 g/(m² x jour)

 


Évolution de la pression de vapeur dans une paroi composite (régime stationnaire)

Comme pour le transfert de chaleur, l’évolution de la pression de vapeur dans chaque couche de la paroi est rectiligne si l’on se trouve en régime stationnaire. Pour une paroi composite, il suffit donc de calculer les pressions de vapeur au droit des interfaces des différentes couches et de relier les points ainsi obtenus par des droites.

La formule suivante :

permet de calculer qd

La formule qd générale peut aussi être appliquée séparément à chacune des couches :

couche 1 :

couche 2 :

couche 3 :

En régime stationnaire, les quantités qd1,qd2, qd3 et qd doivent être égales. En effet, si qd1 était supérieur à qd2, la quantité de vapeur d’eau quittant le plan 1 serait supérieure à celle qui y arrive et, dans ce cas, la pression de vapeur au droit du plan 1 (pv1) ne pourrait rester constante.

Tout plan parallèle est donc traversé par la même quantité d’humidité ou :

qd = qd1 = qd2 = qd3

donc :

= = =

Nous pouvons en déduire pv1 et pv2 :

D’une manière générale, on peut en fait écrire :

Exemple : la toiture.

Considérons une toiture constituée de la manière suivante : une structure portante en béton, épaisseur = 120 mm, (μ = 80), un matériau isolant, épaisseur = 50 mm, (μ = 40), une couverture de toiture, μd = 100 m.

Les températures sont de – 5 °C à l’extérieur et + 20 °C à l’intérieur. Les humidités relatives respectives sont de 70 % et 50 %.

– 5 °C –> pvse = 401 PA, q = 70 % –> pve = 281 Pa
+ 22 °C –> pvsi = 2 645 PA, q = 50 % –> pvi = 1 322 Pa

Reprenons les données sous forme de tableau :

d (m) μ (-) μ d(m)
Béton (3) 0,12 80 9,6
Isolation (2) 0,05 40 2
Couverture (1) 0,01 100

Z = 5,4 x 109 x 111,6 = 603 x 109 m/s.

Si nous comparons les valeurs μd, nous voyons que 90 % environ du gradient de tension de vapeur apparaît au droit de la couverture. Les 10 % restants concernent l’isolation et la structure portante. L’évolution de la tension de vapeur est schématisée ci-après.

Pour qd, nous trouvons :

=
1,7 x 10 – 9 kg/(m² x s) = environs 0,15 g/m² x jour)

Remarque importante.

  • Dans les deux exemples précédents, le résultat n’est exact que pour autant que la tension de vapeur calculée ne dépasse, en aucun endroit de la paroi, la tension maximale.
  • Dans le cas contraire, il y aurait condensation.

Efflorescences de sels

Efflorescences de sels


Principe général

Les efflorescences sont dues à la cristallisation de sels suite à l’évaporation de l’eau qui les contient, lors d’une période de séchage consécutive à une période d’humidification. Les efflorescences apparaissent donc surtout au printemps. La cristallisation des sels provoque une augmentation de la pression dans les pores du matériau ayant pour conséquence des éclatements de la maçonnerie.

Il y a deux types d´efflorescences de sels :

  • celles qui se produisent en surface ;
  • celles qui se produisent dans la structure poreuse des matériaux.

Les efflorescences de surface n’entraînent aucun dommage au niveau des matériaux, mais provoquent des effets esthétiques indésirables. Les efflorescences apparaissant dans la structure de la brique peuvent quant à elles provoquer une dégradation prématurée de celle-ci.

Les efflorescences de sels constituent un phénomène complexe dans l’étude globale de la durabilité des maçonneries en briques de terre cuite. Cette complexité est liée au nombre élevé de paramètres intervenant dans le problème. Les trois points suivants définissent les conditions principales qui doivent être remplies pour rencontrer des problèmes liés aux sels.

Exemple d’efflorescences de sels.

