Choisir le système de ventilation dans les classes

© Architecture et climat 2023.

  1. Air neuf
  2. Air rejeté
  3. Prise d’air extérieur
  4. Bouches de pulsion
  5. Reprise d’air via grille de transfert
  6. Réseau de gainage
  7. Bouches d’extraction
  8. Silencieux
  9. Ventilateur
  10. Récupérateur de chaleur
  11. Filtres

L’objectif principal de la ventilation des salles de classe est de créer des conditions environnementales intérieures qui réduisent le risque de problèmes de santé chez les élèves et minimisent leur inconfort, afin d’éliminer tout effet négatif sur l’apprentissage.

Des expériences récentes montrent que des taux de ventilation inadéquats dans les salles de classe peuvent entraîner une prévalence élevée de symptômes de santé aigus, réduire la vitesse à laquelle les tâches linguistiques et mathématiques typiques du travail scolaire sont exécutées par les élèves, et peut réduire les progrès de l’apprentissage tels que mesurés par le nombre d’élèves qui réussissent les tests standard de mathématiques et de langues. Elle peut également accroître l’absentéisme, ce qui est susceptible d’avoir des conséquences négatives sur l’apprentissage. Ces effets donnent lieu à des coûts socio-économiques importants.

Malgré cet ensemble croissant de preuves, la plupart des données publiées dans la littérature scientifique indiquent que la ventilation des salles de classe dans de nombreuses écoles est encore inadéquate et que les taux d’apport d’air extérieur dans les écoles sont considérablement plus faibles que dans les bureaux, voire dans de nombreux cas plus faibles que ceux observés dans les habitations.


Quel débit choisir dans une classe ?

Les taux de ventilation sont réglementés par le code de bien-être au travail et par des arrêtés royaux. Le minimum régional imposé par la PEB est clair, il vise un débit de 22 m3/h par personne. Le code du bien-être au travail demande quant à lui minimum 40 m3/h par personne, ce qui permet d’atteindre moins de 800 PPM dans une classe de taille moyenne (24 enfants). Cependant, le deuxième chiffre clé de la directive est le seuil limite de 900 PPM. Assurer un débit de 32m3/h par personne permet de supposer celui-ci respecté.

La directive du code du bien-être au travail propose également une dérogation pour pouvoir se limiter à un débit de 25 m3/h ou 1200 PPM. Cette dérogation demande une analyse de risques des polluants dans la classe et un plan d’action sur quelques années. Les sources de polluants sont nombreuses dans les classes (colles, revêtements, peintures, produits d’entretien…), rendant cette dérogation difficilement applicable. Si toutefois, vous envisagez une telle dérogation, adressez-vous au conseiller en prévention compétent.


Performances du système double-flux

Seul des systèmes de ventilation mécanique à double flux permettent de respecter ces débits réglementaires. Grâce à une récupération de la chaleur des flux sortants, le système D limite l’inconfort et les besoins de chauffe dans les classes, le rendant particulièrement adapté à la démarche zéro-carbone.

Le système de ventilation double flux, c’est-à-dire équipé d’une pulsion et d’une extraction mécanique ainsi qu’un échangeur de chaleur, est le meilleur en terme de maîtrise des débits dans les locaux.

© Architecture et climat 2023.

  1. Air neuf
  2. Air rejeté
  3. Air vicié

Ce système est pratiquement indispensable dans les écoles en site urbain.

La distribution de l’air neuf est assurée par un réseau de conduits placé par exemple dans les faux plafonds des zones de circulation.

La diffusion de l’air neuf à l’intérieur de chaque classe est obtenue par une ou plusieurs bouches, soit murales, soit plafonnières.

© Architecture et climat 2023.

  1. Classe
  2. Couloir

L’extraction et le transfert se font comme pour le système simple flux. Vu l’importance des débits mis en jeu, l’extraction peut ne pas se limiter aux seuls sanitaires et se distribuer sur une partie des espaces de circulation, ceci pour éviter des courants d’air dans les sanitaires. Dans certains cas, l’extraction (ou une partie de celle-ci) pourra se faire directement dans les classes.

