Évaluer l’installation de froid alimentaire

Évaluer l'installation de froid alimentaire


La qualité de la chaîne du froid

Depuis le stade de la production jusqu’à celui de la consommation, la limitation de la dégradation des denrées alimentaires passe par le maintien de la « chaîne du froid « . Que les denrées arrivent dans les commerces au stade « en l’état » (ne subissent pas de transformation depuis leur culture, leur pêche, …) ou « manufacturées (fromage, yaourt, …), la température de conservation, l’humidité sont des données essentielles pour ralentir leur dégradation. En effet, il faut garantir aux consommateurs une qualité des denrées au niveau hygiénique, nutritionnel et organoleptique.

Deux techniques de conservation prédominent, à savoir :

  • la réfrigération ou froid positif (> 0 °C, 4 à 8 °C, >8 °C);
  • la congélation ou froid négatif (-24 °C,-18 °C, -12 °C).

Les équipements frigorifiques doivent donc assurer l’hygiène dès l’arrivée des denrées dans les magasins de distribution et durant tout leur cycle de vie depuis les zones de stockage jusqu’à leur distribution.

Températures à garantir

Chambre froide fruits et légumes

4 à 6 °C

Chambre froide viande

2 à 4 °C

Chambre froide poisson

2 à 4 °C

Chambre froide pâtisserie

2 à 4 °C

Chambre froide de jour

2 à 4 °C

Congélateur

– 12 à – 24 °C

Local de stockage des déchets

10 °C

Cave à vin conditionnée

10 à 12 °C/HR 75 %

Local de tranchage

10 °C

Réglementation

Deux réglementations européennes décrivent principalement les dispositions à prendre pour les conservations des denrées alimentaires classiques  (CE 852/2004) et d’origine animale (CE 853/2004) (PDF).

Deux Arrêtés royaux (AR 57470 paru au moniteur belge du 22.12.2005 et AR 57449 paru au moniteur belge du 22.12.2005) traduisent respectivement les réglementations européennes en droit belge.

Recommandation

Les réglementations en matière d’hygiène alimentaire ne précisent que très peu les températures de conservation à respecter durant toute la chaîne alimentaire froide. Aussi, la plupart se réfèrent au code de bonne pratique HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point).

Les Guides HACCP pour les PME et les artisans représentent une source importante d’informations concernant les températures réglementées en fonction du type de denrée.

Comment évaluer sa situation ?

L’évaluation de la qualité de la chaîne de froid passe principalement par le respect et le contrôle :

  • des températures de conservation et des fluctuations autour de la valeur moyenne de ces températures;
  • des durées de conservation;
  • de la qualité des emballages;

Du point de vue énergétique, la mesure des températures de conservation est essentielle.

Évaluer

Pour en savoir plus sur l’évaluation de la qualité de la chaîne du froid alimentaire

Le confort thermique et acoustique

 Le confort thermique

Le confort thermique du corps humain est complexe car différents paramètres l’influencent; à savoir principalement :

  • la température de l’air;
  • la température de rayonnement du milieu qui l’entoure;
  • l’humidité de l’air;
  • la vitesse de l’air;
  • son métabolisme et le type de vêtements qui le recouvre.

Dans les commerces, la présence du froid alimentaire complexifie la perception du confort thermique puisque les travailleurs peuvent se retrouver confrontés à des températures variables dans des laps de temps assez courts comme passer d’une température de -18 °C dans les chambres froides à 18 °C dans les réserves et vice versa.

Effet du froid sur le corps humain ?

Le corps humain est prévu pour fonctionner à une température constante de 37 °C. Quand il est soumis à des températures externes basses, des mécanismes complexes internes adaptent le métabolisme afin de rétablir l’équilibre thermique. Le froid, dans des conditions extrêmes de température peut devenir vite dangereux pour la santé.

Quels risques pour la santé ?

L’exposition à des basses températures se rencontre fréquemment dans la chaîne de froid alimentaire que ce soit au niveau du personnel ou des clients. Les principaux effets sur la santé d’une exposition directe et prolongée au froid sont :

  • l’hypothermie;
  • l’engelure;
  • un risque accru de troubles musculosquelettiques (TMS) en cas d’exposition prolongée.

Dans les commerces, ce dernier risque est le plus représentatif des problèmes liés au travail dans le froid. Une exposition prolongée des extrémités du corps (mains principalement) au froid entraîne une perte de dextérité liant les basses températures aux risques d’accident du travail.

Quels facteurs de risque ?

Les facteurs de risque sont de différents types :

  • climatiques ou ambiants tels que la température, l’humidité et la vitesse de l’air. En dessous de 15 °C l’inconfort est présent, sous les 5 °C, il y a un risque pour la santé, au-dessus d’une vitesse de déplacement de l’air de 0,2 m/s, la sensation d’inconfort s’accroît, …
  • liés au poste de travail ou à la tâche à exécuter. Le type d’habillement, la pénibilité du travail (transpiration ou pas), … prennent toute leur importance par rapport au risque d’inconfort et d’accidents liés au froid;
  • individuels tels que le type d’alimentation, l’état de fatigue, le sexe, …

Comment évaluer sa situation ?

L’évaluation du confort passe par l’élaboration d’une méthode de quantification de l’équilibre thermique du corps humain en fonction des contraintes externes et de l’habillement. L’indice d’isolation vestimentaire IREQ (Required Clothing Insulation Index) permet de choisir des vêtements adaptés au froid en assurant au corps un bon équilibre thermique. Il est admis que cet indice doit être utilisé lorsque la température est inférieure à 10 °C. Un IREQ couramment rencontré est 2,6.

L’évaluation de la « température cutanée du dos de la main » permet d’établir un seuil en dessous duquel la dextérité des mains se réduit; c’est le cas en dessous de 24 °C. Dès cet instant, il est nécessaire d’adapter son temps de travail et exposé et de choisir un type de gant adapté à la tâche.

Une tenue vestimentaire composée :

  • de sous-vêtements;
  • d’un caleçon long;
  • d’un pantalon;
  • d’une veste isolante;
  • d’un surpantalon ;
  • de chaussettes ;
  • de chaussures;
  • d’un bonnet;
  • de gants;

permet d’atteindre un IREQ de l’ordre de 2,6.

Attention que la couche la plus proche de la peau doit être isolante et perméable à la transpiration de manière à éloigner l’humidité de la peau afin de la maintenir sèche.

Recommandations, normes et règlementations

  • La norme EN 511 définit les exigences et les méthodes d’essai des gants de protection contre le froid, d’origine climatique ou artificielle, transmis par convection ou par conduction jusqu’à – 50 °C;
  • Le prEN 342 spécifie les exigences et les méthodes d’essais de performance des vêtements de protection contre le froid à des températures inférieures à – 5 °C.

L’inconfort des bouches de pulsion d’air

Lorsque l’air pulsé entre dans la zone d’occupation du local, il se réchauffe au contact de l’air ambiant. Si la différence de température entre cet air et l’air ambiant dépasse encore 1 °C en pulsion froide on risque de ressentir une sensation de « masse d’air » lorsque l’on se déplace dans le local.

La zone d’occupation est souvent représentée par la surface du local de laquelle on a soustrait une bande de 50 cm le long des murs intérieurs et de 1 m le long des murs extérieurs, ce sur une hauteur de 1,8 m. Dans cette zone, à 1.8 m du sol, la vitesse de l’air ne devrait pas dépasser 0,2 m/s et le long des murs 0,4 m/s.

Dans l’évaluation du confort, on veillera ce que l’effet COANDA (effet plafond) ne soit pas perturbé par des obstacles au plafond (retombée, poutre, luminaires, …)

Schéma effet coanda

Locaux requérant une attention particulière

> Les chambres froides

Il n’y pas vraiment de confort dans ces locaux sachant que les températures sont basses, les mouvements d’air important, … Heureusement pour le travailleur, il n’y passe que très peu de temps. De plus, il est nécessaire qu’il s’habille en conséquence pour limiter les risques liés au froid intense.

> Les zones climatisées

La liaison froide est en général recommandée par HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point) lorsque l’activité dans les commerces nécessite de transformer les denrées alimentaires; c’est le cas par exemple des boucheries, des traiteurs, … Ces zones sont occupées par du personnel qui doit travailler dans une ambiance où la température ne peut pas dépasser 12 °C. Comme on peut s’y attendre, l’inconfort est un souci majeur.

> Les allées froides des meubles frigorifiques ouverts

L’ouverture permanente des meubles frigorifiques dans les « allées froides » perturbe le confort du personnel et des clients d’autant plus que dans un souci d’une part de vente et d’autre part d’efficacité énergétique, les meubles frigorifiques verticaux sont en vis-à-vis et, par conséquent augmentent l’inconfort au point de devoir chauffer la partie centrale des allées. Dans la pratique, les températures au centre des « allées froides peuvent descendre à 16 °C.

Évaluer

Pour en savoir plus sur l’évaluation du confort thermique.

Le confort acoustique

Un faible niveau sonore améliore la qualité de l’ambiance de travail et réduit la fatigue.

Outre le confort thermique, certaines ambiances des locaux liés au froid alimentaire sont souvent inconfortables. On se référera, par exemple, aux ateliers de boucherie où les ventilateurs des évaporateurs peuvent être, si on n’y prend pas garde, de véritables sources de nuisance sonore. Idem dans les surfaces de vente, les meubles frigorifiques ouverts ont des rideaux d’air qui peuvent, faute d’entretien, devenir bruyants perturbant le confort sonore des clients.

Attention qu’il faut bien distinguer les zones de présence permanence (par exemple les ateliers, les espaces de vente, … ) des zones où la présence des travailleurs est momentanée (chambre froide de stockage par exemple).

Valeurs recommandées

Quel confort acoustique est à atteindre dans les locaux, quel niveau de bruit maximum est acceptable ?

Dans les commerces, une valeur souvent rencontrée est de l’ordre de 35-45 dB.

Comment évaluer sa situation ?

Avant de l’évaluer, il est primordial de déterminer les sources en différenciant les bruits aériens (transmission des vibrations par l’air) des solidiens (transmission des vibrations, des impacts par la masse du bâtiment par exemple).

On veille aussi à prendre soin de l’isolation des bâtiments par rapport aux bruits extérieurs (notamment, les fenêtres sont un point faible dans la façade). Une fois la source sonore nuisible isolée, on peut évaluer sa valeur par l’utilisation d’un sonomètre.


L’efficacité énergétique des meubles frigorifiques, des chambres froides, …

 Les meubles frigorifiques ouverts et fermé

Schéma principe meuble frigorifique-01.  Schéma principe meuble frigorifique-02.  Schéma principe meuble frigorifique-03.  Schéma principe meuble frigorifique-04.

Les efficacités thermique et énergétique des meubles frigorifiques ouverts ou fermés sont intimement liées. Dans les deux cas, il est nécessaire de maintenir à température les denrées tout en optimisant les consommations énergétiques.

Dans les commerces où le froid alimentaire est très présent, les consommations qui lui sont liées (y compris la production frigorifique) représentent en direct de l’ordre de 30 à 55 % du total des consommations électriques.

Attention qu’à l’heure actuelle des consommations parallèles (ou indirectes) peuvent être générées par le refroidissement excessif des ambiances des magasins (quantité de linéaire ouvert très importante) en augmentant les consommations HVAC (Heating Ventilation Air Conditioning). C’est le cas notamment pour assurer le confort comme le réchauffement des « allées froides ».

La principale consommation énergétique :

  • des meubles frigorifiques fermés provient de l’échange d’air entre l’ambiance de la zone de vente et l’intérieur du meuble lors de l’ouverture des portes;
  • celle des meubles frigorifiques ouverts est issue de l’échange d’air entre l’ambiance de la zone de vente et l’intérieur du meuble à travers le rideau d’air ou l’interface entre les deux ambiances climatiques.

Certifications et normes

La performance énergétique des meubles frigorifiques peut être déterminée dans le cadre d’une certification EUROVENT. La plupart des grandes marques adhèrent à cette certification qui permet de comparer des pommes avec des pommes au niveau des consommations énergétiques des équipements.

Des tests sont réalisés en laboratoire dans des classes de fonctionnement tendant à se rapprocher le plus possible de la réalité du terrain. Les fourchettes de consommation moyenne totale TEC/TDA des meubles certifiés par EUROVENT sont :

  • pour la réfrigération (froid positif) comprise entre 5 et 15 kWh/m².jour* selon l’application;
  • pour la congélation (froid négatif) comprise entre 20 et 35 kWh/m².jour* selon l’application.

* : consommation électrique totale du meuble par m² de surface totale d’exposition et par jour.

Attention que ces valeurs ne sont pas des critères d’efficacité énergétique, mais simplement des mesures de consommations énergétiques selon un même protocole de mesures.

Apports thermiques

Les apports thermiques des meubles ouverts et fermés influencent leur bilan énergétique. Ils proviennent des apports internes et externes :
  • les apports internes sont principalement dus à l’éclairage, la chaleur des ventilateurs en convection forcée, les cycles de dégivrage, …;

  • les apports externes eux proviennent de l’ambiance de la zone de vente par induction et rayonnement au niveau de l’ouverture, par pénétration au niveau des parois, …

Bilans thermique et énergétique

> Les meubles ouverts

Le bilan thermique des meubles permet de dégager les consommations énergétiques de la production frigorifique (consommations électriques des compresseurs principalement). En effet, le bilan thermique des apports tant internes qu’externes détermine la puissance frigorifique de l’évaporateur des meubles qui, elle, conditionne au cours du temps le bilan énergétique de la machine frigorifique :

  • pour les applications de froid positif, on retiendra que l’évaporateur doit fournir les 2/3 de son énergie frigorifique pour combattre principalement l’induction au travers de l’ouverture du meuble.
  • Pour les applications de froid négatif, la plupart des consommations énergétiques proviennent surtout des apports externes (induction, rayonnement et pénétration) mais aussi du dégivrage. Il faudra donc en tenir compte dans une démarche énergétique URE (Utilisation Rationnelle de l’Énergie).

Exemple d’apports énergétiques d’un meuble ouvert vertical positif d’apports énergétiques d’un meuble ouvert horizontal négatif.

> Les meubles fermés

Le même exercice pour les meubles fermés :

  • en journée, l’évaporateur doit fournir une énergie frigorifique pour combattre principalement l’induction au travers de l’ouverture des portes du meuble. Cette induction représente 25 % des apports internes et externes tandis que les dégivrages nécessaires par résistances électriques représentent, quant à eux, 25 % des apports;
  • en dehors des périodes d’occupation, la moitié des apports proviennent de la pénétration au travers des vitres.

Exemple d’apports énergétiques de jour d’un meuble fermé vertical négatif et d’apports énergétiques de nuit d’un meuble fermé vertical négatif.

Dans certains cas, la consommation moyenne des meubles fermés peut être de l’ordre de 50 % du même modèle de meuble ouvert.

Puissances frigorifiques spécifiques et températures

La classification des meubles frigorifiques s’articule principalement sur des valeurs de puissance frigorifique par mètre linéaire [W/ml] :

  • pour les meubles ouverts :
    • pour les applications de froid positif, les puissances spécifiques oscillent en général entre 0,2 kW/ml (vitrine service par le personnel en convection naturelle) et 1,3 kW/ml (meuble vertical self service à convection forcée);
    • pour les applications de froid négatif, les puissances spécifiques, quant à elle, varient entre 0,4 et 2,1 kW/ml (respectivement pour les gondoles horizontales self-service en convection forcée et les meubles verticaux à convection forcée).
  • Pour les meubles frigorifiques fermés, les valeurs de puissance frigorifique par mètre linéaire sont de l’ordre de 0,8 à 0,9 [kW/ml]. On rencontre la plupart des meubles fermés dans les applications à froid négatif. Imaginez ce que serait la consommation des meubles à froid positif fermés.

Influence sur le bilan frigorifique du rideau d’air, du givrage, …

> Les rideaux d’air

Rideau d’air d’un meuble vertical ouvert positif.

Rideau d’air d’un meuble horizontal ouvert négatif.

Le point faible des meubles frigorifiques ouverts est naturellement la difficulté de maintenir une température interne basse au sein du meuble par rapport à une ambiance des zones de vente de l’ordre de 20 °C, soit un écart de température pouvant aller jusqu’à 50 °C, voire plus dans certaines conditions. Le rideau d’air vient au secours de ce type de meubles.

Pour évaluer l’efficacité d’un rideau d’air, on définit en général le taux d’induction X par le rapport de la masse d’air ambiant mélangée à celle du rideau d’air du meuble par unité de temps.

Le taux d’induction optimal est :

  • de l’ordre de 0,05 à 0,06 pour les meubles horizontaux;
  • de l’ordre de 0,1 à 0,2 pour les verticaux.

Le mélange de l’air ambiant et de l’air du rideau et de l’air interne au meuble entraîne deux phénomènes :

  • le refroidissement et la déshumidification de l’air ambiant externe au meuble (zones de vente);
  • le réchauffement et l’humidification à la reprise du rideau d’air. Ce deuxième phénomène est la cause principale de la consommation énergétique de l’évaporateur et, par conséquent de la production de froid (énergie nécessaire au refroidissement et au dégivrage).

Intuitivement, les déperditions par induction seront plus grandes pour les meubles frigorifiques verticaux de par un taux d’induction plus important.

> Le givrage

Formation de givre.

La formation de givre entraîne une réduction de la puissance frigorifique P0 suite à :
  • une réduction du débit d’air passant au travers de l’évaporateur;
  • et par conséquent une augmentation des pertes de charge dans le circuit de refroidissement;
  • une augmentation de la résistance thermique de la surface de refroidissement;
  • une chute de la température du fluide frigorigène.

Aussi, il découle de la réduction de débit que l’efficacité du rideau d’air sera moindre en favorisant l’augmentation des apports par induction, le passage accru de l’humidité de l’air ambiant et l’augmentation de la température de l’intérieur du meuble, …

Un dégivrage est donc nécessaire : pour les applications négatives, il faut tenir compte dans le bilan énergétique de la consommation de la résistance électrique de dégivrage.

Rappelons que de l’ordre de 23 % de l’énergie nécessaire à l’évaporateur pour combattre les apports sont dus au dégivrage lorsque l’on effectue 2 dégivrages de 30 minutes par jour.

> L’éclairage
Photo éclairage meuble frigorifique - 01. Photo éclairage meuble frigorifique - 02. Photo éclairage meuble frigorifique - 03.

Le placement d’éclairage directement dans l’enceinte du meuble augmente la consommation d’énergie à l’évaporateur de l’ordre de 10 %.

> Les protections de nuit

Photo protections de nuit meuble frigorifique - 01.   Photo protections de nuit meuble frigorifique - 02.

Les rideaux de nuit sont primordiaux dans la lutte contre les apports thermiques des meubles ouverts.

Sur une journée, avec des périodes d’inoccupation de 12 à 14 heures, on peut réduire de l’ordre de :

  • 8 à 45 % les consommations des meubles horizontaux suivant le type de protection (simple rideau à couvercle isolé par exemple);
  • 12 à 30 % les consommations des meubles verticaux.
> Les cordons chauffants

Photo cordons chauffants meuble frigorifique.

La chaleur générée par les cordons chauffants représente un apport de l’ordre de 1 %.

Évaluer

Pour en savoir plus sur l’évaluation de la performance énergétique des meubles ouverts.

Évaluer

Pour en savoir plus sur l’évaluation de la performance énergétique des meubles fermés.

 Les chambres froides

Photo chambres froides - 01.  Photo chambres froides - 02.

Analyse quantitative

Elle est purement indicative et n’est valable que si elle est complétée par l’analyse qualitative et comparée à une valeur de référence (de l’ordre de 200 Wh/m² de surface de vente pour la conservation par exemple). Bien que parfois difficile, l’évaluation de sa propre consommation peut se faire en mesurant les consommations électriques sur plusieurs jours au niveau de l’alimentation électrique :

  • du compresseur;
  • des ventilateurs de l’évaporateur et du condenseur;
  • des éclairages;
  • des cordons chauffants;

Analyse qualitative

La consommation (en général électrique) du poste froid dépend essentiellement du rendement de la production frigorifique, de la quantité de froid nécessaire pour refroidir les denrées et de la perte de froid. En décortiquant différents indices d’anomalie de consommation consignés dans une grille d’évaluation, on peut réaliser une analyse qualitative. Les indices sont entre autres : le type de refroidissement du compresseur, le transfert de froid dans la chambre froide, les fuites d’énergie par déperdition, …


L’efficacité énergétique et environnementale de la distribution du froid et de la production frigorifique

La distribution du froid

Circuit simple à détente directe.

Centrale à détente directe.

Centrale avec circuit caloporteur bi-tube (eau glycolée par exemple).

Centrale avec circuit caloporteur mono-tube (eau glycolée par exemple).

Détentes directe et indirecte : principe

Les diverses réglementations et normes accentuent la pression afin de diminuer l’utilisation massive des fluides frigorigènes ayant un impact sur l’effet de serre et la couche d’ozone (comme le R22 par exemple).

La solution qui vient directement à l’esprit est la détente directe (c’est le fluide frigorigène qui produit directement le froid avec un seul circuit) avec groupe frigorifique incorporé au meuble. Cette solution est intéressante pour les commerces de détail avec toutefois un bémol quant au niveau de la performance énergétique de l’installation (la température de condensation est en permanence élevée de part la température élevée régnant généralement dans les magasins).

Dans les moyennes et grandes surfaces, la détente directe est toujours envisageable, mais avec une production frigorifique centralisée à l’extérieur des zones de vente. Des quantités plus importantes de fluide frigorigène sont mises en jeu; ce qui grève l’efficacité environnementale de l’installation (on parle régulièrement de 600 kg de fluide frigorigène pour un supermarché par exemple). Pour cette raison, des solutions ont été développées pour réduire la quantité de fluides dans les circuits frigorifiques. Par exemple, l’utilisation de circuits primaires de fluides frigorifiques classiques en production centralisée et des circuits secondaires à fluide frigoporteur en distribution « utiles » (boucle secondaire d’eau glycolée par exemple) sont des solutions actuellement proposées aux responsables des grandes surfaces.

Réglementations et normes

En matière de sécurité, la norme NBN EN 378-1 traitant des « Systèmes de réfrigération et pompes à chaleur – Exigences de sécurité et d’environnement – Partie 1 : Exigences de base, définitions, classification et critères de choix » est une norme utilisée plutôt pour la conception, la fabrication, l’installation, le fonctionnement et la maintenance des installations frigorifiques. Cependant, elle nous donne aussi une idée précise dans l’évaluation des risques liés à l’utilisation de ces fluides.

Détente directe pour groupe incorporé

Les groupes incorporés dans les meubles frigorifiques ont des faibles charges de fluide frigorigène; ce qui limite l’impact de ce type de distribution sur l’environnement. Par contre, au niveau de l’efficacité énergétique, la détente directe de « proximité » est réservée au faible puissance frigorifique. Indirectement, de par un risque d’investissement trop conséquent par rapport à la puissance mise en jeu, les auxiliaires de régulation sont souvent peu performants et, par conséquent réduise l’efficacité énergétique de l’ensemble.

Détente directe pour production centralisée

Dans ce cas, le groupe frigorifique ne se trouve pas nécessairement à proximité des applications (meubles, chambre froide, …). La quantité de fluide frigorigène augmente donc et influence défavorablement l’impact sur l’environnement. En 2004, on comptait encore de l’ordre de 10 à 22 % de taux d’émission de fluide frigorigène dans l’atmosphère. Au niveau énergétique, il est nécessaire :

  • de limiter les pertes de charge tant dans les conduites d’aspiration que liquides (entre le condenseur et le détendeur);
  • d’isoler les conduites d’aspiration afin de faciliter le travail du compresseur;
  • d’isoler les conduites liquides afin d’éviter le risque de « flash gaz » et d’augmenter la puissance frigorifique de l’évaporateur.

Circuit frigoporteur

Les circuits frigoporteurs ne sont pas encore très courants dans le froid alimentaire au niveau de la distribution. Cependant, l’impact sur l’environnement et la sécurité des usagers pourraient voir apparaître des solutions comme les boucles frigoporteurs. Ce type de circuit secondaire permet de limiter les quantités de fluide frigorigène pour les grandes installations.

Actuellement, on trouve des installations dont le fluide frigoporteur est de l’eau glycolée, du CO2, ….

Évaluer

Pour en savoir plus sur l’efficacité de la distribution de froid.

La production de froid

Photo production de froid - 01. Photo production de froid - 02. Photo production de froid - 03.

L’efficacité de la production frigorifique

De l’analyse du fonctionnement thermodynamique de la machine frigorifique, on déduit son efficacité énergétique instantanée ou COPfroid. C’est le rapport entre la quantité de chaleur absorbée par l’évaporateur et la quantité d’énergie électrique totale absorbée par l’installation, soit principalement le compresseur, mais également les équipements annexes (ventilateurs, pompes de circulation d’eau, … ). On trouve dans les catalogues des valeurs de COPfroid de l’ordre de 2,5 à 5. Plusieurs méthodes d’évaluation de la performance énergétique d’un groupe de froid sont disponibles dont la lecture des puissances sur la plaque signalétique et la mesure des différences de température aux échangeurs.

Le bilan énergétique annuel

Si l’estimation ponctuelle du COPfroid de la machine frigorifique n’est déjà pas simple, réaliser le bilan énergétique annuel de l’appareil est vraiment complexe et long.

Pour déterminer la consommation d’énergie d’une installation, il est nécessaire d’intégrer tout au long de l’année les puissances absorbées à chaque régime de marche de tous les éléments consommant de l’énergie. Pour cela, il faut déterminer la variation des besoins de froid et le nombre d’heures correspondant à chacun de ses besoins; ceux-ci seront spécifiques à chaque installation. Le calcul est donc complexe …

En pratique, c’est un compteur électrique qui pourra totaliser les consommations, et l’historique du régulateur numérique qui pourra établir le fonctionnement sur une saison.

Le diagnostic d’une installation existante

Les signes de dysfonctionnement d’une installation frigorifique tels que les augmentations du temps de fonctionnement ou de démarrage du compresseur, le givrage de l’évaporateur, … entraînent des surconsommations. Les moyens de les mettre en évidence sont la mesure des puissances électriques et à l’évaporateur (calcul du COP) ou la mesure des temps de fonctionnement, du nombre de démarrages, … et d’effectuer la comparaison avec les valeurs nominales fournies par le constructeur.

La rentabilité énergétique des interventions de maintenance

Certaines sources (SECA) montrent que des économies peuvent être générées en nettoyant les ailettes des condenseurs à air (10 à 30 %) ou l’intérieur des échangeurs fluide frigorigène/eau côté eau (15 à 25 %). À l’inverse, le manque d’entretien peut entrainer des surconsommations de l’installation.

L’analyse de la puissance frigorifique installée

Une installation surdimensionnée génère des pertes de fonctionnement supplémentaires… Il est donc conseillé de « coller le plus possible aux besoins frigorifiques des applications :

  • Les applications de réfrigération comme les meubles, les vitrines … ont des puissances installées comprises entre 200 et 1 300 W/ml* suivant le type d’application. Le relevé du nombre de mètres linéaires installés dans le magasin permet d’approcher la valeur de puissance que devrait renseigner la plaque signalétique du ou des compresseurs alimentant ces meubles;
  • Les applications de congélation comme les meubles, les gondoles, … ont des puissances installées comprises entre 400 et 2 100 W/ml suivant le type d’application. De nouveau, le relevé du nombre de mètres linéaires installés dans le magasin permet d’approcher la valeur de puissance que devrait renseigner la plaque signalétique du ou des compresseurs alimentant ces meubles et gondoles;
  • Les chambres froides, quant à elles ont des puissances installées comprises entre 60 et 90 W/m³ suivant le type d’application (réfrigération, congélation). Le relevé du nombre de m³ des chambres froides considérées dans les réserves du magasin permet d’approcher la valeur de puissance que devrait renseigner la plaque signalétique du ou des compresseurs alimentant ces chambres.

* : W/ml ou des watts par mètre linéaire de meuble frigorifique.

L’intérêt d’une récupération de chaleur au condenseur

La récupération de chaleur sur le condenseur ne fonctionne que si les besoins de chaud et de froid sont nécessaires simultanément. Cela peut être le cas des magasins d’alimentation. Cependant, il faut s’assurer que les besoins de chaleur sont à basse température comme par exemple le préchauffage de l’eau chaude sanitaire, le chauffage au sol, … Dans le cas contraire (régime de température de 90-70 °C ou même 70-50 °C), on en arrive à des paradoxes où l’on se chauffe à l’électricité en direct avec une « usine à gaz » (c’est le cas de le dire).


Les fluides frigorigènes : impact environnemental et énergétique

Le fluide frigorigène utilisé à un impact :

Concevoir

Pour en savoir plus sur le choix d’un fluide frigorigène.

Outre le bon choix de fluide, il faudra veiller aux contrôles d’étanchéité tels qu’imposés par la réglementation.

Mesures

Pour en savoir plus sur comment mesurer les fuites de fluides frigorigènes.

Évaluer les besoins du froid

Évaluer les besoins du froid


Les quatre impératifs en présence

Photo champ de culture.   Photo assiette avec nourriture.

Le froid alimentaire au niveau des commerces, qu’ils soient de détail ou de moyenne/grande surface, occupe une place prépondérante dans notre société actuelle. Notre souci permanent d’amélioration de la qualité des denrées alimentaires passe impérativement et principalement par le respect des températures de conservation des aliments pendant depuis leur production jusque dans l’assiette du consommateur.

La distribution fait naturellement partie de la chaîne de froid depuis l’approvisionnement par camions frigorifiques jusqu’au « caddie » ou le sac « récupérable » (nous insistons) du ou de la consommatrice.

À ce niveau de la chaîne alimentaire, le souci d’éviter de « casser » la chaîne du froid est un défi difficile à maîtriser d’autant plus qu’il faut concilier les impératifs de vente qui ont tendance pour la plupart à ouvrir les espaces de réfrigération (4 à 6°C) et de congélation (-18°C par exemple) à l’ambiance de vente (18, …, 20, …24 °C) et le respect des règles de conservation des denrées.

A cela vient s’ajouter le problème très présent du confort du personnel dans les ambiances froides des réserves et des ateliers et du confort du personnel et des clients dans les espaces de vente.

Et « last but not least », n’oublions pas ce pour quoi Énergie+ doit exister, à savoir l‘énergie. Cette énergie qui, à première vue est en contradiction totale avec les trois autres impératifs sous nos latitudes tempérées.

Nous avons donc affaire à un « quadrinôme » d’impératifs indissociables et cohabitant difficilement ensemble.


La qualité du froid alimentaire

La certitude que la vente de denrées au niveau des commerces ne représente pas risque pour la santé des consommateurs est sans conteste l’élément le plus important à respecter.

La partie visible de l’iceberg est naturellement les surfaces de vente où les marchandises sont exposées dans des comptoirs frigorifiques. À l’écart des regards des clients, la chaîne de froid est bien présente que ce soit :

  • avant le stockage dans les chambres frigorifiques;
  • pendant le stockage;
  • après le stockage.

Avant le stockage

Photo camion et caisses de salades.