Photo : http://www.masonryworktools.com/ in Isolation thermique par l’intérieur des murs existants en briques pleines – SPW 2011.


Conditions à remplir

Présence de sels

La présence de sels n´est pas liées à une mise en œuvre particulière (ni à une technique d’isolation particulière) des ions de sel doivent être initialement présents dans les matériaux ou être issus d’une source extérieure. Les efflorescences apparaissent souvent par l’interaction de la brique et d’un mortier hydraulique. Les sels peuvent également venir de remontées capillaires, de l’aspersion de sels de dégivrage ou de réaction de gaz pollués avec la chaux présente dans les matériaux. Le type de sels et leurs effets dépendent du matériau de la maçonnerie. Si aucun sel n’est présent ou introduit dans la maçonnerie, la pose d’une isolation par l’intérieur n’entraînera pas de problème lié aux sels.

Humidité de la brique

Les sels sont caractérisés par une grande solubilité et apparaissent plus fréquemment sur les façades les plus exposées aux intempéries (orientation sud-ouest). Comme on l’a vu, l’application d’un système d’isolation par l’intérieur conduit à une maçonnerie globalement plus froide et plus humide si rien n’est fait pour limiter la pénétration de l’eau de pluie et pour maintenir le potentiel de séchage du mur. Si la solubilité des sels décroît quand la température diminue, l’humidité accrue du mur favorise la dissolution des sels présents. L’application d’une isolation par l’intérieur sur une maçonnerie contenant des sels peut donc influencer la quantité de sels dissous. Il est toutefois difficile d’évaluer quel paramètre (température ou humidité) aura le plus d’influence.

Recristallisation des sels dissous

Quand le climat extérieur se réchauffe, le séchage du mur s’accélère et les sels dissous migrent vers le front de séchage. Il y a donc saturation puis recristallisation des sels dissous à cet endroit. L’augmentation de la quantité de sels dissous que peut provoquer la pose d’une isolation par l’intérieur risque d’augmenter la quantité de sel qui cristallisera et ainsi augmenter les conséquences de cette cristallisation.

Source : certains passages de cette feuille sont extraits du guide Isolation thermique par l’intérieur des murs existants en briques pleines réalisé par Arnaud Evrard, Aline Branders et André De Herde (Architecture et Climat-2010) dans le cadre de la recherche ISOLIN, financée par le département Énergie et Bâtiment durable du Service Public de Wallonie. Disponible sur le site : energie.wallonie.be

Coefficient de transmission thermique linéique des jonctions entre profilés d’encadrement et vitrages

Coefficient de transmission thermique linéique des jonctions entre profilés d'encadrement et vitrages

L’annexe VII de la P.E.B. renseigne différents coefficient de transmission thermique linéique (valeurs Ψ) des jonctions en fonction du type de vitrage, d’intercalaires et de châssis.

Type d’encadrement Vitrage multiple
Vitrage sans coating Vitrage avec coating
Intercalaire normal Intercalaire isolant Intercalaire normal Intercalaire isolant
Bois ou PVC 0 06 0,05 0,08 0,06
Métal avec coupure thermique 0.08 0,06 0,11 0,08
Métal sans coupure thermique 0,02 0,01 0,05 0,04

Une autre méthode renseignée donne les valeurs de ces coefficients en fonction des coefficients thermiques du châssis, de la fenêtre et du type d’intercalaire :

Profilé d’encadrement Simple vitrage Vitrage multiple
Ug > 2,0 W/m²K Ug < 2,0 W/m²K
Intercalaire normal Intercalaire isolant Intercalaire normal Intercalaire isolant
Ur > 5,9 W/m²K 0 0 02 0,01 0,05 0,04
Ur < 5,9 W/m²K 0 0.06 0,05 0,11 0,07

 Valeurs Ψg [W/m.K] pour les jonctions entre les profilés et les vitrages qui sont pourvues d’intercalaires normaux et thermiquement améliorés, alternative.