Concrètement, le choix du double flux par rapport au simple flux sera guidé par :

  • le souhait de garantir une répartition correcte des flux d’air,
  • le besoin de se protéger de l’ambiance extérieure (bruit et pollution),
  • le souhait de récupérer l’énergie de l’air extrait par un récupérateur de chaleur,

le besoin d’augmenter la température de l’air neuf.

Comme dit précédemment, la principale difficulté réside en l’encombrement des réseaux, qu’il n’est pas toujours possible d’intégrer dans un bâtiment existant. Dans certain cas, une décomposition du bâtiment en différentes zones équipées chacune de leur propre groupe et réseau de ventilation peut simplifier le problème :  une ventilation avec pulsion et extraction mécanique là où c’est possible, une simple extraction ailleurs.Il peut aussi être préférable d’opter pour des systèmes D de ventilation décentralisés, limitant l’encombrement causé par les gaines et les consommations électriques.

Pour les principes généraux sur les systèmes centralisés/décentralisés, consultez la page suivante: Choisir un système de ventilation centralisé ou décentralisé

Si vous souhaitez aller plus loin dans la gestion de la ventilation afin de prévenir la dispersion d’agents pathogènes, n’hésitez à consulter l’article réalisé en juillet 2020 durant la pandémie du COVID-19.


Ventilation décentralisée ou centralisée dans la classe?

Avantages

Ventilation décentralisée

  • Appropriation de la machine localement par les utilisateurs des classes, principalement les professeurs.
  • Permet de gérer les machines séparément, classe par classe, en fonction des besoins spécifiques de chacune. Cette modulation maximum permet de faire de fortes économies d’énergie.
  • Permet un investissement par étape. Les projets de rénovation ou les projets à petit budgets pourront donc en bénéficier plus facilement.
  •  Les gainages sont fortement limités, diminuant les consommations liées aux pertes de charges et les coûts d’entretien.

Ventilation centralisée

  • Ce sont des technologies qui ont quelques années déjà. Leur durabilité est donc garantie par une réparabilité quasi assurée.
  • Les travaux de maintenance sont centralisés en un seul endroit, au cœur de l’installation.
Inconvénients
  • La maintenance doit être faite sur chaque machine.
  • C’est une technologie encore très récente, rendant la question de la réparabilité difficile à évaluer. La technologie est vouée à se développer grandement, les pièces la constituant changeront donc probablement rapidement.
  • Nécessite de multiples percements en façade pour alimenter les groupes
  • Ce sont des installations complexes qui nécessitent une gestion attentive.
  • Les écoles font souvent appel à des sociétés extérieures pour la maintenance, car elles ne veulent pas prendre cette responsabilité, ce qui représente des coûts importants.
  • Les gainages sont très importants, nécessitant énormément de place.
  • Les groupes et gaines qui sont situés en extérieur périssent rapidement sous l’effet des intempéries.

Que prévoir comme régulation?

  • Une régulation sur base d’un horaire par local, pour éviter toute consommation en soirée et week-end. Pour affiner cela, possibilité d’une modulation du débit sur base d’une mesure CO² par classe, ce qui est bien plus simple dans un système décentralisé : en cas d’absences, de travail en plus petits groupes ou autres, réduire le débit permet d’éviter un air trop sec et de limiter le bruit généré par le système de ventilation.
  • Si possible : une modulation du débit dans la programmation, pour éviter le tout ou rien, car un fonctionnement à pleine charge risque d’être bruyant.Par exemple, demander un démarrage à débit réduit pour une concentration CO² de 500ppm, avec une montée progressive jusqu’au débit de dimensionnement lorsque la concentration atteint la cible de 900ppm.
  • Avoir une possibilité de dérogation (on/off) par local, moyennant une action simple de l’utilisateur, est recommandée. Cela permet de répondre à des besoins ponctuels imprévisible, et évite bien des frustrations. Une fonction de retour à la normale après un temps raisonnable doit évidemment suivre la dérogation.
  • Modifier la régulation pour la belle saison : ne démarrer par exemple que lorsque la concentration intérieure atteint le seuil de 900ppm. En combinant cette mesure à un message vers les enseignants du type “il fait beau, on ouvre les fenêtres ! “. L’idée étant d’éviter la consommation d’énergie liée aux ventilateurs ne laissant aux occupants la gestion de la qualité de l’air que par l’ouverture des fenêtres, la VMC restant en « backup » si, pour une raison ou l’autre, la qualité d’air n’est pas suffisante.Placer un afficheur CO² dans les classes peut être utile en soutient à la responsabilisation des occupants.