Les transferts entre le camion frigorifique et la chambre froide influencent naturellement la pérennité des denrées alimentaires à cause du contact possible avec les ambiances internes et externes au magasin (climat, gaz d’échappement en ville, déchet de toutes sortes à proximité, …). En général, les principaux facteurs qui peuvent influencer les denrées sur le plan thermique sont :

  • le temps de transfert;
  • la différence de température entre les denrées et l’air extérieur;
  • leur masse;
  • leur type de conditionnement (emballée ou pas, type d’emballage, …);
  • leur teneur en eau;

Pratiquement, les commerçants se contentent simplement d’effectuer un transfert le plus rapide possible du camion vers les chambres de conservation. Sachant qu’à l’heure actuelle, la plupart des denrées sont conditionnées dans des emballages dès la production, une ambiance extérieure « hostile » (déchet à proximité, gaz d’échappement, …) influence moins la pérennité des denrées. Néanmoins, les commerçants devront toujours éviter que les flux « propres et sales » ne se croisent dans les réserves.

L’évaluation de la qualité du transfert relève d’une procédure interne à mettre en place en s’inspirant par exemple de l’HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point = Analyse des dangers et points critiques pour leur maîtrise).

Pendant le stockage

Photo GTC (Gestion Technique Centralisée)  

Mis à part le contrôle du temps de stockage, le respect des températures de conservation constitue le principal gage de qualité dans la chaîne du froid. Cette température est monitorée en permanence à l’aide d’un enregistreur dédicacé à la chambre froide ou d’une GTC (Gestion Technique Centralisée) qui regroupe tous les enregistrements de température des installations plus complexes de froid alimentaire.

La conservation des denrées en phase de stockage dépend essentiellement du contrôle :
  • des ouvertures de portes;
  • du dégivrage des évaporateurs.

Influence des ouvertures et fermetures des portes

Le contrôle d’accès aux chambres froides des réserves est primordial pour pouvoir maintenir les températures de conservation et éviter la prise en glace trop rapide des évaporateurs. A l’heure actuelle, l’isolation des chambres froides est relativement bonne et la principale source d’échange thermique avec l’ambiance extérieure est liée :

  • au temps pendant lequel la porte reste ouverte;
  • à l’étanchéité de la porte.

L’impact de l’ouverture de porte ou du manque d’étanchéité du joint de porte est double dans le sens où la température et l’humidité au sein de la chambre augmentent, ce qui, d’une part risque de réduire la qualité de conservation en température et, d’autre part de solliciter les évaporateurs par rapport aux opérations de dégivrage.

Influence du dégivrage des évaporateurs

L’air ambiant humide provenant des zones de réserves va naturellement se condenser en grande partie sur les ailettes des évaporateurs des chambres froides. Si aucun dispositif de régulation ou de dégivrage n’est présent, on dit que l’évaporateur « prend en glace ». Il s’ensuit une perte d’efficacité de l’évaporateur qui en l’occurrence ne peut plus assurer le maintien à température des denrées alimentaires.

Transfert après stockage

photo rayon froid supermarché

Le temps de transfert des chambres de stockage vers les rayons ou les ateliers de transformation, tout comme le trajet entre le camion frigorifique et les chambres de stockage, doit rester le plus court possible sachant que les chariots de transfert sont rarement équipés d’un groupe frigorifique embarqué afin de maintenir la température.


La vente

Un des critères de vente des denrées alimentaires est que le client puisse « toucher », « soupeser », …, « sentir » très facilement les produits. Au niveau des denrées réfrigérées (produits laitiers, fruit, légumes, …) et surgelées (frites, soupe, crèmes glacées, …), l’approche « marketing » est complexe. Tant au niveau du froid positif que négatif, l’impact sur la qualité du froid et les consommations énergétiques est énorme sachant que l’on doit garder en permanence une température de l’ordre :

  • de 0-4 voire 8 °C (pour le froid positif);
  •  et -18 °C voire moins (pour le froid négatif);

dans les meubles frigorifiques ouverts (conditions de fonctionnement extrêmes) dans une ambiance de vente de 20-24 °C avec comme « isolation » entre les deux un rideau d’air plus ou moins efficace.

« Le client est roi », c’est bien connu. Mais à quel prix !


Le confort du personnel et des clients

Non seulement l’ouverture permanente des meubles frigorifiques réchauffe les denrées alimentaires au risque de « casser la chaîne du froid » mais l’ambiance de vente se refroidit en réduisant le confort. La tentation est forte de pallier à l’inconfort des clients par le chauffage permanent des allées froides :

Il y a donc « destruction » de l’énergie !

La sonnette d’alarme doit être tirée à ce niveau, car on voit de plus en plus « fleurir » des systèmes de chauffage des allées froides afin de réduire l’inconfort.

Périodes chaudes

En période chaude, la sensibilité au confort de la clientèle est aiguisée par les paramètres suivants :

  • l’écart des températures est important entre d’une part l’extérieur et l’intérieur du magasin et d’autre part entre les zones de vente classique et celles où se trouvent les rayons de froid alimentaire (devant les meubles frigorifiques), le pire étant les allées froides (allées en deux rangées de meubles frigorifiques linéaires);
  • le faible habillement des clients.

Ces deux paramètres combinés entraînent nécessairement un inconfort pouvant friser, dans certains cas, le choc thermique.

Périodes froides

Lors des périodes froides, l’inconfort est moins grand. La raison en est simple, les clients s’habillent en conséquence (pull, manteau, …) tout en considérant aussi que le corps s’habitue à la longue aux températures plus basses régnant à l’extérieur et, par conséquent, le « désensibilisant » partiellement lorsque le client passe à proximité des meubles frigorifiques ouverts.


L’énergie

« Le client est roi », c’est bien connu. Mais à quel prix ! Non seulement l’ouverture permanente des meubles frigorifiques réchauffe les denrées alimentaires au risque de « casser la chaîne du froid » mais aussi l’ambiance de vente se refroidit au point de se retrouver dans la situation où l’on doit réchauffer l’air devant les comptoirs afin de réduire l’inconfort qui y règne. À l »inverse, l’ambiance tempérée du magasin augmente les apports externes aux enceintes frigorifiques.

Le respect de la chaîne du froid dans les commerces au sens large du terme (commerces de détail et moyennes/grandes surfaces) est un sujet où les ingénieurs et techniciens de tous bords s’arrachent les cheveux. En effet, comment concilier des points de vue qui, à première vue, sont antinomiques ?
à savoir :

  • le besoin de garantir des basses températures les plus constantes possible dans le temps aux denrées tout au long de la chaîne alimentaire;
  • la nécessité de vendre le plus possible et donc de favoriser un maximum le contact visuel et tactile des denrées par le client en imposant de laisser une interface ouverte entre les deux ambiances.

Cette approche purement « marketing » a des répercussions énormes non seulement sur la qualité du froid à assurer, mais aussi sur les consommations énergétiques des comptoirs de vente réfrigérés.

Sans grande observation scientifique, on se rend tout de suite compte que les échanges thermiques ou plus généralement enthalpiques (influence de la température et de l’humidité de l’air), entre les deux ambiances, c’est-à-dire entre les meubles frigorifiques et l’ambiance de vente, sont importants. Au travers du rideau d’air des meubles frigorifiques :

  • l’air de la surface de vente à température ambiante (24°C par exemple) et à taux d’humidité de l’ordre de 50 % réchauffe et humidifie l’intérieur des meubles frigorifiques;
  • à l’inverse, l’air froid du meuble (4°C par exemple) refroidit et déshumidifie l’ambiance de vente

A l’heure actuelle, des réglementations et des méthodes d’analyse de risques élaborées telles que le HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point)  permettent de garantir, ou du moins de tendre vers le respect de la qualité du froid alimentaire. La garantie de protection de la santé publique tout en assurant la vente des denrées a imposé le développement de techniques de réfrigération sophistiquées au niveau :

  • des rideaux d’air des meubles frigorifiques ouverts;
  • du dégivrage des évaporateurs.

Entendons-nous bien, ce n’est pas la mission d’Énergie+ que de mettre en cause les techniques mises en œuvre ni d’évaluer si ces techniques de vente sont ou ne sont pas pertinentes. Par contre, c’est de notre compétence d’analyser, de constater, de critiquer positivement, d’établir des bilans, … afin de concilier le respect de la qualité du froid avec le confort humain pour une consommation énergétique optimisée.

Évaluer le confort thermique des ambiances froides

Évaluer le confort thermique des ambiances froides


Effet du froid sur le corps humain

Photo chambre froide.

Travailler dans des températures froides comme en boucherie peut être dangereux pour la santé pouvant même, à l’extrême, entraîner la mort (au risque de faire sourire certain, rester bloqué dans une chambre de congélation pendant un temps prolongé peut être fatal). Le corps doit absolument maintenir sa température corporelle à 37 °C pour préserver la santé des personnes et aussi fournir l’énergie nécessaire aux activités physiques. Le métabolisme sert au corps humain à s’adapter aux conditions difficiles de travail dans des ambiances froides.

Afin de maintenir son équilibre thermique en zone froide, le corps dispose de mécanismes de régulation :

  • Un mécanisme très complexe de régulation physiologique qui a pour but d’adapter le métabolisme et l’échange de chaleur au niveau de la peau et des poumons en fonction des conditions intra et extracorporelles. Pour demeurer actif dans une zone froide, le corps compense la perte constante de chaleur par la production équivalente de chaleur en « brûlant » le glycogène qui est notre carburant vital. Les frissons, par exemple, augmentent la production de chaleur de notre corps de l’ordre de 500 %. À ce niveau de consommation, notre corps s’épuise en quelques heures; raison pour laquelle le risque de s’endormir dans des ambiances froides est non négligeable.
  • Des mécanismes comportementaux qui permettent à l’humain d’améliorer sa tolérance au froid. Il peut très bien adapter son alimentation, son hydratation, sa tenue vestimentaire, ses attitudes posturales et physiques.

Quels risques pour la santé ?

L’exposition aux basses températures se rencontre fréquemment dans la chaîne de froid alimentaire que ce soit au niveau du personnel que des clients. Les principaux effets sur la santé d’une exposition directe et prolongée au froid sont :

  • l’hypothermie;
  • l’engelure;
  • un risque accru de troubles musculosquelettiques (TMS) en cas d’exposition prolongée;

Il faut être particulièrement vigilant dès que la température ambiante devient inférieure à 5 °C; ce qui se rencontre assez régulièrement dans les commerces (boucherie, poissonnerie, …)

Hypothermie

L’hypothermie est une des principales causes de mortalité liée à l’exposition directe au froid. Dans les commerces, ce risque est uniquement présent dans les chambres froides à 4 °C et – 18 °C. Pour cette raison, les portes des chambres froides sont toujours équipées de moyens d’ouverture des portes de l’intérieur.

Le tableau suivant montre les différents stades de l’hypothermie :

Manifestation clinique de l’hypothermie
Niveau

Température corporelle

Symptômes
Léger
35 – 32 °C
  • Confusion minime.
  • Frissons.
  • Perte de la coordination motrice.
  • Augmentation de la fréquence cardiaque et pression artérielle.
  • Vasoconstriction périphérique.
Modéré
 < 32,2 – 28 °C
  • Coma vigile.
  • Rigidité musculaire.
  • Disparition des frissons.
  • Hypoventilation.
Sévère
< 28 °C
  • Coma aréactif.
  • Rigidité.
  • Apnée.
  • Disparition des pouls.
  • Fibrillation ventriculaire.

Engelure

C’est le premier degré de la gelure. Dans les zones froides des commerces, c’est surtout les extrémités et surtout les mains qui sont les plus exposées au froid lors des manutentions des denrées alimentaires congelées par exemple.

Douleurs

La sensation de froid suivie de douleurs dans les parties exposées du corps est l’un des signes de gelures ou d’une hypothermie légère.

Acrosyndrome et syndrome de Raynaud

Le syndrome de Raynaud est le résultat d’une diminution du diamètre des artérioles des mains et des orteils lors d’une exposition prolongée au froid. La diminution du diamètre entraîne une réduction de l’irrigation sanguine dans les extrémités et se traduit par l’apparition d’une pâleur de deux à trois doigts de chaque main.

Troubles musculosquelettiques

Des études ont mis en évidence une relation entre des troubles musculosquelettiques et les situations de travail dans le froid associées à des facteurs tels que :

  • des mouvements répétitifs;
  • des amplitudes articulaires importantes;
  • des postures extrêmes;
  • des vibrations;
  • du temps de repos insuffisant;
  • du stress;

Quels facteurs de risque ?

Les risques dépendent de différents facteurs :

  • climatiques ou ambiants tels que la température, l’humidité et la vitesse de l’air;
  • liés au poste de travail ou à la tâche à exécuter;
  • individuels.

Facteurs climatiques ou ambiants : la température

La température et l’humidité de l’air sont deux des 6 paramètres qui influencent la sensation de confort thermique. On retrouve en effet :

  • Le métabolisme, qui est la production de chaleur interne au corps humain permettant de maintenir celui-ci autour de 36,7 °C. Un métabolisme de travail correspondant à une activité particulière s’ajoute au métabolisme de base du corps au repos.
  • L’habillement, qui représente une résistance thermique aux échanges de chaleur entre la surface de la peau et l’environnement.
  • La température ambiante de l’air Ta.
  • La température moyenne des parois Tp.
  • L’humidité relative de l’air (HR), qui est le rapport exprimé en pourcentage entre la quantité d’eau contenue dans l’air à la température Ta et la quantité maximale d’eau contenue à la même température.
  • La vitesse de l’air, qui influence les échanges de chaleur par convection.

En général le couple température-humidité est indissociable dans des conditions climatiques normales sous nos latitudes.

Le problème des températures au niveau de la chaîne de froid alimentaire est conditionné par le respect des températures de conservation tout au long de la chaîne. Nécessairement, ces températures sont basses et n’entrent pas dans les températures de confort pour le corps humain.

À partir de températures inférieures à :

  • 15 °C, notamment pour les postes statiques ou de pénibilité légère, l’inconfort a des fortes chances de se ressentir mais varie selon les individus;
  • 5 °C et en particulier à des températures négatives, le risque pour la santé est immédiat comme dans le cas de travail dans les chambres froides de stockage positives ou négatives.

Clairement, les ambiances froides dans lesquelles évoluent les travailleurs sont inconfortables; elles sont dues principalement aux basses températures et à l’humidité.

Par rapport à la plage de confort hygrothermique habituellement présentée (extrait de l’article de R. Fauconnier L’action de l’humidité de l’air sur la santé dans les bâtiments tertiaires paru dans le numéro 10/1992 de la revue Chauffage Ventilation Conditionnement), on voit tout de suite qu’au niveau de nombreux postes de travail l’inconfort est souvent présent :

  • dans les allées froides, les températures peuvent descendre sous les 16 °C, ce qui signifie qu’en été, par exemple, le choc thermique peut être important vu que les clients passent rapidement d’une ambiance chaude (rayon « no food »), voire surchauffée (boulangerie), à une ambiance réfrigérée;

  • dans les zones climatisées basses (12 °C) et en chambre froide (0 °C, 4 °C et -18 °C).

  1. Zone à éviter vis-à-vis des problèmes de sécheresse.
  2. et 3 : Zones à éviter vis-à-vis des développements de bactéries et de microchampignons.
  3. Zone à éviter vis-à-vis des développements d’acariens.
  4. Polygone de confort hygrothermique.

Le schéma suivant représente des polygones de fonctionnement classiques des meubles frigorifiques dans les zones de vente. Le polygone « rose » représente l’ambiance de la zone (température, hygrométrie) dans laquelle le meuble frigorifique fonctionne correctement. C’est aussi en grande partie la zone de confort des usagers. On voit tout de suite que l’inconfort se situe à l’extrême gauche du polygone de confort. En pratique, dans les allées froides, cette limite est souvent atteinte.

La zone hachurée correspond à la zone de confort.

Facteurs climatiques ou ambiants : l’humidité

L’humidité relative influence le confort du corps humain dans le sens où la perte de chaleur du corps humain augmente dans des conditions humides. Cependant, le taux d’humidité présent aux températures basses de la chaîne de froid dépend de plus en plus :

  • de l’échange hygrothermique qui s’opère avec l’ambiance extérieure;
  • de l’occupation (respiration des personnes dans l’ambiance froide).

En effet, à part les fruits et les légumes, les denrées alimentaires sont souvent conditionnées dans des emballages qui réduisent ou évitent leur échange hygrométrique avec l’ambiance froide. De plus, l’humidité résiduelle présente dans l’ambiance froide va en grande partie se condenser et geler sur les ailettes de l’évaporateur qui agissent comme déshumidificateur. Il en résulte que l’humidité absolue dans les ambiances froides reste sensiblement basse. Toutefois, même dans une ambiance relativement froide avec une humidité absolue faible, l’inconfort peut aussi être présent pour des humidités relatives élevées.

Accumulation de l’humidité ambiance sur les ailettes de l’évaporateur (« prise en glace »).

Facteurs climatiques ou ambiants : la vitesse

La vitesse de l’air est un facteur qui renforce la sensation d’inconfort. On parle souvent d’une vitesse de l’ordre de 0.2 m/s maximum pour ne pas augmenter l’inconfort dans les zones à basse température.

Grille des températures ressenties en fonction de la vitesse du vent et niveau de danger d’une exposition au froid
Indice de refroidissement éolien

Vitesse de l’air [m/s]

La température réellement mesurée correspond à une vitesse de vent nulle [°C]
0
5 0

-5

-10

-15 -20 -25 -30
1,4
4 -2 -7 -13 -19 -24 -30 -36
2,8
3 -3 -9 -15 -21 -27 -33 -39
4,2
2 -4 -11 -17 -23 -29 -35 -41
5,6
1 -5 -12 -18 -24 -31 -37 -43
7 1 -6 -12 -19 -25 -32 -38 -45
8,3
0 -7 -13 -20 -26 -33 -39 -46
9,7
0 -7 -14 -20 -27 -33 -40 -47

11,1

-1 -7 -14 -21 -27 -34 -41 -48
12,5
-1 -8 -15 -21 -28 -35 -42 -48
13,9
-1 -8 -15 -22 -29 -35 -42 -49
Risque faible. Risque modéré. Risque élevé.
Risque faible.
  • peu de danger pour les expositions au froid de moins d’une heure avec peau sèche;
  • risque d’engelure faible, mais inconfort;
  • risque d’hypothermie pour les expositions de longue durée sans protection adéquate.
Risque modéré.
  • risque croissant pour des températures comprises entre – 25 et – 30°C;
  • la peau peut geler en 10 à 30 minutes;
  • il faut surveiller tout engourdissement ou blanchissement du visage et des extrémités;
  • risque d’hypothermie pour les expositions de longue durée sans protection adéquate.
Risque élevé.
  • risque élevé pour des températures comprises entre – 40 et – 49°C;
  • gelures graves en moins de 10 minutes;
  • il faut surveiller tout engourdissement ou blanchissement du visage et des extrémités;
  • risque sérieux d’hypothermie pour les expositions de longue durée.

Photo chambre froide.Source : Commission de la Santé et de la Sécurité au Travail (CSST/Canada) : Contrainte thermique : Le froid; Service Météorologique du Canada : le refroidissement éolien.

Facteurs inhérents au poste de travail ou à la tâche à exécuter

Il est clair que certains facteurs de condition de travail ou d’exposition au froid peuvent augmenter les risques. On pointera principalement :

  • la prolongation de la durée d’exposition en continu au froid;
  • L’absence de salle de repos chauffée;
  • Exécution d’une tâche à des cadences ou d’un travail physique intense ou moyen mettant le sujet exposé en transpiration. La peau humide est plus sensible au froid et des vêtements humides sont inconfortables et isolent mal du froid;
  • L’insuffisance des poses de récupération;
  • Le port de vêtements non adapté au froid, ou ne procurant pas un niveau d’isolation thermique suffisant.
  • La possibilité de contact direct de la peau nue avec des surfaces métalliques froides à des températures inférieures à -7 °C;
  • L’utilisation de gants peu adaptés à la tâche à réaliser sachant que des gants épais réduisent la dextérité et augmentent l’effort à fournir.

Facteurs individuels

En général, la réaction au froid varie d’un individu à l’autre. Cependant, certaines caractéristiques individuelles contribuent à majorer les conséquences d’une exposition au froid comme :

  • l’age : les personnes âgées sont plus sensibles;
  • le sexe : la vitesse de refroidissement des pieds et des mains chez la femme (égalité avez-vous dit ?);
  • la morphologie : rapport entre la surface de peau et le volume du corps;
  • la condition physique : les personnes en bonne santé supportent mieux la sensation de froid;
  • la présence de trouble de la circulation;
  • la fatigue;
  • les apports alimentaires et liquides insuffisants (contribuant à la production de chaleur par l’organisme et limitant la déshydratation).

Certains facteurs de risque peuvent favoriser la survenue de symptômes liés au froid comme par exemple :

  • les médicaments comme l’insuline peuvent être responsable d’hypothermie;
  • l’alcool est un vasodilatateur qui accroît la perte de chaleur du corps, réduit la régulation thermique interne et modifie le métabolisme du sucre dans le sang;
  • lors de la grossesse, la femme est plus vulnérable;

Acclimatation au froid

En fait, il n’y a pas vraiment d’acclimatation au froid. Cependant, certaines parties du corps comme les mains peuvent développer une certaine résistance au froid (cas des bouchers qui peuvent sans problème couper de la viande froide sans gants).

Conclusion

La conservation des denrées alimentaires fixant les températures qu’il doit régner dans les enceintes froides, impose au personnel de s’habiller en conséquence. Le temps de travail doit être aussi adapté sous peine de voir le risque d’accident augmenter et l’efficacité du travail diminuer rapidement.


Comment évaluer sa situation ?

Confort en ambiance froide

L’évaluation du confort dans des ambiances froides se révèle beaucoup plus difficile que dans les zones des commerces qui sont à température ambiante classique (de l’ordre de 20 °C). En effet, la plupart des études sur le confort se cantonnent dans des valeurs de température au dessus de 15 °C. Or les températures que l’on rencontre dans les commerces au niveau de la chaîne de froid alimentaire se trouvent plutôt dans la fourchette de – 20 °C à 12 °C avec comme cas particulier les températures comprises entre 10 et 12 °C pour des conditions de travail prolongé.

La notion du confort peut être exprimée par l’équilibre thermique du corps. En effet, placé dans une ambiance thermique froide le corps humain perd de sa chaleur. Si la production de la chaleur liée au métabolisme est égale aux pertes de chaleur à travers les vêtements et les extrémités non protégées, le bilan thermique est nul et l’occupant est en équilibre thermique.

L’évaluation du confort passe donc par l’élaboration d’une méthode de quantification de l’équilibre thermique du corps humain en fonction des contraintes externes et de l’habillement.

Indices d’isolation vestimentaire

Vu la nécessité de se vêtir correctement dans les ambiances froides, la notion de confort et de sécurité passe par un indice intéressant qui a été introduit dans un document de travail ISO (ISO/TR 11 079) portant sur l’évaluation des ambiances thermiques froides; c’est l’indice d’isolation vestimentaire IREQ (Required Clothing Insulation Index). Il permet de choisir des vêtements adaptés au froid en assurant au corps un bon équilibre thermique. Il est admis que cet indice doit être utilisé lorsque la température est inférieure à 10 °C.

Le port d’un vêtement dont l’isolement est inférieur à l’indice IREQ requis, implique qu’une durée d’exposition limite doit être calculée (DLE). Il en résulte que si la durée d’exposition est inférieure à la durée DLE calculée, il n’y a pas de risque d’hypothermie. Pour les travailleurs en chambre froide, l’indice IREQ est en général compris entre 2,5 et 4 [clo]. Actuellement, les meilleurs vêtements de protection contre le froid offrent une isolation thermique comprise entre 3 et 4 [clo].

Clo : c’est l’unité d’isolement thermique où 1 [clo] correspond à 1,155 [K.m²/W].

Pratiquement parlant, il est admis que plusieurs couches de vêtements valent mieux qu’un seul vêtement épais.

Exemple

Une tenue vestimentaire composée :

  • de sous-vêtements;
  • d’un caleçon long;
  • d’un pantalon;
  • d’une veste isolante;
  • d’un sur-pantalon;
  • de chaussettes ;
  • de chaussures;
  • d’un bonnet;
  • de gants;

permet d’atteindre un IREQ de l’ordre de 2,6.

Attention que la couche la plus proche de la peau doit être isolante et éloigner l’humidité de la peau afin de la maintenir sèche.

Attention qu’il ne faut pas oublier, lors d’un travail en ambiance froide, qu’il est nécessaire d’adapter l’isolement vestimentaire à la pénibilité de la charge de travail. Ainsi, la valeur de l’indice IREQ peut être réduite de l’ordre de :

  • 10 % pour un travail léger;
  • 20 % pour les travaux plus intenses.

Contrainte ou astreinte thermique

Les conditions climatiques de l’ambiance froide sont évaluées en mesurant différents paramètres physiques :

  • la température de l’air avec un thermomètre. Les équipements faisant partie de la chaîne de froid (chambre froide, chambre climatisée, meuble frigorifique ouvert, …) sont souvent équipés de leur propre thermomètre ou même un enregistreur de température. L’évaluation n’est donc pas difficile en soi;
  • la température de rayonnement avec par exemple un thermomètre de contact pour la température de paroi;
  • l’humidité avec un hygromètre;
  • la vitesse de l’air avec un anémomètre.

Une bonne image du confort thermique est donnée par la température opérative, moyenne arithmétique entre la température de l’air et la température des parois.

Topérative = (Tair + Tparois) / 2

  • La mesure de la température de l’air se fait à l’aide d’un thermomètre protégé du rayonnement solaire et du rayonnement des parois du local.
  • La température de surface d’une paroi se fait à l’aide d’une sonde de contact ou sonde à rayonnement infrarouge.

Malheureusement, la température de rayonnement des parois est celle ressentie par l’occupant à l’endroit où il se trouve. Elle doit en principe être « individualisée » sur base de la position de l’occupant et de sa relation avec l’ensemble des parois. Mais ne soyons pas plus catholiques que le pape.

Dépense énergétique

Pour produire 1 [Joule] de travail, l’organisme en produit entre 5 et 90 Joules de chaleur. Dans les ambiances froides, l’activité physique « protège » le corps humain en brûlant de l’énergie fournie entre autres par l’alimentation. À titre indicatif, la norme ISO 8996 [32] détaille les différentes méthodes d’évaluation de la dépense énergétique.

Température corporelle : température cutanée du dos de la main

Le travail prolongé au niveau de la chaîne alimentaire nécessite que l’on adapte les conditions de travail pour maintenir un confort relatif et surtout une sécurité optimale des occupants.

Dans des températures habituelles de travail, le refroidissement corporel et le risque d’hypothermie sont faibles. Il n’en est pas de même pour le refroidissement des extrémités. Dans la plupart des cas de condition d’ambiance froide dans le secteur des commerces, la température de peau des extrémités du corps constitue une bonne évaluation de l’impact des basses températures sur le confort et la sécurité. Plus particulièrement, la mesure de la température cutanée du dos de la main représente un critère de dextérité conservée.

En général, on associe la température du dos de la main à une durée d’exposition.

L’INRS (Institut National de Recherche Scientifique : M. Aptel, Le travail au froid artificiel dans l’industrie alimentaire : description des astreintes et des recommandations, Cahier des notes documentaires n°126, 1er trimestre 1987) a montré l’influence de la température cutanée du dos de la main, du temps d’exposition au froid et de la répartition des alternances chaud/froid sur la dextérité des mains.

Les schémas ci-dessous montrent l’évolution de la contrainte thermique cutanée en fonction des répartitions des périodes d’exposition au froid au cours d’une journée de travail entre chambre froide (- 23°C) et en chambre climatisée (5°C).

Les expériences menées à l’INRS ont montré plusieurs choses :

  • Au-dessus d’un seuil de température cutanée de 24 °C, la dextérité des doigts des mains n’est altérée. À ce seuil, le refroidissement de la main n’entraîne qu’un inconfort thermique. Mais dès que le seuil des 24 °C est franchi, la capacité à effectuer des tâches de précision est réduite.
  • Une pause d’environ 25 minutes n’est pas suffisante pour réchauffer les mains.
  • Le réchauffement de la main pendant la pause est d’autant plus important que le refroidissement est plus intense.
  • Le refroidissement du travailleur en chambre climatisée est plus important que celui en chambre froide.

La mesure de la température cutanée du dos de la main est la méthode qui semble la plus intéressante pour les conditions de travail en ambiance froide, mais elle ne constitue pas un indice permettant de prévoir le refroidissement des travailleurs à partir des mesures des paramètres physiques des conditions climatiques des zones froides. Cependant, cet indicateur est le plus facilement exploitable car :

  • spontanément les occupants adaptent leur tenue vestimentaire en fonction de la sévérité des conditions d’ambiance; ce qui simplifie l’évaluation de l’impact du froid sur la personne;
  • lorsque la température cutanée de la main descend sous 23-24 °C , la dextérité diminue;
  • la perception du refroidissement des extrémités varie d’un individu à l’autre. Seul un indicateur d’astreinte peut la prendre en compte;
  • enfin, il peut être mesuré facilement.

Recommandations, normes et règlements

Les recommandations et normes se concentrent essentiellement sur la protection des travailleurs exposés au froid. La notion de confort est moins perceptible par rapport à la sécurité, mais est néanmoins bien présente puisqu’elle influence l’efficacité du travail et, par conséquent, le bien-être et la sécurité.

Les vêtements de protection

Les vêtements de protection contre le froid sont considérés comme des équipements de protection individuelle (EPI).

Les vêtements contre le froid offrent une barrière entre la peau et le milieu ambiant, modifiant aussi bien les échanges de chaleur convectifs et radiatifs, que ceux par évaporation. Il se crée autour de la peau couverte, un microclimat caractérisé par une température d’air et par une pression partielle de vapeur d’eau. La température de rayonnement caractéristique du microclimat est celle de la face interne du vêtement. L’influence du vêtement sur les échanges de chaleur, comme on l’a vu ci-dessus est très complexe.

Le port d’un vêtement de protection freine les échanges thermiques, ce qui est bénéfique en ambiance froide.

Classes des vêtements de protection

La majorité des vêtements contre le froid appartiennent à la classe II. Mais les vêtements, les accessoires (détachables ou non) et tous les équipements destinés à la protection de tout ou d’une partie du visage, du pied, de la jambe, de la main, du bras et conçus pour permettre l’intervention dans les ambiances froides dont les effets sont comparables à ceux d’une température d’air inférieure ou égale à -50°C appartiennent à la classe III. Quant aux vêtements et aux accessoires (détachables ou non) qui sont conçus pour protéger contre les conditions atmosphériques qui ne sont ni exceptionnelles ni extrêmes et à usage professionnel, ils appartiennent à la classe I.

La norme EN 511

La norme EN 511 définit les exigences et les méthodes d’essai des gants de protection contre le froid, d’origine climatique ou artificielle, transmis par convection ou par conduction jusqu’à -50 °C.

Les principaux sujets traités sont repris dans le tableau suivant :

Sujet Définition
Froid convectif
TR [°C.m²/W] représente la résistance à la perte de chaleur sèche de la main.
Niveau d’isolement thermique

R en m² °C/W)

Froid de contact
est fondée sur la résistance thermique du matériau composant le gant lorsqu’il est en contact avec un objet froid
Imperméabilité à l’eau

 

facteur de pénétration du gant par l’eau

La norme prEN 342

Le prEN 342 spécifie les exigences et les méthodes d’essais de performance des vêtements de protection contre le froid à des températures inférieures à -5 °C.

