Évaluer l’efficacité énergétique des chambres froides

Évaluer l'efficacité énergétique des chambres froides


Analyse quantitative

Cette analyse est purement indicative, elle ne peut constituer à elle seule un critère de décision. En effet, il est très difficile de donner des valeurs de consommation de référence, car elles varient très fort en fonction de facteurs indépendants de l’énergie (hygiène, organisation, tendances de vente des denrées, etc.).

Ainsi, si on compare, du point de vue énergétique, son magasin avec un autre, on ne peut porter de jugement de valeur que si les concepts de base choisis sont identiques. Par exemple, le « benchmarking » des moyennes et grandes surfaces au sein d’un même groupe de distribution, permet :

  • d’évaluer des consommations énergétiques spécifiques par exemple en kWh/m².an de surface de vente;
  • d’établir un classement énergétique;
  • de mettre en œuvre les actions à prendre en terme d’acte de maintenance et d’investissement afin d’améliorer la performance énergétique des installations du « mauvais élève ».

Donc, l’analyse quantitative doit donc être complétée par l’analyse qualitative. Ainsi, supposons par exemple, pour un magasin, que l’on aboutisse aux deux conclusions suivantes :

  • Analyse quantitative : le poste « froid » est globalement peu performant (en kWh/m².an).
  • Analyse qualitative : les chambres sont de mauvaise qualité, les interventions sont mal organisées.

Ces deux conclusions se recoupent : si le poste « froid » est peu performant, c’est justement, dans l’exemple, parce que les chambres sont de mauvaise qualité et les interventions mal organisées.

La conclusion de l’analyse qualitative vient justifier la conclusion de l’analyse quantitative. L’analyse quantitative peut aussi venir trouver sa justification dans les concepts de base influençant les consommations.

En revanche, l’évaluation de sa propre situation (mesure ou estimation) permet de mieux comprendre où passe l’énergie de son magasin et donc de concevoir une stratégie d’amélioration fondée sur l’analyse des facteurs de consommation (et non pas sur la comparaison avec un modèle moyen et irréel).

Des valeurs de référence

Le rapport final : Energy Savings Potential for Commercial Refrigeration, by Arthur D. Little, Inc. For Building Equipment Division Office of Building Technologies U.S. Department of Energy, June 1996   donne des valeurs de consommation annuelle pour deux types de chambre froide fonctionnant toute l’année :

Unité Application négative Application positive
Surface au sol 7,2 21,6
Hauteur m 2,3 2,6
Epaisseur paroi cm 10 10
Type de fluide frigorigène R404a R22
Type de compresseur semi-hermétique semi-hermétique
Température de chambre froide °C -23 2
Température extérieure °C 32 35
Température d’évaporation °C -32 -4
Température de condensation °C 45 40
Puissance compresseur W 1445 3850
Dégivrage W 1500
Ventilation évaporateur W 500

Pour les deux types de chambre froide, les consommations annuelles sont consignées dans les tableaux suivants.

Chambre froide négative

Composant Puissance Consommation énergétique
[W] [kWh/an] [%]
Compresseur 1 445 8 861 57
Ventilateur Evaporateur 180 1 577 10
Ventilateur Condenseur 329 2 017 13
Dégivrage et cordons chauffants 2 230 2 750 17
Éclairage 80 350 3
Total 15 555
Consommation énergétique spécifique [Wh/m³h] 107

Chambre froide positive

Composant Puissance Consommation énergétique
[W] [kWh/an] [%]
Compresseur 3 850 22 259 53
Ventilateur Evaporateur 800 7 008 17
Ventilateur Condenseur 1 508 8 718 20
Cordons chauffants 300 2 628 17
Eclairage 311 1 693 6
Total 42 306  4
Consommation énergétique spécifique [Wh/m³h] 85

Évaluer sa propre situation

À partir de mesures : on peut mesurer la consommation des appareils utilisés pour le poste froid. Pour être représentative d’une moyenne, l’opération doit être répétée plusieurs jours de suite. Les mesures peuvent être réalisées à partir du tableau électrique. On y repère les différents départs vers les compresseurs, les chambres froides proprement dites, etc.


Analyse qualitative

Hormis dans les cellules de refroidissement cryogéniques, l’énergie électrique est très largement utilisée pour la production de froid.

La consommation du poste froid dépend :

  • du bon fonctionnement de la production frigorifique,
  • de la quantité de froid nécessaire à la baisse de température des denrées (si elles sont apportées à température supérieure à celle du stockage),
  • de la perte de froid (à travers les parois des chambres froides ou à l’occasion de l’ouverture des portes).

Les indices permettant de repérer des anomalies sont expliqués et servent à remplir une grille d’évaluation. L’analyse qualitative de l’efficacité énergétique du poste « froid » se fait en passant en revue chacun des appareils utilisés.

  • Repérer les indices d’un bon/mauvais appareil
  • Grilles d’évaluation

Repérer les indices d’un bon/mauvais appareil

L’efficacité énergétique d’un appareil du poste « froid » dépend des paramètres ci-dessous. Les premiers concernent l’appareil proprement dit, les suivants concernent la façon de l’utiliser.

Refroidissement du compresseur

Les compresseurs frigorifiques sont refroidis par l’air ou par l’eau.

  • Eau perdue : noter négativement les appareils où l’eau de refroidissement est rejetée à l’égout, et leur préférer un refroidissement par de l’eau en circuit fermé, ou par de l’air. On peut donc envisager de récupérer la chaleur du condenseur pour préchauffer de l’eau à partir d’une puissance de compresseur de 20 kW (beaucoup de compresseurs de chambre frigorifique ne dépassent pas 600 W).
  • Ambiance : en refroidissement par air, noter si le condenseur est placé dans un endroit bien ventilé.

Le transfert de froid 

  • Brassage : les appareils qui brassent l’air dans la chambre froide ont une plus grande efficacité énergétique.
  • Le dégivrage des appareils consomme de l’énergie : un bon dégivrage est un dégivrage qui ne dure pas plus longtemps que nécessaire et après lequel il n’y a plus de givre sur l’évaporateur. Un dégivrage qui utilise partiellement la circulation d’air plutôt que la résistance chauffante est plus intéressant au niveau énergétique. Pour les joints de portes, par contre, la résistance chauffante s’impose.Un dégivrage par inversion de cycle est également intéressant au niveau énergétique, mais vu les complications qu’il engendre au niveau du circuit frigorifique, il est réservé aux très grandes cuisines.

La fuite d’énergie

Les appareils bien calorifugés sont plus efficaces. En Belgique, il existe encore de nombreuses chambres froides installées depuis longtemps non isolées. Il y a grandement intérêt à avoir un plancher isolé (obligatoire pour le froid négatif). On veillera à la bonne étanchéité des parois et des portes.

Le dimensionnement

  • Le surdimensionnement : un matériel trop grand par rapport aux quantités à stocker perd plus d’énergie : parois plus importantes, compresseur trop puissant, renouvellements d’air plus importants, etc.
    Ce sera particulièrement important pour les locaux de travail réfrigérés (préparations froides).
    Mais si une chambre froide a été surdimensionnée, il vaut mieux qu’elle soit remplie. Cela permet, lors des ouvertures de portes, d’une part de mieux maintenir les marchandises à la bonne température (confort), et d’autre part de diminuer les apports d’air chaud (économies d’énergie).
    Remarque : de moins en moins d’aliments nécessitent un stockage réfrigéré : on utilise des fruits ionisés, du lait UHT, etc. De plus, le ravitaillement se fait de plus en plus fréquemment rendant les stocks de moins en moins importants.
    Les chambres froides sont alors surdimensionnées, provoquant des consommations trop importantes.
  • Le sousdimensionnement est une source de surconsommation à partir du moment où il entraîne une rotation trop rapide des produits, avec comme conséquence une ouverture trop fréquente des portes.

Le nombre de chambres froides

Hormis le nombre de chambres froides, l’hygiène alimentaire doit être suffisante pour ne pas avoir à ouvrir trop souvent les portes de chacune d’elles et pour éviter de stocker à basse température ce qui supporterait une température plus élevée dans une chambre réservée à ces produits.

Les apports thermiques parasites

Toute source chaude parasite (rayonnement du soleil direct, appareil de cuisson, éclairage à grosse consommation) proche de la chambre froide engendre une consommation supplémentaire.

L’installation frigorifique

Tous les compresseurs frigorifiques n’ont pas la même efficacité : cela dépend du dimensionnement, des réglages, de la charge en fluide frigorigène (nature et pression du fluide), de la technologie de compression (à piston, à vis, etc.) et de la régulation de puissance selon les besoins (variateur de vitesse par exemple).

Évaluer

Vous trouverez plus de détails concernant l’évaluation de l’installation frigorifique dans la partie climatisation.

Attention ! Si l’installation d’une chambre froide positive est fort similaire à celle de la climatisation, l’installation d’une chambre froide négative est différente par ses températures beaucoup plus basses.

Le binôme temps/température

Il s’agit de conduire le FROID au bon moment, à la bonne température, et sur la bonne durée.

La durée de conservation

Une durée de conservation excessive est surconsommatrice. Ainsi, la rotation des produits sera de préférence rapide, sans pour autant tomber dans l’excès inverse.

La fréquence des chargements des produits

Une ouverture de porte engendre une entrée d’air chaud et d’humidité de l’éclairage, de la chaleur corporelle. On a intérêt à veiller à ce que l’ouverture des portes pour le chargement ne soit pas trop fréquente. Pour un réfrigérateur « de jour »,  le chargement et le déchargement ont des fréquences très proches, mais pour un stockage « viande », on préférera charger une seule fois pour plusieurs jours.

Le choix des horaires

Quand c’est possible, on a intérêt à regrouper les opérations pour limiter la fréquence d’ouverture des portes. Pour le chargement, éviter les heures où la chaleur et l’humidité sont au maximum à proximité des chambres froides.

La durée des interventions

La porte doit être refermée le plus vite possible et « rester contre » quand les interventions à l’intérieur de la chambre sont longues et pour autant qu’il n’y ait pas de risque de se faire enfermer. On peut parfois réduire le temps d’intervention en modifiant l’organisation des rayonnages, en étiquetant plus lisiblement, en plaçant correctement les lampes, etc.

La température intérieure

Le réglage des températures doit être conforme aux règles d’hygiène, sans excès. Il est inutile de stocker des fruits ou des pommes de terre à + 3 °C.

Grille d’évaluation – Exemple

Dans les grilles d’évaluation, chacun des paramètres a été affecté d’une pondération citée ci-dessus (incidence quantitative) sous la forme d’un nombre d’étoiles. Une grille d’évaluation est complétée pour chaque appareil du poste froid. L’utilisateur remplit les cases blanches

POSTE FROID

Type d’appareil :

Chambre froide

Caractéristiques :

Viande – 6°C

Pondération en % du volume :

20 %

Puissance du compresseur :

360 W

Efficacité énergétique / Paramètres

Incidence Note
(0 à +/- 3)*
Bilan Décision
Refroidissement du compresseur 1 **** + 1 + 40
Refroidissement du compresseur 2 ** 0 /
Transfert du froid 1 * + 3 + 30
Transfert du froid 2 (dégivrage) * – 3 – 30 A voir
Fuite d’énergie * 3 – 30 A voir
Sur dimensionnement *** + 2 + 60
Sous dimensionnement * + 2 + 20
Nombre de chambres * + 3 + 30
Apports thermiques parasites ** – 3 – 60 oui
Qualité du groupe – 1
BINÔME TEMPS/TEMPERATURE

 

Durée de conservation * + 3 + 30
Fréquence des chargements ** + 2 + 40
Horaires * – 1 – 10 oui
Durée des interventions *** – 2 – 60 oui
Réglage température * + 3 + 30

*  La note résulte d’un examen de l’appareil concerné et de son utilisation.
Exemple : si une marmite fonctionne toujours avec couvercle, le confinement est noté + 3.
0 signifie « sans objet » par rapport aux critiques écrits dans le texte correspondant.