A ne pas oublier : les classes sont souvent sujettes à la surchauffe en fin de printemps et dans les premières semaines de l’année. Le décalage du calendrier scolaire vers le mois d’août va renforcer ce risque. Pour limiter cela, il faut pouvoir combiner des protections solaires et l’ouverture des fenêtres, ce qui n’est pas toujours évident. Dès lors, une fonction « Free-Cooling » sur la VMC est utile : un enclenchement de la ventilation au débit correspondant à une classe occupée lorsque la température intérieure monte (25 … 26°C°) alors que la température extérieure reste agréable.

Enfin, pensez à exiger un système qui vous permette un suivi à distance : visualisation des courbes de débits brassés, de qualité d’air, température et humidité dans les classes, avec des alarmes programmables et, si possible, une possibilité de modification des paramètres de régulation à distance


Autres systèmes

Si la réalisation d’un système D n’est pas envisageable dans le projet de rénovation, il existe d’autres moyens pour ventiler la classe. Toutefois, ces stratégies sont nettement moins efficaces et ne permettront pas d’atteindre les débits réglementaires. De plus, sans système D, il n’y a pas de récupération de chaleur possible, ce qui accentuera sensiblement les besoins de chaleur de l’école et donc indirectement les factures liées à la consommation énergétique de chauffage.

Limites de la ventilation par ouverture des fenêtres

La ventilation par ouverture des fenêtres est bien souvent l’unique moyen de ventilation utilisé dans la majorité des écoles actuelles, malgré qu’elle réponde difficilement aux critères d’hygiène et de confort exigés :

  • Le confinement de l’air d’une salle de classe normalement occupée et ventilée par ouverture des fenêtres aux intercours est atteint après un quart d’heure d’occupation. De plus, la ventilation est totalement liée à la bonne volonté des occupants.
  • L’ouverture des fenêtres engendre d’importants mouvements d’air froid, ce qui rend quasiment impossible la ventilation continue en période d’occupation, c’est-à-dire pendant la production des polluants. Durant cette période les inétanchéités des fenêtres sont, par contre, insuffisantes pour assurer les débits d’air recommandés

Ventilation simple flux avec extraction sanitaire

Lorsque l’ambiance extérieure (bruit et pollution limités) le permet, la solution la plus simple à mettre en œuvre est le système simple flux avec extraction sanitaire.

© Architecture et climat 2023.

  1. Air neuf
  2. Air vicié
  • L’air neuf est de préférence introduit dans les bureaux au moyen de grilles autoréglables placées en façade dans les menuiseries ou la maçonnerie.

 Grille intégrée entre le vitrage et la menuiserie    Grille verticale intégrée dans la menuiserie

  • L’air vicié est évacué dans les sanitaires au moyen d’un ventilateur d’extraction.
  • Les transferts d’air entre classes et sanitaires se font, soit par un détalonnage des portes, soit par des passages appropriés avec grilles à chevrons ou autre.

Grille de transfert d’air

Exemple

Dans une école du Brabant wallon, l’air neuf est introduit dans les classes par des ouvertures auto réglables et transféré sous les portes vers les sanitaires.

Les circuits d’extraction (conduits et ventilateurs) sont, dans la plupart des cas, communs à plusieurs niveaux. Ils sont généralement conçus suivant le principe du “parapluie”. Les conduits verticaux empruntent les gaines techniques également verticales et les conduits horizontaux passent dans l’épaisseur des faux plafonds. Ces ensembles desservent à chaque niveau une ou plusieurs zones sanitaires.