L’isolation thermique du vêtement de protection est évaluée en combinaison avec les sous-vêtements standards :

  • maillot à manches longues;
  • caleçons longs;
  • chaussettes;
  • pantoufles en feutre;
  • gilet isolant;
  • caleçons isolants;
  • gants tricotés;
  • passe-montagne.

L’isolation thermique d’un ensemble de vêtements (vêtements de protection et sous-vêtements) est classée en fonction de la valeur de l’isolation de base résultante mesurée (Iclr).

La performance d’un ensemble vestimentaire, en termes de maintien de l’équilibre thermique du corps à la température normale, dépend de la production de chaleur métabolique interne. C’est pourquoi la valeur de protection d’un ensemble vestimentaire est évaluée en comparant sa valeur d’isolation mesurée et la valeur d’isolation requise calculée (IREQ) comme montré dans le tableau ci-dessous :

Icl. r.
Activité
très légère : 90 W/m² légère : 115 W/m² modérée 170 W/m²
temps d’exposition [heures]
[m².°C/W] clo
8
1
8
1
8
1
0,15
1,0
-3
3
-5
0,23
1,5
4
8
-13
-7
-18
0,31
2,0
10
-4
1
-23
-18
-31
0,38
2,5
4
-12
-6
-33
-29
-44
0,46
3,0
-1
-21
-13
-43
-39
-57
0,54
3,5
-7
-30
-20
-53
-49
-70
0,62
4,0
-13
-39
-28
-63
-60
0,70
4,5
-19
-48
-35
  • Les valeurs Icl. r. sont seulement valables avec des gants, chaussures et couvre-chef adéquats et une vitesse d’air compris entre 0,3 m/s et 0,5 m/s;
  • Des vitesses d’air plus élevées augmenteront les températures indiquées dans le tableau à cause de l’effet de refroidissement par le vent (WCI). Un niveau adapté de l’isolation de tout le corps peut ne pas être suffisant pour éviter le refroidissement des parties sensibles du corps (par exemple les mains, les pieds, le visage) et le risque concomitant de gelures.

Le projet de norme ISO/TR 11079

Le projet de norme ISO /TR 11079 Évaluation des ambiances froides – Détermination de l’isolement requis des vêtements (IREQ) décrit la procédure d’évaluation des ambiances froides et de détermination de l’isolement requis des vêtements à mettre à la disposition des travailleurs.

Par ailleurs, en ce qui concerne les autres vêtements de protection contre le froid, les chaussures de protection utilisées dans les enceintes froides, en plus des protections générales contre les chutes d’objets, les coupures, l’humidité, …, doivent également assurer une isolation contre le froid (indiquée par le symbole CL).

Quant aux sous-vêtements isolants, ils sont également soumis au marquage CE.

Pour plus d’informations : Le travail dans le froid artificiel, Ministère fédéral de l’Emploi et du Travail, 1998, 35 p.


L’inconfort des bouches de pulsion d’air

Zone tempérée

En climatisation classique, la source d’inconfort est principalement liée :

  • à l’emplacement de la bouche dans le local considéré;
  • la température de pulsion;
  • le débit de pulsion;

Lorsque l’air pulsé entre dans la zone d’occupation du local et que la différence de température entre cet air et l’air ambiant dépasse encore 1°C en pulsion froide, on risque de ressentir une sensation de « masse d’air » lorsque l’on se déplace dans le local.

La zone d’occupation est souvent représentée par la surface du local de laquelle on a soustrait une bande de 50 cm le long des murs intérieurs et de 1 m le long des murs extérieurs, et ce sur une hauteur de 1,8 m. Dans cette zone, la vitesse de l’air ne peut dépasser 0,2 m/s (0,28 dans les locaux de passage) et le long des murs, à 1,8 m, elle ne peut dépasser 0,4 m/s :

L’inconfort éventuel est lié au choix des bouches de pulsion ou à la température de pulsion :

  • diffuseurs trop proches l’un de l’autre entraînant une retombée rapide du jet d’air vers le sol, avant son brassage correct avec l’air ambiant,
  • diffuseurs ne présentant pas assez d’induction par rapport à la hauteur du local (pas assez de brassage avec l’air ambiant),
  • différence entre la température de consigne de l’air pulsé et la température ambiante trop grande.

Inconfort par effet Coanda rompu

Lorsque l’air est soufflé à proximité d’une surface (ex : soufflage horizontal à proximité du plafond), il se produit un effet d’adhérence du jet à la paroi : c’est l’effet « COANDA ».

L’effet Coanda est très utile quand on pulse de l’air froid, car il facilite la bonne pénétration du jet dans le local (augmentation de 30 % de la portée).

Problème 1

La présence d’un obstacle perpendiculaire au jet d’air (poutre, luminaire) peut faire dévier prématurément le jet vers la zone occupée et engendrer un courant d’air désagréable.

En conséquence :

  • Il faut souffler soit à partir de l’obstacle, soit parallèlement à celui-ci et diviser le local en zones correspondantes.
  • L’éclairage au plafond doit être soit encastré, soit suspendu avec une longueur de suspension de 0,3 m minimum.
  • On tiendra compte de la présence éventuelle de colonnes qui ne pourront se situer dans la trajectoire du jet.

Problème 2

Lorsqu’une bouche plafonnière pulsant de l’air froid est surdimensionnée, la vitesse de sortie de l’air risque d’être trop faible (< 2 m/s) pour créer un effet Coanda. Le jet d’air tombera alors directement vers le sol, risquant de provoquer un courant d’air froid sous la bouche. Paradoxalement, pour éviter le courant d’air, il faudra augmenter la vitesse de l’air en réduisant la taille du diffuseur.

Problème 3

Les diffuseurs utilisent dans les systèmes de climatisation à débit d’air variable (VAV ou climatiseurs à plusieurs vitesses) doivent être spécifiquement dimensionnés pour conserver l’effet Coanda même aux faibles débits.

Concevoir

Pour plus d’infos : choix des bouches de pulsion et d’extraction en climatisation.

Zone de froid alimentaire

Dans les zones où il est nécessaire de maintenir des températures de conservation de l’ordre de quelques degrés au dessus de 0 °C en application positive voire franchement sous les 0 °C en froid négatif (congélation), outre l’inconfort dû à la température, les débits d’air sont souvent importants; l’inconfort est par conséquent accru.

Pour les zones de travail telles que les ateliers de boucherie, par exemple, l’évaluation de l’inconfort dû aux bouches de pulsion se complexifie de par l’augmentation des débits d’air pour atteindre des températures de l’ordre de 12 °C. La limitation des vitesses de déplacement d’air plus froid doit être inférieure à 0,4 m/s.

Attention que plus l’air est froid moins l’effet « COANDA » est présent vu que la densité de l’air augmente et nécessairement l’alourdit.


Cas particulier des chambres froides

Les chambres froides sont des locaux de stockage dans les commerces. L’ambiance à l’intérieur des chambres est refroidie dans une gamme de températures classiques variant de -30 à +4 °C. Nécessairement, l’inconfort règne et exige que les travailleurs y pénétrant soit habillés de manière appropriée. En général, c’est le genre de local où l’on s’attarde peu.


Cas particulier des ateliers

Les zones climatisées sont les espaces où l’on procède à la transformation des produits (préparation de sous-produits du poulet pour le traiteur par exemple). Les ateliers de boucherie, de poissonnerie, … sont les plus couramment rencontrés au niveau des commerces que ce soit de détail ou en grande surface. Les ateliers ne sont qu’une étape de transformation des produits qui interviennent entre le stockage et la distribution et se caractérisent par la nécessité de maintenir les températures de la chaîne du froid en dessous de 12 °C. De plus, ces zones climatisées, contrairement à la chambre de stockage, abritent une activité humaine importante et souvent longue.

L’évaluation du confort pour ces zones est donc primordiale et nécessite de déterminer, en fonction principalement de la température ambiante et de la vitesse de l’air :

  • le type d’habillement;
  • le temps de travail des personnes exposées;
  • leur temps de pose entre leurs périodes de travail.

Une attention toute particulière sera prise par rapport à la vitesse de l’air dans ces zones qui peut générer très vite un inconfort au niveau des extrémités découvertes du corps (la tête et les mains par exemple).

Photo travailleur dans chambre froide.

Afin de créer le froid nécessaire, des ventilo convecteurs sont couramment utilisés. Ils ont des débits importants qui peuvent induire, s’ils sont mal positionnés, des vitesses d’air supérieures à 0,2 m/s à 1,8 m de hauteur par rapport au sol. Une manière d’évaluer la vitesse de l’air est d’utiliser un anémomètre en différents endroits du local dans différentes directions notamment au niveau des postes de travail.

À noter d’emblée que les manchettes ou chaussettes, … à air sont des moyens de diffuser des débits d’air froid importants en garantissant des vitesses d’air faibles tout assurant les températures voulues.


Cas particulier des allées froides

Photo allée froide

Marché oblige, les meubles frigorifiques ouverts, et principalement les meubles frigorifiques verticaux « MFV », sont de plus en plus nombreux dans les commerces. Dans un souci commercial et énergétique, ces meubles sont régulièrement placés en vis à vis créant ainsi des « allées froides » totalement inconfortables au point que les responsables techniques sont tentés de réchauffer par n’importe quel moyen le centre des allées. L’évaluation du problème s’effectue au moyen d’un thermomètre et d’un hygromètre en différents endroits de l’allée.

Des mesures de température et d’humidité ont été réalisées dans plusieurs commerces de grande surface. En moyenne, les températures relevées ne dépassaient pas les 16 °C avec une humidité relative de l’ordre de 35 %.

Évaluer l’efficacité environnementale et énergétique de la distribution

Évaluer l'efficacité environnementale et énergétique de la distribution 


Impact environnemental et sur la sécurité

Impact environnemental

L’utilisation des fluides frigorigènes dans les bâtiments n’est pas sans risque sur la santé et la sécurité des occupants. En effet, ils peuvent représenter un risque en raison de leur :

Norme NBN EN 378-1

La norme NBN EN 378-1 traitant des « Systèmes de réfrigération et pompes à chaleur – Exigences de sécurité
et d’environnement – Partie 1: Exigences de base, définitions, classification et critères de choix » est une norme utilisée plutôt pour la conception, la fabrication, l’installation, le fonctionnement et la maintenance des installations frigorifiques. Cependant, elle nous donne aussi une idée précise dans l’évaluation des risques liés à l’utilisation de ces fluides.


Détente directe pour groupe incorporé

Le refroidissement par détente directe intervient lorsque le transfert de chaleur « utile » au niveau de l’évaporateur terminal est assuré par le fluide frigorigène lui-même.

Le groupe frigorifique incorporé consiste en un regroupement des différents constituants de l’installation frigorifique au sein ou à la proximité immédiate du meuble réfrigérant, de la chambre froide, … En d’autres termes, les organes principaux tels que le compresseur, le condenseur, le détendeur et naturellement l’évaporateur font partie de la même entité. Cette solution est intéressante plus spécifiquement pour les commerces de détail. Ce sont en général des petites puissances. (quelques centaines de W à quelques kW de puissance au compresseur par exemple).

Environnement

Les groupes frigorifiques incorporés ont besoin, pour fournir leur puissance frigorifique, de peu de fluide frigorigène vu la proximité des équipements et, par conséquent, la faible quantité de tuyauterie de distribution.

L’impact sur l’environnement est donc réduit !

Énergie

Les meubles frigorifiques à groupe incorporé ne sont en général pas équipés de systèmes d’optimisation du cycle de froid par exemple de détendeur électronique ou de compresseur à vitesse variable; leur coût serait trop important par rapport à la puissance frigorifique fournie. De plus, les condenseurs incorporés ne fonctionnent pas de manière optimale puisque dans une ambiance chaude (placée dans la zone de vente ou cloisonnée dans un espace insuffisamment ventilé).


Détente directe pour production centralisée

La détente directe n’implique pas nécessairement la proximité du compresseur par rapport aux condenseurs, détendeur et évaporateur. Dans les superettes, les moyennes et grandes surfaces, on retrouve souvent des installations à détente directe avec :

  • une production centralisée (ensemble compresseur-condenseur) sur le toit ou dans un local annexe à la surface de vente.

  • et l’ensemble détendeur-évaporateur au sein du meuble frigorifique.

  

En production centralisée, la détente directe nécessite une mise en œuvre, une exploitation et une maintenance professionnelle. En effet, les distances entre la production et les équipements consommateurs de froid peuvent être importantes. Le risque d’impact négatif avec l’environnement et l’efficacité énergétique croît fortement avec cette distance.

Environnement

Cela va de soi, plus les longueurs de tuyauterie de distribution sont importantes, plus la quantité de fluide frigorigène est importante. Il en résulte que le risque de fuites de réfrigérant est important. À titre d’exemple, le Ministère de l’Écologie et du Développement Durable Français a établi le tableau qui suit en matière d’émissions fugitives de fluide frigorigène dans l’atmosphère.

Installations concernées 0 Type d’installation Taux d’émissions fugitives en fonction de la charge nominale
2001 2002 2003 2004
Hypermarchés Détente directe 30 % 30 % 30 % 22 %
Supermarchés 22 % 22 % 25 % 18 %
Commerces de proximité Groupe de condensation 10 % 10 % 10 % 10 %
Groupe hermétique Méthodologie non applicable

Source : Méthodologie spécifique pour les projets de Réduction des émissions de HFC par substitution de fluide et/ou changement d’installation frigorifique dans le froid commercial, agroalimentaire, …; ÉcoSecurities/CITEPA pour le compte du Ministère de l’écologie et du développement durable français.

Énergie

Pertes de charge dans l’installation : description

Dans les commerces où la production centralisée est présente, l’efficacité énergétique de la distribution se résume à réduire au maximum les pertes de pression (ou perte de charge) en ligne entre :

  • le condenseur souvent situé en toiture et le détendeur du meuble frigorifique (on parle de conduite liquide) dans la zone de vente;
  • l’évaporateur du meuble et l’aspiration du compresseur situé, lui aussi, en toiture ou dans un local annexe.

Les pertes de charge existent de par :

  • l’importance du nombre de coudes, raccords, prises de pression, filtres, … qui constituent la distribution (on parle de pertes de charge « singulières »;
  • les grandes longueurs de tuyauterie de la distribution (on parle ici de pertes linéaires dues au frottement du fluide dans les conduites).

La trop grande importance des pertes de charge de distribution entraîne, entre autres, une chute de la production frigorifique et une baisse de rendement du compresseur.

Pertes de charge dans l’installation : conduites d’aspiration

Outre les problèmes de retour d’huile dans les conduites d’aspiration vers la production (optimisation de la vitesse des gaz de retour vers le compresseur), les pertes de charge doivent être limitées pour ne pas augmenter le travail du compresseur et, par conséquent, dégrader le COP de la centrale de froid.

Isolation des conduites d’aspiration (après l’évaporateur).

Dans la pratique, on considère que les valeurs des pertes de charge doivent être limitées en fonction de la température d’évaporation suivant l’application. Le tableau suivant reprend des valeurs pratiques de référence :

Température d’évaporation [°C] Pertes de charge [kPa]
– 10 20
– 30 15
– 40 5

L’augmentation des pertes de charge oblige le compresseur à fournir un travail de compression plus important.

En plus de la limitation des pertes de charge, il est souhaitable d’isoler les conduites d’aspiration surtout lorsque les lignes « gaz » sont très longues. En effet, les conduites non isolées au contact de l’air ambiant de la zone de vente vont échanger plus de chaleur et nécessairement la température des gaz d’aspiration sera plus élevée provoquant aussi une augmentation du travail du compresseur.

Le manque d’isolation de la conduite d’aspiration oblige le compresseur à fournir un travail de compression plus important.

Pertes de charge dans l’installation : conduites de liquide

De manière à éviter le phénomène de « flash gaz », entre d’autres termes la revaporisation partielle du liquide à la sortie du condenseur par réchauffe au contact des températures d’ambiance de la zone de vente, il est nécessaire de bien isoler les conduites liquides. Cette mesure permet aussi de ne pas dégrader le COP des machines frigorifiques dans le sens où l’échange thermique de l’évaporateur se trouve limité (voir le schéma ci-dessous).

Le manque d’isolation de la conduite liquide passant dans des ambiances chaudes augmente le risque de « flash gaz » et réduit la puissance frigorifique disponible à l’évaporateur.


Circuits frigoporteurs

Le refroidissement est indirect lorsque le transfert de chaleur « utile » n’est pas directement assuré par le fluide frigorigène. En d’autres termes, l’échange de chaleur entre le meuble, la chambre ou l’atelier frigorifique et l’évaporateur de la centrale de production de froid s’effectue par l’intermédiaire d’une boucle de fluide frigoporteur. Les fluides frigoporteurs les plus utilisés sont l’eau glycolée (34 %), le CO2, l’ammoniac NH3, …

     

Centrale de froid source : DelHaize.

Environnement

Avantages

De par les réglementations de plus en plus draconiennes, quant aux taux de rejet des fluides frigorigènes dans l’atmosphère, des solutions comme l’utilisation de boucles intermédiaires de fluides frigoporteurs sont une approche intéressante. Le fluide frigorifique étant confiné au niveau de la centrale de production, sa quantité (charge en fluide frigorigène) est limitée et le taux d’émissions fugitives réduit.

Installations concernées 0 Type d’installation Taux d’émissions fugitives en fonction de la charge nominale*
2001 2002 2003 2004
Hyper ou supermarchés Frigoporteur 10 % 10 % 12 % 8 %
* pour les systèmes à frigoporteur: on considère la charge nominale en fluide frigorigène.

Énergie

Avantages

  • Comme la production peut être centralisée en dehors de la zone de vente (zone publique), l’utilisation de fluides frigorigènes énergétiquement plus efficaces mais toxiques et/ou inflammables tels que l’ammoniac ou le propane est possible.
  • Le dégivrage par fluide frigoporteur des évaporateurs des évaporateurs terminaux est sensiblement simplifié. Quant au temps de dégivrage, il est réduit; ce qui permet d’améliorer le bilan énergétique global de l’installation.
  • De par la taille faible du circuit frigorifique, les pertes de charge étant réduites, l’énergie consommée à la production s’en retrouve réduite.

Inconvénients

  • La production de froid par frigoporteur fait appel à un évaporateur intermédiaire; ce qui suppose deux chutes de température. Pour en tenir compte, le fluide frigorigène doit avoir une température d’ébullition plus faible que dans une application à détente directe.
  • Des pompes sont nécessaires pour assurer la circulation du fluide frigoporteur. La mise en mouvement du fluide par les pompes demande de l’énergie qui se transforme en chaleur cédée au frigoporteur. Sachant que la puissance absorbée par une pompe est définie par la formule ci-dessous, on peut estimer à quelle valeur s’élèvera la perte d’énergie non seulement en consommation au niveau du moteur électrique de la pompe mais aussi au niveau de la chaleur cédée par la pompe au fluide qu’il faudra refroidir.

Ppompe  = q volumique x Δp [W]

Où :

  • q volumique : débit volumique [m³/s];
  • Δp : la hauteur manométrique totale [N/m² ou Pa]

Évaluer l’efficacité thermique et énergétique des meubles frigorifiques fermés

Évaluer l'efficacité thermique et énergétique des meubles frigorifiques fermés


Certifications et normes

Les certifications sont en général des initiatives volontaires de la part des constructeurs pour permettre aux bureaux d’études, fournisseurs et utilisateurs de choisir correctement leurs équipements en comparant des pommes avec des pommes dans le cadre d’une concurrence saine. Une certification est accordée à un fabricant lorsque l’équipement testé selon un protocole de mesure préétabli, identique pour tous les équipements de la même famille et basé sur les normes EN en vigueur.

EUROVENT site

Caractéristiques certifiées

Dans le domaine de l’HVACR (Heating Ventilation Air Conditioning and Refrigeration), une certification qui donne une bonne garantie de qualité notamment au niveau énergétique est EUROVENT . Les exigences des fabricants, à savoir la puissance, la consommation d’énergie et le niveau sonore sont correctement évalués dans le cadre de la demande de certification, et ce, conformément aux normes EN en vigueur.
Pour les meubles frigorifiques, la certification EUROVENT porte plus particulièrement sur les caractéristiques de performances énergétiques suivantes :

  • la consommation d’énergie électrique de réfrigération REC (du groupe de froid) en [kWh/j];
  • la consommation d’énergie électrique directe DEC (avec 12 heures d’éclairage) en  [kWh/j]. Attention que pour les meubles à groupe de condensation incorporé, DEC est égal à la somme de toutes les énergies électriques consommées par le meuble frigorifique incluant l’énergie du compresseur ;
  • la consommation d’énergie électrique totale TEC en [kWh/j], avec :
    • TEC pour les meubles à groupe de condensation séparé = REC + DEC ;
    • TEC pour les meubles à groupe de condensation incorporé = DEC.

Les essais sont effectués en fonction du type de meubles et dans des conditions d’ambiance pré-définies et pour des températures de denrées spécifiques à l’usage du meuble :

Les types d’application.

Application à utiliser pour

Température positive

Denrées réfrigérées

 

Température négative

Denrées congelées, surgelées et crèmes glacées

Horizontal
1 Réfrigéré, service par le personnel. Surgelé.
2 Réfrigéré, service par le personnel. Surgelé, avec réserve incorporée.
3 Réfrigéré, ouvert, mural. Surgelé, ouvert, muraltop, …
4 Réfrigéré, ouvert, îlot. Surgelé, ouvert, îlot.
5 Réfrigéré, vitré,mural. Surgelé, vitré,mural.
6 Réfrigéré, vitré, îlot. Surgelé, vitré, îlot.
Vertical
1 Réfrigéré, semi-vertical. Surgelé, semi-vertical.
2 Réfrigéré, à étagères. Surgelé, à étagères.
3 Réfrigéré, pour chariot à façade amovible.
4 Réfrigéré, à portes vitrées. Surgelé, à portes vitrées.
Combiné
2
Réfrigéré, haut ouvert, bas ouvert.
Surgelé, haut ouvert, bas ouvert.
2
Réfrigéré, haut ouvert, bas fermé.
Surgelé, haut ouvert, bas fermé.
3
Réfrigéré, haut à portes vitrées, bas ouvert.
Surgelé, haut à portes vitrées, bas ouvert.
4
Réfrigéré, haut à portes vitrées, bas fermé.
Surgelé, haut à portes vitrées, bas fermé.
5
Multi température, haut ouvert, bas ouvert.
6
Multi température, haut ouvert, bas fermé.
7
Multi température, haut à portes vitrées, bas ouvert.
8
Multi température, haut à portes vitrées, bas fermé.

Source EUROVENT.

Les conditions d’ambiance sont :

Classes de climat des chambres test Température sèche [°C] Humidité relative [%] Point de rosée [°C] Humidité absolue [gd’eau/kgair sec]
0 20 50 9,3 7,3
1 16 80 12,6 9,1
2 22 65 15,2 10,8
3 25 60 16,7 12
4 30 55 20 14,8
5 27 70 21,1 15,8
6 40 40 23,9 18,8
7 35 75 30 27,3
8 23,9 55 14,3 10,2

Source EUROVENT.

Les classes de températures des paquets de denrées tests sont :

Classe de température des paquets tests La plus haute température du paquet test le plus chaud doit être supérieure à [°C] La plus basse température du paquet test le plus froid doit être supérieure à [°C] La plus basse température du paquet test le plus chaud doit être inférieure à [°C]
L1 -15 -18
L2 -12 -18
L3 -12 -15
M1 5 -1
M2 7 -1
H1 10 +1
H2 10 -1

Source EUROVENT.

Consommation d’énergie annuelle conventionnelle CAEC

La consommation d’énergie électrique de réfrigération (REC) est une valeur conventionnelle qui ne peut pas être directement utilisée pour calculer la consommation d’énergie annuelle dans un magasin. Pour obtenir une idée grossière de la consommation annuelle d’un meuble, une formule conventionnelle a été acceptée par les fabricants participant au programme EUROVENT Certification pour un meuble fermé, réfrigéré à étagères.

CAEC [kWh/m².an] = 365 [jours/an] x (DEC + 0,5 x REC) [kWh/j] / TDA [m²]

où :

  • (DEC + 0,5 x REC) / TDA = Coefficient conventionnel prenant en compte :
    • la stratification conventionnelle de température dans un magasin de plus de 600 m²;
    • la répartition temporelle conventionnelle des conditions d’ambiance d’un magasin pendant l’année.

Valeurs européennes moyennes TEC / TDA

Le tableau ci-dessous donne un exemple des valeurs moyennes des consommations pour le marché européen. Les valeurs ont été collectées et moyennées par le groupe WG14 d’Eurovent / Cecomaf sur la base des chiffres fournis par les fabricants et l’expérience de terrain.
Les valeurs ont été établies pour les classes de température des paquets M définies en laboratoire :

Famille de meubles Classe de température du meuble (classe de l’ambiance + denrée) Moyenne européenne TEC /TDA [kWh/jour.m²]
Pour meubles à groupe de condensation incorporé
IHC1, IHC2, IHC3, IHC4 3H2 8,2
3H2 9,6
IVC1, IVC2, (IVC3) 3H2 17,3
3H2 21,0
IVC4 3M1 13,9
IHF1, IHF3, IHF4 3L3 21,5
3L1 36,0
IHF5, IHF6 3L1 17,8
IVF4 3L1 30,5
IYF1, IYF2, IYF3, IYF4 3L3 32,3
IYM6 3H2/3L1 25,3
Pour meubles à groupe de condensation séparé (à groupe extérieur)
RHC1 3H 6,2
RHC1 3M2 6,7
RHC3, RHC4 3H 5,5
RHC3, RHC4 3M2 5,8
RVC1, RVC2 3H 10,1
RVC1, RVC2 3M2 12,3
RVC1, RVC2 3M1 13,4
RVC3 3H 13,8
RHF3, RHF4 3L3 13
RVF4 3L1 28,5
RVF1 3L3 29

Source EUROVENT.

H = horizontal, V = vertical, Y = combiné, C = réfrigéré, F = surgelé, M = multi-température, A = Assisté, S = libre service, R = groupe de condensation séparé, I = groupe de condensation incorporé

Norme

EN ISO 23953 : Meubles frigorifiques de vente- partie 2 : classification, exigences et méthodes d’essai (ISO 23953 : 2005)

EUROVENT se base principalement sur cette norme pour certifier les meubles frigorifiques.

Consommation énergétique certifiée

Actuellement, la plupart des constructeurs, comme le montre le chapitre précédent, se fient aux résultats donnés par la certification EUROVENT. La méthode d’essai est très précise et permet, entre autres, de déterminer :

  • la qualité du meuble pour maintenir les températures escomptées à l’intérieur du volume utile de chargement ;
  • les consommations énergétiques globales.

Les essais sont réalisés dans des conditions de températures elles aussi précises.

Exemple.

Un meuble RVF4 travaillant dans une classe de température 3L1 signifie que :

  • le type d’application est 4; à savoir : Surgelé, Vertical à portes vitrées
  • la température et l’humidité de l’ambiance dans laquelle est plongé le meuble est :
Classes de climat des chambres test Température sèche [°C] Humidité relative [%] Point de rosée [°C] Humidité absolue [gd’eau/kgair sec]
0 20 50 9,3 7,3
1 16 80 12,6 9,1
2 22 65 15,2 10,8
3 25 60 16,7 12
4 30 55 20 14,8
5 27 70 21,1 15,8
6 40 40 23,9 18,8
7 35 75 30 27,3
8 23,9 55 14,3 10,2
  • les températures souhaitées au niveau des denrées sont :
Classe de température des paquets tests La plus haute température du paquet test le plus chaud doit être inférieure à [°C] La plus basse température du paquet test le plus froid doit être supérieure à [°C] La plus basse température du paquet test le plus chaud doit être inférieure à [°C]
L1 -15 -18
L2 -12 -18
L3 -12 -15
M1 5 -1
M2 7 -1
H1 10 +1
H2 10 -1
  • pour un type de meuble précis, on détermine la consommation énergétique moyenne:
Famille de meubles Classe de température du meuble (classe de l’ambiance + denrée) Moyenne européenne TEC /TDA [kWh/jour.m²]
Pour meubles à groupe de condensation séparé
RVF4 3L1 28,5

Source EUROVENT.

H = horizontal, V = vertical, Y = combiné, C = réfrigéré, F = surgelé, M = multi-température, A = Assisté, S = libre service, R = groupe de condensation séparé, I = groupe de condensation incorporé.

La valeur de 28,5 [kWh/jour.m²] est donc une consommation moyenne établie pour l’ensemble des meubles verticaux négatifs à groupe de froid séparé, à étagères et à portes vitrées.

Lorqu’on analyse de plus près un cas spécifique de meuble, EUROVENT donne les valeurs suivantes pour un RVF4 3L1:

Modèle Réfrigérant Agencement interne Nombre d’étagères Rideau de nuit DEC pour 12 heures d’éclairage [kWh/jour] REC [kWh/jour] Surface totale d’exposition

TDA [m²]

 

TEC/TDA [kWh/jour.m²]
R404A HNLS (ou étagères horizontales non éclairées 5 non 25,6 27,7 2,41 22,1

Sachant que ce type de meuble a une ouverture TDA de 4,12 [m²] pour une longueur L de 2,95 [m], on peut évaluer la puissance moyenne absorbée par le meuble. Soit :

Pmoyen = TEC x (TDA / L) / 24 [kW/ml] (où ml = mètre linéaire)

Pmoyen = 22,1 [kWh/jour.m²] x (2,41 [m²] / 2,34 [m]) / 24 [h/jour]

Pmoyen = 0,94 [kW/ml]

Tout ceci signifie que les essais aboutissant à une certification du meuble frigorifique sont réalisés dans des conditions d’ambiance tout à fait particulières. Cette certification est naturellement nécessaire pour permettre aux bureaux d’études en technique spéciale ou au maître d’ouvrage de pouvoir comparer les meubles de même classe ou de même famille ensemble. Les résultats des mesures des consommations énergétiques sont des moyennes, mais ne représentent pas les consommations réelles en fonction des conditions ambiantes de température et d’humidité variables à l’intérieur du commerce.


Apports thermiques

Le meuble frigorifique fermé subit en permanence des agressions de l’extérieur ou de l’intérieur sous forme d’apports thermiques et hydriques. L’évaporateur installé dans le meuble doit en permanence les combattre par échange thermique avec l’air en convection forcée qui le traverse.

Apports externes classiques

Les agressions externes représentent une bonne partie des apports thermiques. Elles sont dues aux conditions d’ambiance (température et humidité) des zones de vente entourant les meubles.

On retrouve principalement :

  • les apports de chaleur par les parois Ppen(convection de surface et conduction au travers des parois);
  • les apports de chaleur par les portes lorsque celles-ci sont ouvertes;
  • les apports de chaleur par rayonnement Pray des parois de l’ambiance avec celle du meuble au travers des vitres des portes lorsque celles-ci sont fermées.

Apports de chaleur par pénétration Ppen_isolant au travers des parois isolées

  

Coupe d’un meuble « positif » (isolant en polystyrène en moyenne de 3 cm).

Coupe d’un meuble « négatif » (isolant en polystyrène en moyenne de 5  cm).