Concepts de base ayant une influence sur les consommations

Il y a d’autres facteurs que l’efficacité énergétique des appareils de conservation et de refroidissement ou congélation rapide et la façon de les utiliser qui influence les consommations du poste. Ce sont d’autres considérations que l’énergie qui conduisent au choix de ces concepts. Nous avons relevé les points suivants :

L’hygiène

Un magasin ne respectant pas l’hygiène risque de consommer moins qu’un magasin la respectant : interruption dans la chaîne du froid, non-respect des températures de consigne, etc.

Le nombre de plats préparés

Il est certain qu’un magasin où l’on propose toute une variété de plats préparés (espace traiteur) aura un poste froid bien plus énergivore. De plus, les préparations froides nécessitent des locaux de travail réfrigérés.

La liaison surgelée

Les surgelés nécessitent un stockage consommateur d’énergie.

Les produits frais

Ils nécessitent des chambres froides de plus grande dimension.

Le local des déchets

Il est parfois réfrigéré aussi. On pourra en limiter la taille et la fréquence d’ouverture des portes, et donc la consommation :

  • Si l’on choisit de préparer des produits peu générateurs de déchets (les produits frais en génèrent beaucoup).
  • Si les emballages non souillés (cartons) sont préalablement séparés des emballages souillés (boîtes, sachets) et des déchets d’aliments.

Évaluer l’efficacité thermique et énergétique des meubles frigorifiques ouverts

Évaluer l'efficacité thermique et énergétique des meubles frigorifiques ouverts


Certifications et normes

Les certifications sont en général des initiatives volontaires de la part des constructeurs pour permettre aux bureaux d’études, fournisseurs et utilisateurs de choisir correctement leurs équipements en comparant les installations entre elles dans le cadre d’une concurrence saine. Une certification est accordée à un fabricant lorsque l’équipement testé selon un protocole de mesure préétabli, identique pour tous les équipements de la même famille et basé sur les normes EN en vigueur.

EUROVENT site

Caractéristiques certifiées

Dans le domaine de l’HVACR (Heating Ventilation Air Conditioning and Refrigeration), une certification qui donne une bonne garantie de qualité notamment au niveau énergétique est EUROVENT. Les exigences des fabricants, à savoir la puissance, la consommation d’énergie et le niveau sonore sont correctement évalués dans le cadre de la demande de certification, et ce, conformément aux normes EN en vigueur.

Pour les meubles frigorifiques, la certification EUROVENT porte plus particulièrement sur les caractéristiques de performances énergétiques suivantes :

  • la consommation d’énergie électrique de réfrigération REC (du groupe de froid) en [kWh/j];
  • la consommation d’énergie électrique directe DEC (avec 12 heures d’éclairage) en  [kWh/j]. Attention que pour les meubles à groupe de condensation incorporé, DEC est égal à la somme de toutes les énergies électriques consommées par le meuble frigorifique incluant l’énergie du compresseur ;
  • la consommation d’énergie électrique totale TEC en [kWh/j], avec :
    • TEC pour les meubles à groupe de condensation séparé = REC + DEC ;
    • TEC pour les meubles à groupe de condensation incorporé = DEC.

Les essais sont effectués en fonction du type de meuble et dans des conditions d’ambiance prédéfinies et pour des températures de denrées spécifiques à l’usage du meuble :

Les types d’application

Application à utiliser pour

Température positive

Denrées réfrigérées

 

Température négative

Denrées congelées, surgelées et crèmes glacées

Horizontal
1 Réfrigéré, service par le personnel. Surgelé.
2 Réfrigéré, service par le personnel. Surgelé, avec réserve incorporée.
3 Réfrigéré, ouvert, mural. Surgelé, ouvert, muraltop, …
4 Réfrigéré, ouvert, îlot. Surgelé, ouvert, îlot.
5 Réfrigéré, vitré,mural. Surgelé, vitré,mural.
6 Réfrigéré, vitré, îlot. Surgelé, vitré, îlot.
Vertical
1 Réfrigéré, semi-vertical. Surgelé, semi-vertical.
2 Réfrigéré, à étagères. Surgelé, à étagères.
3 Réfrigéré, pour chariot à façade amovible.
4 Réfrigéré, à portes vitrées. Surgelé, à portes vitrées.
Combiné
2
Réfrigéré, haut ouvert, bas ouvert.
Surgelé, haut ouvert, bas ouvert.
2
Réfrigéré, haut ouvert, bas fermé.
Surgelé, haut ouvert, bas fermé.
3
Réfrigéré, haut à portes vitrées, bas ouvert.
Surgelé, haut à portes vitrées, bas ouvert.
4
Réfrigéré, haut à portes vitrées, bas fermé.
Surgelé, haut à portes vitrées, bas fermé.
5
Multi température, haut ouvert, bas ouvert.
6
Multi température, haut ouvert, bas fermé.
7
Multi température, haut à portes. vitrées, bas ouvert.
8
Multi température, haut à portes vitrées, bas fermé.

Source : Eurovent.

Les conditions d’ambiance sont :

Classes de climat des chambres test Température sèche [°C] Humidité relative [%] Point de rosée [°C] Humidité absolue [gd’eau/kgair sec]
0 20 50 9,3 7,3
1 16 80 12,6 9,1
2 22 65 15,2 10,8
3 25 60 16,7 12
4 30 55 20 14,8
5 27 70 21,1 15,8
6 40 40 23,9 18,8
7 35 75 30 27,3
8 23,9 55 14,3 10,2

Source : Eurovent.

Les classes de températures des paquets de denrées test sont :

Classe de température des paquets tests La plus haute température du paquet test le plus chaud doit être inférieure La plus basse température du paquet test le plus froid doit être supérieure La plus basse température du paquet test le plus chaud doit être inférieure
L1 -15 -18
L2 -12 -18
L3 -12 -15
M1 5 -1
M2 7 -1
H1 10 +1
H2 10 -1

Consommation d’énergie annuelle conventionnelle CAEC

La consommation d’énergie électrique de réfrigération (REC) est une valeur conventionnelle qui ne peut pas être directement utilisée pour calculer la consommation d’énergie annuelle dans un magasin. Pour obtenir une idée grossière de la consommation annuelle d’un meuble, une formule conventionnelle a été acceptée par les fabricants participant au programme de certification EUROVENT pour un meuble ouvert, réfrigéré à étagères, sans rideau de nuit.

CAEC [kWh/m².an] = 365 [jours/an] x (DEC + 0,5 x REC) [kWh/j] / TDA [m²]

où :

  • (DEC + 0,5 x REC) / TDA = Coefficient conventionnel prenant en compte :
    • la stratification conventionnelle de température dans un magasin de plus de 600 m²;
    • la répartition temporelle conventionnelle des conditions d’ambiance d’un magasin pendant l’année.

Valeurs européennes moyennes TEC / TDA

Le tableau ci-dessous donne un exemple des valeurs moyennes des consommations pour le marché européen. Les valeurs ont été collectées et « moyennées » par le groupe WG14 d’Eurovent / Cecomaf sur la base des chiffres fournis par les fabricants et l’expérience de terrain.

Les valeurs ont été établies pour les classes de température des paquets M (sans rentrer dans les détails, les paquets sont eux aussi normalisés afin de reproduire le plus fidèlement possible le comportement des denrées) définies en laboratoire :

Famille de meubles Classe de température du meuble (classe de l’ambiance + denrée) Moyenne européenne TEC /TDA [kWh/jour.m²]
Pour meubles à groupe de condensation incorporé
IHC1, IHC2, IHC3, IHC4 3H2 8,2
3H2 9,6
IVC1, IVC2, (IVC3) 3H2 17,3
3H2 21,0
IVC4 3M1 13,9
IHF1, IHF3, IHF4 3L3 21,5
3L1 36,0
IHF5, IHF6 3L1 17,8
IVF4 3L1 30,5
IYF1, IYF2, IYF3, IYF4 3L3 32,3
IYM6 3H2/3L1 25,3
Pour meubles à groupe de condensation séparé (à groupe extérieur)
RHC1 3H 6,2
RHC1 3M2 6,7
RHC3, RHC4 3H 5,5
RHC3, RHC4 3M2 5,8
RVC1, RVC2 3H 10,1
RVC1, RVC2 3M2 12,3
RVC1, RVC2 3M1 13,4
RVC3 3H 13,8
RHF3, RHF4 3L3 13
RVF4 3L1 28,5
RVF1 3L3 29

Norme

EN ISO 23953 : Meubles frigorifiques de vente- partie 2 : classification, exigences et méthodes d’essai (ISO 23953 : 2005)

EUROVENT se base principalement sur cette norme pour certifier les meubles frigorifiques.

Consommation énergétique certifiée

Actuellement, la plupart des constructeurs, comme le montre le chapitre précédent, se fient aux résultats donnés par la certification EUROVENT. La méthode d’essai est très précise et permet, entre autres, de déterminer :

  • la qualité du meuble pour maintenir les températures escomptées à l’intérieur du volume utile de chargement ;
  • les consommations énergétiques globales.

Les essais sont réalisés dans des conditions de températures précises.

Exemple.

Un meuble RVC1 travaillant dans une classe de température 3H2 signifie que :

  • le type d’application est 1; à savoir : Réfrigéré, semi-vertical
  • la température et l’humidité de l’ambiance dans laquelle est plongé le meuble est :
Classes de climat des chambres test Température sèche [°C] Humidité relative [%] Point de rosée [°C] Humidité absolue [qeau/kgair sec]
0 20 50 9,3 7,3
1 16 80 12,6 9,1
2 22 65 15,2 10,8
3 25 60 16,7 12
4 30 55 20 14,8
5 27 70 21,1 15,8
6 40 40 23,9 18,8
7 35 75 30 27,3
8 23,9 55 14,3 10,2
  • les températures souhaitées au niveau des denrées sont :
Classe de température des paquets tests La plus haute température du paquet test le plus chaud doit être inférieure [°C] La plus basse température du paquet test le plus froid doit être supérieure [°C] La plus basse température du paquet test le plus chaud doit être inférieure [°C]
L1 -15 -18
L2 -12 -18
L3 -12 -15
M1 5 -1
M2 7 -1
H1 10 +1
H2 10 -1
  • pour un type de meuble précis, on détermine la consommation énergétique moyenne :
Famille de meubles Classe de température du meuble (classe de l’ambiance + denrée Moyenne européenne TEC /TDA [kWh/jour.m²
Pour meubles à groupe de condensation séparé
RVC1, RVC2 3H 10,1

H = horizontal, V = vertical, Y = combiné, C = réfrigéré, F = surgelé, M = multi-température, A = Assisté, S = libre service, R = groupe de condensation séparé, I = groupe de condensation incorporé.

Source EUROVENT.

La valeur de 10,1 [kWh/jour.m²] est donc une consommation moyenne établie pour l’ensemble des meubles verticaux positifs à groupe de froid séparé et à étagères.

Lorsqu’on analyse de plus près un cas spécifique de meuble, EUROVENT donne les valeurs suivantes pour un RCV1 3H2 :

Modèle Réfrigérant Agencement interne Nombre d’étagères Rideau de nuit DEC pour 12 heures d’éclairage [kWh/jour] REC [kWh/jour] Surface totale d’exposition TDA [m²] TEC/TDA [kWh/jour.m²]
R404A TNLS (ou étagères horizontales non éclairées 1 ou 2 non 6,46 27,7 2,73 12,5

Sachant que ce type de meuble a une ouverture TDA de 2,73 [m²] pour une longueur L de 2,95 [m], on peut évaluer la puissance moyenne absorbée par le meuble. Soit :

Pmoyen = TEC x (TDA / L) / 24 [kW/ml] (où ml = mètre linéaire)

Pmoyen = 12,5 [kWh/jour.m²] x (2,73 [m²] / 2,1 [m]) / 24 [h/jour]

Pmoyen = 0,670 [kW/ml]

Tout ceci signifie que les essais aboutissant à une certification du meuble frigorifique sont réalisés dans des conditions d’ambiance tout à fait particulières. Cette certification est naturellement nécessaire pour permettre aux bureaux d’études en technique spéciale ou au maître d’ouvrage de pouvoir comparer les meubles de même classe ou de même famille ensemble. Les résultats des mesures des consommations énergétiques sont des moyennes, mais ne représentent pas les consommations réelles en fonction des conditions ambiantes de température et d’humidité variables à l’intérieur du commerce.