Étant donné l’absence de conduit de distribution vers chaque classe, l’espace nécessaire aux locaux techniques et aux conduits d’air est peu important. Ceci prend toute son importance en regard des hauteurs de faux plafonds qui n’ont pas à tenir compte du passage de conduits d’air.

Ce système appliqué aux écoles présente comme inconvénients :

  • La nécessité d’un nombre important de grilles d’amenée d’air auto réglables : par exemple, une classe de 60 m² demande un débit de ventilation de : 8,6 [m³/h.m²] x 60 [m²] = 516 [m³/h]. Or le débit maximum obtenu par grille est de l’ordre de 30 à 180 m³/h par mètre courant (sous 2 Pa). Il faut donc intégrer de 5 à 20 m de grilles dans la façade, ce qui n’est pas toujours évident. Une alternative est d’utiliser ne fenêtre robotisée comme amenée d’air.
  • La transmission de bruit possible au travers des grilles de transfert.
  • Le risque de courants d’air froid dus au débit d’air frais introduit dans la classe. L’utilisation de fenêtres robotisées, basée sur une sonde CO², permettrait de moduler le débit aux besoins réels, réduisant (un peu) le risque de courant d’air. On peut même envisager de coupler cette robotisation à une sonde d’absence et une horloge, pour assurer une ventilation maximale pendant les récréations.
  • Le risque de perturbation du flux d’air en fonction de l’ouverture des fenêtres et des portes.
  • L’absence de filtration de l’air neuf en milieu urbain.

A lire également afin d’aller plus loin sur cette thématique : Les différents systèmes de ventilation expliqué aux responsables énergie

Choisir le système de ventilation dans les bureaux

© Architecture et climat 2023.

Système de ventilation double flux dans les bureaux.


Configurations les plus courantes pour les immeubles de bureaux

Les bureaux ou zones de bureaux sont généralement desservis par des circulations donnant également accès à un ou plusieurs complexes sanitaires.

Ce type d’agencement très généralisé donne aux différents principes de ventilation retenus une orientation commune :

© Architecture et climat 2023.

  1. Air neuf
  2. Air vicié

L’introduction d’air neuf dans les bureaux,
le transfert des volumes d’air introduits via les circulations,
l’évacuation vers l’extérieur de l’air vicié dans les locaux sanitaires.


Ventilation simple flux avec extraction sanitaire

Lorsque l’ambiance extérieure (bruit et pollution limités) le permet, la solution la plus simple à mettre en œuvre est le système simple flux avec extraction sanitaire.

© Architecture et climat 2023.

  1. Air neuf
  2. Air vicié
  • L’air neuf est de préférence introduit dans les bureaux au moyen de grilles autoréglables placées en façade dans les menuiseries ou la maçonnerie.

Grille intégrée entre le vitrage et la menuiserie.

Grille verticale intégrée dans la menuiserie.

  • L’air vicié est évacué dans les sanitaires au moyen d’un ventilateur d’extraction.
  • Les transferts d’air entre bureaux et sanitaires se font, soit par un détalonnage des portes, soit par des passages appropriés avec grilles à chevrons ou autre.

Grille de transfert d’air.

Les circuits d’extraction (conduits et ventilateurs) sont dans la plupart des cas communs à plusieurs niveaux. Ils sont généralement conçus suivant le principe du « parapluie ». Les conduits verticaux empruntent les gaines techniques également verticales et les conduits horizontaux passent dans l’épaisseur des faux plafonds. Ces ensembles desservent à chaque niveau une ou plusieurs zones sanitaires. Pour peu que l’extraction d’air soit limitée aux zones sanitaires (pas d’extraction complémentaire dans les couloirs ou certains locaux spécifiques à des fins d’équilibrage), ce réseau horizontal restera limité en ampleur.