Les parois des meubles se composent généralement de panneaux sandwich (acier/isolant/acier) qui limitent les pénétrations de chaleur par conduction de l’ambiance des zones de vente vers l’intérieur du meuble. Les déperditions négatives ou pénétrations au travers des parois sont fonction :

  • de la composition des parois;
  • de l’importance des surfaces de pénétration;
  • de l’écart de température de part et d’autre des parois.

On évalue l’apport de chaleur par pénétration Ppen_paroi par la relation suivante :

Ppen_paroi = K moyen_paroi x Sparoi x (Tambiance – Tinterne) [W]

Pour autant que l’écart de température entre l’ambiance et l’intérieur du meuble frigorifique reste constant, les apports internes par pénétration sont théoriquement constants de jour comme de nuit.

Dans le cas des meubles frigorifiques fermés, les températures d’application sont souvent négatives et, par conséquent, les épaisseurs d’isolants sont souvent plus importantes.

Le coefficient Kmoyen_paroi s’exprime par la relation suivante :

K moyen_paroi =  λparoi / eparoi  [W/m².K]

où :

  • λparoi : coefficient de conductivité thermique (il est en général compris entre 0,02 et 0,03 [W/m.K])
  • eparoi : épaisseur de l’isolant (pour les applications en froid négatif, les épaisseurs peuvent aller jusqu’à 6 [cm].

K moyen_paroi =  0,02 / 0.06

K moyen_paroi =  0,33 [W/m².k] 

Apports de chaleur par pénétration Ppen_vitrage au travers des portes fermées

  photo portes meubles frigorifiques fermés - 01.   photo portes meubles frigorifiques fermés - 02.   photo portes meubles frigorifiques fermés - 03.

Tout comme les parois isolantes, les portes qu’elles soient vitrées ou pas, sont soumises au même écart de température. Les déperditions négatives ou pénétrations au travers des parois sont donc aussi fonction :

  • de la composition des parois (Kmoyen_paroi = 3 [W/m².K] pour un double vitrage par exemple);
  • de l’importance des surfaces de pénétration;
  • de l’écart de température de part et d’autre des parois.

On évalue l’apport de chaleur par pénétrationPpen_vitrage par la relation suivante :

Ppen_vitrage  = K moyen_paroi x Sparoi x (Tambiance – Tinterne) [W]

Apports de chaleur Pjoint_porte par convection au travers des joints de portePour autant que l’écart de température entre l’ambiance et l’intérieur du meuble frigorifique reste constant, les apports internes par pénétration sont théoriquement constants de jour comme de nuit.

Apports de chaleur Pjoint_porte par convection au travers des joints de porte

Le joint de porte est un élément essentiel dans la fonctionnalité du meuble fermé. En effet, dans la pratique, à chaque ouverture de porte, l’humidité de l’ambiance externe au meuble vient se condenser et même givrer sur sa surface vu sa basse température. Il en résulte lors de la fermeture de porte que le joint risque :

  • soit de coller contre la paroi du meuble et donc d’empêcher l’ouverture suivante;
  • soit, par accumulation de givre ou de glace, de ne plus assurer l’étanchéité du meuble (le bilan énergétique se dégrade).

L’échange avec l’ambiance externe au meuble est directement fonction des caractéristiques du joint et de la qualité du contact avec la structure portante.

On évalue l’apport de chaleur par pénétration Pjoint_porte par la relation suivante :

Pjoint_porte  = Cair  x qfuite x l x (Tambiance – Tinterne) [W]

où :

  • Cair : capacité calorifique approchée de l’air volumique de l’air humide (soit Cair = 2 kJ/m³.K)
  • qfuite : débit de fuite au niveau du joint [m³/s.m];
  • l : longueur totale du joint de porte [m]

Pour autant que le joint soit entretenu ou soit équipé de cordons chauffants (attention qu’il faudra tenir compte de la perte interne due au cordon), la perte par convection au travers du joint est négligeable.

Apports de chaleur par rayonnement au travers des parois vitrées Pray_vitrage

  

Les échanges par rayonnement au travers d’une porte vitrée de meuble frigorifique dépendent naturellement de la composition du vitrage et de la longueur d’onde du rayonnement incident.

Un verre clair, par exemple, est transparent au rayonnement visible et à l’infrarouge proche à environ 90 %. À l’inverse, le rayonnement infrarouge lointain (parois environnantes) de passe presque pas.

Spectre de transmission du verre.

Dans les 90 % du rayonnement traversant le verre clair, 30 à 40 % sont absorbés par les denrées, le reste étant, en partie renvoyé à l’extérieur par transmission (90 %), en partie absorbé par le verre lui-même.

Suite à ce qui vient d’être dit, on conçoit aisément qu’il faut éviter le rayonnement solaire direct.

Exemple :

Si on considère un ensoleillement direct d’une puissance spécifique de 1 000 [W/m²]. sur une surface de 1 m² de porte vitrée d’un meuble frigorifique, l’apport est de 1 000 [W], ce qui est évidemment énorme.

En l’absence de rayonnement solaire direct sur les meubles frigorifiques (on essaye la plupart du temps de l’éviter), ce sont :

  • les parois avoisinantes (à une température de l’ordre de 25-30 °C) qui sont émettrices dans l’infrarouge lointain (IR lointain à grande longueur d’onde). Cette composante, lorsqu’elle interagit avec une ou plusieurs parois vitrées se transforme en chaleur selon le processus de la figure ci-dessus :

   

  • Transfert de chaleur par rayonnement infrarouge au travers de parois vitrées.
  • éventuellement les éclairages de l’ambiance de vente qui eux sont des émetteurs dans le rayonnement visible et l’infrarouge proche (IR proche à courte longueur d’onde).
Bilan énergétique de quelques lampes (C. Meyer et H. Nienhuis)
Type de lampe Conduction/convection [%] Rayonnement UV [%] Rayonnement IR [%] Rayonnement visible [%]
A incandescence 15 75 10
Tube fluorescent 71,5 0,5 (1) 28
Fluo-compact 80 0,5 (1) 19,5
Halogénure métallique 50 1,5 24.5 24
Sodium haute pression 44 25 31
(1) dans le cas de lampes fluorescentes dont la surface développée est importante, on pourrait séparer le rayonnement IR lointain. Pour les lampes fluo-compact, cette distinction n’est pas d’application.

Source AFE.

En première approximation, en l’absence de rayonnement solaire direct, les apports de chaleur par rayonnement au travers des portes vitrées à plusieurs couches (ce qui est souvent le cas) sont minimes lorsqu’on considère que les éclairages externes aux meubles sont des sources lumineuses :

  • de bonne qualité telles que les lampes fluorescentes;
  • éloignées afin d’éviter un échange par convection/conduction;

Les vitrages sélectifs tels que ceux que l’on rencontre dans la construction classique permettraient de réduire l’impact du rayonnement lumineux. Cependant, on risquerait de rencontrer des problèmes visibilités des denrées au travers des portes vitrées (reflets).

Apports externes par l’ouverture des portes

En période de vente, les meubles frigorifiques fermés sont sollicités au niveau thermique et énergétique par l’ouverture périodique des portes vitrées. L’atmosphère froide et sèche interne au meuble est mise en contact avec l’ambiance variable des zones de vente, mais d’emblée plus chaude et plus humide. Il va de soi que la sollicitation thermique et énergétique du meuble est tributaire de la « fréquence » d’ouverture et fermeture des portes.

L’apport de chaleur horaire dû à l’ouverture des portes est le suivant :

Pouverture_porte  = Nporte x Nouverture  x Vlibre_meuble x Cair  x (Tambiance – Tinterne) / 3600 [W]

où :

  • Cair : capacité calorifique approchée de l’air volumique de l’air humide (soit Cair = 2 kJ/m³.K)
  • N : nombre d’ouvertures par heure [h-1];
  • Vlibre_meuble : volume non occupé par les denrées [m³].

Le profil d’ouverture des portes d’un meuble frigorifique peut être représenté par la figure suivante :

Exemple de profil d’ouverture de porte.

Apports internes

Pour maintenir le meuble à température et dans des bonnes conditions de fonctionnement ainsi que pour rendre les denrées attrayantes, des apports internes sont produits.

On retrouve principalement :

  • les apports de chaleur par l’éclairage Pecl;
  • les apports de chaleur par l’intégration des moteurs des ventilateurs dans le réseau de distribution d’air du meuble Pvent (le moteur chauffe);
  • les apports de chaleur des cordons chauffants des joints de porte Pcordon_chauf;
  • les apports de chaleur ponctuels par les systèmes de dégivrage Pdeg.

Schéma apports internes.

Apports de chaleur par l’éclairage

L’éclairage dans le volume utile de chargement contribue aussi au réchauffement des denrées alimentaires. La chaleur évacuée par l’évaporateur est grosso modo la puissance électrique qui alimente l’éclairage, à savoir la puissance des lampes et des auxiliaires s’ils sont placés dans le volume utile réfrigéré. Généralement, ce sont des tubes fluorescents qui équipent les meubles frigorifiques. Les ballasts qui les alimentent peuvent se trouver ou pas dans le volume utile; d’où l’importance d’avoir des luminaires énergétiquement performants.

L’apport de chaleur procuré par les éclairages est repris dans la relation suivante :

Pecl  = Pélectrique_luminaire + Pélectrique_ballast (si dans le volume utile de chargement)[W]

Apports de chaleur des ventilateurs

Les ventilateurs placés dans la reprise d’air, en amont des évaporateurs, dissipent aussi leur chaleur. Tout comme l’éclairage placé dans le volume utile, la puissance électrique alimentant les ventilateurs est transformée en chaleur.

On évalue l’apport de chaleur des ventilateurs Pvent par la relation suivante :

Pvent  = Pélectrique_ventilateur [W]

Apports de chaleur dus au dégivrage

Le dégivrage est un mal nécessaire sachant que les meubles frigorifiques, lorsqu’ils sont ouverts, sont des déshumidificateurs puissants. L’humidité de l’air de l’ambiance, lors de l’ouverture des portes, se retrouve sous forme de givre, de gel ou encore de glace (quand il est trop tard) sur les ailettes de l’évaporateur. L’apport de chaleur lors de l’opération de dégivrage est ponctuel.

On évalue l’apport de chaleur du dégivrage Pdeg par la relation suivante :

Pdeg = Pélectrique_dégivage [W]

  • en froid positif, on essaye d’effectuer un dégivrage naturel en coupant l’alimentation de l’évaporateur en froid;
  • en froid négatif, on effectue des dégivrages par des résistances chauffantes placées sur l’évaporateur.

Apports de chaleur dus aux cordons chauffants

Les cordons chauffants sont en général placés au niveau des vitrages afin de réduire les risques de condensation au niveau des surfaces vitrées (porte vitrée, miroir, …), des ponts thermiques inévitables, …

On évalue l’apport de chaleur dû aux cordons chauffants Pcord_chauf par la relation suivante :

Pcord_chauf = Pélectrique_cordon_chauffant [W]


Bilan énergétique

L’évaluation du bilan thermique permet de préciser la puissance frigorifique nécessaire pour combattre les agressions thermiques du meuble. La puissance frigorifique appliquée à des meubles linéaires et rapportée au mètre linéaire en [W/ml] est un ratio important souvent utilisé par les professionnels pour comparer la performance de différents meubles de même type mais de marque différente (voir certification EUROVENT).

Évaluation théorique des consommations journalières

L’évaluation théorique du bilan énergétique journalier est plus parlante que le bilan thermique des puissances mises en jeu, car elle prend en compte les modifications de régime des apports thermiques tels que l’éclairage pendant la journée, les dégivrages, …, sur une période de 24 heures. Cette période est la même que celle utilisée par EUROVENT pour caractériser les meubles frigorifiques.

Définitions

Les bilans énergétiques de jour et de nuit sont différents. Ils s’expriment par la somme des apports tant internes qu’externes selon la période de la journée ou de la nuit, multipliés par les temps respectifs pendant lesquels les apports interviennent, à savoir :

Bilan énergétique de jour

Qjour  = Σ Papports_jour x tjour

Qjour = (Ppen_paroi + Pecl + Pvent) x tjour+ Ppen_vitrage x (tjour – touverture_porte) + Pouverture_porte x touverture_porte

+ Pdégivrage x nbre_dégivr x tdégivr [Wh/jour]

Bilan énergétique de nuit

Qnuit = Σ Papports_nuit x tnuit 

Qnuit= (P pen_paroi + Ppen_vitrage  + Pvent) x tnuit [Wh/jour]

Attention que l’on néglige à la fois :

  • les apports par rayonnement au travers des portes vitrées (pas de rayonnement solaire et peu d’effet thermique de la part des luminaires sachant que le vitrage est au minimum un double vitrage ;
  • les apports par fuite au niveau des joints en considérant que ceux-ci sont de bonne qualité.

le bilan énergétique journalier représente l’énergie nécessaire à l’évaporateur du meuble frigorifique pour vaincre les apports internes et externes. Il s’écrit de la manière suivante :

Bilan énergétique

Q = Qjour + Qnuit[Wh/jour]

Calculs du bilan énergétique d’un meuble fermé vertical négatif

Bilan énergétique

Calculs

Pour évaluer le bilan énergétique d’un meuble frigorifique ouvert vertical.

L’énergie frigorifique journalière est l’énergie froid consommée par l’évaporateur du meuble ouvert.

Qtotal = Qjour + Qnuit [Wh/jour]
Apports de chaleur Énergie de jour (10 heures/jour) Energie de nuit (14 heures/jour) Energie total journalière
Pénétration paroi 3 870 5 418 9 288
Pénétration vitrage 5 498 7 766 13 264
ouverture des portes 5 733 0 5 733
Ventilation/cordon chaud 2 100 2 940 5 040
Éclairage 2 880 0 2 880
Dégivrage 6 400 0 6 400
Total 42 605
Total/m² d’ouverture de portes 42 605/(4.3 x 1000) = 9,9 [kWh/m².jour]

Puissance frigorifique de l’évaporateur

Vu la présence d’un système de dégivrage électrique (en négatif, le dégivrage naturel ne suffit pas), la détermination de la puissance frigorifique du meuble doit s’effectuer en partant de l’énergie journalière. Soit :

P0 = (Qtotal)  / (24 – nombredégivrage x tempsdégivrage)

P0 = 42 605  / (24 – 2 x 0.5)

P0 = 1 852 [W]

Puissance frigorifique spécifique

La puissance frigorifique spécifique ou couramment connue sous le nom de puissance par mètre linéaire de meuble frigorifique est de :

Pml = P 0 / longueur du meuble

Pml = 1 852  / 2,3

Pml = 805  [W/ml]

Commentaires

  • La puissance par mètre linéaire d’un meuble frigorifique fermé négatif à porte fermée est moins énergivore que son homologue ouvert;
  • le calcul théorique de l’énergie frigorifique journalière du meuble est de 9,9 [kWh/m².jour]. Pour pouvoir la comparer par rapport au TEC d’EUROVENT il serait nécessaire d’y ajouter la consommation du groupe de froid. Pour une installation classique (COP de 1.2 par exemple), la consommation du compresseur serait de l’ordre de 9,9  / 1,2 = 8,25 [kWh/m².jour]. On en déduit le TEC/TDA = 9,9 + 8,25 = 18,15 [kWh/m².jour]. En se référent au tableau de la moyenne européenne des TEC/TDA, pour ce type de meuble, TEC/TDA = 28,5 [kWh/m².jour];
  • EUROVENT annonce, spécifiquement pour ce type de meuble et pour un fabricant référencé, une valeur de TEC/TDA = 22,1 [kWh/m².jour]; ce qui montre que l’évaluation théorique est en deçà de celle mesurée en laboratoire, soit 18,15 / 22.1 = 0,82 ou 18 % en moins de consommation spécifique du meuble choisi;
  • Si la moyenne donnée par EUROVENT est de 28,5 [kWh/m².jour], le meuble étudié est donc en dessous de la moyenne européenne, soit : 22,1 / 28,5 = 0,77 ou 23 %. On se rend compte ici que la disparité des consommations des meubles testés par EUROVENT est importante; ce qui signifie qu’en froid négatif, plus encore qu’en froid positif, la qualité de la fabrication des meubles souffle le chaud et de froid. (c’est le cas de le dire).

Puissances frigorifiques spécifiques et températures

Une manière souvent utilisée pour classifier les meubles frigorifiques, est de se baser sur :

  • la puissance frigorifique spécifique;
  • ou la puissance frigorifique par mètre linéaire;
  • ou par module de porte en fonction des conditions classiques définies par EUROVENT (température d’ambiance de 25°C et une humidité relative de 60 %).

Meuble frigorifique fermé à applications négatives

Famille de meubles Type de rideau d’air Surface d’exposition [m²/ml] ou [m²/porte] Température de service [°C] Puissance frigorifique spécifique [kW/ml]
Meuble vertical self-service en convection forcée Portes vitrées, rideau d’air interne turbulent. 0,84 -23 à -25 0,8 0,86

Température

La puissance frigorifique est toujours liée à une température d’évaporation qui permet de tenir la température de consigne au sein du meuble frigorifique.

Type de meuble Température de service interne au meuble frigorifique [°C] Température de l’évaporateur[°C]
Froid négatif -18/-20 -30 à -35
-23/-25 -33 à -38

Influence de l’évaporateur

Il est important qu’un évaporateur soit bien dimensionné pour combattre les apports du meuble. Une surface d’échange insuffisante par rapport aux apports entraîne une saturation de l’évaporateur en température. Pour des applications proche de 0°C, ou dans ce cas franchement négative, la prise en glace ou le givrage est plus rapide entraînant une surconsommation du meuble.

La figure suivante représente l’évolution des températures, à la fois pour l’air qui passe au travers des ailettes d’échange et le fluide frigorigène au travers des tuyauteries :

  • au fur et à mesure que l’air traverse les différents rangs d’ailettes, sa température diminue selon une loi logarithmique et passe de la température t1 à la température t2;
  • par contre, le fluide frigorigène se vaporise tout au long du trajet inverse à température plus ou moins constante (suivant le type de fluide utilisé) et ce jusqu’au moment où la dernière goutte liquide devient gazeuse (point c où le titre du fluide Xr = 1 : 1 correspond à un fluide totalement gazeux). À partir de ce point, le fluide frigorigène entre dans sa phase de surchauffe et voit sa température augmenter (segment c-d).

L’évaporateur est principalement caractérisé par sa puissance frigorifique :

Po = K0 x Séchange x Δtmln

et dépendant des paramètres suivants :

  • le coefficient global d’échange moyen K0[W/m².K) s’exprimant sous la forme :

K0 = f1 / ((Séchange / (Si x αi)) + (1 / (Φ x αe))

avec :

  • f1 : coefficient tenant compte de la chaleur latente intervenant dans le givrage des ailettes d’échange (soit f1 = 1.25 pour le froid positif et 1,05 pour le froid négatif);
  • Φ : rendement global de la surface d’échange Séchange (Φ ~ 0,65 pour la convection forcée et ~0,75 en convection naturelle pour des échangeurs standards);
  • αe : coefficient d’échange moyen par convection pour les surfaces externes.Il est difficile à calculer, mais dépend principalement de la vitesse moyenne de l’air au travers des ailettes (0,6 < vm < 1,2 m/s) et du pas des ailettes (espace entre deux ailettes). En écoulement laminaire, αest compris entre 11 et 23 W/m².K et en écoulement turbulent entre 13 et 45 W/m².K;
  • αi : coefficient d’échange moyen interne lors de l’ébullition sèche du fluide frigorigène. Lui aussi est très complexe à déterminer, mais dépend principalement du type de fluide frigorigène, de son débit et du diamètre des conduites de l’évaporateur. On parle de 850 à 1 800 W/m².K.
  • la surface d’échange côté air de l’échangeur Séchange [m²] :

Séchange ~ 2 x VE / pas

avec :

  • VE : volume de l’évaporateur [m³];
  • pas : espace entre deux ailettes [m].
  • l’écart moyen logarithmique de température Δtmln* corrigé défini par la relation suivante :

Δtmln* = 0,95 x  f2 x ((t1 – t2)/ ln ((t1 – tfluide_frigorigène) / (t2 – tfluide_frigorigène))) [K]

avec :

  • f2 : coefficient correcteur tenant compte de la surchauffe à la sortie de l’évaporateur
  • t1 : température entrée évaporateur [K];
  • t2 : température entrée évaporateur [K];
  • tfluide_frigorigène ou t0 : température entrée évaporateur [K];


Influence du givrage

Principe de givrage

L’humidité de l’air ambiant de la zone de vente passant au travers des ouvertures de porte migre naturellement vers les parties froides du meuble et plus particulièrement vers l’évaporateur. Cette humidité se condense et givre sur les ailettes pour les applications de froid commercial (même pour les applications « positives », la température d’évaporation est négative par exemple -10°C).

Dans des applications de congélation, il arrive que l’humidité dans l’air se transforme directement en cristaux de neige qui peuvent se fixer par exemple et malheureusement sur les pales des ventilateurs de manière non homogène pouvant entraîner la destruction des ventilateurs.

Formation de givre.

La formation de givre entraîne une réduction de la puissance frigorifique P0 suite à :

  • une réduction du débit d’air passant au travers de l’évaporateur;
  • et par conséquent une augmentation des pertes de charge dans le circuit de refroidissement;
  • une augmentation de la résistance thermique de la surface de refroidissement;
  • une chute de la température du fluide frigorigène.

Aussi, il découle de la réduction de débit que l’efficacité du rideau d’air (quand il y en a un) sera moindre en favorisant l’augmentation des apports par induction, le passage accrût de l’humidité de l’air ambiant et l’augmentation de la température de l’intérieur du meuble, … C’est en fait le principe du « chien qui se mange la queue ».

Sur le diagramme psychométrique ci-dessous, le givre qui se forme sur l’évaporateur correspond à l’humidité prise dans l’ambiance de vente et/ou au niveau des denrées non emballées.

Le givrage représente donc une contrainte importante pour le commerçant sachant que :

  • l’on risque de briser la chaîne du froid;
  • le meuble frigorifique devra être équipé de systèmes de dégivrage pouvant entraîner des consommations énergétiques supplémentaires.

Il est donc nécessaire d’effectuer des dégivrages réguliers.

Poids énergétique du dégivrage

Quel que soit le type de dégivrage (naturel ou électrique principalement), pendant cette opération, de la chaleur est retirée à la résistance chauffante  en première approximation :

  • pour faire fondre le givre;
  • par les masses de l’évaporateur, du meuble et des denrées.

Temps de dégivrage

Dans le cas d’un dégivrage électrique et connaissant la puissance de la résistance électrique, il est possible d’évaluer le temps de dégivrage par la relation d’équilibre suivante :

Σénergies absorbées = Σapports énergétiques

Où les apports énergétiques sont l’énergie fournie par la résistance chauffante pendant le temps de dégivrage et l’énergie apportée par l’éclairage, les ventilateurs, …


Influence de l’éclairage

photo éclairage meuble frigorifique.

L’éclairage intensif des meubles est-il un critère de vente ?

On sait aussi que les apports internes comme l’éclairage régissent la puissance frigorifique nécessaire au maintien des températures au sein des meubles. La présence d’éclairage au sein du meuble non seulement représente une consommation électrique en soi, mais nuit aussi à la consommation énergétique des groupes de production de froid. En simplifiant, le commerçant passe deux fois à la caisse. Pour tant soit peu que l’efficacité de la production de froid ne soit pas optimisée, sa consommation énergétique sera double.

Le placement d’éclairage dans l’enceinte même réfrigérée est une mauvaise chose en soi. En effet, la plupart du temps, les constructeurs de meubles frigorifiques utilisent des lampes fluorescentes. En effet, ce type de lampes a une basse efficacité lumineuse aux basses températures comme le montre la figure suivante :

Efficacité lumineuse en fonction de la température ambiante.


Influence des ventilateurs

Les ventilateurs fonctionnent en permanence afin de maintenir les températures de consigne au sein des meubles. La puissance électrique nécessaire pour faire tourner les pales du ventilateur et, par conséquent, pour déplacer l’air au sein du meuble, est transformée en chaleur et participe au réchauffement de l’ambiance interne du meuble. Cet apport représente de l’ordre de 3 à 5 % de la consommation énergétique de la production de froid.


Influence des cordons chauffants

Les cordons servant à éviter la présence de buée sur les portes vitrées et à empêcher les portes des meubles mixtes d’être bloquées par le givre ou la glace. Ce type d’apports influence aussi le bilan énergétique du meuble. On estime sa participation à la dégradation du bilan énergétique à ~1 %.

Évaluer l’efficacité de la production frigorifique associée

Évaluer l'efficacité de la production frigorifique associée


L’efficacité de la production frigorifique

Un indice de mesure d’efficacité : le COP

De l’analyse du fonctionnement thermodynamique de la machine frigorifique, on déduit son efficacité énergétique. C’est le rapport entre la quantité de chaleur absorbée par l’évaporateur et la quantité d’énergie électrique totale absorbée par l’installation, soit principalement le compresseur, mais également les équipements annexes (ventilateurs, pompes de circulation d’eau, … )

Efficacité théorique d’une machine frigorifique.

Le bilan énergétique d’une machine frigorifique apparaît sur le diagramme : toute l’énergie captée dans l’application alimentaire (meuble frigorifique ouvert, congélateur, chambre froide, …) par l’évaporateur (II), plus l’énergie utilisée par le compresseur (I), doit être évacuée par le condenseur vers l’air extérieur (I + II).

L’installation de réfrigération sera donc énergétiquement efficace si elle demande peu d’énergie électrique au compresseur pour atteindre une puissance frigorifique donnée à l’évaporateur.
Appliquons ceci à une chambre froide :

Évaluer l’efficacité frigorifique d’un appareil, c’est établir le rapport entre énergie frigorifique fournie et énergie électrique absorbée par le compresseur.

Quelle valeur de COP atteindre ?

Que dit EUROVENT ?

La plus élevée possible naturellement !

Une évaluation dans les conditions nominales grâce aux catalogues

A priori, le catalogue du fabricant permet d’évaluer cette situation dans les conditions nominales.

Exemple : voici les spécifications techniques d’un compresseur à détente directe pour application positive.

  

À l’heure actuelle, c’est sans difficulté qu’il vous est possible de consulter en ligne les catalogues des constructeurs de compresseur. Par rapport à la photographie de la plaque signalétique du compresseur ci-dessus, on retrouve les caractéristiques suivantes :

Température de condensation [°C] Température d’évaporation [°C]
-40 -35 -30 -25 -20 -15 -10 -5 0 5 7 10 12,5
Puissance frigorifique [kW] 30 1,39 1,97 2,74 3,70 4,85 6,2 7,75 9,55 11,55 13,75 14,75 16,2 17,6
40 1,06 1.57 2,25 3,1 4,15 5,35 6,75 8,35 10,15 12,15 13,05 14,4 15,6
50 0,77 1,21 1,81 2,56 3,45 4,55 5,8 7,2 8,85 10,6 11,4 12,6 13,7
Puissance électrique [kW] 30 1,23 1,44 1,65 1,86 2,05 2,23 2,37 2,46 2,51 2,49 2,46 2,4 2,32
40 1,19 1,43 1,69 1,95 2,2 2,43 2,64 2,82 2,95 3,02 3,03 3,03 3
50 1,14 1,4 1,69 1,99 2,3 2,59 2,86 3,11 3,32 3,48 3,.53 3,.58 3,6

Extrait du catalogue en ligne ouverture d'une nouvelle fenêtre ! http://www.ecopeland.com.

Cet extrait du catalogue nous indique les caractéristiques suivantes pour une application en froid positif (température d’évaporation = -10 °C) utilisant le fluide réfrigérant R22 :

> Pour une température de condensation de 30°C

  • la puissance frigorifique utile est de 7,75 [kW];
  • la puissance électrique absorbée par le moteur du compresseur est de 2,37 [kW];
  • on en déduit le COPfroid = 7,75 / 2,37 = 3,27.

> Pour une température de condensation de 40°C

  • la puissance frigorifique utile est de 6,75 [kW];
  • la puissance électrique absorbée par le moteur du compresseur est de 2,64 [kW].
  • on en déduit le COPfroid = 6,75 / 2,64 = 2,55.

> …

Dans l’extrait du catalogue, on constate que plus la température du condenseur s’élève plus les performances énergétiques du compresseur diminuent. En général, c’est le climat qui va conditionner le fonctionnement du circuit frigorifique; ce qui signifie que si le condenseur est placé en plein soleil sur une toiture noire, par exemple, le condenseur risque de souffrir plus que le même condenseur placé à l’ombre d’une façade.

  

Pour une application froid négatif, les températures d’évaporateur disponible au niveau de l’application (une chambre froide de boucherie par exemple) peuvent atteindre parfois -35 °C en froid alimentaire. De nouveau, le catalogue nous renseigne que pour des températures de -25°C :

> Pour une température de condensation de 30°C

  • la puissance frigorifique utile est de 3,70 [kW];
  • la puissance électrique absorbée par le moteur du compresseur est de 1,86  [kW];
  • on en déduit le COPfroid = 3,7 / 1,86 = 1,99.

> Pour une température de condensation de 40°C

  • la puissance frigorifique utile est de 3,1 [kW];
  • la puissance électrique absorbée par le moteur du compresseur est de 1,95  [kW].
  • on en déduit le COPfroid = 3,1 / 1,95 = 1,59.

> …

On constate que plus la température d’évaporation (dans la chambre de conservation du boucher) est basse moins bon est l’efficacité de la machine frigorifique.

Les différents constructeurs sont aussi à même de fournir des informations complètes au niveau de l’ensemble des points constituant le cycle frigorifique tel que les pressions, les températures, …:

Remarques.

  1. Il ne faut pas confondre COPfroid et COPchaud ! Le COPchaud est le rapport entre l’énergie thermique délivrée au condenseur et l’énergie électrique demandée par le compresseur (c’est un terme qui vient de l’évaluation du rendement d’une pompe à chaleur). Alors que le COPfroid part de la chaleur captée à l’évaporateur. La confusion étant fréquente, il n’est pas inutile lorsque l’on compare le rendement des machines dans les documentations de constructeurs, de vérifier ce qui se trouve derrière l’appellation COP.
  2. Il est intéressant de s’inquiéter également de l’efficacité globale de la machine frigorifique installée, c’est à dire du rapport entre le froid produit et l’ensemble de toutes les consommations électriques, y compris les ventilateurs des condenseurs, les pompes pour les boucles de caloporteur, …
  3. L’énergie mécanique des ventilateurs et des pompes se dégrade en chaleur. Donc, non seulement le COP se dégrade par la consommation électrique des auxiliaires, mais aussi la puissance frigorifique disponible diminue.

Comment évaluer l’efficacité énergétique d’une machine en fonctionnement ?

La procédure est complexe, il faut l’admettre. Mais pour une grande partie des installations à condensation par air, il est possible de mesurer approximativement le Delta T°; des échangeurs et d’en déduire le COP de l’installation. La précision est suffisante pour déceler des anomalies à l’installation.

Les mesures seront réalisées pendant un temps « stable », la température extérieure étant de 20 à 30°C car l’installation doit être bien chargée, le compresseur doit fonctionner à plein régime, tous les ventilateurs étant en fonctionnement continu.