Note : On différencie les intercalaires normaux (en aluminium ou en acier) des intercalaires thermiquement améliorés, qui répondent au critère de coupure thermique suivant :

Σ (d x λ) ≤ 0,007  [W/K]

où :

Certains intercalaires optimisés,  généralement en plastique composite isolant,  permettent d’obtenir suivant les cas des valeurs de jonction Ψg  pouvant descendre jusqu’à 0.03 W/m.K.

N.B. : il existe aussi des coefficients de transmission thermique linéique des jonctions entre profilés et panneaux de remplissage et traverses. Pour plus d’infos sur ceux-ci, on consultera utilement l’annexe VII de la P.E.B.

Coefficients de transmission thermique des profilés d’encadrement (châssis)

Coefficients de transmission thermique des profilés d’encadrement (châssis)


Profilés d’encadrement en bois

 

Épaisseur du profilé  d’encadrement dr (en mm)

Ur[W/m²K] (1)
 (voir fig. D1) Bois de feuillus
λU = 0,18 W/m.K
Bois de résineux
λU = 0,13 W/m.K
50 2,36 2,00
60 2,20 1,93
70 2,08 1,78
80 1,96 1,67
90 1,86 1,58
100 1,75 1,48
110 1,68 1,40
120 1,58 1,32
130 1,50 1,25
140 1,40 1,18
150 1,34 1,12

 tableau D.1 – Coefficients de transmission thermique des profilés d’encadrement en bois, Ur en W/m²K.


Profilés d’encadrement métalliques à coupure thermique

d (en mm) : plus petite distance entre les profilés d’encadrement métalliques à coupure thermique Ur = [W/m²K] (2)
8 4,51
10 4,19
12 3,91
14 3,76
16 3,59
18 3,43
20 3,28
22 3,21
24 3,07
26 3,04
28 3,00
30 2,97
32 2,96
34 2,95
36 2,93

 tableau D.2 – Coefficients de transmission thermique de profilés d’encadrement métalliques à coupure thermique, Ur en W/m²K.


Profilés d’encadrement métalliques sans coupure thermique

On peut généralement considérer une valeur Uf0 = 5,90 W/m²K lorsque les aires intérieures et extérieures du châssis sont équivalentes. Si celles-ci ne le sont pas, la valeur de Uf, peut aller jusque 9 W/m²K.

Profilés d’encadrement en plastique

Matériau et type de profilé d’encadrement Ur = [W/m².K] (1)
Profilé d’encadrement PVC

minimum 5 mm entre les parois des chambres(2), ex. :

2 chambres (en série avec le flux thermique) avec ou sans renfort

2,20
3 chambres (en série avec le flux thermique) avec ou sans renfort

2,00
4 chambres (en série avec le flux thermique) avec ou sans renfort 1,80
5 chambres (en série avec le flux thermique) avec ou sans renfort 1,60
Profilé d’encadrement PUR Avec noyau métallique et épaisseur minimum de 5 mm de PUR 2,80

 Coefficients de transmission thermique des profilés d’encadrement en plastique, Uf en W/m²K

Note : Le terme « chambres » est utilisé pour désigner les subdivisions se succédant dans la largeur du profilé extrudé creux.


Profilés d’encadrement composite avec isolant 

L’annexe B1 de la PEB ne renseigne pas de valeur pour ces encadrements composites de plus en plus rependus. On se référera donc aux agréments techniques des produits.
De manière générale, les valeurs Uf courantes pour ce type d’encadrements isolants peuvent descendre jusqu’à 1 à 0.6 W/m²K pour les plus performants. Par exemple, ceux-ci peuvent être composés de :

  • bois : plusieurs profils de lamellés collés ou de bois séparant des cavités ou du liège recouverts ou non d’un capot alu.
  • pvc : jusqu’à 6 chambres avec isolant (PUR, EPS,…)