Étant donné l’absence de conduit de distribution vers chaque bureau, l’espace nécessaire aux conduits d’air est peu important. Ceci prend toute son importance en rénovation en regard des hauteurs de faux plafond qui ne doivent pas tenir compte du passage de conduits d’air.

Cependant, cette configuration souffre de certaines limites :

  • pour limiter l’influence du vent et des circulations d’air parasites, ce type d’installation ne s’applique qu’aux immeubles de taille moyenne et peu élevés : pour les nouveaux immeubles de plus de 13 m de haut (hauteur du plancher au dernier étage), la réglementation wallonne, demande ainsi, la preuve, étude à l’appui, qu’il est possible de garantir les débits d’air neufs recommandés au moyen d’amenées d’air naturelles.
  • ce type d’installation ne permet ni traitement de l’air (préchauffage ou rafraîchissement, gestion de l’humidité) ni récupération d’énergie. Il pourrait donc ne pas correspondre aux attentes de confort ou de performance énergétique.


Ventilation double flux avec extraction sanitaire

Le système de ventilation double flux, c’est-à-dire équipé d’une pulsion et d’une extraction mécanique est le meilleur en terme de maîtrise des débits dans les locaux : on a la garantie que les bureaux sont alimentés en air neuf et que l’air vicié des sanitaires est directement évacué vers l’extérieur.

© Architecture et climat 2023.

Ce système est pratiquement indispensable dans les immeubles de bureaux importants en site urbain.

La distribution de l’air neuf est assurée par un réseau de conduits placé dans les faux plafonds des zones de circulation.

La diffusion de l’air neuf à l’intérieur de chaque bureau est obtenue par une ou plusieurs bouches, soit murales dans le cas d’une retombée des faux plafonds des circulations, soit plafonnières s’il existe un faux plafond dans le local.

© Architecture et climat 2023.

  1. Bureau
  2. Couloir

Pulsion mécanique dans les bureaux soit via le faux plafond des bureaux,
soit via la retombée du faux plafond des couloirs.

L’extraction et le transfert se font comme pour le système simple flux.

Concrètement, le choix du double flux par rapport au simple flux sera guidé par

Études de cas

Une ventilation double flux a été mise en œuvre dans le bâtiment PROBE du CSTC à Limelette.

Choisir le système de ventilation dans les locaux d’hébergement

© Architecture et climat 2023.

  1. Amenée d’air naturel
  2. Grille de transfert
  3. Evacuation naturelle

Chambres et sanitaires individuels

Dans les hôtels, auberges, pensionnats, … les plans de type « chambre et sanitaire individuels » présentent très souvent la même configuration : Chaque chambre représente un ensemble autonome composé de 3 zones

  • la chambre proprement dite (à un ou plusieurs lits),
  • la salle d’eau attenante, y compris WC,
  • l’entrée donnant accès aux deux premières zones et au couloir commun à toutes les chambres.

Plan standard d'une chambre d'hôtel.

Disposition habituelle de chambres individuelles :
une gaine technique dessert les sanitaires contigus.
Le faux plafond de l’entrée et des sanitaires peut être plus bas que celui de la chambre,
ce qui permet le passage de gaines techniques, notamment pour la pulsion d’air mécanique.

On trouve une configuration équivalente dans les hôpitaux :

Disposition habituelle de chambres individuelles

Généralement, deux salles d’eau contiguës ont en commun une gaine technique verticale. Un seul conduit d’extraction mécanique est habituellement placé dans celle-ci, desservant à chaque niveau deux ensembles contigus. Un extracteur en toiture peut ainsi reprendre l’extraction de 5 niveaux, c’est-à-dire 10 chambres. L’inconvénient de cette configuration est la transmission acoustique entre les différents ensembles.
L‘air neuf est introduit dans les chambres

  • Soit naturellement, au moyen de grilles autoréglables placées en façade dans les menuiseries ou la maçonnerie (ventilation simple flux). Lorsque l’ambiance extérieure (bruit et pollution limités) le permet, c’est la solution la plus simple à mettre en œuvre.