On mesure :

  • la température de l’air aspiré par le condenseur Tec (en °C) et la température de l’air à la sortie du condenseur Tsc (le plus près de la sortie possible, pour éviter que cet air soit déjà mélangé avec de l’air ambiant),
  • la température de l’air aspiré par l’évaporateur Tee et la température de l’air refoulé par l’évaporateur Tse,
  • avec un anémomètre, la vitesse de l’air parcourant chacune des batteries (en m/sec),
  • avec un kWh-mètre, l’énergie absorbée par le compresseur uniquement Qa (en kWh), et éventuellement l’énergie absorbée par la totalité de l’installation Qt (en kWh),
  • le temps de fonctionnement du compresseur t (en heures),
  • la surface frontale du condenseur S, c.-à-d. la surface aspirant l’air (en m²).

On calcule alors :

Puissance condenseur = S x v x 1,2 x (Tsc – Tec) [kW]

Le facteur 1,2 est la chaleur volumique de l’air (1,2 kJ/m³.K), et doit éventuellement être corrigé en fonction de la température.

Puissance absorbée = Qa / t [kW]

Puissance totale = Qt / t [kW]

La puissance évaporateur, l’EE (COPfroid) et le COPchaud se calculent alors aisément.
Finalement, on mesure au manomètre (demandez à un frigoriste) la pression d’aspiration et de refoulement du compresseur.
En connaissant le réfrigérant, on peut déduire des tables thermodynamiques la température d’évaporation T0 [en °C] et de condensation Tc [en °C]. Sur base de ces mesures, il est possible de déduire le point de fonctionnement de l’appareil et de vérifier son adéquation avec les données du constructeur et les données du concepteur de l’installation.

Cette méthode est précise à moins de 10 %, en fonction de la précision des mesures. Pour l’avenir, il est important de bien noter les mesures et les résultats obtenus, pour vérification ultérieure et suivi de l’évolution du matériel.

En fait, ce n’est pas tant l’exactitude absolue des mesures qui compte, que la possibilité de comparer les valeurs d’une mesure à l’autre et de repérer une dérive, un jeu dans les clapets, … L’intervention à temps du fabricant permet alors de sérieuses économies.


Le bilan énergétique annuel

Si l’estimation ponctuelle du COP de la machine frigorifique n’est déjà pas simple, réaliser le bilan énergétique annuel de l’appareil est vraiment complexe.

Qui consomme de l’énergie ?

  • le compresseur Cc,
  • les auxiliaires permanents Cp (ventilateurs, pompes, etc.),
  • les auxiliaires non permanents Cnp (résistances de carter, etc.),
  • le dégivrage éventuel Cd (notons qu’il augmente aussi les besoins de froid en produisant de la chaleur à l’évaporateur qu’il faudra compenser par un fonctionnement supplémentaire du compresseur en cycle froid),
  • les pertes en réseau qui augmentent les besoins de froid, donc la durée de fonctionnement du compresseur (consommation intégrée dans cc).

La consommation globale annuelle de l’installation est :

C = cc + Cp + Cnp + Cd (kWh)

Des conditions de fonctionnement très variables

Pour évaluer ces consommations, il ne suffit pas, hélas, de multiplier la puissance des consommateurs par leur temps de fonctionnement…

En effet, la puissance du compresseur est fonction de ses conditions d’utilisation, donc des besoins de froid réels au cours d’une saison. À tout besoin de froid correspond une condition de fonctionnement de l’installation (température d’évaporation, température de condensation) et la chose se complique lorsque le fluide de refroidissement du condenseur n’a pas une température constante tout au long de la saison (ce qui est quasiment toujours le cas).

Pour déterminer la consommation d’énergie d’une installation, il est donc nécessaire d’intégrer tout au long de l’année les puissances absorbées à chaque régime de marche de tous les éléments consommant de l’énergie. Pour cela, il faut déterminer la variation des besoins de froid et le nombre d’heures correspondant à chacun de ses besoins; ceux-ci seront spécifiques à chaque installation.

Le calcul est donc complexe …

En pratique, c’est un compteur électrique qui pourra totaliser les consommations, et l’historique du régulateur numérique qui pourra établir le fonctionnement sur une saison.
Reprenons cependant l’exemple d’une installation frigorifique dont le bilan thermique est décrit dans l’ouvrage de J. Bernier (L’itinéraire d’un frigoriste paru chez PYC- Éditions) : l’analyse est intéressante pour visualiser l’origine des consommations d’une installation.

L’installation fonctionne toute l’année avec des besoins maximums de froid (Besoin de Froid = BF) de 10 kW. Pour simplifier, on répartira la puissance frigorifique par pas de 1 kW.

Le tableau ci-dessous illustre le calcul de consommation de cette installation fictive. Par exemple, l’installation a fonctionné durant 400 heures à 6 kW-froid, avec une température de condensation de 40°C.

 

BF – Besoin de Froid (kW)

10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
 

Durée totale heures

800 1 500 2 000 1 500 1 000 700 500 300 260 200
 

Durée heures condensation 50°

600 1 000 1 300 700 300 200 100
 

Durée heures condensation 40°

200 400 500 600 400 300 200 80 60 50
 

Durée heures condensation 30°

100 200 200 300 200 200 220 200 150

Exemple de répartition sur l’année des besoins de froid  et des temps de fonctionnement à chaque régime (en heures).

On remarquera que le nombre d’heures de la deuxième ligne correspond à un total de 8 760 heures, soit une année. Les lignes 3, 4 et 5 indiquent la répartition de ces heures en fonction du régime de fonctionnement du compresseur, lui-même fonction de la température extérieure.

Nous allons mettre en situation le compresseur et déterminer ainsi ses consommations partielles à chaque régime de marche. La température d’évaporation est supposée constante à – 10°C.

Consommation du compresseur

La puissance frigorifique et la puissance absorbée d’un compresseur varient suivant les températures d’évaporation et de condensation. La figure ci-dessous illustre ces variations pour notre exemple. La puissance frigorifique au régime extrême -10/+50 °C est de 11 kW. (On notera que les courbes utilisées correspondant aux conditions réelles de surchauffe et de sous-refroidissement, et non aux conditions nominales données par le constructeur).

Reprenons maintenant notre tableau de fréquences que nous allons compléter avec :

  • la puissance absorbée à chaque régime,
  • le taux de fonctionnement (pourcentage temps de marche horaire),
  • le nombre d’heures de fonctionnement.

Cependant, il faut savoir que pour les faibles taux de fonctionnement, le rendement de production de froid s’écroule littéralement. C’est normal, iI ne doit pas seulement couvrir le BF, mais aussi la mise à température du circuit, qui après chaque arrêt se réchauffe complètement.

Exemple d’affaiblissement de la Production de froid en fonction
du taux d’utilisation du compresseur (Rendement de production de froid RPF).

Ainsi, l’installation étudiée doit assurer pendant 50 heures une puissance froid de 1 kW lorsque la condensation se produit à 40 °C. La figure ci-dessus prévoit à ce régime 13,2 kW frigorifique. Le taux de fonctionnement sera de 1 kW/ 13,2 kW, soit 7,5 %. Mais à un tel taux de charge, le rendement de production de froid est de 80 %. Si bien que le temps de fonctionnement réel sera de :

50 heures x 1 kW / (0,80 x 13,2 kW) = 5 heures

D’une manière générale, le nombre d’heures de fonctionnement du compresseur hc à chaque fonctionnement partiel est égal à :

hc = nh x BF / (RPF x Qo)

où,

  • hc, le nombre d’heures de fonctionnement du compresseur
  • NH, le nombre d’heures d’utilisation
  • BF, le besoin de froid
  • RPF, le rendement de production de froid
  • Qo, la puissance frigorifique disponible à l’évaporateur

La consommation totale annuelle du compresseur est égale à la somme de toutes les consommations partielles, aux divers régimes.

 

Besoin de Froid – BF (kW)

10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
 

Régime : – 10°/50°

 

Nbre heures utilisat. NH

600 1 000 1 300 700 300 200 100
 

Puissance frigo Qo (kW)

11 11 11 11 11 11 11
 

Taux fonct. (%)

90 82 73 64 55 45 36
 

Rendement RPF (%)

100 100 100 99 99 98 98
 

Puissance absorbée (kW)

6 6 6 6 6 6 6
 

Heures fonct. hc

545 818 945 445 164 92 37
 

Consommation cc (kWh)

3 270 4 908 5 670 2 670 984 552 222
 

Régime : – 10°/40°

 

Nbre heures utilisat. NH

200 400 500 600 400 300 200 80 60 50
 

Puissance frigo Qo (kW)

13.2 13.2 13.2 13.2 13.2 13.2 13.2 13.2 13.2 13.2
 

Taux fonct. (%)

76 68 61 53 45 38 30 23 15 7.5
 

Rendement RPF (%)

100 99 99 99 98 98 97 95 91 80
 

Puissance absorbée (kW)

5.6 5.6 5.6 5.6 5.6 5.66 5.6 5.6 5.6 5.6
 

Heures fonct. hc

152 275 306 321 185 116 62 19 10 5
 

Consommation cc (kWh)

851 1 542 1 713 1 800 1 039 649 347 107 56 28
 

Régime : – 10°/30°

 

Nbre heures utilisat. NH

100 200 200 300 200 200 220 200 150
 

Puissance frigo Qo (kW)

15.2 15.2 15.2 15.2 15.2 15.2 15.2 15.2 15.2
 

Taux fonct. (%)

59 53 46 39 33 26 20 13 6.5
 

Rendement RPF (%)

99 99 98 98 97 95 92 89 75
 

Puissance absorbée (kW)

5.3 5.3 5.3 5.3 5.3 5.3 5.3 5.3 5.3
 

Heures fonct. hc

60 106 94 121 68 55 47 30 13
 

Consommation cc (kWh)

317 563 498 640 359 294 250 157 70

Calcul de la consommation annuelle du compresseur

En additionnant toutes les consommations partielles, on trouve pour notre exemple :

cc = 29 556 kWh/an (soit 106 400 MJ/an)

De la même manière, le temps total de fonctionnement annuel du compresseur est égal à la somme des temps de fonctionnement partiels aux divers régimes : hc = 5 091 heures.

Consommation des auxiliaires permanents

Comme leurs noms l’indiquent, ces auxiliaires consommateurs d’énergie fonctionnent en permanence. Dans notre exemple, le ventilateur de l’évaporateur fonctionne en permanence, soit 8 760 heures par an.

Il absorbe 500 W et va donc consommer par an :

Cp = 0,5 kW x 8 760 h = 4 380 kWh/an

Consommation des auxiliaires non permanents

Ce sont les auxiliaires asservis au fonctionnement du compresseur (ventilateur de condenseur, vanne magnétique départ liquide, résistance de carter, etc.)

Pour notre exemple, le ventilateur de condenseur absorbe 300 W et est asservi au compresseur. La bobine de l’électrovanne absorbe 10 W. Le compresseur comporte en outre une résistance de carter (non régulée) qui consomme 20 W quand le compresseur est à l’arrêt.

Nous avons vu que le compresseur fonctionnait 5 091 heures par an. Les auxiliaires non permanents vont donc consommer :

Cnp = (0,3 + 0,01) x 5 091 + 0,02 x (8 760 – 5 091)

Cnp = 1 651 kWh/an

Consommation du dégivrage

Estimer sans observation les consommations d’un dégivrage n’est pas chose toujours facile, car leur fréquence est très variable. Pour notre exemple, nous estimerons en moyenne quatre dégivrages par jour de 15 minutes (0,25 heure) à l’aide dune résistance électrique de 6 kW, ce qui conduit à une consommation annuelle de :

Cd = 6 x 0,25 x 365 x 4 = 2 188 kWh/an

Récapitulation des consommations annuelles

La consommation totale annuelle est égale à la somme des consommations de tous les composants de l’installation soit :

C = 29 556 + 4 380 + 1 651 + 2 188 = 37 775 kWh/an ( soit 136 000 MJ)

Traduire en coût une telle consommation dépend essentiellement du régime tarifaire appliqué : entre 11 et 16 c€/kWh, généralement. Tout dépend du moment de fonctionnement de l’installation : jour ? jour durant la pointe ? nuit ? … .

Quelle efficacité énergétique ?

Déterminons l’énergie froid utilisée sur l’année. Il suffit d’intégrer les besoins de froid sur l’année, donc de totaliser les produits des besoins frigorifiques par le temps, pour les 3 régimes de marche.

 

BF – Besoin de Froid (kW)

10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
 

Nbre d’heures régime : – 10°/50°C

600 1 000 1 300 700 300 200 100
 

Nbre d’heures régime : – 10°/50° C

200 400 500 600 400 300 200 80 60 50
 

Nbre d’heures régime : – 10°/50°C

100 200 200 300 200 200 220 200 150
Total heures 800 1 500 2 000 1 500 1 000 700 500 300 260 700
BF x heures (kWh) 8 000 13 500 16 000 10 500 6 000 3 500 2 000 900 520 200

Exemple de calcul simplifié de l’énergie froid annuelle

L’énergie froid annuelle nécessaire est la somme des chiffres de la dernière ligne du tableau soit :

EF annuel = 61 120 kWh (220 000 MJ)

L’efficacité énergétique moyenne annuelle de l’installation frigorifique est le rapport entre l’énergie froid produite et l’énergie électrique consommée soit, pour notre exemple :

EEmoy = 61 120 / 37 775 = 1,62

On est loin de la valeur nominale de 2,9 pour le COP au fonctionnement (- 10°C (évaporateur) / + 30°C (condenseur) sur base des données du catalogue (15,2 kW / 5,3 kW) !

Plus l’installation sera performante, bien réglée, et bien entretenue et plus ce coefficient sera élevé, ce qui veut donc dire tout simplement que moins l’installation sera gourmande en énergie électrique.


Le bilan énergétique annuel par simulation TRNSYS

Une autre manière d’évaluer le bilan énergétique annuel et le COPA (coefficient de performance global annuel) est de placer une installation frigorifique dans des conditions de simulation dynamique tant au niveau du climat externe qu’interne. En d’autres termes, pendant 365 jours, par modélisation TRNSYS (logiciel de simulation dynamique de la thermique des bâtiments), le climat extérieur d’ Uccle est appliqué à un supermarché comportant des allées froides de meubles frigorifiques ouverts eux-même soumis aux rigueurs de l’occupation durant la semaine.

Fuites de fluide frigorigène

Données principales

Le supermarché considéré est modélisé sur base d’un magasin existant dont les caractéristiques principales simplifiées sont les suivantes :

  • surface au sol : de l’ordre 2 000 m²;
  • heures d’ouverture de semaine et samedi compris : occupation selon un modèle variable de 6 à 20 heures ;
  • fermeture dominicale ;
  • mètres linéaires de meubles frigorifiques ouverts (applications positives) = 109 mètres;
  • mètres linéaires de meubles frigorifiques ouverts (applications négatives) = 26 mètres;

Modélisation

Le logiciel TRNSYS de simulation dynamique de la thermique des bâtiments est utilisé. L’intérêt d’une simulation dynamique est de tenir compte des influences conjuguées des climats externes et internes au magasin en tenant compte principalement :

  • de l’enveloppe du bâtiment, à savoir :
      • l’orientation des façades ;
      • le type de paroi externe : les façades avec les surfaces vitrées incluses, les ombrages attenants, la toiture, la constitution des parois, la présence d’ouverture dans la toiture (apport de lumière naturelle), …

  • des zones internes comme les caisses, les allées froides pour les produits laitiers, les poissons, les surgelés, les réserves, les bureaux, … séparées par des cloisons internes soumises à des transferts de chaleur, des couplages d’air, …
  • des occupations des différentes zones internes. Dans le cas de ce magasin, les statistiques de fréquentation sont inspirées d’une étude de l’EDF un peu poussiéreuse, mais à défaut de mieux … (« Le point sur les grandes surfaces électriques », les cahiers du tertiaire, EDF Direction de la distribution, 1980) en considérant que l’occupation en heure de pointe est de manière arbitraire de 1 personne / 5 m² soit pour une surface de 2 000 m² de l’ordre de 400 personnes, ce qui correspond aux statistiques de fréquentation relevée par certaines chaînes alimentaires :
Nombre de personne / heure
Zones de vente

9-11 heures

11-15 heures

 

15-20 heures

Caisses 10 15 30
Laitiers 5 8 15
Poissons 5 10 20
Traiteur 7 11
22
Surgelés 5 7
15
Vente 45 70 130

 

  • .des systèmes HVAC (Heating Ventilation Air Conditioning) ou les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation des zones. Les principales zones sont équipées en HVAC sur le principe de la figure ci-dessous pour les zones de vente :
Systèmes
Zones du magasin

Chauffage via :

ventilation

 

climatisation

Caisses CTA* CTA CTA
Aérotherme
Laitiers CTA CTA MFV**
Poissons CTA CTA MFV
Traiteur CTA CTA

MFV

Surgelés CTA CTA

MFH***

Vente Aérotherme
Bureau Ventilo-convecteur 4 tubes CTA +récupérateur de chaleur CTA
  • CTA* : Centrale de traitement d’air à recyclage partiel (2/3 recyclé, 1/3 air neuf) + récupération possible sur la désurchauffe des groupes de froid;
  • MFV** : Meuble Frigorifique Vertical ouvert ;
  • MFH*** : Meuble Frigorifique Horizontal ouvert.
  • des process’s : les meubles frigorifiques ouverts sont modélisés sur base de leur bilan thermique et énergétique en fonction des conditions d’ambiance des zones de vente ;

Hypothèses

Des hypothèses sont prises afin de simplifier le modèle :

  • l’occupation en dehors des heures d’ouvertures des surfaces de vente, c’est-à-dire tôt le matin lorsque différentes équipes se succèdent pour préparer l’ouverture du magasin (alimentation des rayonnages, cuisson des pains, préparation des charcuteries, …) ou tard le soir, influence le climat interne du magasin et, par conséquent, le fonctionnement des meubles frigorifiques. Cependant, comme l’indique le graphique ci-dessous (monitoring réel des consommations pour ce magasin), les meubles frigorifiques sont soumis aux pires contraintes thermiques pendant l’ouverture du magasin. Pour cette simulation, on ne considérera que les périodes d’ouverture du magasin.

  • On n’étudie qu’une partie de l’installation de froid alimentaire, à savoir les 50 mètres linéaires de meubles frigorifiques ouverts verticaux de la partie produits laitiers et charcuterie, mais dans son contexte réel. En d’autres termes, les autres meubles frigorifiques, l’éclairage, l’occupation, … participent aux variations des conditions d’ambiance interne du magasin;
  • L’installation frigorifique qui alimente les meubles linéaires fonctionne en détente directe et est composée d’un compresseur semi-hermétique de 32 [kW] froid ( R404A) pour un régime de température de -15°C à l’évaporateur et 40°C au condenseur. On ne tient pas compte ici de la puissance des ventilateurs du condenseur.

Simulation

  • Le magasin étant modélisé, il est soumis au climat externe (température, humidité, rayonnement solaire direct, rayonnement diffus, …) pendant 8 760 heures par pas de 1 heure, ce qui correspond à une année complète.
  • l’installation frigorifique est un modèle mathématique développé par l’École des Mines de Paris. Ce modèle a été établi sur base d’une multitude de mesures effectuées sur des groupes de froid réels. Dans le cadre de la simulation, il calcule, par rapport à un régime nominal pour lequel il a été dimensionné, les variations de la puissance électrique absorbée au compresseur en fonction des variations :
    • de la puissance froid utile nécessaire aux meubles frigorifiques et dues à la variation des conditions d’ambiance interne (apports internes tels que l’éclairage, l’occupation, …);
    • du climat externe (température à l’entrée du condenseur).
  • À chaque pas de temps, TRNSYS calcule :
    • la puissance frigorifique utile au niveau des meubles frigorifiques en kWfroid;
    • la puissance électrique absorbée par le compresseur en kWélectrique;
    • le COP de l’installation.

Analyse des résultats

Dans le jargon des chauffagistes on parle souvent de monotone de chaleur qui représente un classement décroissant des puissances de chauffe nécessaires sur toute la période de chauffe.

Monotone de chaleur (exemple : pendant 750 heures sur l’année, la chaudière fonctionnement à un niveau de puissance de 835 [kW])

Dans le même esprit, il est possible d’établir une monotone de froid afin de déterminer :

  • la consommation énergétique globale sur un an ;
  • la répartition des niveaux de puissance en fonction du climat ;
  • l’évolution des performances de l’installation frigorifique en fonction du climat;

Monotone de froid d’un groupe frigorifique.

L’analyse de la monotone de froid ci-dessus permet de montrer que :

  • La courbe de puissance électrique absorbée par le moteur du compresseur se calque assez bien sur celle de la température extérieure. Il était clair d’emblée que la puissance absorbée par le compresseur était fortement influencée par les conditions de fonctionnement du condenseur plongé dans le climat externe puisque c’est lui qui « pousse » la chaleur extraite des meubles frigorifiques à l’extérieur.
  • L’allure de la courbe laisse supposer que le climat interne, relativement constant en température, mais fluctuant en enthalpie force la courbe de puissance absorbée par le compresseur à se redresser.(il en découle que le COP saisonnier en vert) de l’installation s’améliore lorsque la température extérieure diminue. En effectuant une simple moyenne annuelle, on obtient un COPA de l’ordre de 3,2.

Le diagnostic d’une installation existante

Les signes de surconsommation énergétique d’une installation frigorifique

  • L’augmentation des temps de fonctionnement du compresseur, dont les causes sont :
    • soit le manque de fluide frigorigène,
    • soit l’encrassement des échangeurs (condenseur et évaporateur),
    • soit encore le mauvais état du compresseur.

Le placement d’un compteur horaire de fonctionnement sur l’alimentation du compresseur est un petit investissement qui permettra de déceler une dérive de consommation.

  • La diminution de la température d’évaporation, dont la cause principale est l’encrassement des échangeurs.
  • L’augmentation du nombre de démarrages pour les petites installations ou du nombre de cylindres ou de compresseurs en service. Ceci est généralement dû à un encrassement du condenseur, à des fuites de réfrigérant ou à une mauvaise alimentation de réfrigérant liquide des détendeurs. Ils ne peuvent être pris en compte que si les autres paramètres restent constants, c’est-à-dire pour des conditions ambiantes identiques (même demande au point de vue température et humidité relative) et pour des conditions extérieures identiques (température de condensation, apports internes et externes).

Les tests à effectuer

Les tests à effectuer consistent :

  • Soit à donner des indications sur un fonctionnement anormal de l’installation (mesure du courant absorbé en fonctionnement continu et comparaison avec le courant nominal, comptage des heures de fonctionnement, mesure du débit de l’eau glycolée en cas d’utilisation d’une boucle de fluide frigoporteur,…).

Certaines grosses installations comportent deux compteurs d’énergie qui intègrent le débit de fluide frigorigène et le delta T° avec lequel soit l’évaporateur, soit le condenseur travaillent. Ceci permet de connaître les consommations thermiques sur une période donnée.

L’énergie du compresseur peut alors être déduite puisque l’on sait que les relations suivantes sont toujours vérifiées :

Puissance évaporateur + puissance compresseur = puissance condenseur

Ou

Énergie évaporateur + énergie compresseur = énergie condenseur

Pour vérifier la qualité de l’installation, il faut établir ce bilan à plusieurs régimes de fonctionnement et le comparer à la courbe d’efficacité en fonction de la charge du constructeur. Chaque installation est particulière et il est donc difficile de comparer sa consommation à des ratios standards. Les seules références sont : soit celles données par le constructeur, soit l’installation elle-même, à une période antérieure, lorsqu’elle était soumise à une charge similaire.


La rentabilité énergétique des interventions de maintenance

La rentabilité énergétique des opérations de contrôle et de maintenance n’est pas évidente à chiffrer. Toutefois, on peut donner les économies suivantes (chiffres établis sur base de l’expérience de la société SECA mais qui n’ont pas fait l’objet de mesures en laboratoire),  :

  • Nettoyage régulier (au moins annuel) des condenseurs à air et des évaporateurs directs : rentabilité de 10 à 30 %
    • 10 % dans le cas d’un encrassement faible,
    • 30 % si ce nettoyage n’a jamais été réalisé.
  • Engorgement des filtres déshydrateurs sur le circuit de fluide frigorigène : surconsommation de 10 à 15 %;

L’analyse de la puissance frigorifique installée

Pas besoin d’un camion si une camionnette suffit ! Une installation surdimensionnée génère des pertes de fonctionnement supplémentaires

Comment évaluer les puissances frigorifiques nécessaires ?

La puissance frigorifique nécessaire à la production doit « coller » le plus possible à celle de l’application dans les conditions de fonctionnement prévues au niveau de l’application même.

EUROVENT, par exemple, définit des classes de fonctionnement pour les meubles frigorifiques ouverts. Sur base de ces classes, les fabricants testent leurs applications dans les conditions de température et d’humidité de l’ambiance définies (classe 4 = 24°C et 50 % d’humidité relative) et déterminent les puissances frigorifiques nécessaires à l’évaporateur pour garantir un fonctionnement optimal de l’application;

Constater que la puissance frigorifique mentionnée sur la plaque signalétique du compresseur est équivalente à celle de l’application, est, à priori, un gage de fonctionnement correct de l’installation.

À titre indicatif, on reprend ci-dessous les puissances frigorifiques nécessaires en fonction du type d’application.

Meuble frigorifique à applications positives

Famille de meubles Surface d’exposition [m²/ml] Température de service [°C] Puissance frigorifique spécifique [kW/ml]
Vitrine service par le personnel en convection naturelle 0,8 2 à 4 0,2 à 0,25
Vitrine service par le personnel en convection forcée 0,25 à 0,28
Comptoir horizontal self-service en convection 0,9 0 à 2 0,4 à 0,43
Meuble vertical self-service en convection forcée 1,3 4 à 6 1,2 à 1,3

En multipliant le nombre de mètres linéaires des différentes applications par leur puissance spécifique respective, on obtient une valeur de puissance globale proche de celle de la production frigorifique.

Meuble frigorifique à applications négatives

Famille de meubles Type de rideau d’air Surface d’exposition [m²/ml] ou [m²/porte] Température de service [°C] Puissance frigorifique spécifique [kW/ml]
Gondole self-service en convection forcée horizontal, asymétrique, laminaire 0,8 -18 à -20 0,42 à 0,45
Vitrine service par le personnel en convection forcée horizontal, asymétrique, laminaire 1,1 -23 à -25 0,63 à 0,67
Meuble vertical self-service en convection vertical, à 3 flux parallèles, turbulents 1,1 -18 à -20 1,9 à 2,1
Meuble vertical self-service en convection forcée portes vitrées, rideau d’air interne turbulent 0,84 -23 à -25 0,8 0,86

De la même manière, en multipliant le nombre de mètres linéaires des différentes applications par leur puissance spécifique respective, on obtient une valeur de puissance globale proche de celle de la production frigorifique.

Chambres froides à applications positives

Le rapport final : ouverture d'une nouvelle fenêtre ! Energy Savings Potential for Commercial Refrigeration Equipment, by Arthur D. Little, Inc. For Building Equipment Division Office of Building Technologies U.S. Department of Energy, June 1996  donne des indications intéressantes quant aux valeurs approchées de puissance spécifique pour les chambres froides de réfrigération.

Famille de meubles Volume de stockage[m³] Température de service [°C] Puissance frigorifique spécifique [W/m³]
Chambre froide (isolation 10 cm) 7,2 2 68

Chambre froide à applications négatives

Du même rapport final que ci-dessus, on tire des valeurs approchées pour les chambres froides de congélation.

Famille de meubles Volume de stockage[m³] Température de service [°C] Puissance frigorifique spécifique [W/m³]
Chambre froide (isolation 10 cm) 21,6 -23 87

L’intérêt d’une récupération de chaleur au condenseur

Principe

Une machine frigorifique extrait la chaleur excédentaire de l’application frigorifique et la rejette à l’extérieur.

Si des besoins de chauffage (de locaux, d’allée froide, d’eau chaude sanitaire, …) sont présents simultanément dans le magasin, il semble alors logique de tenter de récupérer la chaleur sur le condenseur de la machine frigorifique.

Par exemple, un supermarché Delhaize à Bruxelles évacue la chaleur du condenseur du groupe frigorifique (armoires de congélation) en réalimentant la boucle de chauffage. Cette boucle, elle-même alimente en récupération un rideau d’air chaud à l’entrée du magasin et les batteries chaudes des centrales de traitement d’air qui pulsent l’air, via le pied des meubles frigorifiques ouverts, vers les allées froides.

En été, la chaleur est évacuée par les condenseurs à air en toiture.

Domaine d’application

Récupération de chaleur de condensation

Il est tentant naturellement de vouloir récupérer la chaleur de condensation qui habituellement est évacuée à l’extérieur. Il faut toutefois être très prudent dans la façon de récupérer cette chaleur. Il faudra toujours garder à l’esprit que plus la température de condensation est basse, meilleures sont les performances énergétiques du compresseur. La règle principale étant que :

 » 1 K d’augmentation de la température de condensation correspond à 2-3 % d’augmentation de la consommation électrique du compresseur ».

Ce qui veut dire que la récupération d’énergie pour alimenter des circuits de chauffage à haute température comme par exemple les régimes de température :

  • 90-70 °C ou même 70-50°C des chauffages à eau chaude;
  • 60-40°C des chauffages à air chaud;

dégrade la performance énergétique des compresseurs (le COP de la machine peut descendre dans certains cas à 1); ce qui signifie que l’on se chauffe avec un système de chauffage purement électrique. Néanmoins, même avec un mauvais COP et à un niveau de conservation des denrées (températures constantes à l’intérieur des meubles frigorifiques) et de confort des clients et du personnel (température de confort dans les espaces de vente), permet de faire « tourner » une certaine quantité d’énergie en circuit fermé.

Améliorer

Pour en savoir plus sur la récupération de chaleur au condenseur des machines frigorifiques.

De toute façon, on pensera donc :

  • d’abord à évaluer l’impact énergétique :
    • des trop grands apports tant internes qu’externes des applications frigorifiques (meubles ouverts, chambre froide peu isolée, …);
    • du manque d’isolation du magasin;
    • des infiltrations et des courants d’air aux entrées.
  • Ensuite à récupérer à basse température la chaleur de condensation.

Il n’empêche que si le bâtiment comprend simultanément des besoins de froid (c’est le cas des magasins d’alimentation en produit froid) et des besoins de chauffage à basse température (eau chaude sanitaire des douches, chauffage au sol, …), il semble clair qu’une récupération d’énergie doit être étudiée par un bureau d’études.

Des ballons de préchauffage de l’eau chaude sanitaire prééquipés d’un échangeur en série avec le condenseur de la machine frigorifique existent sur le marché.

Désurchauffe des gaz

La récupération de chaleur au niveau de la désurchauffe des gaz (phase entre la fin de compression des gaz et le début de la condensation) n’interfère que très peu sur l’efficacité énergétique du compresseur. Ce type de récupération peut être intéressant pour autant qu’il y ait bien une condensation des gaz à basse température après récupération sur la désurchauffe. La quantité de chaleur récupérée sur la désurchauffe est faible par rapport à celle de condensation.

Il sera toujours nécessaire de voir l’impact financier du placement d’un récupérateur de chaleur sur la désurchauffe par rapport au bénéfice énergétique retiré.

Évaluer l’efficacité énergétique des chambres froides

Évaluer l'efficacité énergétique des chambres froides


Analyse quantitative

Cette analyse est purement indicative, elle ne peut constituer à elle seule un critère de décision. En effet, il est très difficile de donner des valeurs de consommation de référence, car elles varient très fort en fonction de facteurs indépendants de l’énergie (hygiène, organisation, tendances de vente des denrées, etc.).