Apport thermiques

Le meuble frigorifique subit en permanence des agressions de l’extérieur ou de l’intérieur sous forme d’apports thermiques et hydriques. l’évaporateur installé dans le meuble doit en permanence les combattre par échange thermique :

  • avec l’air pour les évaporateurs qui travaillent en convection naturelle ou forcée;
  • avec les plaques de contact pour les évaporateurs prévus pour l’échange par conduction.

On retrouve différents apports, à savoir :

  • les apports externes;
  • les apports internes.

Schéma apports thermiques - 01.Schéma apports thermiques - 02.

Apports externes

Les agressions externes représentent une bonne partie des apports thermiques. Elles sont dues aux conditions d’ambiance (température et humidité) des zones de vente entourant les meubles.
On retrouve principalement :

  • les apports de chaleur par les parois Ppen (convection de surface et conduction au travers des parois);
  • les apports de chaleur par les ouvertures libres via ou pas le rideau d’air Pind (induction de l’air de l’ambiance);
  • les apports de chaleur par rayonnement Pray des parois de l’ambiance avec celle du meuble.

Apports de chaleur par pénétration Ppen

Les parois des meubles se composent généralement de panneaux sandwich (acier/isolant/acier) qui limitent les pénétrations de chaleur par conduction de l’ambiance des zones de vente vers l’intérieur du meuble. Les déperditions négatives ou pénétrations au travers des parois sont fonction :

  • de la composition des parois;
  • de l’importance des surfaces de pénétration;
  • de l’écart de température de part et d’autre des parois.

On évalue l’apport de chaleur par pénétration Ppen par la relation suivante :

Ppen  = K moyen_paroi x Sparoi x (Tambiance – Tinterne) [W]

Pour autant que l’écart de température entre l’ambiance et l’intérieur du meuble frigorifique reste constant, les apports internes par pénétration sont théoriquement constants de jour comme de nuit.

Apports de chaleur par induction du rideau d’air Pind

Les meubles frigorifiques ouverts sont les « mauvais élèves énergétiques » des commerces dans le sens où le rideau d’air qui protège chaque meuble agit comme un véritable piège à chaleur tant sensible que latente. Non seulement il climatise l’ambiance (en température) mais aussi il l’a déshumidifié. En effet, il n’est pas rare d’observer des ambiances de vente où le taux d’humidité reste aux alentours des 30 %. Pour autant que le rideau d’air soit mal réglé ou perturbé par des denrées, des porte-prix, …, l’échange thermique de l’ambiance avec le meuble peut changer du tout au tout.

L’apport de chaleur par induction dépend de beaucoup de facteurs. On citera principalement :

  • le taux d’induction Xrideau_air du rideau d’air. Celui-ci représente l’efficacité du rideau d’air et est défini comme le rapport m a/mrideau_air où :
    • ma = débit massique d’air de l’ambiance externe entraînée et induite par le rideau d’air en [kg/s];
    • mrideau_air = débit massique du rideau d’air en [kg/s].
  • le débit massique m rideau_air du rideau d’air en [kg/s];
  • de l’écart d’enthalpie (chaleur sensible et latente) (hambiance – hinterne) entre l’ambiance externe et interne au meuble en [kJ/kg].

On évalue l’apport de chaleur par induction Pind par la relation suivante :

Pind  = Xrideau_air x mrideau_air x (hambiance – hinterne) x 1000 [W]

Lorsqu’on veut évaluer les apports par induction de jour et de nuit, ils sont différents sachant qu’en pratique les commerçants équipent généralement leurs meubles de rideaux de nuit. L’induction d’air de la zone de vente vers les meubles est alors fortement réduite. On peut considérer que le rideau d’air agit comme une paroi mince soumise une convection interne importante (de par le rideau d’air en fonctionnement permanent) et une convection externe faible.

Lorsque les rideaux de nuit sont placés devant l’ouverture des meubles, l’apport de chaleur par induction devient :

Pind  = Kmoyen_rideau x Srideau  x (Tambiance – Tinterne) [W]

Apports de chaleur par rayonnement des parois Pray

Les denrées à l’intérieur des meubles et les parois de la zone de vente (plafond par exemple) qui se voient mutuellement, échangent de la chaleur par rayonnement pour autant qu’elles soient à des températures différentes. Les parois chaudes du plafond (à 30 °C par exemple) réchauffent les denrées visibles du plafond.

L’apport de chaleur par rayonnement est assez complexe à mettre en évidence. En simplifiant, cet échange dépend :

  • de la surface d’ouverture du meuble A ouverture en [m²];
  • de l’écart de température entre l’intérieur du meuble et la température des parois vues par l’ouverture du meuble en (tparoi – ti) [K];
  • du coefficient équivalent d’échange par rayonnement hro de deux corps noirs parallèles en [W/m².K];
  • du facteur de correction d’émission mutuelle entre deux corps gris (thermiquement) φ1de surface parallèle;
  • du facteur d’angle φ2associé à φ1 lorsque les surfaces ne sont pas parallèles

On évalue l’apport de chaleur par rayonnement Qray par la relation suivante :

Pray = hro x Aouverture (Tparoi – T i) x φ1 x φ2 [W]

Tout comme les apports par induction, ceux par rayonnement sont influencés de nuit par la pose du rideau de nuit. Pour autant que le rideau de nuit soit légèrement isolant la température de paroi du rideau sera plus élevée et échangera moins avec les parois de la zone de vente. En régime de nuit, en simplifiant, on peut considérer que les principaux apports par l’ouverture du meuble sont des apports par pénétration du rideau de nuit dont on inclurait la composante par rayonnement.

La relation en période de nuit devient alors :

Pray = Krideau_nuit  x Aouverture (Tparoi – T i) [W]

Apports internes

Pour maintenir le meuble à température et dans des bonnes conditions de fonctionnement ainsi que pour rendre les denrées attrayantes, des apports internes sont produits.

On retrouve principalement :

  • les apports de chaleur par l’éclairage Pecl;
  • les apports de chaleur par l’intégration des moteurs des ventilateurs dans le réseau de distribution d’air du meuble Event (le moteur chauffe);
  • les apports de chaleur des cordons chauffants Pcordon_chauf;
  • les apports de chaleur ponctuels par les systèmes de dégivrage Pdeg.

Apports de chaleur par l’éclairage

L’éclairage dans le volume utile de chargement contribue aussi au réchauffement des denrées alimentaires. La chaleur évacuée par l’évaporateur est grosso modo la puissance électrique qui alimente l’éclairage, à savoir la puissance des lampes et des auxiliaires s’ils sont placés dans le volume utile. Généralement, ce sont des tubes fluorescents qui équipent les meubles frigorifiques. Les ballasts qui les alimentent peuvent se trouver ou pas dans le volume utile; d’où l’importance d’avoir des luminaires énergétiquement performants.

L’apport de chaleur procuré par les éclairages est repris dans la relation suivante :

Pecl  = Pélectrique_luminaire + Pélectrique_ballast (si dans le volume utile de chargement) [W]

Apports de chaleur des ventilateurs

Les ventilateurs placés dans la reprise d’air, en amont des évaporateurs, dissipent aussi leur chaleur. Tout comme l’éclairage placé dans le volume utile, la puissance électrique alimentant les ventilateurs est transformée en chaleur.

On évalue l’apport de chaleur des ventilateurs Pvent par la relation suivante :

Pvent  = Pélectrique_ventilateur [W]

Apports de chaleur dû au dégivrage

Le dégivrage est un mal nécessaire sachant que les meubles frigorifiques ouverts sont des déshumidificateurs puissants. L’humidité de l’air de l’ambiance se retrouve sous forme de givre, de gel ou encore de glace (quand il est trop tard) sur les ailettes de l’évaporateur. L’apport de chaleur lors de l’opération de dégivrage est ponctuel.

On évalue l’apport de chaleur du dégivrage Pdeg par la relation suivante :

Pdeg = Pélectrique_dégivage [W]

  • en froid positif, on essaye d’effectuer un dégivrage naturel en coupant l’alimentation de l’évaporateur en froid;
  • en froid négatif, on effectue des dégivrages par des résistances chauffantes placées sur l’évaporateur.

Apports de chaleur dû aux cordons chauffants

Les cordons chauffants sont en général placés au niveau des vitrages afin de réduire les risques de condensation au niveau des surfaces vitrées (porte vitrée, miroir, …), des ponts thermiques inévitables, …

On évalue l’apport de chaleur dû aux cordons chauffants Pcord_chauf par la relation suivante :

Pcord_chauf = Pélectrique_cordon_chauffant [W]


Bilans thermique et énergétique

L’évaluation du bilan thermique permet de préciser la puissance frigorifique nécessaire pour combattre les agressions thermiques du meuble. La puissance frigorifique appliquée à des meubles linéaires et rapportée au mètre linéaire en [W/ml] est un ratio important souvent utilisé par les professionnels pour comparer la performance de différents meubles de même type, mais de marques différentes (voir certification EUROVENT).

Évaluation théorique des consommations journalières

L’évaluation théorique du bilan énergétique journalier est plus parlant que le bilan thermique des puissances mises en jeu, car elle prend en compte les modifications de régime des apports thermiques tels que l’éclairage pendant la journée, la réduction de l’induction lors de la mise en place du rideau de nuit après la fermeture du magasin, les dégivrages, …, sur une période de 24 heures. Cette période est la même que celle utilisée par EUROVENT pour caractériser les meubles frigorifiques.

Calculs

Pour évaluer le coefficient de conductivité thermique d’une paroi.

Bilan thermique

Les bilans thermiques instantanés de jour et de nuit sont différents. Ils s’expriment par la somme des déperditions tant internes qu’externes selon la période de la journée, à savoir :

Bilan thermique instantané de jour Pjour =

Σ P apports_jour = P pen + Pind_jour + Pray_jour + Pecl + Pvent [W]

Bilan thermique instantané de nuit Pnuit =

Σ P apports_nuit = P pen + Pind_nuit + Pray_nuit  + Pvent [W]

Bilan énergétique

Le bilan énergétique journalier représente l’énergie nécessaire à l’évaporateur du meuble frigorifique pour vaincre les apports internes et externes. Il s’écrit de la manière suivante :

Bilan énergétique meuble positif 

Q = Pjour x tjour + Pnuit x tnuit [kWh/jour]

Bilan énergétique meuble négatif Q

 Q = Pjour x tjourPnuit x tnuit + Pdégivrage x nbre_dégivr x tdégivr [kWh/jour]

avec :

  • nbre_dégivr = nombre de dégivrages par jour;
  • tdégivr = temps de dégivrage.

Calculs du bilan énergétique d’un meuble ouvert vertical positif

Bilan énergétique

Calculs

Pour évaluer le bilan énergétique d’un meuble frigorifique ouvert vertical.

L’énergie frigorifique journalière est l’énergie froid consommée par l’évaporateur du meuble ouvert. Le bilan énergétique issu du calcul théorique est repris dans le tableau suivant :

Q = Pjour x tjour + Pnuit x tnuit [kWh/jour]

Apports de chaleur Énergie de jour (10 heures/jour) Energie de nuit (14 heures/jour) Energie total journalière
Pénétration 1,4 1,9 3,3
Induction 20,7 8,2 28,9
Rayonnement 3,2 0 3,2
Ventilation/cordon chaud 2,1 2,9 5,0
Éclairage 2,9 0 2,9
Total 43,5
Total/m² 43,5/4,25 = 10,23 [kWh/m².jour]

Pour ce cas de figure, le bilan énergétique est repris ci-dessous :

Meuble frigorifique vertical : bilan énergétique journalier.