Photo grilles externes de ventilation. Photo grilles externes de ventilation.

Grille intégrée entre le vitrage et la menuiserie et intégrée dans la menuiserie.

  • Soit mécaniquement, par un réseau de conduits placé dans le faux plafond des zones de circulation ou dans la gaine technique commune aux extractions. La diffusion de l’air neuf à l’intérieur de chaque bureau est alors obtenue par une grille murale placée au niveau de la retombée des faux plafonds des circulations ou de l’entrée.

Le transfert d’air entre la chambre et la salle d’eau se fait, soit par un détalonnage des portes, soit par des passages appropriés avec grilles à chevrons ou autre.

Grille de transfert d’air.


Chambres individuelles et sanitaires communs

Concevoir

On se retrouve dans une situation semblable à celle des immeubles de bureaux.

Les chambres sont desservies par des circulations donnant également accès à un ou plusieurs complexes sanitaires. Ce type d’agencement donne aux différents principes de ventilation retenus une orientation commune :

© Architecture et climat 2023.

  1. Air neuf
  2. Air vicié

L’introduction d’air neuf dans les chambres,
le transfert des volumes d’air introduits via les circulations,
l’évacuation vers l’extérieur de l’air vicié dans les locaux sanitaires.

L’air neuf peut être amené dans les chambres par grilles autoréglables placées en façade dans les menuiseries ou la maçonnerie (ventilation de type C ou simple flux), l’air vicié étant évacué dans les sanitaires au moyen d’un ventilateur d’extraction.

© Architecture et climat 2023.

  1. Air neuf
  2. Air vicié

Ventilation des locaux d’hébergement par ventilation simple flux (système C).

Les circuits d’extraction (conduits et ventilateurs) sont, dans la plupart des cas, communs à plusieurs niveaux. Ils sont généralement conçus suivant le principe du « parapluie ». Les conduits verticaux empruntent les gaines techniques également verticales et les conduits horizontaux passent dans l’épaisseur des faux plafonds. Ces ensembles desservent à chaque niveau une ou plusieurs zones sanitaires.

Étant donné l’absence de conduit de distribution vers chaque chambre, l’espace nécessaire aux locaux techniques et aux conduits d’air est peu important. Ceci prend toute son importance en regard des hauteurs de faux plafonds qui n’ont pas à tenir compte du passage de conduits d’air.

Cependant, pour limiter l’influence du vent et des circulations d’air parasites, ce type d’installation ne s’applique qu’aux immeubles de taille moyenne et peu élevés : immeubles de moins de 13 m de haut (hauteur au plancher du dernier étage).

Le système de ventilation D ou double flux, c’est-à-dire équipé d’une pulsion et d’une extraction mécanique, est quant à lui le meilleur en terme de maîtrise des débits dans les locaux : on a la garantie que les chambres sont bien alimentées en air neuf et que l’air vicié des sanitaires est directement évacué vers l’extérieur.

© Architecture et climat 2023.

  1. Air neuf
  2. Air rejeté
  3. Air vicié

Ventilation des locaux d’habitation par ventilation double flux (système D).

Ce système est pratiquement indispensable dans les immeubles importants en site urbain.

La distribution de l’air neuf est assurée par un réseau de conduits placé dans les faux plafonds des zones de circulation.

La diffusion de l’air neuf à l’intérieur de chaque chambre est obtenue par une grille murale placée au niveau de la retombée des faux plafonds des circulations, ou dans le cas de grandes chambres communes par des diffuseurs plafonniers répartis sur la surface du dortoir.

L’extraction et le transfert se font comme pour le système C.

Concrètement, le choix du système D par rapport au système C sera guidé par :

  • le souhait de garantir une répartition correcte des flux d’air,
  • le besoin de se protéger de l’ambiance extérieure (bruit et pollution),
  • le besoin de préchauffer ou d’humidifier l’air neuf.