Ainsi, si on compare, du point de vue énergétique, son magasin avec un autre, on ne peut porter de jugement de valeur que si les concepts de base choisis sont identiques. Par exemple, le « benchmarking » des moyennes et grandes surfaces au sein d’un même groupe de distribution, permet :

  • d’évaluer des consommations énergétiques spécifiques par exemple en kWh/m².an de surface de vente;
  • d’établir un classement énergétique;
  • de mettre en œuvre les actions à prendre en terme d’acte de maintenance et d’investissement afin d’améliorer la performance énergétique des installations du « mauvais élève ».

Donc, l’analyse quantitative doit donc être complétée par l’analyse qualitative. Ainsi, supposons par exemple, pour un magasin, que l’on aboutisse aux deux conclusions suivantes :

  • Analyse quantitative : le poste « froid » est globalement peu performant (en kWh/m².an).
  • Analyse qualitative : les chambres sont de mauvaise qualité, les interventions sont mal organisées.

Ces deux conclusions se recoupent : si le poste « froid » est peu performant, c’est justement, dans l’exemple, parce que les chambres sont de mauvaise qualité et les interventions mal organisées.

La conclusion de l’analyse qualitative vient justifier la conclusion de l’analyse quantitative. L’analyse quantitative peut aussi venir trouver sa justification dans les concepts de base influençant les consommations.

En revanche, l’évaluation de sa propre situation (mesure ou estimation) permet de mieux comprendre où passe l’énergie de son magasin et donc de concevoir une stratégie d’amélioration fondée sur l’analyse des facteurs de consommation (et non pas sur la comparaison avec un modèle moyen et irréel).

Des valeurs de référence

Le rapport final : Energy Savings Potential for Commercial Refrigeration, by Arthur D. Little, Inc. For Building Equipment Division Office of Building Technologies U.S. Department of Energy, June 1996   donne des valeurs de consommation annuelle pour deux types de chambre froide fonctionnant toute l’année :

Unité Application négative Application positive
Surface au sol 7,2 21,6
Hauteur m 2,3 2,6
Epaisseur paroi cm 10 10
Type de fluide frigorigène R404a R22
Type de compresseur semi-hermétique semi-hermétique
Température de chambre froide °C -23 2
Température extérieure °C 32 35
Température d’évaporation °C -32 -4
Température de condensation °C 45 40
Puissance compresseur W 1445 3850
Dégivrage W 1500
Ventilation évaporateur W 500

Pour les deux types de chambre froide, les consommations annuelles sont consignées dans les tableaux suivants.

Chambre froide négative

Composant Puissance Consommation énergétique
[W] [kWh/an] [%]
Compresseur 1 445 8 861 57
Ventilateur Evaporateur 180 1 577 10
Ventilateur Condenseur 329 2 017 13
Dégivrage et cordons chauffants 2 230 2 750 17
Éclairage 80 350 3
Total 15 555
Consommation énergétique spécifique [Wh/m³h] 107

Chambre froide positive

Composant Puissance Consommation énergétique
[W] [kWh/an] [%]
Compresseur 3 850 22 259 53
Ventilateur Evaporateur 800 7 008 17
Ventilateur Condenseur 1 508 8 718 20
Cordons chauffants 300 2 628 17
Eclairage 311 1 693 6
Total 42 306  4
Consommation énergétique spécifique [Wh/m³h] 85

Évaluer sa propre situation

À partir de mesures : on peut mesurer la consommation des appareils utilisés pour le poste froid. Pour être représentative d’une moyenne, l’opération doit être répétée plusieurs jours de suite. Les mesures peuvent être réalisées à partir du tableau électrique. On y repère les différents départs vers les compresseurs, les chambres froides proprement dites, etc.


Analyse qualitative

Hormis dans les cellules de refroidissement cryogéniques, l’énergie électrique est très largement utilisée pour la production de froid.

La consommation du poste froid dépend :

  • du bon fonctionnement de la production frigorifique,
  • de la quantité de froid nécessaire à la baisse de température des denrées (si elles sont apportées à température supérieure à celle du stockage),
  • de la perte de froid (à travers les parois des chambres froides ou à l’occasion de l’ouverture des portes).

Les indices permettant de repérer des anomalies sont expliqués et servent à remplir une grille d’évaluation. L’analyse qualitative de l’efficacité énergétique du poste « froid » se fait en passant en revue chacun des appareils utilisés.

  • Repérer les indices d’un bon/mauvais appareil
  • Grilles d’évaluation

Repérer les indices d’un bon/mauvais appareil

L’efficacité énergétique d’un appareil du poste « froid » dépend des paramètres ci-dessous. Les premiers concernent l’appareil proprement dit, les suivants concernent la façon de l’utiliser.

Refroidissement du compresseur

Les compresseurs frigorifiques sont refroidis par l’air ou par l’eau.

  • Eau perdue : noter négativement les appareils où l’eau de refroidissement est rejetée à l’égout, et leur préférer un refroidissement par de l’eau en circuit fermé, ou par de l’air. On peut donc envisager de récupérer la chaleur du condenseur pour préchauffer de l’eau à partir d’une puissance de compresseur de 20 kW (beaucoup de compresseurs de chambre frigorifique ne dépassent pas 600 W).
  • Ambiance : en refroidissement par air, noter si le condenseur est placé dans un endroit bien ventilé.

Le transfert de froid 

  • Brassage : les appareils qui brassent l’air dans la chambre froide ont une plus grande efficacité énergétique.
  • Le dégivrage des appareils consomme de l’énergie : un bon dégivrage est un dégivrage qui ne dure pas plus longtemps que nécessaire et après lequel il n’y a plus de givre sur l’évaporateur. Un dégivrage qui utilise partiellement la circulation d’air plutôt que la résistance chauffante est plus intéressant au niveau énergétique. Pour les joints de portes, par contre, la résistance chauffante s’impose.Un dégivrage par inversion de cycle est également intéressant au niveau énergétique, mais vu les complications qu’il engendre au niveau du circuit frigorifique, il est réservé aux très grandes cuisines.

La fuite d’énergie

Les appareils bien calorifugés sont plus efficaces. En Belgique, il existe encore de nombreuses chambres froides installées depuis longtemps non isolées. Il y a grandement intérêt à avoir un plancher isolé (obligatoire pour le froid négatif). On veillera à la bonne étanchéité des parois et des portes.

Le dimensionnement

  • Le surdimensionnement : un matériel trop grand par rapport aux quantités à stocker perd plus d’énergie : parois plus importantes, compresseur trop puissant, renouvellements d’air plus importants, etc.
    Ce sera particulièrement important pour les locaux de travail réfrigérés (préparations froides).
    Mais si une chambre froide a été surdimensionnée, il vaut mieux qu’elle soit remplie. Cela permet, lors des ouvertures de portes, d’une part de mieux maintenir les marchandises à la bonne température (confort), et d’autre part de diminuer les apports d’air chaud (économies d’énergie).
    Remarque : de moins en moins d’aliments nécessitent un stockage réfrigéré : on utilise des fruits ionisés, du lait UHT, etc. De plus, le ravitaillement se fait de plus en plus fréquemment rendant les stocks de moins en moins importants.
    Les chambres froides sont alors surdimensionnées, provoquant des consommations trop importantes.
  • Le sousdimensionnement est une source de surconsommation à partir du moment où il entraîne une rotation trop rapide des produits, avec comme conséquence une ouverture trop fréquente des portes.

Le nombre de chambres froides

Hormis le nombre de chambres froides, l’hygiène alimentaire doit être suffisante pour ne pas avoir à ouvrir trop souvent les portes de chacune d’elles et pour éviter de stocker à basse température ce qui supporterait une température plus élevée dans une chambre réservée à ces produits.

Les apports thermiques parasites

Toute source chaude parasite (rayonnement du soleil direct, appareil de cuisson, éclairage à grosse consommation) proche de la chambre froide engendre une consommation supplémentaire.

L’installation frigorifique

Tous les compresseurs frigorifiques n’ont pas la même efficacité : cela dépend du dimensionnement, des réglages, de la charge en fluide frigorigène (nature et pression du fluide), de la technologie de compression (à piston, à vis, etc.) et de la régulation de puissance selon les besoins (variateur de vitesse par exemple).

Évaluer

Vous trouverez plus de détails concernant l’évaluation de l’installation frigorifique dans la partie climatisation.

Attention ! Si l’installation d’une chambre froide positive est fort similaire à celle de la climatisation, l’installation d’une chambre froide négative est différente par ses températures beaucoup plus basses.

Le binôme temps/température

Il s’agit de conduire le FROID au bon moment, à la bonne température, et sur la bonne durée.

La durée de conservation

Une durée de conservation excessive est surconsommatrice. Ainsi, la rotation des produits sera de préférence rapide, sans pour autant tomber dans l’excès inverse.

La fréquence des chargements des produits

Une ouverture de porte engendre une entrée d’air chaud et d’humidité de l’éclairage, de la chaleur corporelle. On a intérêt à veiller à ce que l’ouverture des portes pour le chargement ne soit pas trop fréquente. Pour un réfrigérateur « de jour »,  le chargement et le déchargement ont des fréquences très proches, mais pour un stockage « viande », on préférera charger une seule fois pour plusieurs jours.

Le choix des horaires

Quand c’est possible, on a intérêt à regrouper les opérations pour limiter la fréquence d’ouverture des portes. Pour le chargement, éviter les heures où la chaleur et l’humidité sont au maximum à proximité des chambres froides.

La durée des interventions

La porte doit être refermée le plus vite possible et « rester contre » quand les interventions à l’intérieur de la chambre sont longues et pour autant qu’il n’y ait pas de risque de se faire enfermer. On peut parfois réduire le temps d’intervention en modifiant l’organisation des rayonnages, en étiquetant plus lisiblement, en plaçant correctement les lampes, etc.

La température intérieure

Le réglage des températures doit être conforme aux règles d’hygiène, sans excès. Il est inutile de stocker des fruits ou des pommes de terre à + 3 °C.

Grille d’évaluation – Exemple

Dans les grilles d’évaluation, chacun des paramètres a été affecté d’une pondération citée ci-dessus (incidence quantitative) sous la forme d’un nombre d’étoiles. Une grille d’évaluation est complétée pour chaque appareil du poste froid. L’utilisateur remplit les cases blanches

POSTE FROID

Type d’appareil :

Chambre froide

Caractéristiques :

Viande – 6°C

Pondération en % du volume :

20 %

Puissance du compresseur :

360 W

Efficacité énergétique / Paramètres

Incidence Note
(0 à +/- 3)*
Bilan Décision
Refroidissement du compresseur 1 **** + 1 + 40
Refroidissement du compresseur 2 ** 0 /
Transfert du froid 1 * + 3 + 30
Transfert du froid 2 (dégivrage) * – 3 – 30 A voir
Fuite d’énergie * 3 – 30 A voir
Sur dimensionnement *** + 2 + 60
Sous dimensionnement * + 2 + 20
Nombre de chambres * + 3 + 30
Apports thermiques parasites ** – 3 – 60 oui
Qualité du groupe – 1
BINÔME TEMPS/TEMPERATURE

 

Durée de conservation * + 3 + 30
Fréquence des chargements ** + 2 + 40
Horaires * – 1 – 10 oui
Durée des interventions *** – 2 – 60 oui
Réglage température * + 3 + 30

*  La note résulte d’un examen de l’appareil concerné et de son utilisation.
Exemple : si une marmite fonctionne toujours avec couvercle, le confinement est noté + 3.
0 signifie « sans objet » par rapport aux critiques écrits dans le texte correspondant.


Concepts de base ayant une influence sur les consommations

Il y a d’autres facteurs que l’efficacité énergétique des appareils de conservation et de refroidissement ou congélation rapide et la façon de les utiliser qui influence les consommations du poste. Ce sont d’autres considérations que l’énergie qui conduisent au choix de ces concepts. Nous avons relevé les points suivants :

L’hygiène

Un magasin ne respectant pas l’hygiène risque de consommer moins qu’un magasin la respectant : interruption dans la chaîne du froid, non-respect des températures de consigne, etc.

Le nombre de plats préparés

Il est certain qu’un magasin où l’on propose toute une variété de plats préparés (espace traiteur) aura un poste froid bien plus énergivore. De plus, les préparations froides nécessitent des locaux de travail réfrigérés.

La liaison surgelée

Les surgelés nécessitent un stockage consommateur d’énergie.

Les produits frais

Ils nécessitent des chambres froides de plus grande dimension.

Le local des déchets

Il est parfois réfrigéré aussi. On pourra en limiter la taille et la fréquence d’ouverture des portes, et donc la consommation :

  • Si l’on choisit de préparer des produits peu générateurs de déchets (les produits frais en génèrent beaucoup).
  • Si les emballages non souillés (cartons) sont préalablement séparés des emballages souillés (boîtes, sachets) et des déchets d’aliments.

Évaluer l’efficacité thermique et énergétique des meubles frigorifiques ouverts

Évaluer l'efficacité thermique et énergétique des meubles frigorifiques ouverts


Certifications et normes

Les certifications sont en général des initiatives volontaires de la part des constructeurs pour permettre aux bureaux d’études, fournisseurs et utilisateurs de choisir correctement leurs équipements en comparant les installations entre elles dans le cadre d’une concurrence saine. Une certification est accordée à un fabricant lorsque l’équipement testé selon un protocole de mesure préétabli, identique pour tous les équipements de la même famille et basé sur les normes EN en vigueur.

EUROVENT site

Caractéristiques certifiées

Dans le domaine de l’HVACR (Heating Ventilation Air Conditioning and Refrigeration), une certification qui donne une bonne garantie de qualité notamment au niveau énergétique est EUROVENT. Les exigences des fabricants, à savoir la puissance, la consommation d’énergie et le niveau sonore sont correctement évalués dans le cadre de la demande de certification, et ce, conformément aux normes EN en vigueur.

Pour les meubles frigorifiques, la certification EUROVENT porte plus particulièrement sur les caractéristiques de performances énergétiques suivantes :

  • la consommation d’énergie électrique de réfrigération REC (du groupe de froid) en [kWh/j];
  • la consommation d’énergie électrique directe DEC (avec 12 heures d’éclairage) en  [kWh/j]. Attention que pour les meubles à groupe de condensation incorporé, DEC est égal à la somme de toutes les énergies électriques consommées par le meuble frigorifique incluant l’énergie du compresseur ;
  • la consommation d’énergie électrique totale TEC en [kWh/j], avec :
    • TEC pour les meubles à groupe de condensation séparé = REC + DEC ;
    • TEC pour les meubles à groupe de condensation incorporé = DEC.

Les essais sont effectués en fonction du type de meuble et dans des conditions d’ambiance prédéfinies et pour des températures de denrées spécifiques à l’usage du meuble :

Les types d’application

Application à utiliser pour

Température positive

Denrées réfrigérées

 

Température négative

Denrées congelées, surgelées et crèmes glacées

Horizontal
1 Réfrigéré, service par le personnel. Surgelé.
2 Réfrigéré, service par le personnel. Surgelé, avec réserve incorporée.
3 Réfrigéré, ouvert, mural. Surgelé, ouvert, muraltop, …
4 Réfrigéré, ouvert, îlot. Surgelé, ouvert, îlot.
5 Réfrigéré, vitré,mural. Surgelé, vitré,mural.
6 Réfrigéré, vitré, îlot. Surgelé, vitré, îlot.
Vertical
1 Réfrigéré, semi-vertical. Surgelé, semi-vertical.
2 Réfrigéré, à étagères. Surgelé, à étagères.
3 Réfrigéré, pour chariot à façade amovible.
4 Réfrigéré, à portes vitrées. Surgelé, à portes vitrées.
Combiné
2
Réfrigéré, haut ouvert, bas ouvert.
Surgelé, haut ouvert, bas ouvert.
2
Réfrigéré, haut ouvert, bas fermé.
Surgelé, haut ouvert, bas fermé.
3
Réfrigéré, haut à portes vitrées, bas ouvert.
Surgelé, haut à portes vitrées, bas ouvert.
4
Réfrigéré, haut à portes vitrées, bas fermé.
Surgelé, haut à portes vitrées, bas fermé.
5
Multi température, haut ouvert, bas ouvert.
6
Multi température, haut ouvert, bas fermé.
7
Multi température, haut à portes. vitrées, bas ouvert.
8
Multi température, haut à portes vitrées, bas fermé.

Source : Eurovent.

Les conditions d’ambiance sont :

Classes de climat des chambres test Température sèche [°C] Humidité relative [%] Point de rosée [°C] Humidité absolue [gd’eau/kgair sec]
0 20 50 9,3 7,3
1 16 80 12,6 9,1
2 22 65 15,2 10,8
3 25 60 16,7 12
4 30 55 20 14,8
5 27 70 21,1 15,8
6 40 40 23,9 18,8
7 35 75 30 27,3
8 23,9 55 14,3 10,2

Source : Eurovent.

Les classes de températures des paquets de denrées test sont :

Classe de température des paquets tests La plus haute température du paquet test le plus chaud doit être inférieure La plus basse température du paquet test le plus froid doit être supérieure La plus basse température du paquet test le plus chaud doit être inférieure
L1 -15 -18
L2 -12 -18
L3 -12 -15
M1 5 -1
M2 7 -1
H1 10 +1
H2 10 -1

Consommation d’énergie annuelle conventionnelle CAEC

La consommation d’énergie électrique de réfrigération (REC) est une valeur conventionnelle qui ne peut pas être directement utilisée pour calculer la consommation d’énergie annuelle dans un magasin. Pour obtenir une idée grossière de la consommation annuelle d’un meuble, une formule conventionnelle a été acceptée par les fabricants participant au programme de certification EUROVENT pour un meuble ouvert, réfrigéré à étagères, sans rideau de nuit.

CAEC [kWh/m².an] = 365 [jours/an] x (DEC + 0,5 x REC) [kWh/j] / TDA [m²]

où :

  • (DEC + 0,5 x REC) / TDA = Coefficient conventionnel prenant en compte :
    • la stratification conventionnelle de température dans un magasin de plus de 600 m²;
    • la répartition temporelle conventionnelle des conditions d’ambiance d’un magasin pendant l’année.

Valeurs européennes moyennes TEC / TDA

Le tableau ci-dessous donne un exemple des valeurs moyennes des consommations pour le marché européen. Les valeurs ont été collectées et « moyennées » par le groupe WG14 d’Eurovent / Cecomaf sur la base des chiffres fournis par les fabricants et l’expérience de terrain.

Les valeurs ont été établies pour les classes de température des paquets M (sans rentrer dans les détails, les paquets sont eux aussi normalisés afin de reproduire le plus fidèlement possible le comportement des denrées) définies en laboratoire :

Famille de meubles Classe de température du meuble (classe de l’ambiance + denrée) Moyenne européenne TEC /TDA [kWh/jour.m²]
Pour meubles à groupe de condensation incorporé
IHC1, IHC2, IHC3, IHC4 3H2 8,2
3H2 9,6
IVC1, IVC2, (IVC3) 3H2 17,3
3H2 21,0
IVC4 3M1 13,9
IHF1, IHF3, IHF4 3L3 21,5
3L1 36,0
IHF5, IHF6 3L1 17,8
IVF4 3L1 30,5
IYF1, IYF2, IYF3, IYF4 3L3 32,3
IYM6 3H2/3L1 25,3
Pour meubles à groupe de condensation séparé (à groupe extérieur)
RHC1 3H 6,2
RHC1 3M2 6,7
RHC3, RHC4 3H 5,5
RHC3, RHC4 3M2 5,8
RVC1, RVC2 3H 10,1
RVC1, RVC2 3M2 12,3
RVC1, RVC2 3M1 13,4
RVC3 3H 13,8
RHF3, RHF4 3L3 13
RVF4 3L1 28,5
RVF1 3L3 29

Norme

EN ISO 23953 : Meubles frigorifiques de vente- partie 2 : classification, exigences et méthodes d’essai (ISO 23953 : 2005)

EUROVENT se base principalement sur cette norme pour certifier les meubles frigorifiques.

Consommation énergétique certifiée

Actuellement, la plupart des constructeurs, comme le montre le chapitre précédent, se fient aux résultats donnés par la certification EUROVENT. La méthode d’essai est très précise et permet, entre autres, de déterminer :

  • la qualité du meuble pour maintenir les températures escomptées à l’intérieur du volume utile de chargement ;
  • les consommations énergétiques globales.

Les essais sont réalisés dans des conditions de températures précises.

Exemple.

Un meuble RVC1 travaillant dans une classe de température 3H2 signifie que :

  • le type d’application est 1; à savoir : Réfrigéré, semi-vertical
  • la température et l’humidité de l’ambiance dans laquelle est plongé le meuble est :
Classes de climat des chambres test Température sèche [°C] Humidité relative [%] Point de rosée [°C] Humidité absolue [qeau/kgair sec]
0 20 50 9,3 7,3
1 16 80 12,6 9,1
2 22 65 15,2 10,8
3 25 60 16,7 12
4 30 55 20 14,8
5 27 70 21,1 15,8
6 40 40 23,9 18,8
7 35 75 30 27,3
8 23,9 55 14,3 10,2
  • les températures souhaitées au niveau des denrées sont :
Classe de température des paquets tests La plus haute température du paquet test le plus chaud doit être inférieure [°C] La plus basse température du paquet test le plus froid doit être supérieure [°C] La plus basse température du paquet test le plus chaud doit être inférieure [°C]
L1 -15 -18
L2 -12 -18
L3 -12 -15
M1 5 -1
M2 7 -1
H1 10 +1
H2 10 -1
  • pour un type de meuble précis, on détermine la consommation énergétique moyenne :
Famille de meubles Classe de température du meuble (classe de l’ambiance + denrée Moyenne européenne TEC /TDA [kWh/jour.m²
Pour meubles à groupe de condensation séparé
RVC1, RVC2 3H 10,1

H = horizontal, V = vertical, Y = combiné, C = réfrigéré, F = surgelé, M = multi-température, A = Assisté, S = libre service, R = groupe de condensation séparé, I = groupe de condensation incorporé.

Source EUROVENT.

La valeur de 10,1 [kWh/jour.m²] est donc une consommation moyenne établie pour l’ensemble des meubles verticaux positifs à groupe de froid séparé et à étagères.

Lorsqu’on analyse de plus près un cas spécifique de meuble, EUROVENT donne les valeurs suivantes pour un RCV1 3H2 :

Modèle Réfrigérant Agencement interne Nombre d’étagères Rideau de nuit DEC pour 12 heures d’éclairage [kWh/jour] REC [kWh/jour] Surface totale d’exposition TDA [m²] TEC/TDA [kWh/jour.m²]
R404A TNLS (ou étagères horizontales non éclairées 1 ou 2 non 6,46 27,7 2,73 12,5

Sachant que ce type de meuble a une ouverture TDA de 2,73 [m²] pour une longueur L de 2,95 [m], on peut évaluer la puissance moyenne absorbée par le meuble. Soit :

Pmoyen = TEC x (TDA / L) / 24 [kW/ml] (où ml = mètre linéaire)

Pmoyen = 12,5 [kWh/jour.m²] x (2,73 [m²] / 2,1 [m]) / 24 [h/jour]

Pmoyen = 0,670 [kW/ml]

Tout ceci signifie que les essais aboutissant à une certification du meuble frigorifique sont réalisés dans des conditions d’ambiance tout à fait particulières. Cette certification est naturellement nécessaire pour permettre aux bureaux d’études en technique spéciale ou au maître d’ouvrage de pouvoir comparer les meubles de même classe ou de même famille ensemble. Les résultats des mesures des consommations énergétiques sont des moyennes, mais ne représentent pas les consommations réelles en fonction des conditions ambiantes de température et d’humidité variables à l’intérieur du commerce.


Apport thermiques

Le meuble frigorifique subit en permanence des agressions de l’extérieur ou de l’intérieur sous forme d’apports thermiques et hydriques. l’évaporateur installé dans le meuble doit en permanence les combattre par échange thermique :

  • avec l’air pour les évaporateurs qui travaillent en convection naturelle ou forcée;
  • avec les plaques de contact pour les évaporateurs prévus pour l’échange par conduction.

On retrouve différents apports, à savoir :

  • les apports externes;
  • les apports internes.

Schéma apports thermiques - 01.Schéma apports thermiques - 02.

Apports externes

Les agressions externes représentent une bonne partie des apports thermiques. Elles sont dues aux conditions d’ambiance (température et humidité) des zones de vente entourant les meubles.
On retrouve principalement :

  • les apports de chaleur par les parois Ppen (convection de surface et conduction au travers des parois);
  • les apports de chaleur par les ouvertures libres via ou pas le rideau d’air Pind (induction de l’air de l’ambiance);
  • les apports de chaleur par rayonnement Pray des parois de l’ambiance avec celle du meuble.

Apports de chaleur par pénétration Ppen

Les parois des meubles se composent généralement de panneaux sandwich (acier/isolant/acier) qui limitent les pénétrations de chaleur par conduction de l’ambiance des zones de vente vers l’intérieur du meuble. Les déperditions négatives ou pénétrations au travers des parois sont fonction :

  • de la composition des parois;
  • de l’importance des surfaces de pénétration;
  • de l’écart de température de part et d’autre des parois.

On évalue l’apport de chaleur par pénétration Ppen par la relation suivante :

Ppen  = K moyen_paroi x Sparoi x (Tambiance – Tinterne) [W]

Pour autant que l’écart de température entre l’ambiance et l’intérieur du meuble frigorifique reste constant, les apports internes par pénétration sont théoriquement constants de jour comme de nuit.

Apports de chaleur par induction du rideau d’air Pind

Les meubles frigorifiques ouverts sont les « mauvais élèves énergétiques » des commerces dans le sens où le rideau d’air qui protège chaque meuble agit comme un véritable piège à chaleur tant sensible que latente. Non seulement il climatise l’ambiance (en température) mais aussi il l’a déshumidifié. En effet, il n’est pas rare d’observer des ambiances de vente où le taux d’humidité reste aux alentours des 30 %. Pour autant que le rideau d’air soit mal réglé ou perturbé par des denrées, des porte-prix, …, l’échange thermique de l’ambiance avec le meuble peut changer du tout au tout.

L’apport de chaleur par induction dépend de beaucoup de facteurs. On citera principalement :

  • le taux d’induction Xrideau_air du rideau d’air. Celui-ci représente l’efficacité du rideau d’air et est défini comme le rapport m a/mrideau_air où :
    • ma = débit massique d’air de l’ambiance externe entraînée et induite par le rideau d’air en [kg/s];
    • mrideau_air = débit massique du rideau d’air en [kg/s].
  • le débit massique m rideau_air du rideau d’air en [kg/s];
  • de l’écart d’enthalpie (chaleur sensible et latente) (hambiance – hinterne) entre l’ambiance externe et interne au meuble en [kJ/kg].

On évalue l’apport de chaleur par induction Pind par la relation suivante :

Pind  = Xrideau_air x mrideau_air x (hambiance – hinterne) x 1000 [W]

Lorsqu’on veut évaluer les apports par induction de jour et de nuit, ils sont différents sachant qu’en pratique les commerçants équipent généralement leurs meubles de rideaux de nuit. L’induction d’air de la zone de vente vers les meubles est alors fortement réduite. On peut considérer que le rideau d’air agit comme une paroi mince soumise une convection interne importante (de par le rideau d’air en fonctionnement permanent) et une convection externe faible.

Lorsque les rideaux de nuit sont placés devant l’ouverture des meubles, l’apport de chaleur par induction devient :

Pind  = Kmoyen_rideau x Srideau  x (Tambiance – Tinterne) [W]

Apports de chaleur par rayonnement des parois Pray

Les denrées à l’intérieur des meubles et les parois de la zone de vente (plafond par exemple) qui se voient mutuellement, échangent de la chaleur par rayonnement pour autant qu’elles soient à des températures différentes. Les parois chaudes du plafond (à 30 °C par exemple) réchauffent les denrées visibles du plafond.

L’apport de chaleur par rayonnement est assez complexe à mettre en évidence. En simplifiant, cet échange dépend :

  • de la surface d’ouverture du meuble A ouverture en [m²];
  • de l’écart de température entre l’intérieur du meuble et la température des parois vues par l’ouverture du meuble en (tparoi – ti) [K];
  • du coefficient équivalent d’échange par rayonnement hro de deux corps noirs parallèles en [W/m².K];
  • du facteur de correction d’émission mutuelle entre deux corps gris (thermiquement) φ1de surface parallèle;
  • du facteur d’angle φ2associé à φ1 lorsque les surfaces ne sont pas parallèles

On évalue l’apport de chaleur par rayonnement Qray par la relation suivante :

Pray = hro x Aouverture (Tparoi – T i) x φ1 x φ2 [W]

Tout comme les apports par induction, ceux par rayonnement sont influencés de nuit par la pose du rideau de nuit. Pour autant que le rideau de nuit soit légèrement isolant la température de paroi du rideau sera plus élevée et échangera moins avec les parois de la zone de vente. En régime de nuit, en simplifiant, on peut considérer que les principaux apports par l’ouverture du meuble sont des apports par pénétration du rideau de nuit dont on inclurait la composante par rayonnement.

La relation en période de nuit devient alors :

Pray = Krideau_nuit  x Aouverture (Tparoi – T i) [W]

Apports internes

Pour maintenir le meuble à température et dans des bonnes conditions de fonctionnement ainsi que pour rendre les denrées attrayantes, des apports internes sont produits.

On retrouve principalement :

  • les apports de chaleur par l’éclairage Pecl;
  • les apports de chaleur par l’intégration des moteurs des ventilateurs dans le réseau de distribution d’air du meuble Event (le moteur chauffe);
  • les apports de chaleur des cordons chauffants Pcordon_chauf;
  • les apports de chaleur ponctuels par les systèmes de dégivrage Pdeg.

Apports de chaleur par l’éclairage

L’éclairage dans le volume utile de chargement contribue aussi au réchauffement des denrées alimentaires. La chaleur évacuée par l’évaporateur est grosso modo la puissance électrique qui alimente l’éclairage, à savoir la puissance des lampes et des auxiliaires s’ils sont placés dans le volume utile. Généralement, ce sont des tubes fluorescents qui équipent les meubles frigorifiques. Les ballasts qui les alimentent peuvent se trouver ou pas dans le volume utile; d’où l’importance d’avoir des luminaires énergétiquement performants.

L’apport de chaleur procuré par les éclairages est repris dans la relation suivante :

Pecl  = Pélectrique_luminaire + Pélectrique_ballast (si dans le volume utile de chargement) [W]

Apports de chaleur des ventilateurs

Les ventilateurs placés dans la reprise d’air, en amont des évaporateurs, dissipent aussi leur chaleur. Tout comme l’éclairage placé dans le volume utile, la puissance électrique alimentant les ventilateurs est transformée en chaleur.

On évalue l’apport de chaleur des ventilateurs Pvent par la relation suivante :

Pvent  = Pélectrique_ventilateur [W]

Apports de chaleur dû au dégivrage

Le dégivrage est un mal nécessaire sachant que les meubles frigorifiques ouverts sont des déshumidificateurs puissants. L’humidité de l’air de l’ambiance se retrouve sous forme de givre, de gel ou encore de glace (quand il est trop tard) sur les ailettes de l’évaporateur. L’apport de chaleur lors de l’opération de dégivrage est ponctuel.