Puissance frigorifique de l’évaporateur

Vu la présence d’un système de dégivrage électrique (en négatif, le dégivrage naturel ne suffit pas), la détermination de la puissance frigorifique du meuble doit s’effectuer en partant de l’énergie journalière. Soit :

P0 = Q / (24 – nombredégivrage x tempsdégivrage)
P0 = 3.1 [kW]

Puissance frigorifique spécifique

La puissance frigorifique spécifique ou couramment connue sous le nom de puissance par mètre linéaire de meuble frigorifique est de :

Pml = P 0 / longueur du meuble

Pml = 3100  / 7,5

Pml = 413  [W/ml]

Commentaires

  • Une majorité importante des apports sont dus à l’induction au travers du rideau d’air (cousu de fil blanc) en journée; d’où l’importance de la maîtrise du rideau d’air;
  • pour être tout à fait rigoureux dans le calcul de l’énergie consommée par le meuble frigorifique, il faudrait tenir compte de l’énergie consommée par le dégivrage des évaporateurs. Cependant, fréquemment, le dégivrage s’effectue par la coupure de la production de froid alimentant l’évaporateur, signifiant que seule la relance après le dégivrage consommera de l’énergie à l’évaporateur; la figure suivante montre que l’énergie mise en jeu pour compenser un dégivrage par arrêt de l’évaporateur est difficile à évaluer, mais intuitivement reste faible par rapport à l’induction.

Profil de puissance d’une centrale de froid.

  • Le graphique ci-dessus montre aussi que, dans la pratique, le rapport puissance à l’évaporateur de jour et de nuit est de l’ordre de 1.8 plutôt que 3. En effet, l’efficacité du rideau de nuit n’est pas aussi bonne que l’on pourrait s’y attendre théoriquement.
  • Le calcul théorique de l’énergie frigorifique journalière du meuble est de 10,23 [kWh/m².jour]. Pour pouvoir la comparer par rapport à la TEC d’EUROVENT il serait nécessaire d’y ajouter la consommation du groupe de froid. Pour une installation performante (COP de 4 par exemple), la consommation du compresseur serait de l’ordre de 10,23 / 4 = 2.56 [kWh/m².jour]. On en déduit le TEC = 10,23 + 2.56 = 12,8 [kWh/m².jour]. En se référant au tableau de la moyenne européenne des TEC, pour ce type de meuble, TEC = 10,1 [kWh/m².jour].

Calculs du bilan énergétique d’un meuble ouvert horizontal négatif

Bilan énergétique

Calculs

Pour évaluer le bilan énergétique d’un meuble frigorifique ouvert horizontal négatif.

L’énergie frigorifique journalière est l’énergie froide consommée par l’évaporateur du meuble ouvert. Le bilan énergétique issu du calcul théorique est repris dans le tableau suivant :

Q = Pjour x tjour + Σ P apports_nuit x tfermeture + Pdégivrage x nbre_dégivr x tdégivr [kWh/jour]
Apports de chaleur Energie de jour (10 heures/jour) Energie de nuit (14) heures/jour) Energie total journalière
Pénétration 4,2 5,9 10,1
Induction 13,1 12,4 25,6
Rayonnement 15,5 0 15,5
Ventilation/ cordon chaud 4,4 6,1 10,5
Dégivrage 9,6 0 9,6
Total 71,4
Total/m² 71,4/8,25 = 8,6 kWh/m².jour]

Pour ce cas de figure, le bilan énergétique est repris ci-dessous :

Meuble frigorifique vertical : bilan énergétique journalier.

Puissance frigorifique de l’évaporateur

Vu la présence d’un système de dégivrage électrique (en négatif, le dégivrage naturel ne suffit pas), la détermination de la puissance frigorifique du meuble doit s’effectuer en partant de l’énergie journalière. Soit :

P0 = Q / (24 – nombredégivrage x tempsdégivrage)

P0 = 71,4  / (24 – 2 x 0.5)

P0 = 3.1 [kW]

Puissance frigorifique spécifique

La puissance frigorifique spécifique ou couramment connue sous le nom de puissance par mètre linéaire de meuble frigorifique est de :

Pml = P 0 / longueur du meuble

Pml = 3 100  / 7,5

Pml = 413  [W/ml]

Commentaires

  • La puissance par mètre linéaire d’un meuble frigorifique horizontal négatif est moins énergivore que son homologue vertical positif de par la conception qui induit des échanges thermiques avec l’ambiance plus importants.
  • Pour autant que l’on puisse correctement contrôler les déperditions de nuit, les consommations énergétiques peuvent être limitées de manière drastique.
  • Le calcul théorique de l’énergie frigorifique journalière du meuble est de 8,6 [kWh/m².jour]. Pour pouvoir la comparer par rapport au TEC d’EUROVENT il serait nécessaire d’y ajouter la consommation du groupe de froid. Pour une installation performante (COP de 2,5 en froid négatif par exemple), la consommation du compresseur serait de l’ordre de 8,6  / 2,5 = 3,5 [kWh/m².jour]. On en déduit le TEC = 8,6 + 3,5 = 12,1 [kWh/m².jour]. En se référent au tableau de la moyenne européenne des TEC, pour ce type de meuble, TEC = 13 [kWh/m².jour].

Puissances frigorifiques spécifiques et températures

Une manière souvent utilisée pour classifier les meubles frigorifiques, est de se baser sur la puissance frigorifique spécifique ou la puissance frigorifique :

  • par mètre linéaire;
  • ou par module de porte en fonction des conditions classiques définies par EUROVENT (température d’ambiance de 25°C et une humidité relative de 60 %).

Meuble frigorifique à applications positives

Famille de meubles Surface d’exposition [m²/ml] Température de service [°C] Puissance frigorifique spécifique [kW/ml]
Vitrine service par le personnel en convection naturelle 0,8 2 à 4 0,2 à 0,25
Vitrine service par le personnel en convection forcée 0,25 à 0,28
Comptoir horizontal self-service en convection 0,9 0 à 2 0,4 à 0,43
Meuble vertical self-service en convection forcée 1,3 4 à 6 1,2 à 1,3

Meuble frigorifique à applications négatives

Famille de meubles Type de rideau d’air Surface d’exposition [m²/ml] ou [m²/porte] Température de service [°C] Puissance frigorifique spécifique [kW/ml]
Gondole self-service en convection forcée horizontale, asymétrique, laminaire 0,8 -18 à -20 0,42 à 0,45
Vitrine service par le personnel en convection forcée horizontal, asymétrique, laminaire 1,1 -23 à -25 0,63 à 0,67
Meuble vertical self-service en convection verticale, à 3 flux parallèles, turbulents 1,1 -18 à -20 1,9 à 2,1
Meuble vertical self-service en convection forcée portes vitrées, rideau d’air interne turbulent 0,84 -23 à -25 0,8 0,86

Température

La puissance frigorifique est toujours liée à une température d’évaporation qui permet de tenir la température de consigne au sein du meuble frigorifique.

Type de meuble Température de service interne au meuble frigorifique [°C] Température de l’évaporateur[°C]
Froid positif +6/+8 -3 à -5
+4/+6 -4 à -10
+2/+4 -6 à -12
0/+2 -8 à -14
Froid négatif -18/-20 -30 à -35
-23/-25 -33 à -38

Bilan énergétique par simulation

Les valeurs des bilans énergétiques sont des valeurs approchées instantanées qui ne tiennent pas compte des variations du climat intérieur au magasin lui-même influencé par des paramètres tels que :

  • les conditions climatiques externes (températures, humidité, ensoleillement, vent, pluie, …);
  • le profil d’occupation du magasin;
  • les apports internes (rayon HiFi, type d’éclairage et leur gestion, …);

Une simulation a été réalisée à partir de TRNSYS (logiciel de simulation dynamique du comportement thermique des bâtiments en fonction du climat externe) en modélisant une surface de 2 000 m². On tient compte :

  • de la composition des parois de l’enveloppe;
  • des systèmes de ventilation, de chauffage, de climatisation et de leur gestion;
  • de l’occupation des surfaces de vente, des réserves, … (profil d’occupation hebdomadaire);
  • des apports internes d’éclairage, …;

Apports en fonction de la température externe

Sur une année climatique de référence (8 760 heures) les apports tant internes qu’externes varient en permanence. Les agressions thermiques, elles aussi, changent. En quelle proportion ? C’est ce que la simulation dynamique tente de montrer.

Simulation

Il est extrêmement rare que des meubles frigorifiques soient dans des conditions de fonctionnement nominal. Une manière d’évaluer les variations de la puissance frigorifique nécessaire au meuble frigorifique pour assurer la continuité de la chaîne de froid (température constante) en fonction des agressions thermiques, est de décortiquer les différentes puissances quand le climat interne au magasin varie. Bien que les systèmes HVAC (Heating Ventilation Air Conditioning) soient prévus pour assurer le confort du personnel et des clients au sein des zones de vente et, par conséquent, capables de maintenir un climat stable dans le magasin, les variations de températures et d’humidité sont inévitables de par :

  • les apports internes,
  • les courants d’air;
  • le climat externe ;
  • ….

Une manière intéressante de quantifier les variations relatives des apports aux meubles, est de voir leur évolution pour une semaine en période froide et chaude.

Période froide

Sur le graphe ci-dessus, l’évolution des apports est représentée sur une période d’une semaine. On constate que :

  • le climat intérieur évolue en fonction du climat externe et des apports internes. On voit en effet les apports évoluer selon plus ou moins le même profil que la température externe. Le déphasage et la pente différente de la courbe de température externe résultent respectivement de l’inertie du bâtiment et des denrées et de la variation différente des apports internes liés à l’activité du magasin;
  • lors de l’inactivité du magasin (en dehors des heures d’ouverture de semaine et le dimanche), les apports sont fortement réduits de par la pose des rideaux de nuit et de la coupure de l’éclairage;
  • les apports par induction au travers du rideau d’air sont importants; ce sont eux qui sont fortement influencés par les conditions d’ambiance internes et indirectement externes.

Période chaude

De même que pour la période froide, sur le graphe ci-dessus, l’évolution des apports est représentée sur une période d’une semaine en période chaude. On constate de nouveau que :

  • les apports par induction prennent la mesure sur les autres apports. Il est donc important d’optimiser le rideau d’air.

Puissance frigorifique

Le graphe ci-dessous exprime la variation des apports en fonction de la température extérieure. Le total représente la puissance nécessaire à l’évaporateur pour combattre les apports tant internes qu’externes au meuble frigorifique.

Commentaires

On constate qu’effectivement c’est l’induction de l’air de la zone de vente par le rideau d’air du meuble qui varie en fonction du climat externe. La puissance à l’évaporateur peut atteindre :

  • en période de canicule, de 1 200 à 1 400 [W/ml];

  • en période froide normale, de 400 à 600 [W/ml].

Au vu de ces valeurs, la sollicitation de la machine frigorifique (compresseur principalement) risque d’être importante non seulement au niveau de l’évaporateur, mais aussi au niveau du condenseur (directement influencé par les conditions climatiques externes).


Influence du rideau d’air

Comme souvent mentionné ci-avant, le point faible des meubles frigorifiques ouverts est naturellement la difficulté de maintenir une température interne basse au sein du meuble par rapport à une ambiance des zones de vente de l’ordre de 20 °C, soit un écart de température pouvant aller jusqu’à 50 °C voir plus dans certaines conditions.

    

Écart de température au niveau des meubles frigorifiques positif et négatif.

Problèmes liés aux meubles frigorifiques ouverts

Les meubles horizontaux

Les meubles frigorifiques horizontaux sont dans une situation instable dans le sens où :

  • un rien (courant d’air, chargement, …) peut perturber l’équilibre par rapport à la différence de densité entre l’air chaud au dessus de l’ouverture du meuble qui a tendance à monter et l’air froid plus lourd qui a, quant à lui, tendance à vouloir descendre et rester confiné dans le meuble (effet baignoire). Ceci est vrai d’autant plus que le volume utile du meuble est rempli de denrées;
  • comme un meuble frigorifique ouvert agit comme un véritable déshumidificateur de l’air ambiant (la pression partielle de l’air dans le meuble est plus faible que celle dans l’air ambiant de la zone de vente), du givre, de la neige ou encore de la glace se forme sur les denrées.