Salles de séjour : principe du balayage

La ventilation des salles de séjour attenantes aux chambres doit assurer les débits recommandés par la norme NBN D50-001 (3,6 m³/h.m²). Il n’est cependant pas nécessaire de puiser cet air directement à l’extérieur. On peut appliquer, pour ces locaux, le principe dit « du balayage ». Celui-ci consiste à faire transiter par le séjour, l’air provenant des chambres, avant de l’évacuer dans les sanitaires. Si le débit nécessaire au séjour est supérieur au débit des chambres, des amenées d’air complémentaires doivent être ajoutées dans celui-ci.

Choisir le système de ventilation dans les espaces médicalisés


Principe général

Dans les zones non médicalisées, on se rapproche de la conception des bâtiments classiques du tertiaire tels que les bâtiments ou les plateaux de bureaux administratifs ou médicaux. Dans ces zones la ventilation naturelle peut être envisagée pour autant qu’elle n’interfère pas avec la ventilation mécanique des autres zones (zones administratives intégrées dans des zones médicalisées par exemple).


Configuration la plus courante

Généralement, la ventilation dans les unités d’hospitalisation à risque de contamination faible est une ventilation mécanique à distribution de type horizontale :

  • La prise d’air pour le groupe de traitement peut se faire à l’étage considéré ou en toiture.
  • La distribution est composée d’un réseau de conduits horizontaux placés dans le faux plafond des zones de circulation (faux plafonds du couloir) et distribuant l’air neuf au droit de chaque chambre.

  • La diffusion de l’air neuf à l’intérieur de chaque chambre est alors obtenue par une grille murale placée au niveau de la retombée des faux plafonds des circulations ou de l’entrée.
  • Le transfert d’air entre la chambre et la salle d’eau se fait, soit par un détalonnage des portes, soit par des passages appropriés avec grilles à chevrons ou autre.

Grille de transfert d’air.

  • L’extraction de l’air vicié se fait, via la salle d’eau et le réseau de conduits horizontal, en bout de plateau ou à travers des conduits verticaux en toiture.

Le système à distribution verticale est à éviter dans les unités d’hospitalisation et dans les hôpitaux en général de manière à éviter la biocontamination croisée entre étages dont la spécialité médicale est différente (la pneumologie pourrait-elle partager le même réseau de ventilation que la maternité ?).

© Architecture et climat 2023.

Ventilation double flux verticale.

  1. Air neuf
  2. Air rejeté
  3. Air vicié

Équilibre amenée d’air neuf – évacuation d’air vicié

Les normes de ventilation n’impose pas d’équilibrer les débits d’extraction et d’amenée d’air. C’est cependant le moyen de garantir que les débits d’air neuf prévus soient effectivement introduits dans le bâtiment : l’air ne rentrera pas s’il ne peut sortir !

La norme doit donc être considérée comme une ligne de conduite reprenant les exigences minimales à respecter. Elle ne garantit en aucun cas le débit réel de ventilation du bâtiment.

Dans la mesure du possible, il faut donc essayer d’équilibrer les débits d’amenée et d’évacuation d’air, tout en laissant un léger surplus d’amenée d’air par rapport à l’extraction pour maintenir les chambres en surpression et éliminer les entrées d’air parasites venant du couloir et de l’extérieur.

Choisir le système de ventilation dans les salles de sport


Apport d’air neuf

L’apport d’air neuf nécessaire à la respiration des occupants et à l’évacuation des polluants doit être calculé en fonction du nombre des occupants potentiels et non en fonction d’un taux de renouvellement d’air, comme c’est parfois fait. Calculer les débits d’air en fonction d’un taux de renouvellement d’air de l’ordre de 3 à 4 [vol/h] conduit à des surdébits importants donc à un surdimensionnement et une surconsommation importants.

En France, l’arrêté du 12 mars 76 (toujours d’application) impose un débit de débit de 25 [m³/h par sportif]. En Belgique, l’annexe C3 de la PEB impose une valeur minimale générale de 22 m³/h par personne, sans distinction entre spectateurs et sportifs, et un taux d’occupation minimal de 3.5 m²/personne.