On évalue l’apport de chaleur du dégivrage Pdeg par la relation suivante :

Pdeg = Pélectrique_dégivage [W]

  • en froid positif, on essaye d’effectuer un dégivrage naturel en coupant l’alimentation de l’évaporateur en froid;
  • en froid négatif, on effectue des dégivrages par des résistances chauffantes placées sur l’évaporateur.

Apports de chaleur dû aux cordons chauffants

Les cordons chauffants sont en général placés au niveau des vitrages afin de réduire les risques de condensation au niveau des surfaces vitrées (porte vitrée, miroir, …), des ponts thermiques inévitables, …

On évalue l’apport de chaleur dû aux cordons chauffants Pcord_chauf par la relation suivante :

Pcord_chauf = Pélectrique_cordon_chauffant [W]


Bilans thermique et énergétique

L’évaluation du bilan thermique permet de préciser la puissance frigorifique nécessaire pour combattre les agressions thermiques du meuble. La puissance frigorifique appliquée à des meubles linéaires et rapportée au mètre linéaire en [W/ml] est un ratio important souvent utilisé par les professionnels pour comparer la performance de différents meubles de même type, mais de marques différentes (voir certification EUROVENT).

Évaluation théorique des consommations journalières

L’évaluation théorique du bilan énergétique journalier est plus parlant que le bilan thermique des puissances mises en jeu, car elle prend en compte les modifications de régime des apports thermiques tels que l’éclairage pendant la journée, la réduction de l’induction lors de la mise en place du rideau de nuit après la fermeture du magasin, les dégivrages, …, sur une période de 24 heures. Cette période est la même que celle utilisée par EUROVENT pour caractériser les meubles frigorifiques.

Calculs

Pour évaluer le coefficient de conductivité thermique d’une paroi.

Bilan thermique

Les bilans thermiques instantanés de jour et de nuit sont différents. Ils s’expriment par la somme des déperditions tant internes qu’externes selon la période de la journée, à savoir :

Bilan thermique instantané de jour Pjour =

Σ P apports_jour = P pen + Pind_jour + Pray_jour + Pecl + Pvent [W]

Bilan thermique instantané de nuit Pnuit =

Σ P apports_nuit = P pen + Pind_nuit + Pray_nuit  + Pvent [W]

Bilan énergétique

Le bilan énergétique journalier représente l’énergie nécessaire à l’évaporateur du meuble frigorifique pour vaincre les apports internes et externes. Il s’écrit de la manière suivante :

Bilan énergétique meuble positif 

Q = Pjour x tjour + Pnuit x tnuit [kWh/jour]

Bilan énergétique meuble négatif Q

 Q = Pjour x tjourPnuit x tnuit + Pdégivrage x nbre_dégivr x tdégivr [kWh/jour]

avec :

  • nbre_dégivr = nombre de dégivrages par jour;
  • tdégivr = temps de dégivrage.

Calculs du bilan énergétique d’un meuble ouvert vertical positif

Bilan énergétique

Calculs

Pour évaluer le bilan énergétique d’un meuble frigorifique ouvert vertical.

L’énergie frigorifique journalière est l’énergie froid consommée par l’évaporateur du meuble ouvert. Le bilan énergétique issu du calcul théorique est repris dans le tableau suivant :

Q = Pjour x tjour + Pnuit x tnuit [kWh/jour]

Apports de chaleur Énergie de jour (10 heures/jour) Energie de nuit (14 heures/jour) Energie total journalière
Pénétration 1,4 1,9 3,3
Induction 20,7 8,2 28,9
Rayonnement 3,2 0 3,2
Ventilation/cordon chaud 2,1 2,9 5,0
Éclairage 2,9 0 2,9
Total 43,5
Total/m² 43,5/4,25 = 10,23 [kWh/m².jour]

Pour ce cas de figure, le bilan énergétique est repris ci-dessous :

Meuble frigorifique vertical : bilan énergétique journalier.

Puissance frigorifique de l’évaporateur

Vu la présence d’un système de dégivrage électrique (en négatif, le dégivrage naturel ne suffit pas), la détermination de la puissance frigorifique du meuble doit s’effectuer en partant de l’énergie journalière. Soit :

P0 = Q / (24 – nombredégivrage x tempsdégivrage)
P0 = 3.1 [kW]

Puissance frigorifique spécifique

La puissance frigorifique spécifique ou couramment connue sous le nom de puissance par mètre linéaire de meuble frigorifique est de :

Pml = P 0 / longueur du meuble

Pml = 3100  / 7,5

Pml = 413  [W/ml]

Commentaires

  • Une majorité importante des apports sont dus à l’induction au travers du rideau d’air (cousu de fil blanc) en journée; d’où l’importance de la maîtrise du rideau d’air;
  • pour être tout à fait rigoureux dans le calcul de l’énergie consommée par le meuble frigorifique, il faudrait tenir compte de l’énergie consommée par le dégivrage des évaporateurs. Cependant, fréquemment, le dégivrage s’effectue par la coupure de la production de froid alimentant l’évaporateur, signifiant que seule la relance après le dégivrage consommera de l’énergie à l’évaporateur; la figure suivante montre que l’énergie mise en jeu pour compenser un dégivrage par arrêt de l’évaporateur est difficile à évaluer, mais intuitivement reste faible par rapport à l’induction.

Profil de puissance d’une centrale de froid.

  • Le graphique ci-dessus montre aussi que, dans la pratique, le rapport puissance à l’évaporateur de jour et de nuit est de l’ordre de 1.8 plutôt que 3. En effet, l’efficacité du rideau de nuit n’est pas aussi bonne que l’on pourrait s’y attendre théoriquement.
  • Le calcul théorique de l’énergie frigorifique journalière du meuble est de 10,23 [kWh/m².jour]. Pour pouvoir la comparer par rapport à la TEC d’EUROVENT il serait nécessaire d’y ajouter la consommation du groupe de froid. Pour une installation performante (COP de 4 par exemple), la consommation du compresseur serait de l’ordre de 10,23 / 4 = 2.56 [kWh/m².jour]. On en déduit le TEC = 10,23 + 2.56 = 12,8 [kWh/m².jour]. En se référant au tableau de la moyenne européenne des TEC, pour ce type de meuble, TEC = 10,1 [kWh/m².jour].

Calculs du bilan énergétique d’un meuble ouvert horizontal négatif

Bilan énergétique

Calculs

Pour évaluer le bilan énergétique d’un meuble frigorifique ouvert horizontal négatif.

L’énergie frigorifique journalière est l’énergie froide consommée par l’évaporateur du meuble ouvert. Le bilan énergétique issu du calcul théorique est repris dans le tableau suivant :

Q = Pjour x tjour + Σ P apports_nuit x tfermeture + Pdégivrage x nbre_dégivr x tdégivr [kWh/jour]
Apports de chaleur Energie de jour (10 heures/jour) Energie de nuit (14) heures/jour) Energie total journalière
Pénétration 4,2 5,9 10,1
Induction 13,1 12,4 25,6
Rayonnement 15,5 0 15,5
Ventilation/ cordon chaud 4,4 6,1 10,5
Dégivrage 9,6 0 9,6
Total 71,4
Total/m² 71,4/8,25 = 8,6 kWh/m².jour]

Pour ce cas de figure, le bilan énergétique est repris ci-dessous :

Meuble frigorifique vertical : bilan énergétique journalier.

Puissance frigorifique de l’évaporateur

Vu la présence d’un système de dégivrage électrique (en négatif, le dégivrage naturel ne suffit pas), la détermination de la puissance frigorifique du meuble doit s’effectuer en partant de l’énergie journalière. Soit :

P0 = Q / (24 – nombredégivrage x tempsdégivrage)

P0 = 71,4  / (24 – 2 x 0.5)

P0 = 3.1 [kW]

Puissance frigorifique spécifique

La puissance frigorifique spécifique ou couramment connue sous le nom de puissance par mètre linéaire de meuble frigorifique est de :

Pml = P 0 / longueur du meuble

Pml = 3 100  / 7,5

Pml = 413  [W/ml]

Commentaires

  • La puissance par mètre linéaire d’un meuble frigorifique horizontal négatif est moins énergivore que son homologue vertical positif de par la conception qui induit des échanges thermiques avec l’ambiance plus importants.
  • Pour autant que l’on puisse correctement contrôler les déperditions de nuit, les consommations énergétiques peuvent être limitées de manière drastique.
  • Le calcul théorique de l’énergie frigorifique journalière du meuble est de 8,6 [kWh/m².jour]. Pour pouvoir la comparer par rapport au TEC d’EUROVENT il serait nécessaire d’y ajouter la consommation du groupe de froid. Pour une installation performante (COP de 2,5 en froid négatif par exemple), la consommation du compresseur serait de l’ordre de 8,6  / 2,5 = 3,5 [kWh/m².jour]. On en déduit le TEC = 8,6 + 3,5 = 12,1 [kWh/m².jour]. En se référent au tableau de la moyenne européenne des TEC, pour ce type de meuble, TEC = 13 [kWh/m².jour].

Puissances frigorifiques spécifiques et températures

Une manière souvent utilisée pour classifier les meubles frigorifiques, est de se baser sur la puissance frigorifique spécifique ou la puissance frigorifique :

  • par mètre linéaire;
  • ou par module de porte en fonction des conditions classiques définies par EUROVENT (température d’ambiance de 25°C et une humidité relative de 60 %).

Meuble frigorifique à applications positives

Famille de meubles Surface d’exposition [m²/ml] Température de service [°C] Puissance frigorifique spécifique [kW/ml]
Vitrine service par le personnel en convection naturelle 0,8 2 à 4 0,2 à 0,25
Vitrine service par le personnel en convection forcée 0,25 à 0,28
Comptoir horizontal self-service en convection 0,9 0 à 2 0,4 à 0,43
Meuble vertical self-service en convection forcée 1,3 4 à 6 1,2 à 1,3

Meuble frigorifique à applications négatives

Famille de meubles Type de rideau d’air Surface d’exposition [m²/ml] ou [m²/porte] Température de service [°C] Puissance frigorifique spécifique [kW/ml]
Gondole self-service en convection forcée horizontale, asymétrique, laminaire 0,8 -18 à -20 0,42 à 0,45
Vitrine service par le personnel en convection forcée horizontal, asymétrique, laminaire 1,1 -23 à -25 0,63 à 0,67
Meuble vertical self-service en convection verticale, à 3 flux parallèles, turbulents 1,1 -18 à -20 1,9 à 2,1
Meuble vertical self-service en convection forcée portes vitrées, rideau d’air interne turbulent 0,84 -23 à -25 0,8 0,86

Température

La puissance frigorifique est toujours liée à une température d’évaporation qui permet de tenir la température de consigne au sein du meuble frigorifique.

Type de meuble Température de service interne au meuble frigorifique [°C] Température de l’évaporateur[°C]
Froid positif +6/+8 -3 à -5
+4/+6 -4 à -10
+2/+4 -6 à -12
0/+2 -8 à -14
Froid négatif -18/-20 -30 à -35
-23/-25 -33 à -38

Bilan énergétique par simulation

Les valeurs des bilans énergétiques sont des valeurs approchées instantanées qui ne tiennent pas compte des variations du climat intérieur au magasin lui-même influencé par des paramètres tels que :

  • les conditions climatiques externes (températures, humidité, ensoleillement, vent, pluie, …);
  • le profil d’occupation du magasin;
  • les apports internes (rayon HiFi, type d’éclairage et leur gestion, …);

Une simulation a été réalisée à partir de TRNSYS (logiciel de simulation dynamique du comportement thermique des bâtiments en fonction du climat externe) en modélisant une surface de 2 000 m². On tient compte :

  • de la composition des parois de l’enveloppe;
  • des systèmes de ventilation, de chauffage, de climatisation et de leur gestion;
  • de l’occupation des surfaces de vente, des réserves, … (profil d’occupation hebdomadaire);
  • des apports internes d’éclairage, …;

Apports en fonction de la température externe

Sur une année climatique de référence (8 760 heures) les apports tant internes qu’externes varient en permanence. Les agressions thermiques, elles aussi, changent. En quelle proportion ? C’est ce que la simulation dynamique tente de montrer.

Simulation

Il est extrêmement rare que des meubles frigorifiques soient dans des conditions de fonctionnement nominal. Une manière d’évaluer les variations de la puissance frigorifique nécessaire au meuble frigorifique pour assurer la continuité de la chaîne de froid (température constante) en fonction des agressions thermiques, est de décortiquer les différentes puissances quand le climat interne au magasin varie. Bien que les systèmes HVAC (Heating Ventilation Air Conditioning) soient prévus pour assurer le confort du personnel et des clients au sein des zones de vente et, par conséquent, capables de maintenir un climat stable dans le magasin, les variations de températures et d’humidité sont inévitables de par :

  • les apports internes,
  • les courants d’air;
  • le climat externe ;
  • ….

Une manière intéressante de quantifier les variations relatives des apports aux meubles, est de voir leur évolution pour une semaine en période froide et chaude.

Période froide

Sur le graphe ci-dessus, l’évolution des apports est représentée sur une période d’une semaine. On constate que :

  • le climat intérieur évolue en fonction du climat externe et des apports internes. On voit en effet les apports évoluer selon plus ou moins le même profil que la température externe. Le déphasage et la pente différente de la courbe de température externe résultent respectivement de l’inertie du bâtiment et des denrées et de la variation différente des apports internes liés à l’activité du magasin;
  • lors de l’inactivité du magasin (en dehors des heures d’ouverture de semaine et le dimanche), les apports sont fortement réduits de par la pose des rideaux de nuit et de la coupure de l’éclairage;
  • les apports par induction au travers du rideau d’air sont importants; ce sont eux qui sont fortement influencés par les conditions d’ambiance internes et indirectement externes.

Période chaude

De même que pour la période froide, sur le graphe ci-dessus, l’évolution des apports est représentée sur une période d’une semaine en période chaude. On constate de nouveau que :

  • les apports par induction prennent la mesure sur les autres apports. Il est donc important d’optimiser le rideau d’air.

Puissance frigorifique

Le graphe ci-dessous exprime la variation des apports en fonction de la température extérieure. Le total représente la puissance nécessaire à l’évaporateur pour combattre les apports tant internes qu’externes au meuble frigorifique.

Commentaires

On constate qu’effectivement c’est l’induction de l’air de la zone de vente par le rideau d’air du meuble qui varie en fonction du climat externe. La puissance à l’évaporateur peut atteindre :

  • en période de canicule, de 1 200 à 1 400 [W/ml];

  • en période froide normale, de 400 à 600 [W/ml].

Au vu de ces valeurs, la sollicitation de la machine frigorifique (compresseur principalement) risque d’être importante non seulement au niveau de l’évaporateur, mais aussi au niveau du condenseur (directement influencé par les conditions climatiques externes).


Influence du rideau d’air

Comme souvent mentionné ci-avant, le point faible des meubles frigorifiques ouverts est naturellement la difficulté de maintenir une température interne basse au sein du meuble par rapport à une ambiance des zones de vente de l’ordre de 20 °C, soit un écart de température pouvant aller jusqu’à 50 °C voir plus dans certaines conditions.

    

Écart de température au niveau des meubles frigorifiques positif et négatif.

Problèmes liés aux meubles frigorifiques ouverts

Les meubles horizontaux

Les meubles frigorifiques horizontaux sont dans une situation instable dans le sens où :

  • un rien (courant d’air, chargement, …) peut perturber l’équilibre par rapport à la différence de densité entre l’air chaud au dessus de l’ouverture du meuble qui a tendance à monter et l’air froid plus lourd qui a, quant à lui, tendance à vouloir descendre et rester confiné dans le meuble (effet baignoire). Ceci est vrai d’autant plus que le volume utile du meuble est rempli de denrées;
  • comme un meuble frigorifique ouvert agit comme un véritable déshumidificateur de l’air ambiant (la pression partielle de l’air dans le meuble est plus faible que celle dans l’air ambiant de la zone de vente), du givre, de la neige ou encore de la glace se forme sur les denrées.

Les meubles verticaux

Les meubles frigorifiques verticaux sont aussi dans une situation instable dans le sens où :

  • le froid du meuble s’écoule vers l’extérieur par l’ouverture;
  • la quantité, la masse (inertie) et la position des denrées influencent cet écoulement. En situation réelle, le contrôle de l’écoulement est très difficile à maîtriser vu le mouvement incessant des denrées, des mains pour les prendre, les courants d’air souvent présent dans les zones de vente, …

Une solution partielle : les rideaux d’air

Les rideaux d’air vont donc tenter de « désensibiliser  » les meubles frigorifiques ouverts par rapport aux perturbations externes et par la même occasion réduire les déperditions thermiques de l’ambiance vers l’intérieur du meuble.

Bilan hygrothermique d’un meuble horizontal à flux asymétrique

Humidité : l’établissement du bilan de l’humidité est primordial afin de réduire au maximum les échanges de vapeur d’eau entre l’ambiance externe et le meuble et, par conséquent, diminuer les quantités de givre, de glace et de neige au niveau principalement fixées sur l’évaporateur.

Bilan de l’humidité (sortie bouche = entrée reprise)

M*1  x (x1)+ M*a x (xa) = M*1 x (x2)+ M*a x (x2)

avec :

  • M*1 : débit massique du rideau d’air [kg/s];
  • x1 : humidité absolue du rideau d’air au soufflage [geau/kg d’air sec];
  • M*a : débit massique de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air [kg/s];
  • xa : humidité absolue de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air[geau/kg d’air sec];
  • x2 : humidité absolue du rideau d’air à la reprise [geau/kg d’air sec];

Thermique : de même, l’établissement du bilan thermique permet de minimiser les échanges entre l’ambiance et l’intérieur du meuble.

Bilan thermique (sortie bouche = entrée reprise)

M*1 x h1+ M*a x ha + Qdenrées= M*1 x h2 + M*a x h2

avec :

  • Qdenrées+parois exposées= chaleur emmagasinée par les denrées et les parois du dessus du volume de chargement en vis à vis des parois rayonnantes (plafond par exemple) et en contact avec le rideau d’air.
  • M*1 : débit massique du rideau d’air [kg/s];
  • h1 : enthalpie du rideau d’air au soufflage [kJ/kg d’air];
  • M*a : débit massique de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air [kg/s];
  • ha : enthalpie de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air[kJ/kg d’air];
  • h2 : enthalpie du rideau d’air à la reprise [kJ/kg d’air];

Taux d’induction : il caractérise l’efficacité du rideau d’air, soit :

Taux d’induction

X = M*a /  M*1

avec :

  • M*a : débit massique d’air [kg/s] ambiant induit par le rideau d’air;
  • M*1 : débit massique d’air [kg/s] du rideau d’air;

Il peut aussi s’exprimer par les relations suivantes :

taux d’induction X = x2 – x1 / xa – x2

ou encore

taux d’induction X = t 2 – t 1 / ta – t2

avec :

  • x : masse d’eau dans de l’air sec [g d’eau / kg d’air sec];
  • t :température prise en compte [°C].

On voit tout de suite qu’un rideau d’air efficace a une valeur de taux d’induction faible. Des taux d’induction de l’ordre de 0,05 à 0,06 sont couramment rencontrés dans la pratique.

Bilan hygrothermique d’un meuble vertical à flux vertical symétrique

Pour les meubles frigorifiques verticaux, c’est le même principe de raisonnement pour déterminer le bilan hygrothermique :

Humidité :

Bilan de l’humidité (sortie bouche = entrée reprise)

M*1  x (x1)+ M*a x (xa) + M*i x (xi)= M*1 x (x2)+ M*a x (x2) + M*i x (x2)

  • M*1 : débit massique du rideau d’air [kg/s];
  • x1 : humidité absolue du rideau d’air au soufflage [geau/kg d’air sec];
  • M*a : débit massique de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air [kg/s];
  • M*i : débit massique de l’air interne au meuble induit par le rideau d’air [kg/s];
  • xa : humidité absolue de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air [geau/kg d’air sec];
  • x2 : humidité absolue du rideau d’air à la reprise [geau/kg d’air sec];
  • xi : humidité absolue à l’intérieur du meuble [geau/kg d’air sec];

Thermique : de même, l’établissement du bilan thermique permet de minimiser les échanges entre l’ambiance et l’intérieur du meuble.

Bilan thermique (sortie bouche = entrée reprise)

M*1  x (h1)+ M*a x (ha) + M*i x (hi)= M*1 x (h2)+ M*x (h2) + M*i x (h2)

avec :

  • M*1 : débit massique du rideau d’air [kg/s];
  • h1 : enthalpie du rideau d’air au soufflage [kJ/kg d’air];
  • M*a : débit massique de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air [kg/s];
  • M*i : débit massique de l’air interne au meuble induit par le rideau d’air [kg/s];
  • ha : enthalpie de l’air extérieur au meuble induit par le rideau d’air[kJ/kg d’air];
  • h2 : enthalpie du rideau d’air à la reprise [kJ/kg d’air];
  • hi : enthalpie de l’air intérieur au meuble induit par le rideau d’air[kJ/kg d’air];

Taux d’induction : il caractérise l’efficacité du rideau d’air, soit :

Taux d’induction

X = M*a /  M*1

si M*i = M*a (flux symétrique) ainsi que xi = x1 (denrées emballées)

avec :

  • M*a : débit massique d’air [kg/s] ambiant induit par le rideau d’air;
  • M*1 : débit massique d’air [kg/s] du rideau d’air;
  • M*i : débit massique d’air [kg/s] à l’intérieur du meuble induit par le rideau d’air;

Le taux d’induction peut aussi s’exprimer par les relations suivantes :

Taux d’induction

X = x2 – x1 / (xa – x2) – (x2 – x1)

ou encore

Taux d’induction

X = h 2 – h 1 / (ha – h2) – (h2 – h 1)

avec :

  • x : masse d’eau dans de l’air sec [g d’eau / kg d’air sec];
  • h : enthalpie de l’air [kJ/kg d’air].

Un taux d’induction souvent rencontré dans la pratique se situe aux alentours des 0,1 à 0,2.


Influence de l’évaporateur

Il est important qu’un évaporateur soit bien dimensionné pour combattre les apports thermiques du meuble. Une surface d’échange insuffisante entraîne une saturation de l’évaporateur en température. Pour des applications proche de 0°C, la prise en glace ou le givrage est plus rapide entraînant une surconsommation du meuble.

La figure suivante représente l’évolution des températures, à la fois pour l’air qui passe au travers des ailettes d’échange et le fluide frigorigène au travers des tuyauteries :

  • au fur et à mesure que l’air traverse les différents rangs d’ailettes, sa température diminue selon une loi logarithmique et passe de la température t1 à la température t2;
  • par contre, le fluide frigorigène se vaporise tout au long du trajet inverse à température plus ou moins constante (suivant le type de fluide utilisé) et ce, jusqu’au moment où la dernière goutte liquide devient gazeuse (point c où le titre du fluide Xr = 1 : 1 correspond à un fluide totalement gazeux). À partir de ce point, le fluide frigorigène entre dans sa phase de surchauffe et voit sa température augmenter (segment c-d).

L’évaporateur est principalement caractérisé par sa puissance frigorifique :

Po = K0 x Séchange x Δtmln

et dépendant des paramètres suivants :

Le coefficient global d’échange moyen K0[W/m².K) s’exprimant sous la forme :

K0 = f1 / ((Séchange / (Si x αi)) + (1 / (Φ x αe))

avec :

  • f1: coefficient tenant compte de la chaleur latente intervenant dans le givrage des ailettes d’échange (soit f1 = 1.25 pour le froid positif et 1,05 pour le froid négatif);
  • Φ: rendement global de la surface d’échange Séchange (Φ ~ 0,65 pour la convection forcée et ~0,75 en convection naturelle pour des échangeurs standards);
  • αe : coefficient d’échange moyen par convection pour les surfaces externes.Il est difficile à calculer, mais dépend principalement de la vitesse moyenne de l’air au travers des ailettes (0,6 < vm < 1,2 m/s) et du pas des ailettes (espace entre deux ailettes). En écoulement laminaire, αest compris entre 11 et 23 W/m².K et en écoulement turbulent entre 13 et 45 W/m².K;
  • αi : coefficient d’échange moyen interne lors de l’ébullition sèche du fluide frigorigène. Lui aussi est très complexe à déterminer, mais dépend principalement du type de fluide frigorigène, de son débit et du diamètre des conduites de l’évaporateur. On parle de 850 à 1 800 W/m².K.

La surface d’échange côté air de l’échangeur Séchange [m²] :

Séchange ~ 2 x VE / pas

avec :

  • VE: volume de l’évaporateur [m³];
  • pas: espace entre deux ailettes [m].

L’écart moyen logarithmique de température Δtmln* corrigé défini par la relation suivante :

Δtmln* = 0,95 x  f2 x ((t1 – t2)/ ln ((t1 – tfluide_frigorigène) / (t2 – tfluide_frigorigène))) [K]

avec :

  • f2 : coefficient correcteur tenant compte de la surchauffe à la sortie de l’évaporateur
  • t: température entrée évaporateur [K];
  • t: température sortie évaporateur [K];
  • tfluide_frigorigène ou t0: température entrée évaporateur [K];

Influence du givrage

Principe de givrage

L’humidité de l’air ambiant de la zone de vente passant au travers du rideau d’air migre naturellement vers les parties froides du meuble et plus particulièrement vers l’évaporateur. Cette humidité se condense et givre sur les ailettes pour les applications de froid commercial (même pour les applications « positives », la température d’évaporation est négative par exemple -10°C). Dans des applications de congélation, il arrive que l’humidité dans l’air se transforme directement en cristaux de neige qui peuvent se fixer par exemple et malheureusement sur les pales des ventilateurs de manière non homogène pouvant entraîner la destruction des ventilateurs (« balourd »).

Formation de givre.

La formation de givre entraîne une réduction de la puissance frigorifique P0 suite à :

  • une réduction du débit d’air passant au travers de l’évaporateur;
  • et par conséquent une augmentation des pertes de charge dans le circuit de refroidissement;
  • une augmentation de la résistance thermique de la surface de refroidissement;
  • une chute de la température du fluide frigorigène.

Aussi, il découle de la réduction de débit que l’efficacité du rideau d’air sera moindre en favorisant l’augmentation des apports par induction, le passage accru de l’humidité de l’air ambiant et l’augmentation de la température de l’intérieur du meuble, … C’est en fait le principe du « chien qui se mange la queue ».

Sur le diagramme psychométrie ci-dessous, le givre qui se forme sur l’évaporateur correspond à l’humidité prise dans l’ambiance de vente et/ou au niveau des denrées non emballées.

Le givrage représente donc une contrainte importante pour le commerçant sachant que :

  • l’on risque de briser la chaîne du froid;
  • le meuble frigorifique devra être équipé de systèmes de dégivrage pouvant entraîner des consommations énergétiques supplémentaires.

Il est donc nécessaire d’effectuer des dégivrages réguliers.

Poids énergétique du dégivrage

Quel que soit le type de dégivrage (naturel ou électrique principalement), pendant cette opération, de la chaleur est retirée à la résistance chauffante ou à l’ambiance de vente en première approximation :

  • pour faire fondre le givre;
  • par les masses de l’évaporateur, du meuble et des denrées.

Exemple :

On considère en gros la répartition énergétique suivante pour un meuble frigorifique type gondole (longueur = 2,5 m) pour produits surgelés.

Poste Énergie nécessaire par dégivrage [kWh] %
Fusion du givre 0,18 12
Réchauffement masse évaporateur 0,32 22
Réchauffement masse meuble 0,38 26
Réchauffement des denrées 0,56 38
Autre 0,03 2
Total 1.43

Temps du dégivrage

Dans le cas d’un dégivrage électrique et connaissant la puissance de la résistance électrique, il est possible d’évaluer le temps de dégivrage par la relation d’équilibre suivante :

∑énergies absorbées = ∑apports énergétiques

Où les apports énergétiques sont l’énergie fournie par la résistance chauffante pendant le temps de dégivrage et l’énergie apportée par l’ambiance externe au meuble, l’éclairage, les ventilateurs, …

Exemple :

En reprenant l’exemple ci-dessus et en considérant une résistance chauffante de 3 kW et des apports internes et externes de l’ordre de 1 kW, le bilan énergétique s’écrit :

1,43 [kWh] = (1 + 3) [kW] x tempsdégivrage [h]

Le calcul du temps de dégivrage donne :

tempsdégivrage [h] = 1,43 [kWh] / (1 + 3) [kW]

tempsdégivrage = 0.36 [h] ou 21 [min]

 


Influence de la protection de l’ouverture

L’ouverture des meubles frigorifiques sur la zone de vente est un enjeu majeur sur la gestion à la fois thermique et énergétique du meuble. Tout serait beaucoup plus simple si ces ouvertures étaient fermées par des portes isolées. Seulement, comme maintes fois signalées, l’ouverture libre des meubles est un argument visiblement de poids pour la vente. Les différentes parades pour limiter les apports par les ouvertures sont reprises dans le tableau suivant en s’inspirant de la littérature (Meubles et vitrines frigorifiques;G. Rigot; PYC édition; 2000) :

Type de meuble Type d’application Période de jour période de nuit Réduction des consommations énergétiques
Horizontal négative rideau d’air rideau de nuit 8 à 15 %
couvercle simple 15 à 30 %
couvercle isolé 25 à 45 %
Vertical positif rideau d’air rideau de nuit 12 à 30 %
porte vitrée
négatif porte vitrée porte vitrée 25 à 30 %

En partant du principe que pour certaines applications l’ouverture du meuble doit rester libre, les constructeurs de meubles ont développé la protection de nuit ou « rideau de nuit ».

Le fait de tirer le rideau de nuit à la fermeture du magasin transforme, en simplifiant, les apports par induction et rayonnement au travers du rideau d’air du meuble en apports par pénétration au travers d’une paroi mince ; la face interne de la paroi étant fortement ventilée (résistance thermique d’échange superficiel Ri de l’ordre de 0,43 m².K/W) et la paroi externe peu ventilée (résistance thermique d’échange superficiel Re de l’ordre de 0,125 m².K/W). Pour une épaisseur de rideau faible (rideau synthétique l’épaisseur e de l’ordre de 3 mm) la résistance thermique du rideau est faible (R1 = e/λ de l’ordre de 1). La résistance thermique totale de la paroi RT est donnée par la relation suivante :

RT = Re + R1 + Ri [m².K/W]

RT = 0,043 + 0.125 + faible

RT ~ 0,125 [m².K/W]

Le coefficient de transmise thermique global U de la paroi s’exprime par la relation suivante :

U = 1 / RT

U = 1 / 0,125

U ~ 8 à 10  [W/m².K]

La simulation du passage d’un régime d’induction de journée à un régime par pénétration au travers du rideau de nuit en laissant l’éclairage allumé la nuit donne les résultats suivants :

On constate que la réduction des apports par induction est de l’ordre de 37 %. Des monitorings effectués dans le cadre de campagnes de mesures énergétiques menées par   Enertech pour l’Ademe en France (PDF) ont montré que la principale consommation de nuit des meubles frigorifiques ouverts positifs était due à l’induction. En effet, les meubles, à l’époque du monitoring n’étaient pas équipés de rideau de nuit. Leurs estimations de réduction de la consommation énergétique de nuit avec la pose de « couverture de nuit » était de l’ordre de :

  • 35 % en période chaude;
  • 28 % en période froide.

Ces informations recoupent d’autres résultats de campagne de mesure des consommations énergétiques.