Les meubles verticaux

Les meubles frigorifiques verticaux sont aussi dans une situation instable dans le sens où :

  • le froid du meuble s’écoule vers l’extérieur par l’ouverture;
  • la quantité, la masse (inertie) et la position des denrées influencent cet écoulement. En situation réelle, le contrôle de l’écoulement est très difficile à maîtriser vu le mouvement incessant des denrées, des mains pour les prendre, les courants d’air souvent présent dans les zones de vente, …

Une solution partielle : les rideaux d’air

Les rideaux d’air vont donc tenter de « désensibiliser  » les meubles frigorifiques ouverts par rapport aux perturbations externes et par la même occasion réduire les déperditions thermiques de l’ambiance vers l’intérieur du meuble.

Bilan hygrothermique d’un meuble horizontal à flux asymétrique

Humidité : l’établissement du bilan de l’humidité est primordial afin de réduire au maximum les échanges de vapeur d’eau entre l’ambiance externe et le meuble et, par conséquent, diminuer les quantités de givre, de glace et de neige au niveau principalement fixées sur l’évaporateur.

Bilan de l’humidité (sortie bouche = entrée reprise)

M*1  x (x1)+ M*a x (xa) = M*1 x (x2)+ M*a x (x2)

avec :

  • M*1 : débit massique du rideau d’air [kg/s];
  • x1 : humidité absolue du rideau d’air au soufflage [geau/kg d’air sec];
  • M*a : débit massique de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air [kg/s];
  • xa : humidité absolue de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air[geau/kg d’air sec];
  • x2 : humidité absolue du rideau d’air à la reprise [geau/kg d’air sec];

Thermique : de même, l’établissement du bilan thermique permet de minimiser les échanges entre l’ambiance et l’intérieur du meuble.

Bilan thermique (sortie bouche = entrée reprise)

M*1 x h1+ M*a x ha + Qdenrées= M*1 x h2 + M*a x h2

avec :

  • Qdenrées+parois exposées= chaleur emmagasinée par les denrées et les parois du dessus du volume de chargement en vis à vis des parois rayonnantes (plafond par exemple) et en contact avec le rideau d’air.
  • M*1 : débit massique du rideau d’air [kg/s];
  • h1 : enthalpie du rideau d’air au soufflage [kJ/kg d’air];
  • M*a : débit massique de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air [kg/s];
  • ha : enthalpie de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air[kJ/kg d’air];
  • h2 : enthalpie du rideau d’air à la reprise [kJ/kg d’air];

Taux d’induction : il caractérise l’efficacité du rideau d’air, soit :

Taux d’induction

X = M*a /  M*1

avec :

  • M*a : débit massique d’air [kg/s] ambiant induit par le rideau d’air;
  • M*1 : débit massique d’air [kg/s] du rideau d’air;

Il peut aussi s’exprimer par les relations suivantes :

taux d’induction X = x2 – x1 / xa – x2

ou encore

taux d’induction X = t 2 – t 1 / ta – t2

avec :

  • x : masse d’eau dans de l’air sec [g d’eau / kg d’air sec];
  • t :température prise en compte [°C].

On voit tout de suite qu’un rideau d’air efficace a une valeur de taux d’induction faible. Des taux d’induction de l’ordre de 0,05 à 0,06 sont couramment rencontrés dans la pratique.

Bilan hygrothermique d’un meuble vertical à flux vertical symétrique

Pour les meubles frigorifiques verticaux, c’est le même principe de raisonnement pour déterminer le bilan hygrothermique :

Humidité :

Bilan de l’humidité (sortie bouche = entrée reprise)

M*1  x (x1)+ M*a x (xa) + M*i x (xi)= M*1 x (x2)+ M*a x (x2) + M*i x (x2)

  • M*1 : débit massique du rideau d’air [kg/s];
  • x1 : humidité absolue du rideau d’air au soufflage [geau/kg d’air sec];
  • M*a : débit massique de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air [kg/s];
  • M*i : débit massique de l’air interne au meuble induit par le rideau d’air [kg/s];
  • xa : humidité absolue de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air [geau/kg d’air sec];
  • x2 : humidité absolue du rideau d’air à la reprise [geau/kg d’air sec];
  • xi : humidité absolue à l’intérieur du meuble [geau/kg d’air sec];

Thermique : de même, l’établissement du bilan thermique permet de minimiser les échanges entre l’ambiance et l’intérieur du meuble.

Bilan thermique (sortie bouche = entrée reprise)

M*1  x (h1)+ M*a x (ha) + M*i x (hi)= M*1 x (h2)+ M*x (h2) + M*i x (h2)

avec :

  • M*1 : débit massique du rideau d’air [kg/s];
  • h1 : enthalpie du rideau d’air au soufflage [kJ/kg d’air];
  • M*a : débit massique de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air [kg/s];
  • M*i : débit massique de l’air interne au meuble induit par le rideau d’air [kg/s];
  • ha : enthalpie de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air[kJ/kg d’air];
  • h2 : enthalpie du rideau d’air à la reprise [kJ/kg d’air];
  • hi : enthalpie de l’air intérieur au meuble induit par le rideau d’air[kJ/kg d’air];

Taux d’induction : il caractérise l’efficacité du rideau d’air, soit :

Taux d’induction

X = M*a /  M*1

si M*i = M*a (flux symétrique) ainsi que xi = x1 (denrées emballées)

avec :

  • M*a : débit massique d’air [kg/s] ambiant induit par le rideau d’air;
  • M*1 : débit massique d’air [kg/s] du rideau d’air;
  • M*i : débit massique d’air [kg/s] à l’intérieur du meuble induit par le rideau d’air;

Le taux d’induction peut aussi s’exprimer par les relations suivantes :

Taux d’induction

X = x2 – x1 / (xa – x2) – (x2 – x1)

ou encore

Taux d’induction

X = h 2 – h 1 / (ha – h2) – (h2 – h 1)

avec :

  • x : masse d’eau dans de l’air sec [g d’eau / kg d’air sec];
  • h : enthalpie de l’air [kJ/kg d’air].

Un taux d’induction souvent rencontré dans la pratique se situe aux alentours des 0,1 à 0,2.


Influence de l’évaporateur

Il est important qu’un évaporateur soit bien dimensionné pour combattre les apports thermiques du meuble. Une surface d’échange insuffisante entraîne une saturation de l’évaporateur en température. Pour des applications proche de 0°C, la prise en glace ou le givrage est plus rapide entraînant une surconsommation du meuble.

La figure suivante représente l’évolution des températures, à la fois pour l’air qui passe au travers des ailettes d’échange et le fluide frigorigène au travers des tuyauteries :

  • au fur et à mesure que l’air traverse les différents rangs d’ailettes, sa température diminue selon une loi logarithmique et passe de la température t1 à la température t2;
  • par contre, le fluide frigorigène se vaporise tout au long du trajet inverse à température plus ou moins constante (suivant le type de fluide utilisé) et ce, jusqu’au moment où la dernière goutte liquide devient gazeuse (point c où le titre du fluide Xr = 1 : 1 correspond à un fluide totalement gazeux). À partir de ce point, le fluide frigorigène entre dans sa phase de surchauffe et voit sa température augmenter (segment c-d).

L’évaporateur est principalement caractérisé par sa puissance frigorifique :

Po = K0 x Séchange x Δtmln

et dépendant des paramètres suivants :

Le coefficient global d’échange moyen K0[W/m².K) s’exprimant sous la forme :

K0 = f1 / ((Séchange / (Si x αi)) + (1 / (Φ x αe))

avec :

  • f1: coefficient tenant compte de la chaleur latente intervenant dans le givrage des ailettes d’échange (soit f1 = 1.25 pour le froid positif et 1,05 pour le froid négatif);
  • Φ: rendement global de la surface d’échange Séchange (Φ ~ 0,65 pour la convection forcée et ~0,75 en convection naturelle pour des échangeurs standards);
  • αe : coefficient d’échange moyen par convection pour les surfaces externes.Il est difficile à calculer, mais dépend principalement de la vitesse moyenne de l’air au travers des ailettes (0,6 < vm < 1,2 m/s) et du pas des ailettes (espace entre deux ailettes). En écoulement laminaire, αest compris entre 11 et 23 W/m².K et en écoulement turbulent entre 13 et 45 W/m².K;
  • αi : coefficient d’échange moyen interne lors de l’ébullition sèche du fluide frigorigène. Lui aussi est très complexe à déterminer, mais dépend principalement du type de fluide frigorigène, de son débit et du diamètre des conduites de l’évaporateur. On parle de 850 à 1 800 W/m².K.

La surface d’échange côté air de l’échangeur Séchange [m²] :

Séchange ~ 2 x VE / pas

avec :

  • VE: volume de l’évaporateur [m³];
  • pas: espace entre deux ailettes [m].

L’écart moyen logarithmique de température Δtmln* corrigé défini par la relation suivante :

Δtmln* = 0,95 x  f2 x ((t1 – t2)/ ln ((t1 – tfluide_frigorigène) / (t2 – tfluide_frigorigène))) [K]

avec :

  • f2 : coefficient correcteur tenant compte de la surchauffe à la sortie de l’évaporateur
  • t: température entrée évaporateur [K];
  • t: température sortie évaporateur [K];
  • tfluide_frigorigène ou t0: température entrée évaporateur [K];

Influence du givrage

Principe de givrage

L’humidité de l’air ambiant de la zone de vente passant au travers du rideau d’air migre naturellement vers les parties froides du meuble et plus particulièrement vers l’évaporateur. Cette humidité se condense et givre sur les ailettes pour les applications de froid commercial (même pour les applications « positives », la température d’évaporation est négative par exemple -10°C). Dans des applications de congélation, il arrive que l’humidité dans l’air se transforme directement en cristaux de neige qui peuvent se fixer par exemple et malheureusement sur les pales des ventilateurs de manière non homogène pouvant entraîner la destruction des ventilateurs (« balourd »).

Formation de givre.

La formation de givre entraîne une réduction de la puissance frigorifique P0 suite à :

  • une réduction du débit d’air passant au travers de l’évaporateur;
  • et par conséquent une augmentation des pertes de charge dans le circuit de refroidissement;
  • une augmentation de la résistance thermique de la surface de refroidissement;
  • une chute de la température du fluide frigorigène.

Aussi, il découle de la réduction de débit que l’efficacité du rideau d’air sera moindre en favorisant l’augmentation des apports par induction, le passage accru de l’humidité de l’air ambiant et l’augmentation de la température de l’intérieur du meuble, … C’est en fait le principe du « chien qui se mange la queue ».

Sur le diagramme psychométrie ci-dessous, le givre qui se forme sur l’évaporateur correspond à l’humidité prise dans l’ambiance de vente et/ou au niveau des denrées non emballées.

Le givrage représente donc une contrainte importante pour le commerçant sachant que :

  • l’on risque de briser la chaîne du froid;
  • le meuble frigorifique devra être équipé de systèmes de dégivrage pouvant entraîner des consommations énergétiques supplémentaires.

Il est donc nécessaire d’effectuer des dégivrages réguliers.

Poids énergétique du dégivrage

Quel que soit le type de dégivrage (naturel ou électrique principalement), pendant cette opération, de la chaleur est retirée à la résistance chauffante ou à l’ambiance de vente en première approximation :

  • pour faire fondre le givre;
  • par les masses de l’évaporateur, du meuble et des denrées.

Exemple :

On considère en gros la répartition énergétique suivante pour un meuble frigorifique type gondole (longueur = 2,5 m) pour produits surgelés.