Dans les vestiaires, l’annexe C3 de la PEB impose un débit minimum de 25 m³/h par WC ou de 15 m³/h par m² et un débit de 5 m³/h par m² pour les douches avec un minimum de 50 m³/h.

Exemple.

Considérons une salle de sport de 7 000 m³. L’occupation maximum de la salle est de 24 sportifs (une classe) et 50 spectateurs.

Méthode de dimensionnement des apports d’air neuf Dimensionnement Débit d’air à assurer Taux de renouvellement d’air
En fonction du nombre de personnes : 25 [m³/h.sportif] et 22 [m³/h.spectateur] 25 [m³/h.sportif] x 24 [sportifs] + 22 [m³/h.spectateur] x 50 [spectateurs] 1 700 m³/h] 0,24 [vol/h]
en fonction du taux de renouvellement d’air : 4 [vol/h] (valeur couramment rencontrée) 4 [vol/h] x 7 000 [m³] 28 000 [m³/h] 4 [vol/h]

Chauffage avec air recyclé

Dans les installations de chauffage à air, l’apport d’air de ventilation est souvent combiné au chauffage de la salle (chauffage par aérothermes avec prise d’air extérieure). Le débit d’air brassé par les émetteurs de chaleur est nettement plus élevé que les débits d’air hygiéniques recommandés. Il est donc important, pour des raisons d’économie d’énergie, de recycler une part importante de l’air de la salle, l’air neuf ne devant servir qu’à la ventilation hygiénique de la salle.

Le débit d’air neuf peut être surdimensionné uniquement pour les situations d’inconfort d’été ou de très forte affluence pour évacuer les calories excédentaires.


Modulation des apports d’air neuf

L’occupation d’une salle de sport est souvent variable (occupée en journée par une classe et en soirée par une compétition avec spectateur). Les débits d’air neuf nécessaires varient en conséquence. Il est dès lors intéressant de prévoir une possibilité d’adaptation des débits, soit automatique, soit manuelle. La ventilation doit en tout cas être arrêtée en période d’inoccupation.

Exemple.

Une salle de 44 x 22 m avec 150 places de gradins a une fréquentation maximum estimée à 300 personnes. En temps ordinaire, l’occupation ne dépasse pas 60 personnes (deux classes de collège). voici comment on pourrait envisager la ventilation :

Schéma sur une ventilation possible pour une occupation normale de 10 à 60 personnes.

Schéma sur une ventilation possible pour une occupation faible de 0 à 10 personnes.

Schéma sur une ventilation possible pour une occupation forte de 60 à 300 personnes.

Le souhait de moduler et d’arrêter la ventilation en fonction de l’occupation impose de pouvoir découpler le fonctionnement du chauffage et de la ventilation, par exemple lors de la relance du chauffage avant occupation.


Infiltrations d’air

Les apports d’air neuf incontrôlés coûtent cher et provoquent des inconforts par courant d’air froid. Sans attention particulière, ceux-ci peuvent rapidement être importants (effet cheminée entre les entrées et la toiture …).

On aura donc soin de créer des sas d’entrée ou des espaces tampons non chauffés (hall d’entrée) et de munir les portes de dispositifs de fermeture automatique.

Une attention particulière doit être portée à l’étanchéité des tourelles d’extraction à l’arrêt, surtout en combinaison avec un chauffage à air chaud. Elles doivent au minimum comprendre des clapets de fermeture automatiques à l’arrêt des ventilateurs. Les extracteurs en toitures sont d’ailleurs à déconseiller lorsque l’on utilise un chauffage à air chaud, sauf s’il est prévu de les faire uniquement fonctionner à la demande (par exemple pour limiter les surchauffes par très forte affluence).


Balayage

Le principe du balayage consiste à ventiler les locaux annexes (vestiaires, douches, sanitaires) avec de l’air en provenance de la salle. L’air neuf est introduit dans cette dernière et transféré vers les locaux annexes d’où il est extrait. Ceci permet en outre de préchauffer l’air neuf avant son introduction dans les vestiaires et limite ainsi les risques de courant d’air.