Influence de l’éclairage

Photo meuble frigorifique éclairé.

L’éclairage intensif des meubles est-il un critère de vente ?

On sait aussi que les apports internes comme l’éclairage régissent la puissance frigorifique nécessaire au maintien des températures au sein des meubles. La présence d’éclairage au sein du meuble non seulement représente une consommation électrique en soi, mais nuit aussi à la consommation énergétique des groupes de production de froid. En simplifiant, le commerçant passe deux fois à la caisse. Si l’efficacité de la production de froid n’est pas optimisée, sa consommation énergétique sera double.

Éclairage de tablette au sein du meuble.

Le placement d’éclairage dans l’enceinte même réfrigérée est une mauvaise chose en soi. En effet, la plupart du temps, les constructeurs de meubles frigorifiques utilisent des lampes fluorescentes. Le problème est que ce type de lampes a une basse efficacité lumineuse aux basses températures comme le montre la figure suivante :

Efficacité lumineuse en fonction de la température ambiant.

Les luminaires placés en dehors de l’enceinte réfrigérée, quant à eux, sont plus efficaces dans le sens où ils n’interviennent pas comme apports internes dans le bilan frigorifique du meuble, mais en plus fonctionnent dans une plage de température où le flux lumineux est meilleur.

Composition fronton.

Actuellement, certaines grandes surfaces effectuent des essais afin de voir quel est l’impact de la suppression de l’éclairage dans les meubles frigorifiques sur la vente. Les résultats ne sont pas encore disponibles.

Extrait d’une étude de cas

En réalisant le monitoring des consommations hebdomadaires essentiellement électriques des installations de froid alimentaire, on peut tout de suite évaluer l’influence de l’éclairage des meubles sur leur bilan énergétique.

L’étude de cas réalisée par  Enertech pour l’Ademe (France) (PDF) sur un supermarché de 1 500 m² nous enseigne un certain nombre de choses par rapport à cet éclairage.

 

Les courbes hebdomadaires et journalières nous enseignent que les consommations de froid positif sont principalement influencées ici par l’éclairage et le climat. En effet, on voit que l’allumage de l’éclairage perturbe nettement la production de froid. Les fronts raides descendant et montant sur le temps de midi montrent cette influence. Il faut toutefois rester prudent, car on voit nettement que le climat intervient (surtout en période chaude comme c’est le cas ici).

La simulation dynamique réalisée au moyen de TRNSYS nous montre que l’éclairage est responsable de l’augmentation des consommations énergétique à hauteur de ~10 %.


Influence des ventilateurs

Les ventilateurs fonctionnent en permanence afin de maintenir les températures de consigne au sein des meubles. La puissance électrique nécessaire pour faire tourner les pales du ventilateur et, par conséquent, pour déplacer l’air au sein du meuble, est transformée en chaleur et participe au réchauffement de l’ambiance interne du meuble. Cet apport représente de l’ordre de 3 à 5 % de la consommation énergétique de la production de froid à l’évaporateur.


Influence des cordons chauffants

Les cordons servant à éviter la présence de buée sur les portes vitrées et à empêcher les portes des meubles mixtes d’être bloquées par le givre ou la glace. Ce type d’apports influence aussi le bilan énergétique du meuble. On estime sa participation à la dégradation du bilan énergétique à ~1 %.

Évaluer la qualité de la chaîne de froid

Évaluer la qualité de la chaîne de froid


La chaîne du froid

Définition

Depuis le stade de la production jusqu’à celui de la consommation, la limitation de la dégradation des denrées alimentaires passe par le maintien de la « chaîne froid ».

On distingue 5 étapes dans la chaîne du froid, à savoir :

  • le froid au stade de la production (refroidissement du lait à la ferme par exemple);
  • le froid au stade de l’entreposage (refroidissement du lait en centrale laitière);
  • le transport frigorifique (conteneur refroidi pour le transport de viande par exemple);
  • le froid au stade de la distribution (conservation de la crème fraîche « light » dans les rayons);
  • le froid domestique ou ménager.

Celui qui nous intéresse le plus ici est, naturellement, le froid au stade de la distribution.

Les denrées périssables

Souvent utilisé, mais subjectif, l’état de « fraîcheur » traduit à quel stade d’évolution se trouve une denrée périssable dans son cycle de dégradation naturelle. L’objectif du commerçant est de fournir au consommateur un produit sain dont l’évolution a été ralentie ou a évolué de manière admissible.

On retrouve deux types de denrées périssables :

  • destinées à être vendues « en l’état »;
  • manufacturées.

Les produits vendus en l’état

Mis à part un séjour dans un espace de conservation, les produits issus de l’agriculture et de la pêche ne subissent pas, en général, de traitement industriel. Tout en contrôlant le processus de dégradation, ces produits sont vendus au consommateur dans leur état initial de récolte (légumes, fruits, œufs, …), d’abattage (viande, gibier, …) ou de capture (poissons, fruit de mer, ..). Mais il se peut que certaines denrées subissent une évolution spéciale et contrôlée pour aboutir dans le bon vieux panier en osier (réutilisable) du ménager ou de la ménagère (ça aussi c’est du durable) dans les conditions optimales de maturation.

Le tableau ci-dessous donne des exemples spécifiques :

Type de denrées État au niveau de la production Opération avant distribution Distribution
Bananes Immature. Éventuellement opération de mûrissement (t° = 18°C) pour obtenir la texture et la couleur adéquate. La texture et la couleur optimale peut varier d’une région à l’autre.
Abricot
Tomates
Bœuf Maturation. La distribution s’effectue à la même température de conservation.
Mouton
Gibier Faisandage.

Les produits manufacturés

Dans ce cas, le produit final destiné à la vente est différent du ou des composants utilisés pour sa fabrication. On retrouve dans cette classification les produits :

  • laitiers;
  • de charcuterie fraîche et de semi-conserve à base de viande;
  • de la mer vendus cuits (crevettes, langoustines, …);
  • de boulangerie et de pâtisserie;
  • comme les plats cuisinés;
  • comme les crèmes glacées;
Type de denrées État après la production Opération avant distribution Distribution
Yogourts Produit fini. La texture et la couleur optimale peuvent varier d’une région à l’autre.
Fromages blancs
Fromages en général A affiner. Affinage en milieu industriel sous atmosphère contrôlée pour les pâtes cuites (comté, emmenthal, …).
Affinage en comptoir comme les camemberts.

Qualités des denrées

Depuis la fabrication jusqu’à la vente et même au-delà, une denrée doit rester « propre » à la consommation. Elle doit principalement répondre à trois exigences :

  • Hygiéniques en évitant la présence de germes ou de parasites pathogènes, de toxines sous forme de substances chimiques (pesticide) ou engendrées par la population microbienne ou fongique (champignons) qui s’est installée sur ou dans la substance. Un certain nombre de normes et de textes légaux définissent:
    • les caractéristiques hygiéniques des aliments;
    • les conditions à satisfaire lors de leur fabrication et distribution;
    • les processus de préservation et de contrôle.
  • Nutritionnelles et organoleptiques. Entre ces deux critères existe une certaine corrélation. En d’autres termes, une denrée apparemment saine et présentant à la fois une saveur, une texture et une couleur satisfaisante devrait être à priori acceptable du point de vue nutritionnel. En particulier, pour les denrées congelées.

Il est évident que les trois exigences doivent être menées de front, car un aliment peut être excellent à la dégustation, mais impropre à la consommation ou, à l’inverse, toxique et avoir un goût altéré.

Exemple.

Le lait fait partie des produits dont la complexité à répondre à ces exigences est bien connue : le lait cru, contenant de l’ordre de 2 millions de germes par cm³, lorsqu’il est pasteurisé est déficitaire en :

  • qualité nutritionnelle;
  • en vitamine;
  • activité enzymatique.

La pasteurisation peut être responsable d’un « goût de cuit ».

Action du froid sur les denrées périssables

Afin de conserver des propriétés hygiéniques acceptables aux denrées périssables et, par la même occasion, garantir leur valeur marchande, il est nécessaire de les traiter par le froid.

On voit sur le graphique qui suit que l’état de fraîcheur d’un poisson augmente de manière importante lorsque la température de conservation diminue :

Durée de conservation du poisson.

Deux méthodes existent, à savoir :

  • la réfrigération;
  • la congélation.

Méthodes de conservation par réfrigération

La réfrigération est un traitement frigorifique positif ou proche de zéro degré des denrées alimentaires. La quasi-totalité de ces denrées peut être conservée en « froid positif » pendant des durées allant de quelques jours (lait cru, fraise, …) à plusieurs mois (pommes, carottes, pommes de terre, …). Quelques rares denrées ne peuvent pas être conservées par réfrigération comme par exemple le pain et les produits de boulangerie qui « rassissent plus vide au voisinage de 0°C.

Comme nous l’a montré le graphique ci-dessus, les températures sont étroitement liées au temps de conservation.

Les tableaux suivants montrent des exemples de condition de conservation des produits végétaux réfrigérés. On voit que les fruits et légumes sont classés par catégories de températures. Cette liste non exhaustive est tirée d’un ouvrage de l’Institut International du Froid.

Fruit 0 à 4°C
°C Taux d’humidité relatif HR % Durée totale de conservation
Abricot 0 90 2-4 s.
Cerise 0 90-95 1-2 s.
Citron 0 à 4,5 85-90 2-6 m.
Datte fraîche 0 85 1-2 m.
Fraise 0 90-95 1-5 j.
Framboise 0 90-95 1-4 j.
Kiwi 0 90-95 8-14 s.
Noix de coco 0 80-90 1-2 m.
Orange 0 à 4 85-95 3-4 m.
Pêche 0 90 2-4 s.
Poire 0 90-95 2-5 m.
Pomme 0 à 4 90-95 2-6 m.
Prune 0 90-95 2-4 s.
Raisin – 1 à 0 90-95 1-4 m.
Légumes 0 à 4°C
°C Taux d’humidité relatif HR % Durée totale de conservation
Artichaut 0 95 3-4 s.
Carotte 85 1-2 m.
Salade > 95 1-5 j.
Champignon 90-95 1-4 j.
Chou 90-95 8-14 s.
Fruits 4 à 8 °C
°C Taux d’humidité relatif HR % Durée totale de conservation
Mandarine 4 à 6 85-90 4-6 s.
Pastèque 5 à 10 85-90 2-3 s.
Légumes 4 à 8 °C
°C Taux d’humidité relatif HR % Durée totale de conservation
Haricot vert 7 à 8 92-95 1-2 s.
Pdt pour la consommation 4 à 6 90-95 4-8 m.
Pdt pour l’industrie 7 à 10 90-95 2-5 m.
Fruits > 8°C
°C Taux d’humidité relatif HR % Durée totale de conservation
Ananas vert 10 à 13 85-90 2-4 s.
Ananas mûr 7 à 8 90 2-4 s.
Avocat 7 à 12 85-90 1-2 s.
Banane vert 12 à 13 10-20 j.
Banane colorée 13 à 16 5-10 j.
Citron (vert) 10 à 14 1-4 m.
Goyave 8 à 10 90 2-3 s.
Mangue 7 à 12 90 3-7 s.
Melon 7 à 10 85-90 1-12 s.
Pamplemousse 10 85-90 2-3 m.
Légumes > 8 °C
°C Taux d’humidité relatif HR % Durée totale de conservation
Aubergine 7 à 10 7 à 10 10 j.
Concombre 9 à 12 9 à 12 1-2 s.
Cornichon 13 13 5-8 j.
Patate douce 13 à 16 13 à 16 4-7 m.
Poivron 7 à 10 7 à 10 1-3 s.
Potiron 10 à 13 10 à 13 2-5 m.
Tomate verte 12 à 13 12 à 13 1-2 s.
Tomate mûre 8 à 10 8 à 10 1 s.

La conservation des denrées alimentaires passe également par le choix de l’emballage (film plastique transparent, emballage sous vide, …). Il n’empêche que la qualité de l’emballage joue peu sur les consommations énergétiques; ce qui signifie que ce thème ne sera pas développé ici.

Afin d’assurer la qualité optimale des denrées, il est nécessaire de :

  • garantir le nettoyage simple et facile des parois en contact avec elles;
  • d’éviter le stockage en mélange des denrées ayant une incompatibilité entre elles.

Méthodes de conservation par congélation

Lorsqu’on abaisse la température d’une denrée au-dessous de 0°C, l’eau gèle dans une proportion d’autant plus grande que la température est basse (ce qui paraît évident !). Aux alentours de 0°C, 30 à 40 % d’eau « congelable » s’est transformée en glace alors que pour des températures nettement plus basse (-18 à – 20°C), plus de 95 % de cette eau est gelée, représentant de l’ordre de 85 % de la quantité totale de l’eau présente dans la substance. Cette congélation de l’eau entraîne la « stabilisation » de la denrée. Cette méthode de conservation est couramment appelée « froid alimentaire négatif ».

Pour garantir la conservation des propriétés organoleptiques et de la structure physique de la substance, l’idéal est d’effectuer une congélation rapide à la production et de maintenir la chaîne de froid à la température de congélation requise (- 20°C) le plus longtemps possible.

La congélation des aliments est une technique très efficace à la prolongation de la durée de leur commercialisation. Cette durée dépend essentiellement :

  • de la température;
  • de la denrée;
  • du type d’emballage.

Le tableau ci-dessous reprend les durées de conservation de différentes denrées pour différentes températures de congélation :

Fruits Durée pratique de conservation [mois]
– 12°C – 18°C – 24°C
Framboises-fraises (crues) 5 24 > 24
Framboises-fraises (avec sucre) 3 24
Pêche-abricot-Cerise (crues) 4 18
Pêche-abricot-Cerise (avec sucre) 3 18
Jus de fruit concentré 24
Légumes Durée pratique de conservation [mois]
– 12°C – 18°C – 24°C
Asperges (à pointe verte) 3 12 > 24
Haricots verts 4 15
Brocoli 15
Choux de Bruxelles 6 15
Carottes 10 18
Choux-fleurs 4 12
Champignons 2 8
Petit pois 6 24
Poivrons rouges et verts 6 12
Pommes de terre Frites 9 24 > 24
Épinards 4 18 > 24
Oignons 10 15
Poireaux blanchis 18
Viandes et volailles Durée pratique de conservation [mois]
– 12°C – 18°C – 24°C
Bœuf (carcasse non emballée) 8 15 > 24
Bœuf (morceaux, steaks) 8 18 24
Bœuf haché 6 10 15
Veau (carcasse non emballée) 6 12 15
Veau (découpé) 6 12 15
Agneau (carcasse non emballée) 18 24 > 24
Agneau (découpé) 12 18 24
Porc (carcasse non emballée) 6 10 15
Porc (découpé) 6 10 15
Lard-maigre-bacon (tranches sous vide) 12 12 12
Poulet (entier) 9 18 > 24
Poulet (découpé) 9 18 > 24
Dinde (entière) 8 15 > 24
Canards, oie (entiers) 6 12 > 18
foie 4 12 18
Produits de la mer Durée pratique de conservation [mois]
– 12°C – 18°C – 24°C
Poisson gras 3 5 > 9
Poisson maigre 4 9 > 12
Homard (Pans leur carapace, cuit) 4 6 > 12
Crabe (dans leur carapace, cuit) 4 6 > 12
Crevettes (dans leur carapace, cuites) 4 6 > 12
Crevettes (décortiquées, cuites) 2 5 > 9
Divers Durée pratique de conservation [mois]
– 12°C – 18°C – 24°C
Pulpe d’œuf 12 > 24
Beurre (suivant le type) 8 à 20 12 à > 24 14 à > 24
Crème 12 15
Crème glacée 1 6 24
Gâteaux 15 24
Pains 3
Pâtes crues 12 18

L’opération de congélation ralentit de manière inégale l’évolution des caractéristiques hygiéniques, chimiques et organoleptiques d’un aliment. Par exemple :

  • les levures ont leur activité arrêtée à – 18°C;
  • les germes microbiens ne se multiplient pas sous les – 12°C;

Il est malheureusement évident que les germes microbiens ne sont pas tués pour autant (l’aliment congelé est non stérile). De plus, quand un produit congelé est dégelé, sa sensibilité au « réveil » et à la prolifération des germes microbiens ou de moisissures est accentuée par rapport à un produit frais; ce qui implique un renforcement de l’hygiène de la chaîne de froid négatif.

L’expérience montre que pour garantir l’hygiène des denrées par la congélation, il est donc nécessaire de tenir compte :

  • des réactions biochimiques (l’oxydation par exemple) qui se traduisent souvent par une modification perceptible de la saveur et de la couleur (une viande grasse prend à la longue un goût rance, les légumes verts deviennent et acquièrent une saveur de foin). Pour réduire l’effet de ces agents, on traite les aliments avant congélation (certains légumes verts sont « blanchis », des antioxydants sont utilisés, …). Les aliments peuvent aussi être protégés de l’oxydation par un emballage étanche à l’air, aux liquides et à la vapeur d’eau;
  • de la durée de congélation;
  • de la température et de sa fluctuation autour d’une valeur moyenne. En effet, les fluctuations de températures risquent de développer du givre à l’intérieur de l’emballage, ce qui accélère la dégradation du contenu.

Méthodes de conservation par surgélation

Les denrées surgelées sont des denrées congelées destinées à la vente directe aux consommateurs. Cette méthode ne se différencie pas vraiment de celle de la congélation si ce n’est que la qualité de la mise en œuvre, de l’emballage, du transport, de l’entreposage, de la distribution et de la vente est renforcée. Les conditions de température de surgélation, les durées de séjour en chambre froide, …, sont plus strictes.


Réglementation

Quel que soit le type de surface commerciale, la chaîne de froid doit obéir à des réglementations et/ou des recommandations. Seules les étapes intermédiaires sont différentes suivant que ce commerce intègre ou pas une unité de production ou de transformation des denrées alimentaires. Le tableau suivant montre à quel niveau la chaîne de froid doit être présente et respectée :

Type de commerce Étapes intermédiaires
Réception des marchandises Stockage Fabrication ou transformation Distribution
Boucherie Camion frigo. Chambre frigorifique. Atelier. Comptoir.
Fromager Camion frigo. Chambre frigorifique. x Comptoir.
Glacier Camion frigo. Chambre frigorifique. Atelier. Comptoir.

Pour ces différentes étapes, la chaîne de froid ne doit pas être interrompue.

Différents guides de bonnes pratiques, recommandations et règlements sont disponibles en la matière :

Type de document titre Référence et date de parution
Règlement Règlement du Parlement européen et Conseil relatif à l’hygiène des denrées alimentaires. CE n°852/2004
Règlement Règlement du Parlement européen et Conseil fixant des règles spécifiques d’hygiène applicables aux denrées alimentaires d’origine animale. CE n°853/2004
Arrêté Royal AR relatif à l’hygiène des denrées alimentaires. AR 57470 paru au moniteur belge du 22.12.2005
Arrêté Royal AR relatif au commerce de détail de certaines denrées alimentaires d’origine animale. AR 57449 paru au moniteur belge du 22.12.2005
Guides de bonne pratique HACCP pour PME et artisans dans le secteur produits laitier. 1999
HACCP pour PME et artisans dans le secteur viandes et poissons. 1999
HACCP pour PME et artisans dans le secteur autres que les viandes, poissons et produits laitiers. 1999

Règlement du Parlement européen et Conseil relatif à l’hygiène des denrées alimentaires (CE n°852/2004)

Ce règlement met l’accent sur la définition des objectifs à atteindre en matière de sûreté alimentaire, laissant aux exploitants du secteur alimentaire la responsabilité d’adopter les mesures de sécurité à mettre en œuvre afin de garantir l’innocuité des aliments.

Le règlement vise à assurer l’hygiène des denrées alimentaires à toutes les étapes du processus de production, depuis la production primaire jusqu’à la vente au consommateur final. Il ne couvre pas les questions relatives à la nutrition, ni celles concernant la composition et la qualité des denrées alimentaires.

Ce règlement s’applique aux entreprises du secteur alimentaire et non à la production primaire et à la préparation domestique de denrées alimentaires aux fins de l’utilisation privée.

Tous les exploitants du secteur alimentaire veillent à ce que toutes les étapes dont ils sont responsables, depuis la production primaire jusqu’à la vente ou la mise à disposition des denrées alimentaires au consommateur final, soient effectuées de manière hygiénique, conformément aux dispositions du présent règlement.

Les exploitants du secteur alimentaire exerçant des activités de production primaire et certaines activités connexes doivent se conformer aux dispositions générales d’hygiène de la partie A de l’annexe I. Des dérogations peuvent être accordées en ce qui concerne les petites exploitations, tant que cela ne compromet pas les objectifs du règlement.

(Extrait du résumé du règlement européen réalisé par l’Agence Alimentaire : ouverture d'une nouvelle fenêtre ! http://www.favv-afsca.fgov.be)

Arrêté Royal du 12 décembre 2005 relatif à l’hygiène alimentaire

En gros, l’Arrêté Royal relatif à l’hygiène alimentaire se calque sur la Réglementation européenne ouverture d'une nouvelle fenêtre ! (CE n°852/2004) . L’AR, tout comme la réglementation européenne, ne précise pas les températures de conservation des denrées alimentaires. Il se veut simplement généraliste.

Règlement du Parlement européen et Conseil fixant des règles spécifiques d’hygiène applicables aux denrées alimentaires d’origine animale (CE n°853/2004)

Les denrées alimentaires d’origine animale peuvent présenter des dangers microbiologiques et chimiques. De tels risques nécessitent l’adoption de règles spécifiques d’hygiène qui permettent de contribuer à la réalisation du marché intérieur et d’assurer un niveau élevé de protection de la santé publique. Ces règles viennent en complément de celles fixées par le règlement (CE) n° 852/2004 sur l’hygiène des denrées alimentaires, qui concerne, notamment, l’agrément des exploitants.

Les dispositions de ce règlement s’appliquent aux produits d’origine animale, transformés et non transformés, mais ne concernent pas les denrées composées en partie de produits d’origine végétale. Sauf indication contraire, ces dispositions ne s’appliquent pas non plus au commerce de détail, ni à la production primaire destinée à la consommation privée, pour lesquelles les dispositions du règlement précité sur l’hygiène des denrées alimentaires sont suffisantes.

Ce règlement concerne entre autres :

  • les agréments;
  • le marquage de salubrité et d’identification;
  • les importations en provenance de pays tiers;
  • les informations sur la chaîne alimentaire.
(Extrait du résumé du règlement européen réalisé par l’Agence Alimentaire :ouverture d'une nouvelle fenêtre !  http://www.favv-afsca.fgov.be).

Dans ce règlement, des températures de conservation des viandes et des poissons sont précisées.

Arrêté Royal relatif à l’hygiène alimentaire d’origine animale

En gros, l’AR relatif au commerce de détail de certaines denrées alimentaires d’origine animale se calque aussi sur la Réglementation européenne (CE n°853/2004 ).


Recommandation

Les réglementations en matière d’hygiène alimentaire ne précisent que très peu les températures de conservation à respecter durant toute la chaîne alimentaire froide. Aussi, la plupart se réfèrent au code de bonne pratique HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point). Les Guides HACCP pour les « PME et les artisans » représentent une source importante d’informations concernant les températures réglementées en fonction du type de denrée.

Températures réglementées

Les tableaux suivants reprennent les températures :

  • de stockage ou de maintien;
  • de transport;
  • des locaux de fabrication.

Ces températures sont prises pour la plupart au cœur de la denrée et représentent des valeurs maximales admissibles.

œufs et produits d’œufs

AR du 7 février 1997 relatif à l’hygiène générale des denrées alimentaire.
Produit Température de stockage ou de maintien
Contenu des œufs après cassage
Conservation réfrigérée (pendant maximum 48 heures) + 4°C
Conservation congelé – 12°C
Conservation surgelé – 18°C
AR du 4 février 1980 relatif à la mise dans le commerce des denrées alimentaires à réfrigérer.
Produits d’œufs liquides, dont la teneur en sucre est inférieure à 50 % et dont la teneur en sel de cuisine est inférieure à 15 % < + 7°C
œufs cuits pelés, conservés dans un liquide

Produits laitiers

AR du 28 octobre 1976 relatif aux glaces de consommation, aux mélanges et aux préparations de base pour glace de consommation.
Produit Température de stockage ou de maintien
Glace congelée < – 5°C
AR du 18 mars 1980 relatif au yaourt et autres laits fermentés.
Laits fermentés, yaourt, laits fermentés traités thermiquement, sauf si ceux-ci sont conditionnés de façon aseptique dans des emballages hérétiques max. + 7°C
AR du 15 décembre 1994 relatif à la production et à la mise sur le marché du lait de consommation et des produits à base de lait.
Stockage du lait cru en attente d’un traitement thermique, sauf si le lait cru est traité dans les 4 heures qui suivent sa réception < + 6°C
Stockage du lait pasteurisé + 6°C
AR du 4 février 1980 relatif à la mise dans le commerce des denrées alimentaires à réfrigérer.
Lait pasteurisé < + 7°C
Crème fraîche ou pasteurisée
Lait battu (babeurre), frais ou pasteurisé à l’exception de ces produits ayant subi un traitement U.H.T.
Yaourts et laits fermentés autres que ceux traités thermiquement et rempli aseptiquement
Fromage frais

Toutes denrées alimentaires

AR du 4 février 1980 relatif à la mise dans le commerce des denrées alimentaires à réfrigérer.
Viande, volaille, gibier et poisson préparé < + 7°C
préparations de viande, Volaille, gibier et poisson à l’exclusion des denrées séchées
Salade de viande, de volaille, de gibier, de poisson, de mollusques et crustacés
Salade de pommes de terre et autres légumes, de tomates
Croquette de viande, de volaille, de gibier, de mollusques et crustacés
Croquette de pomme de terre et autres légumes
Croquette de fromage
Plats et mets d’une ou de plusieurs des denrées susmentionnées
Produits de pâtisserie contenant soit de la crème ou des succédanés de la crème, soit une crème préparée à base d’autres produits
Les denrées alimentaires qui portent une mention qui fait apparaître qu’elles doivent être tenues au frais (cette mention n’est pas applicable s’il existe une indication d’une température qui est supérieure à +10°C
AR du 5 décembre 1980 relatifs aux produits surgelés.
Produits surgelés à cœur (de brèves fluctuations vers le haut de 3°C maximum sont autorisées dans les meubles de vente < – 18°C

Poissons ou assimilés et autres denrées animales

AR du 30 avril 1976 relatif à l’expertise et au commerce du poisson.
Conditions applicables à tous types d’établissements
Produits Température de stockage ou de maintien
Poissons frais réfrigérés Dans la glace ou à température. < + 4°C
Moules et huîtres < + 10°C
Poisson congelé < – 2°C
Poisson surgelé < – 18°C
Poisson fumé < + 4°C
Produits de la pêche frais ou décongelés, ainsi que les Produits de crustacés et de mollusques cuits et réfrigérés Température de la glace fondante
Les produits de la pêche congelés, à l’exception des poissons congelés en saumure et destinés à la fabrication de conserves, doivent être maintenus à une température stable en tout les points du produit < – 18°C
Les produits transformés doivent être maintenus aux températures spécifiées par le fabricant
AR du 10 novembre 2005 relatif au commerce de détail de certaines denrées alimentaires d’origine animale.
Produits de la pêche transformés < + 4°C
Produits transformés de parties comestibles de mammifères marins et de reptiles aquatiques (non applicable aux produits pouvant être conservés à température ambiante)
Produits transformés d’escargots, de cuisse de grenouille
Produit de la pêche, les parties comestibles des mammifères marins et reptiles aquatiques surgelés < – 18°C
Escargots et cuisses de grenouilles surgelés
Produits de la pêche transformés pour lesquels le fabricant a mentionné une température spécifique sur l’emballage < t° indiquée
Produits transformés de partie comestible de mammifères marins et de reptiles aquatiques pour lesquels le fabricant a mentionné une température spécifique sur l’emballage
Produits transformés d’escargots, de cuisses de grenouilles pour lesquels le fabricant a mentionné une température spécifique sur l’emballage
Produits de la pêche frais entiers ou préparés, les parties comestibles fraîches des mammifères marins et reptiles aquatiques ainsi que les produits de crustacés et de mollusques cuits et réfrigérés < + 4°C
Escargots frais et cuisses de grenouilles fraîches
Mollusques bivalves vivants, échinodermes vivants, tuniciers vivants et gastéropodes vivants < + 7°c
Les produits de la pêche conservés vivants doivent être maintenus dans des viviers < + 4 à + 7°C

Viandes

AR du 10 novembre 2005 relatif au commerce de détail de certaines denrées alimentaires d’origine animale.
Viandes fraîches d’ongulées domestiques, de gibier d’élevage ongulé et de gros gibier sauvage < + 7°C
Abats frais, viandes fraîches de volailles, de ratites d’élevage, de lagomorphes et de petit gibier sauvage, viandes hachées, préparation de viande < + 4°C
Produits transformés de parties comestibles de mammifères marins et de reptiles aquatiques (non applicable aux produits pouvant être conservés à température ambiante)
Viandes surgelées < – 18°C
Produits à base de viande (à l’exception de ceux qui peuvent être conservés à température ambiante < t° indiquée
Produits à base de viande, autres issues traitées d’origine animale pour lesquels le fabricant a mentionné une température spécifique sur l’emballage

Comment évaluer sa situation

L’évaluation de la qualité de la chaîne de froid au niveau de la distribution des denrées alimentaires passe principalement par le respect et le contrôle :

  • des températures de conservation et des fluctuations autour de la valeur moyenne de ces températures;
  • des durées de conservation;
  • de la qualité des emballages;

Les Arrêtés Royaux suivants précisent la méthode de relevé des températures, le matériel nécessaire et le moyen de l’étalonner :

Mesure de la température d’ambiance

Pour assurer une qualité optimale des aliments en tenant compte des critères énergétiques au sein de la chaîne de froid, on se concentrera essentiellement sur le respect des températures.

Un thermomètre précis à + 1°C doit pouvoir être lu avec précision et facilité, car il constitue l’instrument de référence utilisé pour la mesure de la température préférentiellement au thermomètre enregistreur.

Sonde de contrôle et d’alarme de température.

Plusieurs méthodes de surveillance existent :

  • surveillance visuelle avec enregistrement manuel;
  • enregistrement en continu, avec la possibilité d’impression d’un relevé de températures par heure, par journée, par semaines, … Afin d’éviter la rupture de la chaîne de froid, il est nécessaire (selon le HACCP) de mettre au point en interne un système de prévention contrôlant l’évolution des températures heures par heures, …;
  • enregistrement en continu avec seuil d’alarme de température quand il y a rupture de la chaîne du froid. C’est naturellement la méthode la plus appropriée pour garantir le respect de la chaîne de froid.

Les températures affichées (affichage digital ou à cadran, …) doivent refléter la température ambiante de la chambre froide, du comptoir, du meuble frigo, … Des écarts de température entre la température affichée et la température réelle sont souvent remarqués par le simple fait que le thermomètre n’est pas idéalement placé au sein de la chambre froide, du meuble frigo, du frigo-bar, … Il est donc nécessaire de vérifier la concordance entre les deux températures au moyen de thermomètres étalonnés placés à différents endroits dans l’ambiance.

En ce qui concerne les produits surgelés, le contrôle de la température est régi par une réglementation mentionnant notamment les prescriptions pour le stockage, le transport l’étalonnage des thermomètres, … etc.