Poste Énergie nécessaire par dégivrage [kWh] %
Fusion du givre 0,18 12
Réchauffement masse évaporateur 0,32 22
Réchauffement masse meuble 0,38 26
Réchauffement des denrées 0,56 38
Autre 0,03 2
Total 1.43

Temps du dégivrage

Dans le cas d’un dégivrage électrique et connaissant la puissance de la résistance électrique, il est possible d’évaluer le temps de dégivrage par la relation d’équilibre suivante :

∑énergies absorbées = ∑apports énergétiques

Où les apports énergétiques sont l’énergie fournie par la résistance chauffante pendant le temps de dégivrage et l’énergie apportée par l’ambiance externe au meuble, l’éclairage, les ventilateurs, …

Exemple :

En reprenant l’exemple ci-dessus et en considérant une résistance chauffante de 3 kW et des apports internes et externes de l’ordre de 1 kW, le bilan énergétique s’écrit :

1,43 [kWh] = (1 + 3) [kW] x tempsdégivrage [h]

Le calcul du temps de dégivrage donne :

tempsdégivrage [h] = 1,43 [kWh] / (1 + 3) [kW]

tempsdégivrage = 0.36 [h] ou 21 [min]

 


Influence de la protection de l’ouverture

L’ouverture des meubles frigorifiques sur la zone de vente est un enjeu majeur sur la gestion à la fois thermique et énergétique du meuble. Tout serait beaucoup plus simple si ces ouvertures étaient fermées par des portes isolées. Seulement, comme maintes fois signalées, l’ouverture libre des meubles est un argument visiblement de poids pour la vente. Les différentes parades pour limiter les apports par les ouvertures sont reprises dans le tableau suivant en s’inspirant de la littérature (Meubles et vitrines frigorifiques;G. Rigot; PYC édition; 2000) :

Type de meuble Type d’application Période de jour période de nuit Réduction des consommations énergétiques
Horizontal négative rideau d’air rideau de nuit 8 à 15 %
couvercle simple 15 à 30 %
couvercle isolé 25 à 45 %
Vertical positif rideau d’air rideau de nuit 12 à 30 %
porte vitrée
négatif porte vitrée porte vitrée 25 à 30 %

En partant du principe que pour certaines applications l’ouverture du meuble doit rester libre, les constructeurs de meubles ont développé la protection de nuit ou « rideau de nuit ».

Le fait de tirer le rideau de nuit à la fermeture du magasin transforme, en simplifiant, les apports par induction et rayonnement au travers du rideau d’air du meuble en apports par pénétration au travers d’une paroi mince ; la face interne de la paroi étant fortement ventilée (résistance thermique d’échange superficiel Ri de l’ordre de 0,43 m².K/W) et la paroi externe peu ventilée (résistance thermique d’échange superficiel Re de l’ordre de 0,125 m².K/W). Pour une épaisseur de rideau faible (rideau synthétique l’épaisseur e de l’ordre de 3 mm) la résistance thermique du rideau est faible (R1 = e/λ de l’ordre de 1). La résistance thermique totale de la paroi RT est donnée par la relation suivante :

RT = Re + R1 + Ri [m².K/W]

RT = 0,043 + 0.125 + faible

RT ~ 0,125 [m².K/W]

Le coefficient de transmise thermique global U de la paroi s’exprime par la relation suivante :

U = 1 / RT

U = 1 / 0,125

U ~ 8 à 10  [W/m².K]

La simulation du passage d’un régime d’induction de journée à un régime par pénétration au travers du rideau de nuit en laissant l’éclairage allumé la nuit donne les résultats suivants :

On constate que la réduction des apports par induction est de l’ordre de 37 %. Des monitorings effectués dans le cadre de campagnes de mesures énergétiques menées par   Enertech pour l’Ademe en France (PDF) ont montré que la principale consommation de nuit des meubles frigorifiques ouverts positifs était due à l’induction. En effet, les meubles, à l’époque du monitoring n’étaient pas équipés de rideau de nuit. Leurs estimations de réduction de la consommation énergétique de nuit avec la pose de « couverture de nuit » était de l’ordre de :

  • 35 % en période chaude;
  • 28 % en période froide.

Ces informations recoupent d’autres résultats de campagne de mesure des consommations énergétiques.


Influence de l’éclairage

Photo meuble frigorifique éclairé.

L’éclairage intensif des meubles est-il un critère de vente ?

On sait aussi que les apports internes comme l’éclairage régissent la puissance frigorifique nécessaire au maintien des températures au sein des meubles. La présence d’éclairage au sein du meuble non seulement représente une consommation électrique en soi, mais nuit aussi à la consommation énergétique des groupes de production de froid. En simplifiant, le commerçant passe deux fois à la caisse. Si l’efficacité de la production de froid n’est pas optimisée, sa consommation énergétique sera double.

Éclairage de tablette au sein du meuble.

Le placement d’éclairage dans l’enceinte même réfrigérée est une mauvaise chose en soi. En effet, la plupart du temps, les constructeurs de meubles frigorifiques utilisent des lampes fluorescentes. Le problème est que ce type de lampes a une basse efficacité lumineuse aux basses températures comme le montre la figure suivante :

Efficacité lumineuse en fonction de la température ambiant.

Les luminaires placés en dehors de l’enceinte réfrigérée, quant à eux, sont plus efficaces dans le sens où ils n’interviennent pas comme apports internes dans le bilan frigorifique du meuble, mais en plus fonctionnent dans une plage de température où le flux lumineux est meilleur.

Composition fronton.

Actuellement, certaines grandes surfaces effectuent des essais afin de voir quel est l’impact de la suppression de l’éclairage dans les meubles frigorifiques sur la vente. Les résultats ne sont pas encore disponibles.

Extrait d’une étude de cas

En réalisant le monitoring des consommations hebdomadaires essentiellement électriques des installations de froid alimentaire, on peut tout de suite évaluer l’influence de l’éclairage des meubles sur leur bilan énergétique.

L’étude de cas réalisée par  Enertech pour l’Ademe (France) (PDF) sur un supermarché de 1 500 m² nous enseigne un certain nombre de choses par rapport à cet éclairage.

 

Les courbes hebdomadaires et journalières nous enseignent que les consommations de froid positif sont principalement influencées ici par l’éclairage et le climat. En effet, on voit que l’allumage de l’éclairage perturbe nettement la production de froid. Les fronts raides descendant et montant sur le temps de midi montrent cette influence. Il faut toutefois rester prudent, car on voit nettement que le climat intervient (surtout en période chaude comme c’est le cas ici).

La simulation dynamique réalisée au moyen de TRNSYS nous montre que l’éclairage est responsable de l’augmentation des consommations énergétique à hauteur de ~10 %.


Influence des ventilateurs

Les ventilateurs fonctionnent en permanence afin de maintenir les températures de consigne au sein des meubles. La puissance électrique nécessaire pour faire tourner les pales du ventilateur et, par conséquent, pour déplacer l’air au sein du meuble, est transformée en chaleur et participe au réchauffement de l’ambiance interne du meuble. Cet apport représente de l’ordre de 3 à 5 % de la consommation énergétique de la production de froid à l’évaporateur.


Influence des cordons chauffants

Les cordons servant à éviter la présence de buée sur les portes vitrées et à empêcher les portes des meubles mixtes d’être bloquées par le givre ou la glace. Ce type d’apports influence aussi le bilan énergétique du meuble. On estime sa participation à la dégradation du bilan énergétique à ~1 %.

Évaluer la qualité de la chaîne de froid

Évaluer la qualité de la chaîne de froid


La chaîne du froid

Définition

Depuis le stade de la production jusqu’à celui de la consommation, la limitation de la dégradation des denrées alimentaires passe par le maintien de la « chaîne froid ».

On distingue 5 étapes dans la chaîne du froid, à savoir :

  • le froid au stade de la production (refroidissement du lait à la ferme par exemple);
  • le froid au stade de l’entreposage (refroidissement du lait en centrale laitière);
  • le transport frigorifique (conteneur refroidi pour le transport de viande par exemple);
  • le froid au stade de la distribution (conservation de la crème fraîche « light » dans les rayons);
  • le froid domestique ou ménager.

Celui qui nous intéresse le plus ici est, naturellement, le froid au stade de la distribution.

Les denrées périssables

Souvent utilisé, mais subjectif, l’état de « fraîcheur » traduit à quel stade d’évolution se trouve une denrée périssable dans son cycle de dégradation naturelle. L’objectif du commerçant est de fournir au consommateur un produit sain dont l’évolution a été ralentie ou a évolué de manière admissible.

On retrouve deux types de denrées périssables :

  • destinées à être vendues « en l’état »;
  • manufacturées.

Les produits vendus en l’état

Mis à part un séjour dans un espace de conservation, les produits issus de l’agriculture et de la pêche ne subissent pas, en général, de traitement industriel. Tout en contrôlant le processus de dégradation, ces produits sont vendus au consommateur dans leur état initial de récolte (légumes, fruits, œufs, …), d’abattage (viande, gibier, …) ou de capture (poissons, fruit de mer, ..). Mais il se peut que certaines denrées subissent une évolution spéciale et contrôlée pour aboutir dans le bon vieux panier en osier (réutilisable) du ménager ou de la ménagère (ça aussi c’est du durable) dans les conditions optimales de maturation.

Le tableau ci-dessous donne des exemples spécifiques :

Type de denrées État au niveau de la production Opération avant distribution Distribution
Bananes Immature. Éventuellement opération de mûrissement (t° = 18°C) pour obtenir la texture et la couleur adéquate. La texture et la couleur optimale peut varier d’une région à l’autre.
Abricot
Tomates
Bœuf Maturation. La distribution s’effectue à la même température de conservation.
Mouton
Gibier Faisandage.

Les produits manufacturés

Dans ce cas, le produit final destiné à la vente est différent du ou des composants utilisés pour sa fabrication. On retrouve dans cette classification les produits :

  • laitiers;
  • de charcuterie fraîche et de semi-conserve à base de viande;
  • de la mer vendus cuits (crevettes, langoustines, …);
  • de boulangerie et de pâtisserie;
  • comme les plats cuisinés;
  • comme les crèmes glacées;
Type de denrées État après la production Opération avant distribution Distribution
Yogourts Produit fini. La texture et la couleur optimale peuvent varier d’une région à l’autre.
Fromages blancs
Fromages en général A affiner. Affinage en milieu industriel sous atmosphère contrôlée pour les pâtes cuites (comté, emmenthal, …).
Affinage en comptoir comme les camemberts.

Qualités des denrées

Depuis la fabrication jusqu’à la vente et même au-delà, une denrée doit rester « propre » à la consommation. Elle doit principalement répondre à trois exigences :

  • Hygiéniques en évitant la présence de germes ou de parasites pathogènes, de toxines sous forme de substances chimiques (pesticide) ou engendrées par la population microbienne ou fongique (champignons) qui s’est installée sur ou dans la substance. Un certain nombre de normes et de textes légaux définissent:
    • les caractéristiques hygiéniques des aliments;
    • les conditions à satisfaire lors de leur fabrication et distribution;
    • les processus de préservation et de contrôle.
  • Nutritionnelles et organoleptiques. Entre ces deux critères existe une certaine corrélation. En d’autres termes, une denrée apparemment saine et présentant à la fois une saveur, une texture et une couleur satisfaisante devrait être à priori acceptable du point de vue nutritionnel. En particulier, pour les denrées congelées.

Il est évident que les trois exigences doivent être menées de front, car un aliment peut être excellent à la dégustation, mais impropre à la consommation ou, à l’inverse, toxique et avoir un goût altéré.

Exemple.

Le lait fait partie des produits dont la complexité à répondre à ces exigences est bien connue : le lait cru, contenant de l’ordre de 2 millions de germes par cm³, lorsqu’il est pasteurisé est déficitaire en :

  • qualité nutritionnelle;
  • en vitamine;
  • activité enzymatique.

La pasteurisation peut être responsable d’un « goût de cuit ».

Action du froid sur les denrées périssables

Afin de conserver des propriétés hygiéniques acceptables aux denrées périssables et, par la même occasion, garantir leur valeur marchande, il est nécessaire de les traiter par le froid.

On voit sur le graphique qui suit que l’état de fraîcheur d’un poisson augmente de manière importante lorsque la température de conservation diminue :

Durée de conservation du poisson.

Deux méthodes existent, à savoir :

  • la réfrigération;
  • la congélation.

Méthodes de conservation par réfrigération

La réfrigération est un traitement frigorifique positif ou proche de zéro degré des denrées alimentaires. La quasi-totalité de ces denrées peut être conservée en « froid positif » pendant des durées allant de quelques jours (lait cru, fraise, …) à plusieurs mois (pommes, carottes, pommes de terre, …). Quelques rares denrées ne peuvent pas être conservées par réfrigération comme par exemple le pain et les produits de boulangerie qui « rassissent plus vide au voisinage de 0°C.

Comme nous l’a montré le graphique ci-dessus, les températures sont étroitement liées au temps de conservation.

Les tableaux suivants montrent des exemples de condition de conservation des produits végétaux réfrigérés. On voit que les fruits et légumes sont classés par catégories de températures. Cette liste non exhaustive est tirée d’un ouvrage de l’Institut International du Froid.

Fruit 0 à 4°C
°C Taux d’humidité relatif HR % Durée totale de conservation
Abricot 0 90 2-4 s.
Cerise 0 90-95 1-2 s.
Citron 0 à 4,5 85-90 2-6 m.
Datte fraîche 0 85 1-2 m.
Fraise 0 90-95 1-5 j.
Framboise 0 90-95 1-4 j.
Kiwi 0 90-95 8-14 s.
Noix de coco 0 80-90 1-2 m.
Orange 0 à 4 85-95 3-4 m.
Pêche 0 90 2-4 s.
Poire 0 90-95 2-5 m.
Pomme 0 à 4 90-95 2-6 m.
Prune 0 90-95 2-4 s.
Raisin – 1 à 0 90-95 1-4 m.
Légumes 0 à 4°C
°C Taux d’humidité relatif HR % Durée totale de conservation
Artichaut 0 95 3-4 s.
Carotte 85 1-2 m.
Salade > 95 1-5 j.
Champignon 90-95 1-4 j.
Chou 90-95 8-14 s.
Fruits 4 à 8 °C
°C Taux d’humidité relatif HR % Durée totale de conservation
Mandarine 4 à 6 85-90 4-6 s.
Pastèque 5 à 10 85-90 2-3 s.
Légumes 4 à 8 °C
°C Taux d’humidité relatif HR % Durée totale de conservation
Haricot vert 7 à 8 92-95 1-2 s.
Pdt pour la consommation 4 à 6 90-95 4-8 m.
Pdt pour l’industrie 7 à 10 90-95 2-5 m.
Fruits > 8°C
°C Taux d’humidité relatif HR % Durée totale de conservation
Ananas vert 10 à 13 85-90 2-4 s.
Ananas mûr 7 à 8 90 2-4 s.
Avocat 7 à 12 85-90 1-2 s.
Banane vert 12 à 13 10-20 j.
Banane colorée 13 à 16 5-10 j.
Citron (vert) 10 à 14 1-4 m.
Goyave 8 à 10 90 2-3 s.
Mangue 7 à 12 90 3-7 s.
Melon 7 à 10 85-90 1-12 s.
Pamplemousse 10 85-90 2-3 m.
Légumes > 8 °C
°C Taux d’humidité relatif HR % Durée totale de conservation
Aubergine 7 à 10 7 à 10 10 j.
Concombre 9 à 12 9 à 12 1-2 s.
Cornichon 13 13 5-8 j.
Patate douce 13 à 16 13 à 16 4-7 m.
Poivron 7 à 10 7 à 10 1-3 s.
Potiron 10 à 13 10 à 13 2-5 m.
Tomate verte 12 à 13 12 à 13 1-2 s.
Tomate mûre 8 à 10 8 à 10 1 s.

La conservation des denrées alimentaires passe également par le choix de l’emballage (film plastique transparent, emballage sous vide, …). Il n’empêche que la qualité de l’emballage joue peu sur les consommations énergétiques; ce qui signifie que ce thème ne sera pas développé ici.

Afin d’assurer la qualité optimale des denrées, il est nécessaire de :

  • garantir le nettoyage simple et facile des parois en contact avec elles;
  • d’éviter le stockage en mélange des denrées ayant une incompatibilité entre elles.

Méthodes de conservation par congélation

Lorsqu’on abaisse la température d’une denrée au-dessous de 0°C, l’eau gèle dans une proportion d’autant plus grande que la température est basse (ce qui paraît évident !). Aux alentours de 0°C, 30 à 40 % d’eau « congelable » s’est transformée en glace alors que pour des températures nettement plus basse (-18 à – 20°C), plus de 95 % de cette eau est gelée, représentant de l’ordre de 85 % de la quantité totale de l’eau présente dans la substance. Cette congélation de l’eau entraîne la « stabilisation » de la denrée. Cette méthode de conservation est couramment appelée « froid alimentaire négatif ».

Pour garantir la conservation des propriétés organoleptiques et de la structure physique de la substance, l’idéal est d’effectuer une congélation rapide à la production et de maintenir la chaîne de froid à la température de congélation requise (- 20°C) le plus longtemps possible.

La congélation des aliments est une technique très efficace à la prolongation de la durée de leur commercialisation. Cette durée dépend essentiellement :

  • de la température;
  • de la denrée;
  • du type d’emballage.

Le tableau ci-dessous reprend les durées de conservation de différentes denrées pour différentes températures de congélation :

Fruits Durée pratique de conservation [mois]
– 12°C – 18°C – 24°C
Framboises-fraises (crues) 5 24 > 24
Framboises-fraises (avec sucre) 3 24
Pêche-abricot-Cerise (crues) 4 18
Pêche-abricot-Cerise (avec sucre) 3 18
Jus de fruit concentré 24
Légumes Durée pratique de conservation [mois]
– 12°C – 18°C – 24°C
Asperges (à pointe verte) 3 12 > 24
Haricots verts 4 15
Brocoli 15
Choux de Bruxelles 6 15
Carottes 10 18
Choux-fleurs 4 12
Champignons 2 8
Petit pois 6 24
Poivrons rouges et verts 6 12
Pommes de terre Frites 9 24 > 24
Épinards 4 18 > 24
Oignons 10 15
Poireaux blanchis 18
Viandes et volailles Durée pratique de conservation [mois]
– 12°C – 18°C – 24°C
Bœuf (carcasse non emballée) 8 15 > 24
Bœuf (morceaux, steaks) 8 18 24
Bœuf haché 6 10 15
Veau (carcasse non emballée) 6 12 15
Veau (découpé) 6 12 15
Agneau (carcasse non emballée) 18 24 > 24
Agneau (découpé) 12 18 24
Porc (carcasse non emballée) 6 10 15
Porc (découpé) 6 10 15
Lard-maigre-bacon (tranches sous vide) 12 12 12
Poulet (entier) 9 18 > 24
Poulet (découpé) 9 18 > 24
Dinde (entière) 8 15 > 24
Canards, oie (entiers) 6 12 > 18
foie 4 12 18
Produits de la mer Durée pratique de conservation [mois]
– 12°C – 18°C – 24°C
Poisson gras 3 5 > 9
Poisson maigre 4 9 > 12
Homard (Pans leur carapace, cuit) 4 6 > 12
Crabe (dans leur carapace, cuit) 4 6 > 12
Crevettes (dans leur carapace, cuites) 4 6 > 12
Crevettes (décortiquées, cuites) 2 5 > 9
Divers Durée pratique de conservation [mois]
– 12°C – 18°C – 24°C
Pulpe d’œuf 12 > 24
Beurre (suivant le type) 8 à 20 12 à > 24 14 à > 24
Crème 12 15
Crème glacée 1 6 24
Gâteaux 15 24
Pains 3
Pâtes crues 12 18

L’opération de congélation ralentit de manière inégale l’évolution des caractéristiques hygiéniques, chimiques et organoleptiques d’un aliment. Par exemple :

  • les levures ont leur activité arrêtée à – 18°C;
  • les germes microbiens ne se multiplient pas sous les – 12°C;

Il est malheureusement évident que les germes microbiens ne sont pas tués pour autant (l’aliment congelé est non stérile). De plus, quand un produit congelé est dégelé, sa sensibilité au « réveil » et à la prolifération des germes microbiens ou de moisissures est accentuée par rapport à un produit frais; ce qui implique un renforcement de l’hygiène de la chaîne de froid négatif.

L’expérience montre que pour garantir l’hygiène des denrées par la congélation, il est donc nécessaire de tenir compte :

  • des réactions biochimiques (l’oxydation par exemple) qui se traduisent souvent par une modification perceptible de la saveur et de la couleur (une viande grasse prend à la longue un goût rance, les légumes verts deviennent et acquièrent une saveur de foin). Pour réduire l’effet de ces agents, on traite les aliments avant congélation (certains légumes verts sont « blanchis », des antioxydants sont utilisés, …). Les aliments peuvent aussi être protégés de l’oxydation par un emballage étanche à l’air, aux liquides et à la vapeur d’eau;
  • de la durée de congélation;
  • de la température et de sa fluctuation autour d’une valeur moyenne. En effet, les fluctuations de températures risquent de développer du givre à l’intérieur de l’emballage, ce qui accélère la dégradation du contenu.

Méthodes de conservation par surgélation

Les denrées surgelées sont des denrées congelées destinées à la vente directe aux consommateurs. Cette méthode ne se différencie pas vraiment de celle de la congélation si ce n’est que la qualité de la mise en œuvre, de l’emballage, du transport, de l’entreposage, de la distribution et de la vente est renforcée. Les conditions de température de surgélation, les durées de séjour en chambre froide, …, sont plus strictes.


Réglementation

Quel que soit le type de surface commerciale, la chaîne de froid doit obéir à des réglementations et/ou des recommandations. Seules les étapes intermédiaires sont différentes suivant que ce commerce intègre ou pas une unité de production ou de transformation des denrées alimentaires. Le tableau suivant montre à quel niveau la chaîne de froid doit être présente et respectée :

Type de commerce Étapes intermédiaires
Réception des marchandises Stockage Fabrication ou transformation Distribution
Boucherie Camion frigo. Chambre frigorifique. Atelier. Comptoir.
Fromager Camion frigo. Chambre frigorifique. x Comptoir.
Glacier Camion frigo. Chambre frigorifique. Atelier. Comptoir.

Pour ces différentes étapes, la chaîne de froid ne doit pas être interrompue.

Différents guides de bonnes pratiques, recommandations et règlements sont disponibles en la matière :

Type de document titre Référence et date de parution
Règlement Règlement du Parlement européen et Conseil relatif à l’hygiène des denrées alimentaires. CE n°852/2004
Règlement Règlement du Parlement européen et Conseil fixant des règles spécifiques d’hygiène applicables aux denrées alimentaires d’origine animale. CE n°853/2004
Arrêté Royal AR relatif à l’hygiène des denrées alimentaires. AR 57470 paru au moniteur belge du 22.12.2005
Arrêté Royal AR relatif au commerce de détail de certaines denrées alimentaires d’origine animale. AR 57449 paru au moniteur belge du 22.12.2005
Guides de bonne pratique HACCP pour PME et artisans dans le secteur produits laitier. 1999
HACCP pour PME et artisans dans le secteur viandes et poissons. 1999
HACCP pour PME et artisans dans le secteur autres que les viandes, poissons et produits laitiers. 1999

Règlement du Parlement européen et Conseil relatif à l’hygiène des denrées alimentaires (CE n°852/2004)

Ce règlement met l’accent sur la définition des objectifs à atteindre en matière de sûreté alimentaire, laissant aux exploitants du secteur alimentaire la responsabilité d’adopter les mesures de sécurité à mettre en œuvre afin de garantir l’innocuité des aliments.

Le règlement vise à assurer l’hygiène des denrées alimentaires à toutes les étapes du processus de production, depuis la production primaire jusqu’à la vente au consommateur final. Il ne couvre pas les questions relatives à la nutrition, ni celles concernant la composition et la qualité des denrées alimentaires.

Ce règlement s’applique aux entreprises du secteur alimentaire et non à la production primaire et à la préparation domestique de denrées alimentaires aux fins de l’utilisation privée.

Tous les exploitants du secteur alimentaire veillent à ce que toutes les étapes dont ils sont responsables, depuis la production primaire jusqu’à la vente ou la mise à disposition des denrées alimentaires au consommateur final, soient effectuées de manière hygiénique, conformément aux dispositions du présent règlement.

Les exploitants du secteur alimentaire exerçant des activités de production primaire et certaines activités connexes doivent se conformer aux dispositions générales d’hygiène de la partie A de l’annexe I. Des dérogations peuvent être accordées en ce qui concerne les petites exploitations, tant que cela ne compromet pas les objectifs du règlement.

(Extrait du résumé du règlement européen réalisé par l’Agence Alimentaire : ouverture d'une nouvelle fenêtre ! http://www.favv-afsca.fgov.be)

Arrêté Royal du 12 décembre 2005 relatif à l’hygiène alimentaire

En gros, l’Arrêté Royal relatif à l’hygiène alimentaire se calque sur la Réglementation européenne ouverture d'une nouvelle fenêtre ! (CE n°852/2004) . L’AR, tout comme la réglementation européenne, ne précise pas les températures de conservation des denrées alimentaires. Il se veut simplement généraliste.

Règlement du Parlement européen et Conseil fixant des règles spécifiques d’hygiène applicables aux denrées alimentaires d’origine animale (CE n°853/2004)

Les denrées alimentaires d’origine animale peuvent présenter des dangers microbiologiques et chimiques. De tels risques nécessitent l’adoption de règles spécifiques d’hygiène qui permettent de contribuer à la réalisation du marché intérieur et d’assurer un niveau élevé de protection de la santé publique. Ces règles viennent en complément de celles fixées par le règlement (CE) n° 852/2004 sur l’hygiène des denrées alimentaires, qui concerne, notamment, l’agrément des exploitants.

Les dispositions de ce règlement s’appliquent aux produits d’origine animale, transformés et non transformés, mais ne concernent pas les denrées composées en partie de produits d’origine végétale. Sauf indication contraire, ces dispositions ne s’appliquent pas non plus au commerce de détail, ni à la production primaire destinée à la consommation privée, pour lesquelles les dispositions du règlement précité sur l’hygiène des denrées alimentaires sont suffisantes.

Ce règlement concerne entre autres :

  • les agréments;
  • le marquage de salubrité et d’identification;
  • les importations en provenance de pays tiers;
  • les informations sur la chaîne alimentaire.
(Extrait du résumé du règlement européen réalisé par l’Agence Alimentaire :ouverture d'une nouvelle fenêtre !  http://www.favv-afsca.fgov.be).

Dans ce règlement, des températures de conservation des viandes et des poissons sont précisées.

Arrêté Royal relatif à l’hygiène alimentaire d’origine animale

En gros, l’AR relatif au commerce de détail de certaines denrées alimentaires d’origine animale se calque aussi sur la Réglementation européenne (CE n°853/2004 ).


Recommandation

Les réglementations en matière d’hygiène alimentaire ne précisent que très peu les températures de conservation à respecter durant toute la chaîne alimentaire froide. Aussi, la plupart se réfèrent au code de bonne pratique HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point). Les Guides HACCP pour les « PME et les artisans » représentent une source importante d’informations concernant les températures réglementées en fonction du type de denrée.

Températures réglementées

Les tableaux suivants reprennent les températures :

  • de stockage ou de maintien;
  • de transport;
  • des locaux de fabrication.

Ces températures sont prises pour la plupart au cœur de la denrée et représentent des valeurs maximales admissibles.

œufs et produits d’œufs

AR du 7 février 1997 relatif à l’hygiène générale des denrées alimentaire.
Produit Température de stockage ou de maintien
Contenu des œufs après cassage
Conservation réfrigérée (pendant maximum 48 heures) + 4°C
Conservation congelé – 12°C
Conservation surgelé – 18°C
AR du 4 février 1980 relatif à la mise dans le commerce des denrées alimentaires à réfrigérer.
Produits d’œufs liquides, dont la teneur en sucre est inférieure à 50 % et dont la teneur en sel de cuisine est inférieure à 15 % < + 7°C
œufs cuits pelés, conservés dans un liquide

Produits laitiers

AR du 28 octobre 1976 relatif aux glaces de consommation, aux mélanges et aux préparations de base pour glace de consommation.
Produit Température de stockage ou de maintien
Glace congelée < – 5°C
AR du 18 mars 1980 relatif au yaourt et autres laits fermentés.
Laits fermentés, yaourt, laits fermentés traités thermiquement, sauf si ceux-ci sont conditionnés de façon aseptique dans des emballages hérétiques max. + 7°C
AR du 15 décembre 1994 relatif à la production et à la mise sur le marché du lait de consommation et des produits à base de lait.
Stockage du lait cru en attente d’un traitement thermique, sauf si le lait cru est traité dans les 4 heures qui suivent sa réception < + 6°C
Stockage du lait pasteurisé + 6°C
AR du 4 février 1980 relatif à la mise dans le commerce des denrées alimentaires à réfrigérer.
Lait pasteurisé < + 7°C
Crème fraîche ou pasteurisée
Lait battu (babeurre), frais ou pasteurisé à l’exception de ces produits ayant subi un traitement U.H.T.
Yaourts et laits fermentés autres que ceux traités thermiquement et rempli aseptiquement
Fromage frais

Toutes denrées alimentaires

AR du 4 février 1980 relatif à la mise dans le commerce des denrées alimentaires à réfrigérer.
Viande, volaille, gibier et poisson préparé < + 7°C
préparations de viande, Volaille, gibier et poisson à l’exclusion des denrées séchées
Salade de viande, de volaille, de gibier, de poisson, de mollusques et crustacés
Salade de pommes de terre et autres légumes, de tomates
Croquette de viande, de volaille, de gibier, de mollusques et crustacés
Croquette de pomme de terre et autres légumes
Croquette de fromage
Plats et mets d’une ou de plusieurs des denrées susmentionnées
Produits de pâtisserie contenant soit de la crème ou des succédanés de la crème, soit une crème préparée à base d’autres produits
Les denrées alimentaires qui portent une mention qui fait apparaître qu’elles doivent être tenues au frais (cette mention n’est pas applicable s’il existe une indication d’une température qui est supérieure à +10°C
AR du 5 décembre 1980 relatifs aux produits surgelés.
Produits surgelés à cœur (de brèves fluctuations vers le haut de 3°C maximum sont autorisées dans les meubles de vente < – 18°C

Poissons ou assimilés et autres denrées animales

AR du 30 avril 1976 relatif à l’expertise et au commerce du poisson.
Conditions applicables à tous types d’établissements
Produits Température de stockage ou de maintien
Poissons frais réfrigérés Dans la glace ou à température. < + 4°C
Moules et huîtres < + 10°C
Poisson congelé < – 2°C
Poisson surgelé < – 18°C
Poisson fumé < + 4°C
Produits de la pêche frais ou décongelés, ainsi que les Produits de crustacés et de mollusques cuits et réfrigérés Température de la glace fondante
Les produits de la pêche congelés, à l’exception des poissons congelés en saumure et destinés à la fabrication de conserves, doivent être maintenus à une température stable en tout les points du produit < – 18°C
Les produits transformés doivent être maintenus aux températures spécifiées par le fabricant
AR du 10 novembre 2005 relatif au commerce de détail de certaines denrées alimentaires d’origine animale.
Produits de la pêche transformés < + 4°C
Produits transformés de parties comestibles de mammifères marins et de reptiles aquatiques (non applicable aux produits pouvant être conservés à température ambiante)
Produits transformés d’escargots, de cuisse de grenouille
Produit de la pêche, les parties comestibles des mammifères marins et reptiles aquatiques surgelés < – 18°C
Escargots et cuisses de grenouilles surgelés
Produits de la pêche transformés pour lesquels le fabricant a mentionné une température spécifique sur l’emballage < t° indiquée
Produits transformés de partie comestible de mammifères marins et de reptiles aquatiques pour lesquels le fabricant a mentionné une température spécifique sur l’emballage
Produits transformés d’escargots, de cuisses de grenouilles pour lesquels le fabricant a mentionné une température spécifique sur l’emballage
Produits de la pêche frais entiers ou préparés, les parties comestibles fraîches des mammifères marins et reptiles aquatiques ainsi que les produits de crustacés et de mollusques cuits et réfrigérés < + 4°C
Escargots frais et cuisses de grenouilles fraîches
Mollusques bivalves vivants, échinodermes vivants, tuniciers vivants et gastéropodes vivants < + 7°c
Les produits de la pêche conservés vivants doivent être maintenus dans des viviers < + 4 à + 7°C

Viandes

AR du 10 novembre 2005 relatif au commerce de détail de certaines denrées alimentaires d’origine animale.
Viandes fraîches d’ongulées domestiques, de gibier d’élevage ongulé et de gros gibier sauvage < + 7°C
Abats frais, viandes fraîches de volailles, de ratites d’élevage, de lagomorphes et de petit gibier sauvage, viandes hachées, préparation de viande < + 4°C
Produits transformés de parties comestibles de mammifères marins et de reptiles aquatiques (non applicable aux produits pouvant être conservés à température ambiante)
Viandes surgelées < – 18°C
Produits à base de viande (à l’exception de ceux qui peuvent être conservés à température ambiante < t° indiquée
Produits à base de viande, autres issues traitées d’origine animale pour lesquels le fabricant a mentionné une température spécifique sur l’emballage

Comment évaluer sa situation

L’évaluation de la qualité de la chaîne de froid au niveau de la distribution des denrées alimentaires passe principalement par le respect et le contrôle :

  • des températures de conservation et des fluctuations autour de la valeur moyenne de ces températures;
  • des durées de conservation;
  • de la qualité des emballages;

Les Arrêtés Royaux suivants précisent la méthode de relevé des températures, le matériel nécessaire et le moyen de l’étalonner :

Mesure de la température d’ambiance

Pour assurer une qualité optimale des aliments en tenant compte des critères énergétiques au sein de la chaîne de froid, on se concentrera essentiellement sur le respect des températures.

Un thermomètre précis à + 1°C doit pouvoir être lu avec précision et facilité, car il constitue l’instrument de référence utilisé pour la mesure de la température préférentiellement au thermomètre enregistreur.

Sonde de contrôle et d’alarme de température.

Plusieurs méthodes de surveillance existent :

  • surveillance visuelle avec enregistrement manuel;
  • enregistrement en continu, avec la possibilité d’impression d’un relevé de températures par heure, par journée, par semaines, … Afin d’éviter la rupture de la chaîne de froid, il est nécessaire (selon le HACCP) de mettre au point en interne un système de prévention contrôlant l’évolution des températures heures par heures, …;
  • enregistrement en continu avec seuil d’alarme de température quand il y a rupture de la chaîne du froid. C’est naturellement la méthode la plus appropriée pour garantir le respect de la chaîne de froid.

Les températures affichées (affichage digital ou à cadran, …) doivent refléter la température ambiante de la chambre froide, du comptoir, du meuble frigo, … Des écarts de température entre la température affichée et la température réelle sont souvent remarqués par le simple fait que le thermomètre n’est pas idéalement placé au sein de la chambre froide, du meuble frigo, du frigo-bar, … Il est donc nécessaire de vérifier la concordance entre les deux températures au moyen de thermomètres étalonnés placés à différents endroits dans l’ambiance.

En ce qui concerne les produits surgelés, le contrôle de la température est régi par une réglementation mentionnant notamment les prescriptions pour le stockage, le transport l’étalonnage des thermomètres, … etc.